Chapitre 6 : Cinquante ans plus tard
Bonjour tout le monde ! Je sais, encore une histoire sur laquelle je n'ai pas écris depuis longtemps. J'espère malgré tout que vous trouverez que l'attente valait le coup avec ce nouveau chapitre. Bonne lecture !
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Ça ne pouvait pas être si terrible, pas vrai ? Ce n'était pas bien grave. Juste un coup de fil, un simple coup de téléphone, un appel passé pendant quelques minutes à peine. Il l'avait déjà fait des dizaines, des centaines, si ce n'est des milliers de fois par le passé, alors pourquoi maintenant ? Pourquoi être aussi terrifié par quelque chose d'aussi insignifiant qu'un appel à l'homme qu'il avait eu tant de fois au téléphone, ne serait-ce que pour lui dire je t'aime ? Secouant la tête, Magnus gémit piteusement en constatant qu'il n'en avait pas la moindre idée, ni même un soupçon de réponse à apporter. Depuis plus d'une heure, le Grand Sorcier de Brooklyn était assis, là, dans son canapé, à fixer d'un regard anxieux son portable posé ostensiblement sur la table basse. Une heure qu'il cogitait incessamment, essayant vainement de se donner le courage de prendre l'appareil et de composer le numéro qu'Alec lui avait donné. Non, pas Alexander, Matthew, se reprit mentalement l'immortel en secouant la tête. Il avait beau être la copie conforme de son mari décédé, cet homme se nommait Matthew et était un Terrestre, non pas un Nephilim, bien qu'il ait la chance, au plus grand soulagement du sorcier, de posséder la Seconde Vue. Mais peu lui importait son nom ou son origine, il l'avait sentit au fond de son cœur, et Ragnor l'avait confirmé : il ne pouvait s'agir que du noiraud disparu, quand bien même aucun des deux n'ait la moindre idée pour expliquer son retour. Seuls Max et Rafael n'avaient pas été mis au courant de la situation : l'Indonésien ne souhaitait pas leur donner de faux espoirs et puis, pour l'instant, Matthew n'était qu'une simple connaissance qu'il espérait revoir. Mais pour ça, il fallait que l'asiatique se décide à prendre son téléphone pour l'appeler, et ça, c'était une autre paire de manches. Qu'allait-il bien pouvoir lui dire ? Il n'avait eu personne depuis son ancien compagnon. Au tout début de leur relation, Magnus était encore dragueur, fêtard, libre et insouciant, mais après l'arrivée d'Alec dans son existence ? Sa vie avait changé du tout au tout. Le sorcier aux yeux de chat s'était assagi, rangé, heureux en ménage et père de famille épanoui. Il n'avait charmé personne d'autre que son époux depuis lors et même après sa mort, il lui était resté fidèle, continuant à parler de lui au présent pendant plusieurs dizaines d'années. Ce n'était que tout récemment qu'il avait recommencé à vivre comme par le passé, comme avant l'apparition de son âme sœur.
C'était cette raison, entre autres, qui l'avait poussé à laisser s'écouler une semaine entière avant de se décider à le rappeler. Pendant des jours, il s'était demandé quelle était la meilleure approche pour le séduire sans lui faire peur ni paraître trop insistant, se posant mille questions qu'il n'aurait jamais cru devoir se poser de nouveau un jour. Il se sentait comme un adolescent tétanisé devant son premier amour et il avait envie de fondre en larmes de frustration tant il se sentait impuissant face à ses propres sentiments. La tête entre les mains, le descendant d'Asmodée crispa ses doigts bagués dans ses épis dressés et couverts de paillettes. Tout allait bien, tout allait bien se passer, il n'y avait pas de raison d'avoir peur, pas vrai ? L'Indonésien inspira par le nez et souffla par la bouche plusieurs fois avant de parvenir à retrouver son calme, bien que des larmes d'angoisse restaient agglutinées dans ses yeux à la pupille fendue. Il pouvait le faire, il en était capable. D'un geste tremblant il retint son souffle et se saisit de son téléphone qu'il déverrouilla avant de composer le numéro de Matthew. L'immortel s'arrêta cependant un instant, se demandant si c'était réellement ce qu'il souhaitait. Quand bien même le Terrestre pouvait ressembler au Chasseur d'Ombre, Magnus était-il réellement prêt à s'engager de nouveau dans une relation ? Cela faisait cinquante ans, cinquante longues années que le noiraud avait rendu son dernier souffle, mais pour l'immortel, ces cinq décennies étaient passées comme un éclair, à peine un battement de cil dans l'éternité qui composait sa vie. Pourtant, il ne pouvait se permettre de passer à côté de cette chance. Matthew était jeune, le même âge qu'Alec au jour de leur mariage, et il avait sans doute une chance de construire, sinon une vie, au moins de beaux souvenirs avec lui. Convaincu que c'était donc la bonne chose à faire, Magnus appuya sur le bouton d'appel, attendant que le Terrestre décroche.
