Chapitre 36 - Le Tchikito

Notre "club des 5" était devant le bar mais la grille n'était pas encore ouverte. Il était très tôt et le patron arrivait juste.

- Bonjour bonjour les jeunes ! Vous voulez boire quelque chose ?

- Ouiiii ! dirent d'une seule voix les 5 compères.

- Hé ben vous allez devoir attendre ! Il est que 9h. Et je n'ouvre qu'à 10 !

- Ok ! Ben on attendra 9h10 alors ! dit naïvement Ponce.

- Mais non Ponpon ! C'est à 10 "heures" que ça ouvre, reprit Rafeu.

- Ah ok ! réagit Ponpon.

- Exactement ! fit le patron qui ouvrait la grille. Mais vous pouvez entrer en attendant. Je vous descends des chaises. Installez-
vous !

Le petit matin, calme et frais, s'opposait à l'agitation bruyante et la chaleur de la nuit de la veille.
Une légère bruine tombait doucement sur la ville endormie, faisant briller tous les pavés de la grande rue Sainte-Catherine, comme un gigantesque miroir déformant, incrusté de mille pampilles argentées. Quelques passants déambulaient déjà au milieu des magasins et des cafés qui ouvraient leurs grilles les uns après les autres, et des camions de nettoyage qui sillonnaient les rues, en toute sérénité.

Ce centre ville qui, hier soir, grouillait de monde et vibrait de musique, de lumières et de bruits, se réveillait doucement ce matin, encore assommé et abasourdi de l'effervescence et des vapeurs d'alcool de la nuit, comme avec une "gueule de bois" un lendemain de fête.

Mais ce n'était que le calme avant la tempête. Ce soir, ce sera reparti comme la veille avec la foule, la musique, les rires, les discussions, les matches, les repas, et les rencontres, la drague...

Ces deux aspects d'un même lieu intriguaient François au plus profond de lui. Il avait du mal à croire qu'un seul et même endroit, comme une seule et même personne, puisse revêtir deux aspects diamétralement différents.

Il se dit qu'on ne devait pas juger un lieu, ou une personne, sur une simple visite, ou une seule rencontre, que son autre côté n'apparaîtrait que plus tard, ou jamais, et qu'en toute chose, en tout homme ou en toute femme, comme pour la Lune, il y avait toujours une face cachée...

Il repensait aux deux visages de GéGé ou d'Emile...puis il chercha des similitudes avec lui ou Anna. Lui savait qu'il avait quelque chose en lui, à part sa petite Cindy qui jouait son Gemini, quelque chose de diabolique qui lui faisait peur. Mais Anna était encore pour lui un mystère...

Il la dévisageait longuement en se posant mille questions. Elle l'avait déjà surpris tant de fois qu'il pensait tout connaître d'elle, ses déguisements, son corps, son passé, il pensait tout savoir de la future mère de son enfant, de sa future femme...

Anna remarqua son regard fixe et silencieux sur elle :

- Hé ben ! Pourquoi tu me fixes comme ça ! J'ai un bouton sur le nez ou quoi !? Et de toutes façons, il faut qu'on parle François.

- Holala ! dit Ponce avec mille manières, ça sent le règlement de comptes à Ok Coral !

- Mouais, marmonna Rafeu, planquez vous, ça va moucher rouge !

- Ouais ! Ça va saigner, dit Anna en serrant les dents, affichant sa soif de vengeance.

François regardait partout pour voir si Lisa n'était pas là, de peur qu'Anna se jette sur elle pour lui arracher les cheveux !

Anna vit son regard anxieux et s'en amusa :

- Arrête de flipper Don Juan ! Elle est pas là ta morue alcoolique, ta briseuse de ménage, ta dragueuse sans foi ni loi ! Heureusement pour elle parce que si je la vois, je la bute !

- Quoi ? Mais t'es folle ! Et je flippe pas. J'ai rien à me reprocher ! dit François d'une petite voix.

"Mouais ! Enfin hier soir t'as écrit à une fille un poème qui ressemblait à une déclaration d'amour quand même ! Tu as fait nimp' ! Avoue ! Excuses-toi au moins ! " critiqua sa petite conscience.

Anna dit au gérant :

- Monsieur ! C'est vous le patron ?

- Oui mamzelle ! Faudra patienter encore un peu, siou plaît.

- C'est pas pour commander ! J'ai juste une question ! répondit Anna.

