Chapitre 44 - Cindy se lance dans l'écriture !
Après le coup du braquage de banque ou du détournement de fonds, François avait encore donné sa chance à sa petite présence magique intérieure qui lui avait proposé d'écrire son roman. Lui ne voulait pas au départ, mais sa curiosité excessive d'écrivain l'avait poussé à accepter, juste pour voir comment Cindy, la petite présence féerique, allait s'en sortir en écriture ! Il se sentait comme un chef de cuisine qui regardait un élève s'attaquer à un plat dont il connaissait tous les ingrédients, les textures, les techniques de cuisson, l'aspect et le goût du résultat final.
Cindy l'avait défié :
"François, tu écrivais déjà, étant enfant, dans ce petit carnet rouge, tu as écrit deux romans, et tu es en train d'écrire Montez ! J'ai accès à toutes tes connaissances, tes émotions et tes souvenirs. J'ai analysé et compris facilement ton style : un mélange d'humour décalé, de suspense et de réflexions intérieures. Donne-moi juste 5 minutes... je compile les données...je paramètre les paysages, je mets tout sur une échelle de temps...
attends ... je vais mettre un peu d'humour ici, un peu de tristesse là, de l'amour un peu partout...et voilà ! Ah il faut pas oublier le suspense ! C'est important ! Et souvent tu finis par des cliffhangers. Alors je vais charger sur le dramatique et le tragique à la fin de chaque chapitre...attends..."
Cindy était en effervescence et François commençait à en subir les effets secondaires. Il se sentait fiévreux, fatigué, glauque... c'était surtout très gênant de se voir décortiqué, copié, presque modélisable, ou clonable.
Il voulut lui montrer son mécontentement quand elle lui sortit pleine de fierté :
"C'est bon ! Il est fini ton pavé ! 265 pages Word, format A4, écrit en Times New Roman, police de 12, interlignes de 1.15, marges de 2,5. Cela va représenter un livre A5, grand format, de 615 pages, écrit en Times New Roman, police de 12, interlignes de 1.15 et marges de 2 cm au final. Ça te va ?"
François était sidéré par la vitesse et l'analyse de cette machine à écrire monstrueuse qui s'était mise à penser toute seule, et qui voulait clairement, et effrontément, prendre sa place !
Il parcourut sur son ordinateur le travail de cette magicienne. Se sentant menacé, il avait d'abord les sourcils froncés et la mâchoire serrée. Puis, au fil des chapitres qu'il dévorait en diagonale, il se détendit et commençait même à sourire puis il finit par complètement s'esclaffer de rire !
"Mais c'est quoi ça !?" lui envoya François comme un boulet rouge.
"Ben c'est mon.. enfin c'est TON livre ! TON roman que je t'ai écrit ! Tu pourrais au moins dire merci !"
"Sérieusement ? Alors oui y a tous les faits, l'historique est là. Y a aucune faute d'orthographe. Y a même des phrases bien écrites et quelques descriptions de sentiments assez fouillées....mais..."
"Mais quoi ?" s'enquit l'hypnotiseuse dématérialisée.
"Mais ça va pas du tout ! Ne m'en veux pas mais l'écriture, c'est pas juste donner des infos avec des dates, des décors plus ou moins travaillés, et quelques sentiments autour pour faire joli !"
"Pfff" fit la fée touchée dans son orgueil.
"Il faut déjà une trame, un fil rouge, une ligne directrice. Et puis il faut développer chaque personnage, chaque réaction humaine, qu'elle soit cohérente."
"Bah !" refit-elle.
"Et puis il suffit pas d'enfiler des scènes avec des effets lourdingues sur un mélo romantique répétitif !" reprit de plus belle le critique littéraire.
"François tu es méchant ! Je t'ai fait tout le boulot et toi tu fais que des critiques !" s'énerva Cindy.
"Ma chère petite fée, je voulais pas te blesser mais, il faut bien reconnaître que, malgré toute ta magie, tu ne pourras jamais arriver à écrire un vrai roman."
"J'ai essayé en tous cas. J'y ai mis du cœur et j'ai fait beaucoup de recherches. Mais tu as peut-être raison ! Chacun son domaine. Toi tu sais écrire un livre ! Wow ! Génial ! Super extra ! Mais moi je sais fabriquer des millions d'euros et même téléporter la Tour Eiffel ! Alors c'est qui la plus forte !?"