Durant l'attente, le coeur de l'Indonésien se mit à battre frénétiquement dans sa poitrine et les larmes qui s'ammoncelaient dans ses yeux débordèrent enfin, roulant silencieusement comme des perles sur ses joues alors que son regard félin continuait de scruter le vide, son esprit vagabondant à la recherche de vieux souvenirs. C'était un geste simple, banal, que de téléphoner, et pourtant sa mémoire s'était mise à lui envoyer nombres de flash et de réminiscences de son passé, des innombrables conversation qu'il avait eu avec Alec au téléphone, de la toute première avec quelques mots échangé à peine, aux pires, celles qui finissaient en disputes. Il s'en souvenait d'une, toute particulière, qui était survenue à un tournant de leur relation. A cette époque, le Chasseur d'Ombre avait fêté ses quarante-six ans et craignait déjà la vieillesse, l'immortalité de son mari et de son fils cadet, ainsi que celle de son beau-père, ne l'aidant pas beaucoup dans l'acceptation de son âge. Le sorcier se souvenait que son mari multipliait les patrouilles, les réunions et les heures à l'Institut pour prouver au monde et surtout à lui-même que non, il ne vieillissait pas. Cette soirée avait été l'une des pires pour l'immortel, gravé à jamais dans sa mémoire...
Il avait l'impression d'être un lion en cage et, après trois quart d'heure passés à tourner en rond, Magnus commençait à avoir un peu le tournis. S'arrêtant un instant pour jeter un coup d'œil en direction de la baie vitrée qui menait à son balcon, le Grand Sorcier de Brooklyn constata qu'il faisait déjà nuit dehors. Seul à l'appartement, les minutes s'égrainaient comme des heures, le mettant au supplice. Max et Rafael étaient partit se faire une soirée en ville et, étant donné qu'Alec avait une réunion se terminant à vingt heure, l'Indonésien avait décidé de lui préparer une petite soirée surprise pour son retour à la maison. Sauf qu'au lieu de rentrer comme prévu, Alec répondait tout simplement aux abonnés absents, et il était déjà presque vingt et une heure. Magnus avait tenté de joindre son compagnon, mais le noiraud n'avait répondu à aucun des douze messages de plus en plus paniqué que lui avait envoyé le plus vieux. Grognant de frustration, sa magie crépitant du bout de ses doigts, le descendant du Prince d'Edom commença sérieusement à envisager l'idée de débouler à l'Institut pour savoir ce qui clochait quand, enfin, son téléphone se mit à sonner : Alec appelait !
- Alexander ! S'exclama-t-il en décrochant presque aussitôt. Par les collines d'Edom, j'étais mort d'inquiétude ! Je t'ai envoyé des messages, rien, pas de nouvelles ! Est-ce que tu es blessé ? Tu veux que je vienne ? Paniqua-t-il alors en songeant que son amant était peut-être retenu prisonnier quelque part par un démon particulièrement retord.
- Magnus, calme toi, je vais bien, la réunion a duré plus tard que prévu et Jace a insisté pour manger un morceau avant la patrouille, le rassura le noiraud d'une voix calme. Je n'avais pas mon téléphone avec moi mais tout va bien je t'assure.
