Chapitre 1 : Introduction aux temps
- Haha Atchoum !!! éternue Mordred.
Une jeune fille lui tend un mouchoir :
- Tiens, dit-elle en souriant.
- Merci Shany, je ne sais pas ce que je ferais sans toi, lui sourit le jeune brun aux yeux bleus.
- Tu maudirais le destin de ne pas avoir rencontré la meilleure amie la plus cool et sympa de toute la terre, c'est-à-dire moi, sourit-elle à pleine dents.
Mordred éclate de rire. Cependant la professeure le lui fait remarquer :
- Je ne savais pas que la conjugaison du verbe être au subjonctif présent était si hilarante monsieur Bellombre. Vous ne voyez donc aucun inconvénient à ce que vous restiez deux heures en plus à la fin de l'heure pour me recopier cinq fois la conjugaison du verbe être à tous les temps ? Je suis sûr que vous allez bien vous marrer, annonce-t-elle avec un faux sourire.
- Mais...
Soudain la sonnerie retentit et tous les élèves sortent en vitesse. Shany adresse une excuse à Mordred avant de partir.
La professeure referme la porte et demande à Mordred de commencer son travail.
Le jeune garçon rage intérieurement mais ne laisse rien paraître. La professeure serait capable de lui ajouter du travail. Il prend une feuille et écrit.
Il passe une heure et demie à recopier la conjugaison du verbe être et quand il a fini il lève la main et demande :
- Madame, est-ce que je peux sortir maintenant ?
- Monsieur Bellombre, qu'est ce vous ne comprenez pas dans deux heures ?
Mordred s'apprête à se plaindre mais la professeure ajoute :
- Ce qu'il y a de fantastique avec la langue française, c'est qu'il y a un nombre assez important de verbes, peut-être voudriez-vous en recopier d'autres ?
Mordred se mord la lèvre pour éviter de dire ce qu'il pense et se repositionne dans sa chaise en boudant.
- Nous sommes d'accord, constate la professeure avec un sourire victorieux.
Il vient à l'esprit de Mordred plein d'images agréables de sa professeure découpée en rondelles ou bien en mode brochette au-dessus d'un feu.
Il regarde l'horloge : 18h16... Il s'affale de désespoir sur sa table.
Au bout d'un certain temps il se relève et constate qu'il est 18h29. Plus qu'une minute de torture et ce sera fini.
Il regarde la trotteuse, non il l'épie, constate des moindres avancées, seconde par seconde. Elle atteint les 50s. Mordred range ses affaires et se prépare à foncer en dehors de cette salle de torture, fuyant le regard de psychopathe de sa professeure.
18h29 et 55 secondes, 56...57...58... 59... 59....59...59
- Quoi ? s'écrie Mordred, c'est une blague ?
Mme Psychopathe n'a pas l'air de réagir, pointant toujours son regard stressant vers Mordred.
- Madame ce n'est pas normal, il est 18h30 je peux y aller ?
Elle ne répond pas.
- M'en fiche j'y vais !
Mordred se lève en s'attendant à une forte réaction de la part de Mme-j'ai- l'air-d'un-serial-killer, mais elle ne manifeste aucun désaccord. Tant mieux se dit Mordred, il ouvre la porte et alors qu'il s'apprête à quitter cet enfer il se stoppe. Il fronce les sourcils et fait demi-tour.
Il constate l'état quelque peu étonnant de Mme. Je-suis-une-psychopathe qui est maintenant devenue Mme. Je-suis une-psychopathe-spécialiste-du mannequin-challenge.
- Madame, vous allez bien ?
Aucune réponse.
- Je dois être sans aucun doute dans un rêve, constate Mordred : de une le temps s'est arrêté mais surtout je m'inquiète de l'état de santé de Mme. Psychopathe.
Mordred se pince mais ne se réveille pas.
- Peut-être qu'il faut que je me tue, si je suis dans un rêve je devrais me réveiller.
- Ce n'est pas un rêve... entend-t-il dans sa tête.
- Qui a parlé ? demande-t-il en se retournant.
Mordred jette un regard à sa professeure: elle n'a pas bougée d'un pouce.
- Je deviens fou ? Qu'est ce qui m'arrive ?
- Rejoins-moi...
- Qui êtes-vous ?
- Rejoins-moi...
- Vous êtes plutôt limité en vocabulaire non ?
- Rejoins-moi...
- C'est une certitude, vous être vraiment limité.
Cependant caché derrière son humour, Mordred commence à avoir peur et choisit de fuir cet endroit au plus vite. Il s'enfuit et commence à courir dans les couloirs pour atteindre la sortie. Alors qu'il croit atteindre la porte d'entrée il se retrouve devant la salle de Mme Psychopathe.
- Y'a vraiment un truc qui cloche... Je rêve...c'est ça je suis en train de rêver. Je vais me réveiller avec un bon chocolat au lait qui m'attend et tout cela ne sera qu'un mauvais rêve.
- Ce n'est pas un rêve...
- A part « ce n'est pas un rêve » et « rejoins-moi » tu sais dire quoi d'autre ?
- Rejoins-moi...
Mordred prend une grande inspiration et court vers la porte d'entrée essayant encore d'échapper à ce cauchemar.
Alors qu'il ouvre la porte et s'apprêtant à faire face à la cour, Mordred apparaît soudain dans un monde d'étoiles, de galaxies, de gaz, de vide : l'Univers.
- C'est le passé....lui souffle la voix.
Mordred observe alors : deux boules de lumière filant tout droit à travers l'Univers. Elles pourfendent le cosmos à une vitesse inconnue. Ils traversent le voile de l'espace-temps, manquant de le rompre tant leur énergie est puissante.
Ces Êtres émanent un rayonnement tellement puissant, que la luminosité des étoiles elles même n'est que lueur comparé aux deux voyageurs.
Rien ne les arrête, les redoutables trous noirs eux-mêmes font figure d'insectes face à eux. Invincibles, sillonnant les routes du cosmos, ils dépassent la lumière.
Ils ne sont qu'énergie, âme et esprit à la recherche d'un lieu spécial.
Soudain, ils changent de trajectoire, accélèrent d'un coup, créant un portail spatio-temporel déchirant l'espace-temps, ils le traversent.
Ils en ressortent au bout de l'Univers. Lors de leur arrivée, après cette traversée, se tient leur destination, le « pourquoi » de ce voyage.
Le seul havre de création se tient là : la Terre
-Mordred.... Mordred réveillez-vous ! ajoute la professeure.
Soudain Mordred se réveille en sursaut, il est affalé sur la table.
- J'aurais mieux fait de vous donner le verbe avoir, au moins ça vous aurait évité de ronfler. Il est 18h30, vous pouvez y aller.
Surpris, encore à moitié endormi, Mordred prend son sac et s'en va, ne réalisant toujours pas ce qui lui était arrivé.
Il sort de la salle. Et peine à distinguer le vrai du faux, la réalité du rêve, la raison de la folie.
Il sort de l'école et rentre chez lui, en se remémorant les folles choses qu'il a vécu cette dernière heure... non cette dernière seconde.
***
Éclairée d'une lampe de bureau, la professeure corrige des copies. Cependant une ombre se forme sur la surface blanche du tableau de classe et elle entend soudain une voix dans sa tête. Elle se lève, saisit un feutre et marque sur le tableau:
« Les ténèbres autrefois repoussées
Reviendront nous hanter
Le voile est prêt à se fendre
Seul pourront nous défendre
6 enfants aux pouvoirs extraordinaires
Qui rétabliront la frontière
Entre les vivants et les morts
Et sauveront ainsi Zeilor »
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