13
Quand Sirius voit débouler Marlène, ce soir-là, avec l'expression de quelqu'un qui veut en découdre coûte que coûte, plusieurs options lui viennent à l'esprit. La première, feindre d'être innocent quelque soit le crime dont elle l'accusera, après tout il ne sait pas de quoi il est coupable. La deuxième, fuir le plus loin possible, sans se retourner, et rester caché jusqu'à ce que mort s'ensuive. La troisième .. il n'a pas le temps d'y réfléchir, Marlène s'est déjà assise à sa table. Et, étonnamment, elle n'a pas l'air si en colère.
— C'est quoi le truc avec Remus ? Demande-t-elle de but en blanc.
— Il y a beaucoup de trucs avec Remus, répond Sirius avec un regard entendu.
— Le truc-Hestia.
Sirius pose son magazine de motos moldu, attendant d'en savoir plus.
— Hestia est venue me parler, tout à l'heure, précise Marlène.
— Et ?
— Et elle m'a dit, mot pour mot, « je pense que Sirius a des sentiments pour Remus. Je te le dis parce qu'il est évident que ce n'est pas réciproque, et que le pauvre risque de se faire du mal pour rien ».
Un petit silence s'ensuit. Sirius assimile la situation.
— Doonc, je réitère ma question. C'est quoi le truc avec Remus ?
— Hum.. Quelque chose est arrivé, le soir de notre.. réconciliation.
— Quoi ?
— Je l'ai embrassé.
— Quoi !?
— Mais attends ! Hestia n'en sait rien, elle doit juste avoir des soupçons.
Marlène se pince l'arête du nez. Sirius joue avec une page cornée de son magazine.
— Je t'ai demandé de faire le paix avec lui, pas de l'embrasser !
— Justement, c'était un baiser de paix !
— Un quoi ?
— Un baiser de paix. C'est comme se serrer la main, mais on s'embrasse.
— Qu'est-ce qui t'a pris ?
Sirius renverse la tête en arrière.
— Je sais pas. Il était juste tellement beau. Et cool. Sans même essayer de l'être. Il était juste Remus est ça m'a suffit. Et il ne m'a pas repoussé. Il est juste resté là, genre.. « c'était quoi ? » et j'ai répondu « un baiser de paix. » et il m'a dit « un quoi ? » et j'ai dit un truc sur L'Asie centrale ou je sais plus trop..
— L'Asie centrale ?
— J'ai paniqué, ouais.
— Mais concrètement ?
— Bah.. il m'a dit quelque chose comme « dis rien à Hestia, on est en Ecosse ici pas en Asie ».
— Je te suis plus là.
— En bref, l'important c'est qu'il ne m'a pas repoussé. Le mec n'attendait que ça.
Marlène s'enfonce dans son siège, consternée.
— T'es vraiment difficile à suivre, Sirius, soupire-t-elle.
— Pourquoi ça ? Rétorque le concerné, piqué.
— Il y a quelques jours à peine tu évitais tes sentiments pour Remus à tout prix, et maintenant te voilà en compétition avec sa petite amie.
Sirius hausse les épaules, le regard baissé sur ses mains jointes. Il n'arrive pas à se suivre lui-même, pour être honnête.
— Je l'aime comme j'ai jamais aimé personne, Marlène. J'y suis pas habitué, ça me fait faire des bêtises. Je pensais vraiment que l'ignorer serait la meilleure solution mais c'est pire que tout.. Je me dis que si j'essaie pas je le regretterai toute ma vie. Mais tu crois que je fais n'importe quoi ? Que je devrais laisser tomber ?
— Je sais pas, Sirius. Tout ce que je sais c'est que peu importe la finalité de cette histoire, l'un de vous trois finira salement blessé.
✮
Le dîner se termine dans un joyeux boucan. James a eu la bonne idée de lancer une bataille de nourriture envers les serpentards, et en quelques instants, toute la grande salle s'est retrouvée impliquée. Mcgonagall a du avoir recours à un bon nombre de sortilège d'immobilisation pour stopper le massacre.
Hilares, les maraudeurs regagnent leur dortoir. En tête du groupe, Lily et James se chamaillent encore. Sirius et Remus traînent un peu à l'arrière. Hestia leur jette des regards de temps à autres, adressant des sourires éclatants à son petit ami.
— Même un sort ne réussira pas à faire partir la mélasse que tu as mis dans mes cheveux, Potter ! Lui reproche Lily en le poussant, un rire aux lèvres.
— Même avec tout le corps recouvert de mélasse tu serais quand même la plus jolie, Evans.
— Idiot.
Marlène s'est lancée dans une tirade sur le prochain match de Quiditch, qui opposera Gryffondor et Serdaigle. Hestia est trop happée par sa conversation avec elle pour garder un œil sur Sirius et Remus. Et Sirius ne perd pas son temps. Il attrape la manche de Remus et l'entraîne précipitamment dans le renfoncement d'un mur, caché du groupe qui continue son chemin sans prêter garde à leur disparition. Le châtain se laisse faire, confus.
— Qu'est-ce que tu.. commence-t-il, bloqué contre la pierre.
Sirius ne lui laisse pas le temps de finir. Il attrape le col de sa chemise et l'attire à lui. Leurs lèvres se rencontrent avec plus de brutalité que la première fois. Remus reste immobile quelques instants, hésitant à résister, avant de fermer les yeux et de passer ses mains dans les boucles de Sirius. Il a le goût du chocolat, de la cannelle et du désir. C'est grisant. Sirius aime que la rugosité de ses lèvres contraste avec la douceur des siennes. Ses mains relâchent leur prise autour du col de Remus pour s'aventurer sur ses joues brûlantes. Il est obligé de se dresser sur la pointe des pieds, pressant un peu plus son corps contre le sien. Remus va jusqu'à glisser sa langue contre sa lèvre inférieure, lui provoquant un long frisson le long de l'échine.
Sirius est le premier à s'éloigner. Ils se fixent un instant, hors d'haleine, les lèvres rouges et gonflées.
— Hestia aussi, elle te fait cet effet-là ? Demande soudain Sirius avec un petit sourire narquois.
Remus baisse les yeux sur la bosse qui déforme son pantalon avant de la cacher précipitamment de ses mains. Il regarde Sirius d'un air effaré, ouvrant et fermant la bouche comme un poisson hors de l'eau.
— Je ne dirai rien, t'en fais pas.
Il dépose un rapide baiser sur sa joue avant de s'élancer dans le couloir, laissant Remus pantois. Il retrouve le groupe un étage plus haut, nullement inquiet de leur absence. Hestia le remarque après quelques secondes.
— Où est Rem' ? Demande-t-elle d'un ton accusateur, comme si il l'avait enfermé dans un placard à balais ou quelque chose.
Sirius a un sourire contrit. Il est traversé d'un semblant de compassion pour elle quand ils aperçoivent Remus débouler, cheveux en bataille, tirant désespérément sur sa chemise.
— Un petit soucis technique, répond-il en lui tapotant l'épaule. Rien de grave.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top