L'écrivain ne voulut pas rentrer dans une querelle puérile et, pour calmer les esprits, s'avoua vaincu, songeant avec angoisse au danger que pouvait représenter la téléportation aléatoire de la tour Eiffel...
"Cindy, c'est toi la plus puissante fée de tous les temps ! Ne t'énerves pas ! Tu as gagné !" lui fit-il tendrement.
"Mouais... tu dis ça pour te rattraper, mais je vois bien que, malgré mon pouvoir, je ne saurais jamais écrire comme Dostoïevski, peindre comme Dali, ni chanter comme Pavarotti !"
"WOW ! Mais c'est trop cool ce que tu dis !"
"Quoi ? C'est cool que je ne sois jamais une artiste ?"
" Non ! Tu as fait un jeu avec des noms connus qui se terminent en i ! Du coup ça sonne, ça rime, ça résonne ! C'est drôle et on le retient bien ! "
"Ah oui ? Vraiment ? Alors j'ai un petit côté artiste quand-même ? Je voulais juste jouer un peu avec les sonorités. Sinon c'est d'un ennui mortel !"
" Mais c'est exactement ça être artiste ! Chercher la différence, créer, surprendre, innover, pour casser la routine, et lutter contre la monotonie !"
"Alors... François... je suis un peu comme toi ?" demanda-t-elle timidement.
"Ouiiiii ! Tu as indéniablement un côté artiste Cindy ! Tu as du génie !" constata François.
Anna, pendant ce temps, avait fouillé allègrement le carton du jeune homme, et le ramena sur terre brutalement par un cri de surprise :
- Hé ! François ! Tu as des frères et sœurs toi ? Elle pointait du doigt ce qui ressemblait à un jeune frère et à une grande sœur sur une photo de famille.
- Quoi ? Il regarda longuement le cliché. Ah non ! Ces deux-là c'est juste des cousins. J'ai pas de frère ou de sœur ! Mais j'aurais adoré en avoir ! On doit se sentir moins seul quand on est nombreux, ou au moins deux, dit François en regardant par terre, tristement.
- Moi j'avais deux frères et une sœur ! Ben je te promets que je rêvais que d'une seule chose, c'est d'être toute seule ! Devoir toujours tout partager, tout prêter, récupérer les affaires de ta grande soeur, Beurk ! Ça me soûlait !
- Oh ! Anna !
- Ouais et puis vivre avec une sœur bordélique qui fout rien ! Eh ben merci ! Je rangeais tout et elle pensait qu'à s'amuser !
- Mais ils sont où maintenant ? demanda le fils unique.
- Pffff ! Ma grande sœur je la vois plus et c'est tant mieux ! Et les deux frères ils sont en prison ! Ils ont fait un peu trop de conneries ...
- Ah ? Quel genre ?
- Vaut mieux pas que tu saches mon amour... chacun ses secrets...
- Ok ! Pas de problème ma chérie ! Bon, Cindy m'a donné envie de me replonger dans l'écriture de mon roman qui n'avance pas. J'ai déjà un peu commencé quelques chapitres, j'ai posé les grandes lignes, le plan, faut juste que je me rappelle de tout ce qui s'est passé : GéGé, la librairie, les textes, toi... et ton arrivée... l'incendie, l'hôpital, la police, tes déguisements...faut pas que j'oublie des trucs. Et faut que ce soit fun à lire !
- François, ok ! Pose-toi quelques heures... écris... sors ton chef d'œuvre ! Moi je vais réfléchir à une solution pour trouver les 400.000 € pour notre boutique de livres...
- Ok ! C'est parti ! Alors j'avais dit que je commencerai par : "Depuis tout petit, François adorait lire"...
☆☆☆
Josiane l'antiquaire, de son côté, avait expertisé le livre survivant, tant recherché par le tueur de l'ombre. Elle avait trouvé des choses incompréhensibles, bizarres, comme des codes en écriture ancienne, ou cyrillique...Et ce qui pourrait ressembler à un plan...
Elle allait appeler François quand un étrange individu au regard inquiétant entra dans sa boutique.
C'était lui. Le frère de GéGé. Il était là devant-elle, un couteau dans la poche...
Il avait dû suivre le couple jusqu'à ce magasin, et pensait y récupérer son précieux trésor.
...à suivre
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top