Chapitre 4 : Ma Merya et l'Améthyste (Part. 2)

Elle disparaît dans un nuage bleuté. OK. Je crois réellement que je rêve. Je me pince le bras gauche (où sont toujours inscrits les symboles qui ne sont pas totalement partis avec l'eau et le savon) pour vérifier que c'est le cas et j'ai une marque rouge maintenant qui me fait un mal de chien. Voyant que cela ne fonctionne pas, je ferme les yeux et hurle dans ma tête que je dois me réveiller : «Réveille-toi !!! ».

Mais rien ne se passe. Je suis toujours dans cette forêt, non loin de cette école de tarés. Un vertige me prend alors. Vous connaissez cette sensation de rêve éveillé alors que vous êtes en pleine réalité ? Cette angoisse qui vous prend quand vous réalisez que ce qui se passe est réellement en train de se passer ? C'est exactement ce que je ressens. Une sensation de vertige. Pour éviter de tomber, je m'appuies contre un arbre.

Je reprends mes esprits et me rends compte que je suis officiellement seule dans cette sinistre forêt... ! J'aperçois de la fumée au loin. Une cheminée !

Je me mets à courir, je me prends plusieurs branches au passage et j'arrive à percevoir une cabane non loin de ma position actuelle. Je cours de nouveau très vite (car ma vie en dépend n'est-ce pas...) ; le paysage défile sous mes yeux.

Je suis à présent devant la porte de la cabane. J'entre.. ? Ou pas ?Je pose ma main sur la porte pour toquer et celle-ci s'ouvre.

- Ahh ! Ah.. ! Je lâche.

Je faillis tomber et faire une mini crise cardiaque.

- Qui es-tu ?

Une femme cachée derrière la porte se déplace devant moi. Elle est étrange. Elle a des yeux vairons : son œil droit est bleu et son œil gauche est vert. Son visage est doux et elle a un carré mi-long rouge. Elle porte une robe sombre avec un corset noir et elle a un tatouage en forme de triskel sur l'épaule droite.

- Réponds, m'ordonne-t-elle de son regard de glace.

Je suis complètement pétrifiée. Cette femme a le don de me glacer le sang. Je suis effrayée. Si je ne lui réponds pas, elle se fâchera. Donc, j'articule chaque syllabe.

- Artémis Storm, madame.

Son regard me scrute de haut en bas, tel un scanner.

- Eau ? Me demande-t-elle.

- Oui, je lui réponds.

- Ou Esprit peut-être .. ?

- Pardon ..?

Sa réflexion m'a déconcertée. Vient-elle de dire « Esprit » ?

- Entre. Raven, rajoute-t-elle en parlant à une personne dans la cabane, tu peux y aller.

Une jeune fille d'approximativement mon âge sort de la cabane en me poussant légèrement car je lui bloque la sortie. Elle semble complètement abattue ou est-ce seulement l'effet de son look vestimentaire ? Elle a des très longs cheveux noirs et lisses ainsi qu'une frange droite qui lui cache presque les yeux. Elle est toute de noir vêtue. Vouerait-elle un culte à la couleur noire ? Sérieux, même ses yeux sont noirs !

Après que cette « Raven » soit sortie, la femme me fait signe d'entrer. Je pose d'abord un pied à l'intérieur de l'habitat, inquiète, puis j'entre complètement. Elle referme la porte derrière moi. Cette cabane ressemble plus à un laboratoire qu'à un endroit pour y habiter. Un plan de travail en bois est installé au centre de la pièce et les mêmes objets qui étaient dans la salle d'Alchimie y sont entreposés par-ci par-là.

Elle m'indique de la main un gros fauteuil en cuir marron pour que je m'y assois et celle-ci fait de même sur le canapé, en cuir similaire à celui du fauteuil, en face de moi, après avoir ramené deux tasses de thé sur la table basse en verre.

- Bon. Explique-moi, pourquoi es-tu ici ? Me demande-t-elle.

Je ne sais pas pourquoi mais ma bouche reste scellée. Je pensais qu'elle savait pourquoi j'étais ici. Mais apparemment, non. Elle s'impatiente et tapote du pied avant de poser sa tasse sur la table.

- Allez.. Je n'ai pas toute la journée.

- C'est pour ma Merya, je finis par répondre.

Le coin de sa bouche se tord pour faire un drôle de sourire.

- Hm. Je vois.. Bon, je vais te faire passer un petit test. Stevie !

Un fantôme apparaît. Il traîne de lourdes chaînes et un boulet en métal est accroché à sa cheville gauche. Il porte un de ces uniformes de prison. Un uniforme rayé noir et blanc. Mais ces uniformes n'existent plus depuis longtemps. Le plus frappant chez lui, c'est qu'il n'est pas très vieux. Qu'a-t-il bien pu faire pour mériter cela ?

- Est-ce que tu le vois ? Me questionne-t-elle tout à trac.

J'hésite pendant des secondes qui me semblent êtres des minutes et finis par lâcher :

- De quoi parlez-vous ?

Évidemment que je le vois ! Mais, je ne peux pas lui dire ! Que penserait-elle de moi ? Elle te mettrait dans un asile psychiatrique oui ! Mais du coup, si elle me demande, c'est qu'elle aussi les voit. Ce qui signifie qu'elle ne me prendra peut-être pas pour une aliénée. Oui, c'est possible.

