Chapitre 37
https://youtu.be/7vkBQFjrorU
Coucou, je reviens après des semaines de silence. Je suis désolée pour le temps d'attente, j'ai un peu le moral dans les chaussettes et du coup, c'est la déprime totale. Mais bon, osef de ma vie XD je vous souhaite une très bonne lecture :)
Adrian avait mal. Tellement mal.
Son corps et son esprit souffraient le martyr. Son cerveau pulsait frénétiquement contre son crâne, sa nuque continuait de le brûler atrocement. Il avait l'horrible impression de bouillir de l'intérieur, d'être passé sous un rouleau compresseur... c'était insoutenable.
Son loup hurlait et gémissait à n'en plus finir dans sa tête.
Plongé dans un état second à cause de la douleur, Adrian avait perdu toute notion de temps. Mais il savait que la pleine lune était passée et qu'il ne s'était pas transformé. Son connard de géniteur n'avait pas résisté au plaisir de le torturer jusqu'au bout. Enfoiré d'Alpha Suprême...
— Adrian. Mon cœur...
Jasmin et violette. L'odeur de Holy le sortit de sa torpeur. Comment pouvait-il être là ? Non ! Si son père lui mettait la main dessus... L'Alpha ne devait surtout pas lui mettre la main dessus !
Adrian voulut se redresser, mais son corps refusa de lui obéir. Tout ce qu'il réussit à faire fut de lâcher un glapissement étranglé lorsqu'un tissu froid et humide se déposa sur son front.
— Ça va aller, mon loup... Ne t'en fais pas, je suis là...
La voix de Holy était si douce, si belle. Elle débordait d'amour... mais aussi d'inquiétude.
Adrian tenta à nouveau de bouger, en vain. Il ne pouvait même pas ouvrir les yeux, merde ! Il voulait juste rassurer Holy, entendre les tremblements dans sa voix était insupportable. Il ne put que gémir de dépit et maudire son corps toujours aussi inerte et en souffrance.
— Bois ça, mon amour. Tu te sentiras mieux...
Les gestes tendres et plein de précautions, Holy l'aida à redresser la tête, il porta ensuite une tasse à ses lèvres. Adrian occulta tant bien que mal la douleur atroce qui lui vrillait la nuque et le crâne, et but. Un liquide froid et amer s'écoula lentement dans sa gorge. Il se rendit alors compte à quel point il avait soif et but tout jusqu'à la dernière goutte malgré le goût infect du breuvage.
L'effet fut immédiat : la douleur laissa place à une somnolence salvatrice. Adrian soupira de soulagement à mesure que ses sens s'engourdissaient et que le sommeil le gagnait. Avant de sombrer, il sentit Holy se glisser à ses côtés et l'entourer de ses bras. Sentir la chaleur de son corps contre le sien rajouta à son bien-être, Adrian se laissa glisser dans l'inconscience.
Lorsqu'il reprit ses esprits, il n'avait plus mal, mais son corps semblait peser une tonne. Adrian ouvrit un œil avant de le refermer bien vite. Il faisait sombre, la faible luminosité était cependant suffisante pour agresser ses pauvres rétines. Il dut papillonner plusieurs fois des yeux avant de pouvoir enfin les ouvrir et regarder autour de lui. Il était dans sa chambre...
Qu'est-ce qui s'est passé ? OU EST HOLY ?
Adrian se redressa sur un coude en grimaçant légèrement. Les gestes lourds et désespérément lents, il repoussa ses draps dans la ferme intention de se lever.
HOLY ! On doit vite le trouver ! Il faut le retrouver ! LE RASSURER !
— Adrian ! Qu'est-ce que tu fais ?
Holy fit irruption dans la pièce, il se précipita à son chevet pour l'empêcher de quitter le lit. Adrian n'opposa aucune résistance, soulagé de le retrouver et constater qu'il n'avait rien. Il voulut l'attirer contre lui pour une étreinte, mais Holy le repoussa un peu brusquement, trop occupé à l'examiner sous toutes les coutures. Il serrait les dents et ses yeux débordaient de larmes.
Le cœur d'Adrian le serra douloureusement en le voyant aussi angoissé. Son loup, lui, était en panique. Non ! Holy va encore pleurer à cause de nous ! Fais quelque chose !
— Mon ange, fut tout ce qu'Adrian trouva à dire en lui prenant la main.
