Chapitre 28

https://youtu.be/BGaNejrxLx0


Adrian lâcha le verre sous le coup de la surprise.

Il l'entendit vaguement se fracasser sur le sol carrelé, mais n'y prêta aucune attention.

Plus rien n'avait d'importance à part Holy.

Holy dont les paumes enserraient son visage, dont la bouche se déposait sur la sienne avec impatience. Adrian ne put retenir un gémissement au contact de ses lèvres chaudes et humides. Elles étaient si douces. Délicieuses ! Elles sont délicieuses !

Il ferma les yeux, ses bras se refermèrent presque convulsivement autour de Holy, tandis qu'il redécouvrait, savourait, le goût de sa bouche soyeuse. C'était si merveilleux que son cœur menaçait à tout moment d'exploser dans sa poitrine. Il crut défaillir lorsque Holy attrapa sa nuque avec exigence pour approfondir leur baiser. Sa respiration se coupa alors que leurs langues se trouvaient avec ferveur. Putain de bon dieu, était-il en train de rêver ?

— Holy, qu'est-ce que... bafouilla-t-il lorsqu'ils durent se séparer pour reprendre leur souffle.

MAIS TAIS-TOI !

— Non, tais-toi, murmura l'unique amour de sa vie, faisant écho aux protestations furieuses de son loup. Tais-toi et embrasse-moi. Embrasse-moi, juste...

Il s'interrompit pour le dévisager avec une telle intensité qu'Adrian eut l'impression que ses iris argentés transperçaient son âme. Les yeux écarquillés, il retint son souffle, complètement abasourdi par ce revirement de situation surréaliste. Il n'osait y croire.

Son cœur continuait de marteler contre sa cage thoracique tandis que les doigts de Holy s'égaraient un instant sur sa joue, avant de revenir sur sa nuque. Lentement, leurs visages se rapprochèrent de nouveau, jusqu'à ce que leurs bouches ne soient plus qu'à quelques millimètres l'unes de l'autre et que leur respiration ne fasse plus qu'une.

— Embrasse-moi, ordonna Holy en le regardant droit dans les yeux.

Adrian gémit doucement en réponse, il en rêvait depuis tellement longtemps ! Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas correct. Avait-il vraiment le droit ? Ne devait-il pas s'excuser en bonne et dû forme d'abord, ne devaient-ils pas parler et dissiper tout malaise ?

MAIS ARRÊTE DE TOUT COMPLIQUER ! hurla son loup avec fureur. Sans plus de cérémonie, il prit le contrôle. La seconde suivante, Adrian se jetait sur les lèvres de Holy comme un affamé. Ce dernier enroula ses doigts dans ses cheveux en réponse et leurs langues se retrouvèrent pour un baiser brûlant et enfiévré. Ils continuèrent de s'embrasser encore et encore, comme si leur vie en dépendait, furieusement entrelacés comme s'ils voulaient se fondre l'un dans l'autre.

Adrian était perdu dans un brouillard d'euphorie et d'excitation. L'odeur de Holy, le goût de ses lèvres et de sa langue, la texture de sa peau sous ses doigts... il était submergé par un flot d'envies et de sensations qu'il n'avait plus ressenties depuis très longtemps : un désir brut pulsait dans ses veines, envahissant chaque parcelle de son être à une vitesse ahurissante.

C'était tout simplement grisant et son loup en voulait plus, encore plus. Sa bouche échoua tout naturellement au creux de la gorge de Holy, son épiderme était aussi doux que du velours, son odeur ensorcelante. Les effluves de jasmin et de violette lui faisaient perdre la tête. Il n'y avait que Holy pour avoir cet effet sur lui. Adrian était totalement fou d'amour et de désir.

— Mon ange... gémit-il dans son cou, tout en respirant et léchant sa peau avec avidité.

— Tais-toi, haleta Holy en attrapant son visage pour partager un baiser sauvage. Tais-toi...

Il l'embrassa longuement, férocement, comme s'il voulait aspirer son essence vitale, Adrian en eut la respiration coupée. Holy le repoussa ensuite en arrière et il se retrouva avachi sur le canapé, il ne s'était même pas rendu compte qu'ils étaient revenus dans le salon.