- Attend, une patrouille ? Mais quelle patrouille ?! Alexander, tu ne m'as jamais parlé de la moindre patrouille ! Encore moins qui se passerait en nocturne ! S'agaça le plus vieux en croisant les bras sur sa poitrine, bien que son époux ne soit pas là pour le voir.
- Je sais, excuse moi, mon chat, mais une place s'est libérée et j'ai saisi l'occasion. Et puis, n'oublie pas que je reste le directeur de l'Institut, c'est mon rôle de donner l'exemple.
- Ah ça, je ne suis pas prêt de l'oublier que monsieur est directeur de l'Institut ! Même à la maison tu travailles sans arrêt ! Enfin, ça c'est quand tu daigne passer un peu de temps ici. On te voit à peine le matin, et quelques minutes tard le soir ! Les enfants ne te voient presque jamais, et c'est la même chose pour moi. Ah oui, on avait bien comprit que tu étais le directeur de ce putain d'Institut de New York, mais toi je crois que tu as oublié que tu étais mari et père !
- Magnus, calme toi, c'est juste une patrouille, se défendit le noiraud en soupirant. Après je rentrerai à la maison.
A l'autre bout du fil, l'Indonésien arbora une moue aussi dubitative que rageuse. Comment le noiraud pouvait-il avoir l'air aussi détaché alors qu'ils n'avaient pas passé véritablement de temps en amoureux depuis des semaines ? Ne lui manquait-il pas ? Ne serait-ce qu'un tout petit peu ? Magnus sentit la colère monter peu à peu en lui, faisant crépiter et bouillonner sa magie comme de la lave en fusion, cette dernière prenant une vive teinte rouge sang, signe de son agacement et, plus encore, de son ascendance démonique supérieure. Le Nephilim voulait passer du temps à l'Institut ? Et bien il serait servi, parole de Magnus Lightwood-Bane-Fell.
- Non, tu ne rentreras pas à la maison ! Contrat le sorcier. Et n'essaie même pas, je vais placer de nouveaux boucliers. Tu veux rester à ton précieux Institut et faire des patrouilles à tout va ? Vas-y, je t'en prie ! Et ne reviens que quand tu auras enfin décidé d'accorder un peu de temps à ta famille, si tenté que tu te souviennes que tu en as une !
- Magnus, attend..., commença à paniquer le plus jeune quelque peu.
- Au revoir, Alec, claqua l'immortel en raccrochant, décidant de couper son téléphone par la même occasion.
Fulmina de colère, il jeta l'appareil dans un tiroir qu'il claqua pour le refermer et sa magie, sanguinolente et électrique, l'entoura d'une aura couleur rubis. Serrant les poings, l'immortel se dirigea vers la porte d'entrée et marmonna quelques incantations pour protéger les lieux de tout intrus, son époux y comprit. Alors que les boucliers se mettaient en place, des larmes virent peupler ses yeux mais il se refusa à les verser : le noiraud lui avait déjà fait trop de mal par ses absences et ne méritait pas qu'il verse une seule larme de plus pour ses beaux yeux. Il le pardonnerait, évidemment, il le pardonnait toujours, mais là, tout de suite, Magnus refusait de montrer ses failles et à quel point il souffrait de la solitude que lui imposait son mari....
La suite de cette soirée était toujours aussi limpide dans l'esprit du Grand Sorcier de Brooklyn. Il avait fini par s'endormir dans le canapé, épuisé et vidé à force de bouillonner de l'intérieur. Au petit matin, sa magie l'alertant d'une anomalie, il avait trouvé son compagnon endormis en chien de fusil sur leur palier et, au vue de sa position et de la raideur de ses muscles endoloris, il avait passé la nuit là, ce qui signifiait qu'il avait renoncé à sa patrouille pour être avec son compagnon. Magnus s'était sentit soulagé, au moins en partie. Après le réveil du noiraud, qu'il refusait encore de laisser entrer, ils étaient sortis à un café pour prendre le petit déjeuner et discuter de la veille. L'asiatique se souvenait encore de la sensation de peur qui l'avait prit aux tripes, le faisant craindre à une rupture pure et simple entre eux. Pourtant, Alec avait fondu en larmes, libérant tout ce qu'il avait sur le cœur, sa crainte de vieillir et de disparaître, de ne plus être le jeune homme qu'il avait autrefois été. Le sorcier avait passé les heures suivantes à rassurer son cadet, lui expliquant que ce n'était pas en se tuant à la tâche qu'il se sentirait plus jeune, bien au contraire. Finalement, le directeur de l'Institut avait accepté de céder sa place à sa sœur le temps de quelques semaines, afin qu'il prenne des vacances avec son mari et ses fils. La Chasseuse d'Ombre, en apprenant la nouvelle, l'avait pratiquement chassé de l'Institut, soulagée que son aîné prenne un peu de temps pour lui, et les Lightwood-Bane avaient finit par rejoindre l'île privée de l'Indonésien pour deux semaines de repos bien méritées. Un sourire naquit sur les lèvres de l'immortel au souvenir de ces vacances qui avaient, au final, compté parmi les meilleures de toutes son existence.
