Chapitre 22
https://youtu.be/nwAi8RrL1BE
Ses mains tremblaient violemment.
Il y avait du sang sur ses paumes.
Celui de Holy.
Pris d'un terrible haut le cœur, Adrian tomba à quatre pattes sur le sol pour vomir ses tripes et boyaux. Comment t'as pu ? Tu as frappé Holy ! Putain d'enfoiré ! TU L'AS FRAPPÉ !
Adrian vomit encore et encore, dégoûté, horrifié par ce qu'il avait fait. Dégoûté par lui-même.
Son loup avait raison. Ce qu'il avait fait... c'était immonde et impardonnable.
Adrian revit le regard choqué et dévasté de Holy. Il revit son visage en sang, il le revit tourner les talons et partir en courant, s'éloignant sûrement de lui pour toujours.
Comment t'as pu ? Tu es impardonnable ! IMPARDONNABLE !
N'en pouvant plus, Adrian éclata en sanglots. Il pleura sans retenue, incapable de contenir toute l'horreur, le chagrin et la douleur qui broyaient ce qui restait de son coeur. Véritable averse de désespoir, ses larmes se déversèrent sans discontinuer, ses pleurs saccadés résonnèrent en écho dans la chambre silencieuse. Je te déteste ! JE TE DÉTESTE !
— Tais-toi, supplia Adrian. S'il te plaît.
Mais son loup continua de lui hurler sa haine.
Tu n'es qu'un sale connard et je te déteste ! Comment t'as pu faire ça à Holy ? COMMENT ?
— J'AVAIS PAS LE CHOIX ! cria soudain Adrian avec rage et désespoir. J'avais pas le choix et tu le sais très bien ! Tu le sais très bien, répéta-t-il d'une petite voix étranglée. Père l'aurait tué si je... J'avais pas le choix... c'était le seul moyen de le protéger de l'Alpha... le seul moyen...
Foutaises ! On a toujours le choix ! TU AVAIS LE CHOIX !
— Non, tais-toi, implora Adrian. Arrête ! Je ne pouvais pas prendre le risque... Holy aurait pu...
Sans cesser de sangloter et justifier ses conneries, il se traîna vers le mur le plus proche et s'y recroquevilla, les bras convulsivement serrés autour de ses genoux. Il y enfouit son visage humide de larmes pour pleurer tout son saoul. Pardon, Holy. Pardon, pardon, pardon...
Il ne s'était jamais senti aussi horrible de toute sa vie. Misérable, pathétique. Son loup avait raison. Il aurait dû se battre au lieu de dire des choses aussi immondes et blessantes. Il aurait dû se battre au lieu de s'écraser aussi pitoyablement devant l'Alpha. Il aurait dû se battre pour Holy. Il aurait dû... Holy méritait qu'on se batte pour lui. Il méritait quelqu'un de courageux.
Pardon, Holy. Pardon, pardon, pardon...
Ses larmes redoublèrent d'intensité. Adrian n'était plus que souffrance et regrets.
Lève-toi, ordonna soudain son loup avec colère, alors qu'il continuait de pleurnicher comme la pauvre et méprisable larve qu'il était. Lève-toi ! DEBOUT !
Mais Adrian ne se sentait pas la force de le faire. Il avait juste envie de rester là et mourir...
Arrête de pleurer et faire ton lâche. Lève-toi ! Allons voir Holy !
— Quoi ? balbutia Adrian en sursautant.
Il releva la tête de ses genoux, l'air hagard et les yeux écarquillés comme des soucoupes.
IL FAUT QU'ON AILLE LE VOIR ! Pour s'excuser, ramper à ses pieds. Tu lui dois bien ça !
— Mais l'Alpha...
ON EMMERDE L'ALPHA ! QU'IL AILLE SE FAIRE FOUTRE, PUTAIN ! rugit son loup avec une telle force qu'Adrian crut que sa tête allait exploser. Lève-toi TOUT DE SUITE !
S'il te plaît ! reprit-il, le ton suppliant. Il n'est peut-être pas trop tard ! On peut encore tout lui expliquer. Lui dire à quel point on est désolé, à quel point on l'aime. On l'aime tellement ! C'est l'amour de notre vie, Adrian. S'il te plait, lève-toi ! Il faut qu'on aille voir Holy !