Holy se figea, il se mordit la lèvre sans répondre, puis se jeta soudainement dans ses bras en tremblant. Adrian le serra aussitôt très fort en retour. L'étreinte mettait ses muscles douloureux à rude épreuve, mais il était prêt à endurer mille souffrances pour rassurer Holy et l'avoir contre lui.
Ils restèrent entrelacés pendant un long moment sans prononcer un mot, Adrian en profita pour inspirer longuement l'odeur florale de son bien-aimé. Comme toujours, les effluves de jasmin et de violette chassèrent les angoisses et lui procurèrent un bien-être infini. Il soupira de déception lorsque Holy finit par s'écarter pour l'examiner à nouveau, la mine inquiète.
— Comment tu te sens ? demanda-t-il d'une petite voix tremblante.
— Ça va, murmura Adrian, mais Holy posa une main sur son front, l'air toujours aussi anxieux.
— Tu as encore un peu de fièvre...
Adrian lui prit à nouveau les mains. Une boule d'angoisse lui enserrait la gorge, mais il refusait d'inquiéter Holy davantage. Il esquissa un petit sourire qu'il voulait rassurant, mais qui était sûrement trop crispé pour être convaincant. Abruti ! Mais arrête de grimacer comme ça !
— Holy, je t'assure que je vais bien. S'il te plaît, je ne veux pas que tu t'inquiètes...
— Stop ! l'interrompit Holy avec colère. Bien sûr que je m'inquiète ! Je suis fou d'inquiétude, Adrian ! Tu étais dans un horrible état quand Isaïah, Ava et ton autre ami loup-garou t'ont ramené ! Tu souffrais le martyr ! Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas pour toi ? Je t'aime !
Holy attrapa son visage entre ses paumes pour planter son regard dans le sien. Le cœur d'Adrian battit la chamade face à ses grands yeux plein d'amour et d'inquiétude. Sa gorge le serrait terriblement alors qu'un tsunami d'émotions menaçait de l'engloutir et le noyer.
— Je t'aime, Adrian, répéta Holy avec douceur. Je t'aime et je me fais du souci pour toi. Je suis là pour toi, Adrian. Tu m'entends ? Quoi qu'il arrive, je serais toujours là pour toi, d'accord ? Tu peux tout me dire, je ne te jugerais jamais. Je t'aime, mon loup. Je t'aime tellement, ça me tue que tu me dises tout le temps que ça va, alors que non. Parle-moi, Adrian. Dis-moi...
Sa voix se fit implorante, mais il n'avait pas besoin d'implorer.
Adrian n'en pouvait plus.
Submergé par un horrible mélange d'angoisse, de tristesse et de honte, il s'effondra soudain dans les bras de Holy en sanglotant sans retenue. Il tremblait de tous ses membres alors que son bien-aimé le serrait contre son cœur et lui caressait doucement les cheveux.
Le nez enfoui dans son cou, Adrian n'essaya plus de ravaler ses larmes. Il accepta enfin d'exprimer tout le chagrin et le mal-être qui le rongeaient de l'intérieur depuis tant d'années. Adrian se sentait cassé. Peut-être que Holy pourrait le réparer ? Peut-être qu'il pourrait...
— Ça va aller, mon loup... Je t'aime... Je suis là... Ça va aller...
Mais Adrian continua de sangloter comme un enfant.
— Je suis désolé... gémit-il. Je suis tellement désolé !
— Arrête d'être désolé, le gronda Holy d'une petite voix tremblante. Ce n'est pas ta faute...
— Tu ne comprends pas... Je n'ai pas pu protéger ma meute, protesta Adrian, le ton presque suppliant. C'est tellement pitoyable ! Tous ces louveteaux... ils avaient confiance en moi et j'ai été incapable de les protéger ! Je voulais à tout prix les garder loin de l'Alpha, mais j'ai lamentablement échoué et maintenant... ils ont dû vivre les mêmes atrocités que mon père m'a fait subir pour être un loup fort et parfait. Je voulais tellement leur éviter ça... je voulais...
Adrian se tut, incapable de poursuivre, tellement il se sentait mal.
Il avait si mal.
Il avait ressenti chaque douleur physique et psychologique endurée par ses louveteaux durant la pleine lune. Il les ressentait à nouveau. C'était insupportable. Adrian eut soudain envie de mourir.
NON ! Arrête immédiatement avec ce genre de pensées ! hurla soudain son loup qui était resté étrangement silencieux jusqu'à présent. Tu n'as pas le droit ! Holy est là, maintenant ! Il est là et il ne nous quittera plus jamais ! Alors ARRETE CA TOUT DE SUITE !