- Allô ? Soupira la voix au téléphone que Magnus avait complètement oublié, bien qu'il soit toujours dans le creux de sa paume. Écoutez, si vous ne parlez pas je vais être obligé de raccrocher, ça fait cinq minutes que je...
- Non ! Panique le plus vieux en se ressaisissant. Ne raccroche pas, s'il te plait. Pardon j'ai eu une absence...
- Magnus ? C'est toi ? Le reconnu le Terrestre, sa voix prenant une teinte bien plus douce. J'ai cru à un canular téléphonique.
- Matthew..., souffla le sorcier en sentant des larmes de soulagement remplir ses yeux mordorés. Je...tu te souviens de moi ? S'étonna-t-il alors.
- Oui bien sûr, on avait passé un bon moment à faire ces cocktails au Pandémonium...Il y a une semaine de ça, ajouta-t-il avec un soupçon de reproche dissimulé dans la voix. J'ai bien cru que tu ne m'appelerais jamais, et comme je n'avais pas ton numéro...
- Je sais, je suis désolé, la semaine a été rythmée et je voulais prendre le temps pour te parler sans être interrompu, mentit l'asiatique en espérant que son excuse serait bien acceptée.
Heureusement pour lui, Matthew sourit en se détendant et il put entendre le soulagement et le bonheur de lui parler dans sa voix qui n'avait pas changé depuis cinquante ans, faisant chavirer son vieux cœur de neuf cent ans passés.
- C'est vrai que la mienne aussi n'a pas été de tout repos non plus, avoua le plus jeune en gloussant doucement.
- Oh, est-ce que je t'embête peut-être ? S'enquit le plus vieux en sentant ses épaules s'affaisser. Je voulais te proposer de se voir, mais si tu es occupé...
- Oh, non, rassure toi ! J'ai fait une course pour mon père, et là je prends un peu l'air en ville ! On peut se voir si tu veux, je connais un café sympa dans la rue qui fait le coin dans la rue du Pandémonium, je ne sais pas si tu vois...
- Je connais très bien, déglutit difficilement l'Indonésien en hochant la tête. Je peux y être dans un quart d'heure...
- Alors à dans quinze minutes, souffla tranquillement Matthew avant de raccrocher.