Oui... Holy méritait quelqu'un de courageux. Quelqu'un qui se battait pour lui. Adrian voulait être cette personne. Animé d'une détermination nouvelle, il s'essuya maladroitement les mains et le visage, puis se redressa d'un bond. Son loup avait raison, il n'était peut-être pas trop tard pour s'excuser, implorer pardon. Il devait au moins s'assurer que Holy allait bien.
Son père l'avait sommé de rester dans sa chambre, mais son père pouvait aller se faire foutre.
Adrian se dirigea vers la fenêtre, bien décidé à s'échapper en douce de cette maudite maison. Il couperait ensuite par la forêt pour aller chez Holy. Il avait intérêt à courir vite pour ne pas se faire prendre l'Alpha. Une fois sur le domaine des Hell, ce dernier ne pourrait plus rien lui faire.
— Adrian ? Qu'est-ce que tu fais ?
Soudainement interpellé par Ariana, celui-ci ne bougea pas du rebord de la fenêtre. Il jeta un bref coup d'œil vers sa sœur. Debout dans l'encadrement de sa porte désormais ouverte, elle le fixait sans ciller de ses yeux verts et impassibles. Elle ne semblait même pas surprise de le voir sur le point de sauter. Comme toujours, son regard était froid, son visage sans émotions.
— Qu'est-ce que tu fais ? répéta-t-elle en haussant toutefois un sourcil.
On perd du temps ! SAUTE !
— Je m'en vais, répondit Adrian avec défi. N'essaie pas de m'en empêcher !
Ariana ne fit cependant rien pour le retenir, elle se contenta de le dévisager sans un mot, le regard toujours aussi inexpressif. En la voyant ainsi, figée, immobile et silencieuse, Adrian sentit l'agacement l'envahir. Il n'avait pas de temps à perdre avec la statue qu'était sa sœur.
— Adrian, dit-elle cependant, alors qu'il s'apprêtait à plonger dans le vide. Elle sembla hésiter avant de poursuivre : fais attention. Et bonne chance. L'Alpha ne laissera pas passer ça.
Adrian ne répondit pas et sauta par la fenêtre. Il atterrit souplement dans le jardin, se releva promptement et fonça dans la forêt sans attendre. Il n'avait plus une seule minute à perdre.
Il faisait nuit noire, Adrian n'eut cependant aucun mal à trouver son chemin. Il connaissait les bois par cœur. Il pourrait se rendre chez Holy les yeux fermés. Penser à ce dernier l'emplit d'angoisse et de culpabilité. La peur lui tordit le ventre, mais Adrian continua de courir.
Ne surtout pas s'arrêter, ne surtout pas s'arrêter. Même s'il était terrifié par la confrontation qui l'attendait. Adrian avait peu d'espoir de se faire pardonner, mais Holy méritait des explications, des excuses. Après, s'il ne voulait plus lui parler et encore moins le voir... Cette perspective le dévastait, mais Adrian comprenait. Il l'avait bien cherché. Il méritait cette punition.
Arrête avec tes pensées défaitistes ! Je suis sûr qu'il n'est pas trop tard.
L'orage continuait de gronder dans le ciel, menaçant d'éclater à tout moment. Adrian sprintait entre les arbres. Poussé par la puissance et l'impatience de son loup, il courait avec une rapidité surhumaine. Plus rien ne comptait à part Holy. Il devait absolument le retrouver.
Entièrement focalisé sur son objectif, il faillit ne pas repérer la menace.
Merde ! Pas encore lui !
L'Alpha.
Adrian n'eut pas le temps de le devancer. Il ne put que bondir en arrière pour éviter de se faire déchiqueter le visage. Merde, merde, merde ! MERDE !
Son père se dressait à nouveau devant lui. Sa longue silhouette se détachait dans la nuit, telle une ombre mortelle. Ses iris brillaient dans le noir, dardant Adrian d'un regard froid.
— Où comptes-tu aller comme ça ? demanda-t-il de son horripilante voix onctueuse.
ON VA VOIR HOLY, CONNARD !
— Je... je m'en vais ! cracha Adrian avec aplomb. Je vais voir Holy !
— Ah oui ?
Contre toute attente, son géniteur sourit. Ses crocs luisirent brièvement dans l'obscurité.
— Je croyais que le dhampire n'avait aucune importance pour toi. Aurais-tu osé me mentir ?
La gorge sèche, Adrian ne répondit pas. L'attitude de son père ne présageait rien de bon, son sourire lui donnait froid dans le dos. Il repoussa cependant la terreur qui tentait de l'engloutir. Non ! Plus question de se laisser dominer par la peur, plus question de laisser tomber Holy !
