Chapitre deux
❝ La trahison est une question de date ❞
Marchant dans les couloirs, Riful passa une main dans ses cheveux. Saluée par de nombreux soldats lorsqu'elle passa, elle leur répondit d'un geste las à chaque fois. Depuis qu'elle avait été mutée à Central, elle trouvait l'attitude de ses subalternes bien trop stricte envers elle. Au Q.G du Nord, si elle se trompait, on ne manquait pas de le lui dire ou même de répondre à ses hurlements afin de se justifier. Ici, les gens semblaient avoir peur. Elle n'attendait que ça, de voir quelqu'un avec du répondant.
Arrivée devant le bureau de celui l'ayant convoqué, elle frappa deux fois avant d'être autorisée à entrer. Ouvrant les portes pour les refermer derrière-elle, elle se mit au garde à vous rapidement.
« Général de division Wicked, comment se passe vos débuts à Central ? » lui demanda une voix. « J'espère que vous occuper des dossier défectueux ne vous dérange pas trop.
— Alors justement, si. Énormément même.
— Asseyez-vous, nous en discuterons autour d'une tasse de thé. » rétorqua-t-il en lui désignant un siège en face de sa table. Riful ne se fit pas prier pour s'asseoir, croisant les jambes et récupéra la tasse qu'il lui tendit.
« Les frères Elric sont venus me voir » lança-t-elle subitement. « Ils sont comme vous me l'avez décrit, votre Excellence : forts sympathiques. » Bradley hocha lentement la tête tandis qu'elle se servait du sucre, touillant d'un geste rapide.
« Vous êtes le plus raisonnable de nos sacrifices humains » la loua-t-il, buvant lentement son thé. « Vous êtes venue jusqu'ici de vous-même afin d'être à notre portée au cas où. » Riful sourit, retenant son expression nerveuse. À vrai dire, elle passait beaucoup de temps hors de son Q.G, par accord avec Olivier Mira Armstrong. Ayant découvert de nombreuses choses sur Central, elle avait décidé d'en faire part à « la muraille de Briggs » ou certainement la personne la plus apte à comprendre et à la croire. Depuis, elle avait quelqu'un de très précis à suivre, étant donné qu'il était leur seule piste.
« Pour être honnête, vous m'avez un peu forcé la main. » rit-elle en déposant sa tasse sur la table. « Mais quitter le Nord n'est pas déplaisant, à vrai dire. Le climat là-bas est très capricieux contrairement à Central où il y fait plutôt doux. »
Bradley posa sa main sur un jeu d'échecs plié en deux ce qui attira l'attention de Riful. Celle-ci arqua un sourcil, semblant lui demander ce qui lui prenait mais lorsqu'il l'ouvrit, elle comprit : il la défiait.
« J'ai entendu dire que vous étiez plutôt douée. J'ai du temps devant moi, qu'en pensez-vous ? » Le général de division ricana, sachant pertinemment à quoi il jouait. Malgré ça, elle accepta la partie et le jeu fut rapidement mit en place. Elle prit délibérément les noirs sous le regard amusé de Bradley qui ne put s'empêcher de faire un commentaire :
« On lance le premier coup à son adversaire ?
— Toujours, mon Führer. » répondit-elle d'un air énigmatique.
Au fur et à mesure que la partie avançait, Bradley avait clairement l'avantage sur Riful qui ne perdait pourtant pas son calme. Pour elle, faire preuve de sang-froid était l'une des choses les plus importantes et chaque jeu, aussi innocent soient-ils, se passaient sur le champ de bataille à ses yeux.
« On dirait que vous perdez, général de division Wicked. » Elle n'eut rien à lui répondre, tout ce qu'il faisait n'était que la provoquer afin qu'elle fasse un faux mouvement.
« Votre Excellence, est-ce que le colonel Mustang continue de chercher l'auteur du meurtre de son meilleur ami ? » s'inquiéta-t-elle d'un air faussement préoccupé. « Vous savez, l'affaire Maria Ross a fait tapage mais malgré son décès, il semble toujours déterminé.
— Effectivement, il m'a posé la question. » confirma-t-il en bougeant son fou. « Mais bien sûr, il n'a pas pu obtenir de réponse puisque je ne l'ai pas achevé.
— Ainsi, il a posé la question à Lust peu de temps avant sa mort — ou plutôt un peu avant qu'il ne la tue — et a aussi reçu une réponse négative.
— Exact, et donc ? »
Riful eut un sourire énigmatique, bougeant finalement son cavalier lorsqu'elle vit son supérieur effectuer un roc, constatant que son roi était en danger.
« Il a jugé inutile de demander à Gluttony, puisqu'il l'aurait dévoré. Trop simplet pour se servir d'une arme d'ailleurs. » renchérit-elle, buvant la dernière gorgée de sa tasse. Bradley la dévisagea et l'interrogea du regard, mais elle ne lui communiqua pas de réponse par ce simple contact.
« Vous en savez toujours plus qu'il n'en faut. » constata le généralissime d'un air amer. « Et après, vous enquêtez aussi pour savoir lequel d'entre nous lui a ôté la vie ? » Un rire échappa au général de division qui avança de nouveau son cavalier, piégeant le roi blanc dans un échec et mat.
« Vous avez perdu, votre Excellence. » déclara-t-elle d'un ton neutre, se levant. Il la regarda faire tandis qu'elle arrangeait ses gants blancs. Riful lui adressa une légère œillade avant de sourire. « Et il est inutile pour moi de chercher qui a tué Hughes.
— Oh ? Et pourquoi donc ? »
Encore une fois, elle le laissa dans l'ignorance. Le saluant d'un air solennel qui sonna faux aux yeux de Wrath, Riful tourna les talons, se dirigeant vers la sortie et ouvrit les portes mais se stoppa avant de s'en aller.
« Il serait dommage que le colonel Mustang apprenne que c'est Envy qui a tiré sur Maes Hughes, pas vrai ? » Le généralissime sursauta : lui qui possédait l'œil ultime, celle-ci, il ne l'avait pas vu venir.
« Qu'en savez-vous, général de division Wicked ? » grogna-t-il. « Portez-vous des accusations ?
— Comme si c'était le premier meurtre de cet Homonculus, votre Excellence. Peut-être pas le plus discret à vrai dire. » rétorqua-t-elle en haussant les sourcils. « Une bonne journée à vous. »
Wrath la considéra, jusqu'à ce qu'elle claque les portes. Riful était à Central pour une raison bien précise : pas parce qu'elle avait décidé d'être subitement docile et d'accepter qu'elle servirait de sacrifice coûte que coûte, mais dans un tout autre but. D'ailleurs, il songea à l'éliminer, mais celle-ci ne semblait pas lui faire du chantage à l'instant. Elle lui rappelait simplement qu'elle en savait beaucoup et qu'il fallait mieux se tenir tranquille. C'était pire, aux yeux du Führer. C'étaient des menaces.
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