- OK. Tu les vois, finit-elle par déclarer.

- Pardon ? (oui, je ne trouve à dire que ça)

Elle rit discrètement en se tournant légèrement sur le côté avant de reprendre :

- Tu n'es pas très douée pour mentir, Mademoiselle Storm.

Mais je le sais bien ! A chaque fois que je veux cacher quelque chose à quelqu'un, je perds tous mes moyens. Il faut à tout prix que je réussisse à cacher mes secrets. Je sens qu'ici, le mensonge est vital.

J'espère qu'elle ne va le répéter à personne... Je ne veux pas que les gens se disent que je ne suis pas normale. Bien que ce soit un peu vrai. On va dire que je suis différente.

- Ta Merya a sûrement un rapport avec l'Améthyste. Possède-tu une Améthyste ?

Je secoue la tête vigoureusement puis ralentis en pensant au collier de ma mère. La pierre est une Améthyste.

- Ben, j'ai ce collier.

Je cherche la chaîne dans ma chemise, la tire pour montrer la pierre qui est au bout : une Améthyste. Le professeur paraît d'abord déboussolé, puis ensuite émerveillé. Comme si mon objet était d'une extrême rareté et qu'elle en avait rêvé toute sa vie.

- Où as-tu eu ça ?

- C'est ma mère, elle me l'a offert, si on peut dire, je lui réponds en rangeant mon collier ayant peur qu'elle me le vole tant la convoitise se lit dans son regard.

- Qui est ta mère ?

Son ton se fait pressant. Elle m'angoisse terriblement.

- Elle s'appelait Violette Storm. Pourquoi ? Ce collier est-il si particulier que cela ? C'est juste une pierre.

- Et quelle pierre ! C'est un fr...

Alors qu'elle jubilait totalement de sa découverte, elle se stoppe net, réalisant ce qu'elle est en train de dire.

- Mais qu'est-ce que je raconte ? Désolée ! Je divague. Non, ce collier est absolument commun. Rien de spécial. Utilise-le pour jeter des sorts. Ne le perds pas, sinon tu ne pourras plus jamais jeter de sort... !

J'acquiesce mais je ne la crois pas. Pourquoi aurait-elle réagi de la sorte si ce collier n'avait été que commun. Impossible. Elle me ment. Et je découvrirai bien assez tôt de quoi il en retourne.

Elle reste silencieuse pendant un moment et se met à parler toute seule en faisant les cents pas. J'entends tout ce qu'elle dit.

- Pourquoi a-t-il fallu que je lui parle de ça ? Suis-je devenue folle au point de vouloir qu'on me tue ?!

Elle se retourne vers moi d'un air affolé, regarde dans tous les recoins de la pièce. Elle semble vérifier que personne ne l'épie. Elle me pousse vers la porte sauvagement et faillit déchirer la manche droite de ma chemise.

Juste une chose. Pourquoi faut-il que tout le monde me pousse aujourd'hui ?

Elle me hurle de partir loin d'ici, de la laisser tranquille, d'aller retrouver ma classe et puis, de ne plus jamais aller la voir.

Alors que je m'éloigne, j'entends des fracas provenant de la cabane. Elle se déchaîne, doit sûrement casser tout ce qui lui passe par la main.

Je suis complètement tétanisée. Me voilà de nouveau dans cette maudite forêt qui, en plus du soleil couchant, est très sombre. La nuit arrive à grands pas. Personne à l'horizon. J'essaie de retrouver mon chemin vers l'école. Je n'ai pas vu l'heure passée, il est déjà 19 heures. Dans cinq heures environ j'ai rendez-vous avec les garçons, Aymeric et Nicholas, car ils veulent me parler de quelque chose d'important. Je ne les connais absolument pas, mais j'ai une sensation étrange qui me dit que je peux leur faire confiance.

Je me fige tout à coup, je sens une présence derrière moi. Mais, quand je me retourne, je ne vois personne. Ce n'est pas un fantôme. Non. C'est autre chose. Quelque chose de plus néfaste qu'un fantôme.

Une ombre plus rapide que la lumière me traverse de plein fouet et je tombe à terre. Les feuilles d'arbre amortissent ma chute, je me retrouve dans une sorte de rêve éveillé.

Devant moi se tient une femme. Elle me parle. Je n'arrive pas à saisir ce qu'elle veut me dire et qui elle est. Je me rapproche mais elle s'éloigne. Alors, je ferme les yeux et me concentre sur le son de sa voix.

J'arrive à comprendre ce qu'elle me dit. Et ce n'est pas très rassurant. Non, en fait elle me met en garde.

Ne fais confiance à personne.


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Note de l'auteure :

Salut tout le monde et merci encore une fois (je ne le dirais jamais assez) d'avoir lu ce quatrième chapitre ! Vous a-t-il plu ? Dites-le moi en commentaire !

Sinon, bizarre cette histoire d'ombre et puis Sydney est étrange également vous ne trouvez pas...?

(PS : Si vous aimez, votez, c'est toujours sympa ^^)

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