Adrian serra les poings, cogitant déjà sur comment le rejoindre au plus vite, mais l'Alpha lui bloquait la route. Adrian savait qu'il ne le laisserait jamais passer. Faudrait-il se battre ? Merde.
On est plus rapide que lui ! Il suffirait de foncer dans le tas et l'esquiver au dernier moment...
— Ce dhampire t'a complètement retourné la tête. Heureusement pour toi, je m'en suis occupé.
— QUOI ?
Le cœur d'Adrian chuta brutalement dans sa poitrine, les paroles de son père foudroyèrent son cerveau avec une telle force qu'il faillit s'écrouler au sol. Quoi ? Holy ? L'Alpha... quoi ? Son souffle se bloqua dans sa gorge, ses mains tremblèrent violemment alors que d'horribles images déferlaient dans son esprit désormais en vrac. Son père avait... avait-il... ?
— Vous... vous l'avez tué ? réussit à murmurer Adrian d'une petite voix rauque.
NON NON NON ! hurla son loup, partagé entre la panique et la rage.
Adrian porta une main tremblante à sa poitrine, il avait du mal à respirer. Les yeux écarquillés comme des soucoupes, il se sentait au bord de l'apoplexie. Si Holy était mort... s'il était vraiment mort... NON ! Holy n'est pas mort ! C'est impossible ! IMPOSSIBLE !
Mais alors que ses jambes étaient sur le point de le lâcher, son père éclata de rire. Un rire froid et bref, un rire dont la cruauté transperça Adrian au plus profond de son âme.
— Non. Bien sûr que non. Je ne l'ai pas tué. Je ne ferais jamais une chose pareille, voyons.
Quoi ? Reprenant lentement pied, Adrian serra les dents et les poings. Il était soulagé, mais en même temps furieux par la réponse de son père. Surtout lorsqu'il en comprit le sens. L'horreur et la peur qui menaçaient de l'engloutir un peu plus tôt furent peu à peu balayés par la fureur. Le sentiment montait progressivement en lui, tout comme les grondements de son loup.
— Vous n'aviez jamais eu l'intention de faire du mal à Holy, chuchota Adrian comme pour lui-même, mais sa voix résonna parfaitement dans le silence pesant des bois.
L'orage grondait de plus en plus fort au-dessus de leurs têtes. Il ne tarderait plus à éclater.
— Exact, répondit son père d'un ton égal. Ruth Hell déclencherait une guerre si j'osais toucher ne serait-ce qu'à un seul cheveux de cette abomination qu'elle ose appeler "petit fils".
— Mais alors... quand vous m'avez dit de le frapper... vous avez dit que vous le tueriez si je...
Adrian ne put terminer sa phrase, tant la rage lui broyait la gorge. Ses poings étaient tellement serrés qu'il sentit ses jointures craquer. Son loup rugissait de haine dans sa tête.
— Je voulais juste voir jusqu'où tu étais prêt à aller pour protéger l'abomination.
Abomination. Encore ce terme ! Cette insulte immonde.
Holy n'était pas une abomination. Holy était un ange. La personne la plus magnifique qui existe en ce putain de monde. Holy était une lumière. Holy était tout sauf une abomination.
— J'avoue que je suis impressionné, reprit son père. Il est impossible pour un Beta de mentir à son Alpha et pourtant toi tu l'as fait. Maladroitement certes, mais tu m'as menti en me regardant droit dans les yeux. Je ne m'attendais pas à un tel potentiel de ta part, Adrian. Ta puissance latente est fascinante. Je ne pensais jamais le dire un jour, mais tu feras un redoutable Alpha...
— LA FERME ! rugit soudain Adrian, complètement hors de lui.
C'était comme si un barrage venait de céder : un incendie de rage et de haine déferla dans chaque recoin de son être, tel un ouragan dévastateur, offrant les rênes à son loup.
— ESPÈCE D'ENFOIRÉ ! A cause de toi, j'ai frappé Holy ! Je lui ai fait du mal ! Je te déteste ! JE TE DÉTESTE ! hurla-t-il en se propulsant d'un bond vers l'Alpha.
Désormais en phase totale, Adrian et son loup n'avaient plus qu'une seule et unique pensée en tête : lui faire payer, le faire souffrir autant qu'ils avaient souffert. Ils voulaient lui arracher tête, mais aussi l'étriper, enfoncer leurs crocs dans sa gorge. ON VA LE TUER !