Il n'eut cependant pas le temps de s'attarder sur ce détail, car Holy s'installa à califourchon sur ses genoux et s'empara à nouveau de ses lèvres avec autorité. Le souffle court et plus excité que jamais, Adrian n'opposa aucune résistance et se laissa chevaucher avec plaisir. Il avait toujours adoré cette facette entreprenante, voire dominatrice de Holy lorsqu'ils étaient au lit.

Holy est tellement sexy ! Sexy !

Son loup rugissait de joie dans sa tête. Il savourait les baisers de Holy sans vergogne, baladant leurs mains partout sur lui : son cou, ses épaules, son dos, ses hanches et même ses fesses. Il voulait caresser chaque centimètre carré de son corps de rêves.

Holy est à nous ! A NOUS !

Quoi ? Non ! Adrian reprit soudain ses esprits.

Holy n'était pas un objet. Et Adrian ne voulait pas que les choses se passent comme ça. Il désirait Holy, oui. Il l'avait toujours autant dans la peau, malgré toutes ces années passées. Il le désirait tellement que c'en était douloureux... mais il devait d'abord s'excuser.

Adrian inspira un bon coup, puis s'écarta au prix d'un immense effort de volonté.

Mais qu'est-ce que tu fais, abruti ? NON ! rugit son loup, ivre de rage. NON, NON ET NON !

Il n'était pas le seul. Holy le foudroya d'un regard incrédule.

Adrian s'en voulut aussitôt, surtout lorsqu'il quitta ses genoux d'un bond.

Regarde ce que tu as fait ! Tu as tout gâché ! ENCORE !

— Holy... plaida Adrian en essayant de le retenir, mais il l'esquiva avec colère.

— Non, cracha-t-il. Je ne comprends vraiment pas ce que tu cherches, Adrian !

— Je voudrais juste discuter avec toi... Si tu savais comme je suis déso...

— Discuter ? Discuter ? Sans blague ! cria Holy, furieux. Tu ne pouvais pas juste la fermer pour qu'on puisse baiser tranquille ? T'es vraiment pas croyable !

Il se détourna d'un geste brusque pour récupérer sa veste et le reste de ses affaires. Adrian resta un instant figé, foudroyé par ses paroles crachées avec animosité. Baiser ? Non !

— Quoi ? finit-il par réagir. Ce n'est pas du tout ce que je...

— Oh ça va, je ne suis pas con ! s'écria Holy. Tes larmes de crocodiles et tout... tu veux juste me mettre dans ton lit, non ? Ou alors, c'est encore un de tes jeux tordus ? Ton père est planqué quelque part à attendre que tu me foutes à nouveau le poing sur la gueule ?

Un silence choqué s'abattit dans la pièce.

Les yeux écarquillés, Adrian fut incapable de répondre. Les mots jetés avec fureur et chagrin le percutèrent avec la force d'un coup de poing. Le transpercèrent en plein coeur.

— Tu es vraiment injuste... finit-il par murmurer d'une petite voix étranglée. Jamais je...

— Mais oui bien sûr ! Et toi tu n'es qu'un putain de menteur !

— Holy...

— Si tu ne veux pas baiser, alors je m'en vais, trancha celui-ci avec hargne.

Il ne lui accorda plus aucun regard. Son attitude blessa Adrian, autant qu'elle l'irrita. Incapable d'en supporter davantage, ses nerfs lâchèrent sans crier gare. Il explosa.

— Ah oui, désolé de te retenir ! s'écria-t-il avec colère et amertume. Tu es tellement pressé de retrouver Sasha ! Et tu vas lui dire quoi ? Que tu as failli coucher avec ton ex, mais que ce n'était rien du tout ? Juste du sexe ? C'était bien plus que ça et tu le sais très bien, putain !

Arrête de lui crier dessus ! tempêta son loup au moment précis où l'ampoule au-dessus de leurs têtes éclatait en mille morceaux. Plusieurs autres affaires et bibelots dans l'appartement subirent le même sort dans un immense maelstrom de son et objets fracassés.

Mais Adrian n'en avait cure, ce n'était que de simples babioles de toute façon. Tout explosait autour de lui, mais il était beaucoup trop en colère pour s'en inquiéter. Il n'accorda aucune attention à l'état des lieux, ses yeux restaient rivés sur Holy. Poings et lèvres serrés, ce dernier semblait au bord de l'hystérie. L'irritation d'Adrian se mua bien vite en inquiétude.