- Ouais c'est quoi, blondinette ?!dit-il en astiquant ses verres devant les yeux exorbités de Ponce.

Paulo était très à l'aise avec la gente féminine et un tantinet dragueur, voire macho.

- Bon...vous reconnaissez mon mec là ? Le gars à lunettes avec l'air perché !

- Ouais ! Le naze là ?! Pardon désolé miss, lui dit-il avec un clin d'œil.

- C'est rien ! C'est ce que je pense aussi en ce moment ! Il était là hier soir...

- Ouais ? Peut-être ! Je me rappelle pas ... c'était tanké hier ! Blindax de monde, fit-il en reposant sur le sol toutes les chaises qui avaient été mises sur les tables.

- Mais si ! Il était ici avec une conass...heu... une nana qui l'a collé toute la soirée !

- Ah peut-être ! Mais c'est un bar ici ! Et le soir ça drague sec dans tous les coins, c'est normal madame ! dit-il en nettoyant les tables.

- Mais lui... il draguait ? Hein ? Il draguait ? insista Anna.

- Quoi ? lui ? Ahhhh ! Non je ne crois pas non ! Je me rappelle de lui maintenant je crois ! Quel naze !

- Ah ben ça alors ! Pourquoi ? Il a fait quoi ?

- Il a écrit un poème et l'a lu tout haut ! On s'est tous foutu de sa gueule ! c'était marrant !

- Quoi ? mais non c'est pas marrant ! C'est pas gentil de se moquer ! Le pauvre ! Et la fille elle se moquait de lui aussi ?

- Lisa ? Non ! Elle avait l'air de kiffer ce qu'il baragouinait ! C'est elle qui s'est jeté sur lui je me rappelle ! C'est normal ! C'est Lisa ! Elle m'a fait le coup à moi aussi ! Mais ça a pas marché ! C'est une pauvre fille perdue ! Faut pas y faire attention ! Elle se jette sur tout ce qui bouge ! C'est une "tactile" !

"Je t'en foutrais, moi, du tactile ! Ma main dans sa gueule à cette poufiasse oui ! Ah ! Elle va en avoir du tactile ! Elle va en bouffer du tactile" pensa Anna, en rage.

- Ah ouais ? Elle s'est jetée sur lui ? fit-elle à voix haute.

- Mais ouais poupée ! C'est Le Tchikito ici ! Le bar des potes, des rencontres, des amis, des amours !

- Le Tchikito ? C'est le nom de ce bar ! Ah OK. Et sinon lui, il l'a repoussée j'espère ?! Il l'a repoussée quand elle l'a embrassé cette morue ?

- Écoute Blondie, je regardais pas tout ce qu'ils faisaient les deux ! Mais elle est pas dangereuse Lisa ! T'inquiètes ! Elle va pas te voler ton mec !

Marie eut un flash :

- Oui elle a dû lui faire un "baiser sans conséquences", un "bisou", juste pour le remercier de son poème, sous le coup de la joie ou de l'effervescence. C'est un baiser sans suite...

Anna rageait. Marie continua :

- Ça me rappelle ce que j'ai fait à Cindy après sa séance ! J'étais tellement transformée, revigorée, que je lui ai fait sans réfléchir un bisou sur la bouche !

" C'est vrai qu'elle a fait ça ! C'était...hummmm...surprenant... spécial ! Et très agréable !" déclara Cindy aux oreilles de François.

"Calme-toi petite fée !" lui répondit sans bruit son hôte.

Anna perdit un peu en agressivité et en esprit de vengeance contre son pauvre François, qui passait presque comme une victime.

Le patron préparait toutes ses machines tranquillement, ses fûts et ses potions, ses alcools, ses lumières. Il alluma la musique.
Un petit air discret de blues sortit des enceintes grasses et poussiéreuses de ce lieu de débauche, lui donnant une ambiance chill et cosy bien sympathique.

Les 5 amis s'adoucirent et Anna changea de ton et d'humeur.

- Hey ma beauté ! Tu prends quoi toi alors ? Mojito ?

- Non ! Il est fou lui ! fit-elle avec un grand sourire. Non, pas un truc si fort à une heure si matinale...

"Heu...Anna...tu ne dois pas boire d'alcool ma jolie maman" souffla Cindy discrètement.

- Heu...commença François.

- Tekila alors, Adriana ! lui lança le patron qui la draguait ouvertement avec un très large sourire.

- Hé pas loin beau gosse ! Moi c'est Anna !