Ivre d'une fureur vengeresse, Adrian fut sur son connard de géniteur en une seconde, toutes griffes dehors. L'Alpha esquiva son attaque de justesse, mais ne put éviter de se faire lacérer le torse au passage. Adrian ressentit une satisfaction féroce à la vue de sa chemise de luxe désormais en lambeaux et rouge de sang. Mais ce n'était pas encore assez. Son père méritait pire que de simples petites égratignures et une chemise déchiquetée. Décidé à ne lui laisser aucun répit, Adrian se rua de nouveau vers lui en hurlant toute sa fureur.
L'orage choisit cet instant précis pour éclater enfin, déversant une véritable averse. Adrian se retrouva trempé jusqu'aux os en même pas quelques secondes. Mais peu importe, toute son attention était entièrement focalisée sur son père. Plus rien ne comptait à part sa vengeance.
Il croisa son regard à la fois incrédule et furieux lorsqu'il lui tomba à nouveau dessus en véritable animal enragé. Mais cette fois-ci, l'Alpha était prêt et Adrian fut accueilli par un violent coup de pied dans le ventre. Le choc l'envoya s'écraser dans le sol désormais boueux.
— Tu veux vraiment jouer à ça, Adrian ? murmura son père, dont la voix se transformait petit à petit en grondement bestial alors que l'interpellé se relevait, le souffle court. Tu me défies pour une amourette de gosse ? Cette abomination vaut-elle vraiment la peine d'affronter ton Alpha ?
— Ta gueule ! Je veux plus t'entendre avec tes conneries d'Alpha, OK ? hurla Adrian en lui faisant face avec défi. Je m'en branle, tu comprends ça ? Je m'en branle complètement ! Tout ce qui compte c'est Holy, je suis amoureux de lui ! Je l'aime comme un fou, tu entends ? Et je vais aller le rejoindre, même si pour ça je dois te passer sur le corps ! SALE CONNARD !
Ses paroles dégoulinantes d'irrespect finirent d'énerver son père. Jamais encore Adrian ne lui avait parlé ainsi. Qu'est-ce que ça faisait du bien de lui balancer toute sa haine à la gueule !
Son bien-être ne fut cependant que de courte durée, car l'Alpha passa à l'action. Il bougea avec une telle rapidité, qu'Adrian ne le vit pas venir. Merde, sa vitesse était monstrueuse.
La seconde suivante, Adrian volait dans les airs, la respiration complètement coupée après que son père lui ait enfoncé son poing dans le ventre. Il n'eut même pas le temps de reprendre son souffle, l'Alpha le réceptionna en plein vol, le saisissant par la gorge et broyant la trachée.
— Que tu aimes te faire enculer, soit ! Je peux tolérer tes foutues déviances sexuelles ! Mais cette putain d'abomination ? Vraiment, Adrian ? VRAIMENT ? explosa-t-il.
Il le balança ensuite au loin, comme une vulgaire poupée de chiffon, avec une telle violence qu'Adrian se fracassa le dos contre un pauvre chêne qui n'avait rien demandé à personne. La douleur explosa dans tout son corps, alors que l'arbre s'effondrait sous l'impact.
Merde, merde, merde. Il était en train de se faire laminer. MERDE !
Adrian se releva tant bien que mal. Son corps n'était que souffrance, mais il ne comptait pas abandonner. Son père ne l'empêcherait pas de retrouver Holy. Adrian ne se laisserait plus faire.
— Holy... Holy n'est pas une abomination, gronda-t-il entre ses dents serrées. C'est la plus belle personne qui existe en ce monde. Contrairement à toi. Si tu savais comme tu me dégoûte. Tout ce que tu me fais subir, ce que tu as fait subir à Anthony... t'es un monstre.
La foudre explosa dans le ciel, illuminant leurs visages trempés. Son père le fixait sans un mot, mais pour une fois, ses traits n'étaient plus lisses et dénués d'émotions. Pour le plus grand plaisir d'Adrian, l'Alpha n'arrivait plus à masquer ses sentiments. Sa respiration était saccadée par la fureur. Sa mâchoire se contractait si fort qu'Adrian entendait presque ses os craquer. Ses yeux lançaient des éclairs. Adrian affronta son regard meurtrier avec une profonde satisfaction.
Oui, c'est ça, fais-lui péter un câble. Je suis prêt.