— Pardon, je ne voulais pas... commença-t-il, dans une tentative maladroite de le calmer, mais le miroir mural sur leur gauche explosa soudain, le coupant dans son élan.

— Tais-toi ! criait Holy. Tu ne comprends rien ! Tu ne sais rien du tout !

— Dans ce cas, explique-moi ! implora Adrian. Parlons-en, dis-moi...

— Parler ? Et pour te dire quoi ? Que Sasha et moi, on n'est pas ensemble ? Que tout ça, c'est juste du flan ? Que je t'ai toujours dans la peau alors que tu n'es qu'un immonde connard ? C'est ça que tu veux savoir, Adrian ? Eh bien, bravo ! Maintenant tu sais tout !

Adrian recula d'un pas face à tant de colère et d'animosité.

Voilà ! Tu es content ?!

Il savait qu'il avait fait du mal à Holy, mais l'apprendre de sa bouche, faire face à ses grands yeux plein de larmes... C'était tout simplement horrible. Insupportable.

Il eut soudain envie de vomir, tant il se sentait mal.

— Non, je... balbutia-t-il, cherchant les mots juste pour exprimer à quel point il était désolé, mais surtout à quel point il voulait se racheter, à quel point il...

PARDON, HOLY ! Pardon, pardon, pardon !

— Tu m'as abandonné, putain ! cria Holy. Tu m'as laissé tomber comme une merde pour toutes ces conneries d'Alpha ! Tu as choisi ton père, Adrian !

Non ! NON !

— Non... je te jure que non ! Si tu connaissais toute l'histoire...

Sans réfléchir, Adrian fit un pas en avant, les mains tendues et le regard implorant, mais Holy bondit en arrière. Ses yeux brillaient de larmes et de ressentiments.

— NON ! Tu n'es qu'un putain menteur, cracha-t-il. Je ne veux pas connaître ton histoire ! Je ne veux rien savoir ! Tout ce que je sais c'est que tu m'as abandonné !

— Arrêtes, supplia Adrian. Ne dis pas ça ! Si tu savais comme je suis désolé... Holy, je te jure que je ne t'ai jamais abandonné. Je n'ai jamais choisi mon père. C'est toi que je...

— Je t'ai attendu, Adrian, murmura-t-il, en le fixant d'un regard désormais blessé. J'ai attendu que tu me rejoignes en Norvège. Tu m'avais promis et comme un con, j'ai attendu, espéré. Mais tu n'es jamais venu. A la place, tu as parcouru la Louisiane avec ton père !

— Je t'ai appelé, je t'ai envoyé des messages, des lettres, balbutia Adrian, en larmes.

— Mais j'en avais rien à branler de tes lettres ! cria Holy, de nouveau en colère. C'est toi que je voulais ! TOI ! Tu comprends ça ? Mais tu n'es jamais venu ! Tu as choisi l'Alpha !

— Je suis désolé ! s'écria Adrian, désespéré. Je te jure que je voulais... je voulais tellement... mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas !

— Pourquoi ? Parce que papa te l'interdisait ? Je pensais que ton amour pour moi serait plus fort que toutes ces putains d'obligations de merde !

On a été marqué ! Dis-lui ! DIS-LUI !

Mais Holy continuait de lui crier sa haine et sa déception. Ses mots étaient d'une dureté incroyable et Adrian n'arrivait plus à réfléchir correctement, à trouver les mots pour le calmer, lui expliquer tout ce qui s'était passé. Holy avait raison, il l'avait abandonné...

— Arrête, s'il te plaît... ne réussit-il qu'à bafouiller, les larmes coulant sur ses joues.

— Au final, tu ne m'aimais pas assez pour envoyer ton père se faire foutre... M'as-tu jamais aimé au moins ? Tu n'es qu'un sale menteur !

— Non, s'il te plaît. Écoute-moi...

Arrête de tergiverser, putain ! DIS-LUI TOUT !

Mais Holy ne lui en donna pas le temps. Il se rua vers la sortie, comme si sa vie en dépendait.

Paniqué et désespéré comme jamais, Adrian se précipita à sa suite.

Tu n'es qu'un imbécile ! Dis-lui ! MAIS DIS-LUI !

— Holy, je t'ai...

Mais il avait déjà claqué la porte. 


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