Mais Adrian l'ignora. Il ne pouvait plus s'arrêter. Il n'en avait pas envie.
— Pourquoi il ne me laisse pas tranquille ? murmura-t-il. Pourquoi il s'acharne autant à me faire souffrir ? Qu'ai-je fait de mal pour qu'il me déteste autant ?
Holy ne répondit pas, il se contenta de lui caresser toujours aussi tendrement les cheveux. Adrian n'espérait aucune réponse de toute façon. Il n'y en avait pas... A moins qu'il ne la connaisse déjà ? Ou alors, il ne voulait tout simplement pas la connaître ?
Peu importe. Adrian était fatigué.
Sans même s'en rendre compte, il s'était pelotonné tout contre Holy dont les bras et l'odeur florale l'enveloppaient dans un cocon protecteur. La tête calée contre son torse, Adrian ferma les yeux et se laissa bercer par les doux battements de son cœur.
— Je t'aime, Holy, murmura-t-il. Merci d'être là... Promets-moi de rester. Reste avec moi, s'il te plaît... Ne me laisse plus, d'accord ? Promets-le moi...
Bien sûr qu'il va rester ! Arrête de douter et supplier comme un bébé !
Adrian ignora son loup. Il préféra se concentrer sur Holy et son odeur enivrante, il préféra se perdre dans la chaleur de ses bras. Il soupira de bonheur lorsque Holy déposa un léger baiser sur le sommet de son crâne. Lorsqu'il lui chuchota tendrement à l'oreille :
— Je te le promets mon loup. Promis juré.
***
Adrian se redressa en sursaut, réveillé par un son de vibration des plus désagréables. Il attrapa machinalement le coupable, son portable, et y jeta un œil. C'était Ariana.
Pouah ! Qu'est-ce qu'elle nous veut celle-là ?!
Elle l'avait appelé au moins dix fois. Adrian ne décrocha pas. Il abandonna le téléphone toujours en train de vibrer sur sa table de chevet en haussant les épaules. Il n'avait pas envie de parler avec sa sœur. De quoi pourraient-ils bien discuter de toute façon ? Adrian n'avait rien à lui dire.
Il s'apprêtait à se lever lorsqu'il remarqua un petit mot de Holy sur la table : "Parti faire une petite course. Je reviens vite. Je t'aime. PS : ton médicament est dans la cuisine et j'ai fait de la soupe. Mange tout". Il avait griffonné des petites fleurs dans les coins de la feuille, c'était adorable.
Malgré son mal de tête carabiné, Adrian esquissa un petit sourire attendri en lisant le message. Il serra brièvement le petit mot contre son cœur, puis décida de quitter le lit. Il avait vraiment besoin d'une bonne douche. C'est clair ! Tu pues !
Une fois propre et détendu par l'eau brûlante, Adrian traversa le salon d'un pas encore légèrement vacillant pour se rendre dans la cuisine. Il saisit son téléphone au passage pour découvrir qu'il avait également des appels manqués d'Isaïah, Ava, mais aussi Yann.
Tout en pianotant distraitement sur les touches pour leur envoyer un message groupé, il saisit une tasse posée bien en évidence sur le plan de cuisine et but son contenu d'une traite.
Pouah ! C'est dégoûtant ! protesta son loup et Adrian ne pouvait être que d'accord. C'était affreusement amer, mais il devait tout boire jusqu'à la dernière goutte s'il ne voulait pas continuer à souffrir le martyr jusqu'à la prochaine pleine lune. Putain d'Alpha Suprême...
Adrian secoua aussitôt la tête pour le chasser de ses pensées. Il préféra se concentrer sur Holy. A quelle heure était-il sorti ? La journée touchait à sa fin. Serait-ce exagéré de sa part s'il l'appelait ? Adrian ne voulait surtout pas passer pour un névrosé collant et possessif...
N'importe quoi !
Il était encore en plein dilemme, un doigts suspendu au-dessus de la touche "appeler" lorsqu'on toqua soudain à la porte. Adrian sursauta malgré lui. Il n'attendait personne, ses amis étaient encore en train de se remettre d'une nuit de pleine lune sûrement éprouvante. Holy n'aurait jamais oublié ses clés... Sans même s'en rendre compte, Adrian se retrouva figé au milieu du salon, le cœur battant la chamade et une énorme boule au ventre. Et si... et si c'était...
— Adrian, c'est moi. Ouvre.
Ariana.
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