— Et tu sais quoi ? Tes conneries d'Alpha, tu peux te les mettre dans le cul, parce que je m'en vais et je reviendrai plus ! le provoqua encore Adrian. J'ai dix-huit ans, je suis adulte et tu décideras plus de ma vie. JE DEVIENDRAI JAMAIS COMME TOI, TU ENTENDS ? JAMAIS !
— Tu comptes traîner l'honneur des Ashes dans la boue pour cette saleté de dhampire ? rugit son géniteur, perdant toute contenance. J'ai sacrifié trop de choses pour cette maudite famille, il est hors de question qu'un petit enculé comme toi foute tout en l'air, tu m'as compris ? TU FERAS EXACTEMENT TOUT CE QUE JE TE DIRAI DE FAIRE !
Maintenant !
Adrian bougea en même temps que l'Alpha. Les muscles bandés à son maximum, il bondit sur le côté pour éviter son attaque destructrice. Il s'élança ensuite droit devant, fonça entre les arbres, filant aussi vite que le vent et essayant de ne pas déraper dans la boue.
Il n'avait jamais couru aussi vite de toute sa vie. Il avait dépassé les limites avec son père. Si ce dernier le rattrapait, il était mort. Plus vite, plus vite... La ferme ! On est à fond, là !
Son sang battait violemment contre sa tempe à mesure qu'il se rapprochait de la propriété des Hell. Il y était presque... Holy n'était plus très loin... plus que quelques mètres...
Malheureusement pour lui, l'Alpha choisit cet instant précis pour lui tomber dessus. Adrian n'eut pas le temps de réagir, son père le saisit par la nuque, avant de lui enfoncer la tête dans le sol en rugissant. La seconde suivante, il l'écrasait de tout son poids et maintenait impitoyablement son visage dans la boue. Adrian tenta de se débattre, mais ne put rien faire lorsqu'il se pencha vers lui et lui murmura au creux de l'oreille d'une voix sifflante de fureur :
— Ton dhampire est parti, tu m'entends ? Il est loin maintenant. Et tu ne le reverras plus jamais, Adrian. Que ça te plaise ou non, tu vas rester avec moi parce que ta vie m'appartient.
Adrian poussa un hurlement étouffé quand son père enfonça soudain ses crocs dans sa nuque. La terreur le prit aux tripes lorsqu'un violent courant électrique foudroya son cerveau et sa colonne vertébrale. Ses cris se transformèrent en glapissements étranglés, alors que son corps et son esprit se fracassaient en milliers de morceaux sous l'assaut de l'Alpha. Rien ne l'avait préparé à une telle douleur physique et mentale. Jamais il n'avait vécu quelque chose d'aussi terrible, c'était mille fois pire que sa toute première transformation en loup.
Et puis soudain, tout disparut. Adrian ne ressentit plus rien, pourtant, les crocs de son père étaient toujours enfoncés dans sa nuque. Plus aucune douleur, plus aucune colère, toute sa volonté et sa combativité avaient disparu. Ne restait plus que l'horreur lorsqu'il comprit ce que l'Alpha venait de lui faire. Non... Comment avait-il osé... Il n'avait pas le droit. Pas le droit !
Holy... Il ne reverrait jamais Holy. Non, non, non !
Comment son père avait-il pu lui faire une chose pareille ?
Enfoiré ! Putain d'enfoiré ! gémit son loup, totalement dévasté.
L'Alpha les avait marqués.
Ainsi s'achève la première partie de Moonflowers T_T Et dire qu'à l'origine j'avais prévu un roman court de 20 chapitres, une histoire légère qui ne fera pas pleurer dans les chaumières... BEN NON J'AI PAS PU M'EMPECHER DE RAJOUTER BEAUCOUP DE DRAMA COMME JE SAIS SI BIEN LE FAIRE x(
Je suis quand même contente du résultat et j'espère que cette partie sur les "jeunes" années d'Adrichou et Holy vous a plu. Je vous retrouve bientôt pour la seconde partie qui s'annonce toujours aussi intense et riche en rebondissements hehe
En tout cas, un grand merci à @quark30 et @DomiManzocco pour m'avoir motivé à commencer enfin cette histoire ! Depuis le temps que je l'avais en tête ! C'est dingue, mais j'ai réussi à pondre 40 000 mots en un mois ! :o Une grande première pour moi qui suis une véritable tortue quand j'écris :D Encore merci, je suis vraiment heureuse. Trop hâte de vous dévoiler la suite ! Bisous
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