Tremblant quelque peu, Magnus fixa son téléphone un instant avant de sentir son cœur se remettre à battre frénétiquement dans sa poitrine. Que venait-il de se passer ? Matt venait de l'inviter à boire un café en ville, dans quinze minutes. Un sourire éclatant et un rire mêlé de larmes vinrent envelopper l'immortel qui se leva d'un bon pour aller à sa chambre se préparer : il avait un rencard avec Al...Matthew. Il avait un rencard avec Matthew, se reprit-il une nouvelle fois en secouant la tête. Peu importe, il avait un rendez vous, et ça c'était le plus important. Soufflant doucement pour se calmer, Magnus piocha dans sa garde robe une tenue aussi décontractée que chic, espérant faire son petit effet sur le Terrestre, malgré la peur qui le tenaillait et la boule d'angoisse qui lui serrait la gorge. Il piocha donc une chemise bleue nuit, une veste à brocard argent et noir, un pantalon rouge coquelicot et des chaussures noires vernies avec des clous d'argent sur le talon et une semelle de même couleur que son pantalon. Ne souhaitant pas perdre plus de temps que nécessaire, le Grand Sorcier de Brooklyn se maquilla à l'aide de sa magie, d'un simple geste de la main, et il sortit de l'appartement sans demander son reste. De toute manière, il vivait seul à présent : il n'avait pas d'explications à fournir à qui que ce soit. Le cœur tambourinant dans sa cage thoracique, l'Indonésien quitta son immeuble et s'engagea dans les rues bondées de New York. Il n'arrivait pas à croire qu'il allait retourner au café, ce café dans lequel Alec lui avait proposé de sortir, la toute première fois qu'il avait pris l'initiative. Evidemment, l'asiatique avait été le premier à l'inviter et à organiser leurs premières rendez-vous, mais lorsque le noiraud avait eu suffisamment confiance pour se lancer à son tour, il avait emmené son petit ami dans un charmant café terrestre, là où personne ne les dérangerait ni ne les jugerait, et voilà que Matthew faisait exactement la même chose, près d'un siècle plus tard. En parlant du loup, Magnus le repèra assis à une table en terrasse, son visage pâle tourné vers le ciel pour profiter des doux rayons du soleil qui réchauffaient sa peau. Un fin sourire aux lèvres, le Terrestres semblait paisible, serein, et le sorcier sentit son cœur faire un triple salto arrière et battre plus fort, lui donnant l'impression de retomber amoureux de son mari une fois encore. Avec ses cheveux mi-long noués en queue de cheval et sa chemise en jean clair dessous sa veste de cuir, il était d'une beauté à se damner, même si l'Indonésien n'était sans doute pas très objectif.
- Matthew ? L'appela-t-il alors, presque timidement, en arrivant à sa hauteur.
- Oh, Magnus ! Sourit le plus jeune en rouvrant les yeux. Je ne t'attendais pas de sitôt, tu as mis moins de dix minutes je crois ! Installe toi, je t'attendais pour commander, sourit le noiraud. Je suis content que tu sois venu.
- Je suis content que tu aies accepté qu'on se voit, sourit à son tour l'immortel quelque peu mal à l'aise, se sentant comme s'il vivait le tout premier rendez-vous de son existence pourtant bien longue. Qu'est-ce que tu prends ?
- Un latte caramel, sourit le plus jeune avec un clin d'œil en direction du sorcier.
Bon, apparemment Matt semblait bien plus dragueur qu'il ne l'aurait cru au première abord. Magnus passa la commande auprès du serveur, choisissant un frapuccino au citron, son pêché mignon, et les deux hommes bavardèrent en attendant l'arrivée de leur commande. Assis tous deux à la terrasse de ce café, Matt et Magnus discutèrent de tout, de rien, sauf d'eux. Après tout, ce n'était que la première fois qu'il se voyait réellement en dehors de cette fois au Pandémonium. Magnus aurait pu être n'importe où, il aurait pu l'emmener voir le Taj Mahal, les pyramides de Gizeh, ou même le japon, puisque c'était la période des cerisiers en fleur ! Et pourtant...pourtant l'immortel n'aurait rien voulu d'autre que cet instant, comme hors du temps, entre le Terrestre et lui, à échanger des banalités qui avaient pourtant l'air de précieux secrets qui n'appartenaient qu'à eux. Lorsque le serveur revint avec leur commande, il échangea malencontreusement les boissons et, d'un même geste, les deux hommes échangèrent en laissant leurs mains se froler comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit, et l'Indonésien eut toutes les peines du monde à se retenir de nouer ses doigts à ceux de son cadet. Matthew, lui, lui accorda un clin d'œil et, pour la première fois depuis des années, Magnus commença à rougir, un sourire s'épanouissant sur ses lèvres, et quelques larmes de bonheur dans les yeux. Un nom, un seul, tournait encore dans son esprit, mais cette fois non plus pour le torturer, mais pour le pousser vers l'avenir, car il en était convaincue, l'homme devant lui avait beau s'appeler Matthew, dans son coeur il portait un tout autre nom : Alexander, Alexander, Alexander...
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Des avis, théories ? A vendredi pour un nouveau chapitre d'une autre histoire !
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