- Ok "Anna" ! Moi c'est Paul ! Mais appelle-moi Paulo ! Alors ? Tekila ? Punch ?

- Oui quoi ? fit Ponce.

- Ponpon il a dit punch ! Pas Ponce ! Hihi ! Que t'es bécasse mon pauvre ami, lui envoya Marie sans détour.

Le patron insistait.

- Rhum arrangé ma beauté ? et il la fixait avec des yeux de braise.

- Anna... tu ... peux... pas ! affirma François plein d'inquiétude.

- Ah ? Ah oui c'est vrai ! "Oupsi" ! fit-elle en mode kawaii.

François eut très peur qu'elle n'oublie qu'elle porte quand même un enfant.

- Pourquoi tu bois pas mamzelle ?! demanda Paulo....

Anna posa les deux mains sur son ventre.

- Non ! Toi t'es...enceinte ?s'étonna Paulo.

- Yes ! fit fièrement Anna.

- Ah ben dis donc ma beauté ! Ça se voit pas du tout, lui dit le patron qui calma ses ardeurs, mais c'est qui le papa ?

Elle fit un signe de la tête vers François...

- Quoi ??? NNOOOONNN ! hurla le patron incrédule qui se décrochait la mâchoire.

- Mais tu peux me servir un truc quand-même...un truc bien fort ! Parce que j'en ai bien besoin, lui dit Anna.

- Oh ben moi aussi ! clama Rafeu qui tombait de fatigue à cause de sa nuit de garde devant la porte de la chambre d'hôtel. J'ai fait une nuit blanche !

- Ben moi j'ai très peu dormi ! fit Anna avec un air coquin devant Rafeu. Paulo ! reprit-elle, sers-moi fort ! Heu....sers-moi un truc fort !

- Anna doucement ! ordonna Rafeu.

- Ça va Raf ! s'insurgea Anna. T'es pas mon père Ok ?

- Ton perroquet ? demanda bêtement Ponce.

- Mais non ! Mon père ! Pas mon "perroquet" nigaudouille ! lui envoya Anna qui fit un gros clin d'œil à Paulo, qui lui rendit.

François se rendit compte du manège et comprit qu'elle poussait volontairement le patron dans ses travers pour voir jusqu'où il serait prêt à aller, ou que peut-être elle cherchait à le rendre jaloux, lui, pour le punir de sa "tromperie" de la veille et lui faire ressentir son malaise.

"C'est un jeu dangereux ça Anna...à quoi elle joue ? Elle serait pas en train de se venger ?" fit la petite voix off qui la jouait moraliste.

- Holala Paulo ! Juste un café ça ira mon beau ! lui lança Anna pleine d'entrain.

- Ok c'est parti pour un café ! Tu le veux serré ? Bien fort ? Bien corsé ma belle ? Ou plutôt suave, doux, et velouté ? Sa bouche en cœur quand il s'adressait à elle devenait insupportable pour François.

- Wow ! Paulo ! Les deux m'intéressent ! Vilain charmeur va ! Et elle minaudait et jouait avec lui comme un serpent avec sa souris.

- Voilà ton café princesse ! J'ai bien droit à un bisou en échange non ?!

Là Anna eut un moment de réflexion. Soit elle se ressaisissait en voyant qu'elle avait réussi à atteindre François par son jeu cruel, soit elle enfonçait le clou encore plus loin avec ce dragueur de pacotille...

Elle allait pour l'embrasser en regardant fixement François quand elle se ravisa en voyant les dégâts qu'elle causait à son pauvre amour. Il avait compris. Il avait eu la monnaie de sa pièce.

- Non Paulo ! J'te paye en liquide ! Y a mon mec qui va faire une attaque si je continue mon cinéma ! Et un café serré pour tout le monde "steuplé" !

- Ouais moi ça sera un double bien tassé chef ! demanda Rafeu.

- Moi un café latté pas trop chargé mais bien frappé si tu veux bien mon petit Paulo ! J'aime quand c'est doux et fort en même temps, fit Ponce qui ne semblait pas dégoûté par le chef charismatique ...

- Ok les gars ! Ça roule ! Et ce sera tout ? Qu'est-ce qu'elle va prendre l'autre jolie dame ? fit Paulo en s'adressant à Marie.

Et là Rafeu réagit de suite :

- Elle est avec moi !

- Wow ! fit Paulo ! Quel homme ! Une belle voix grave ! Une vraie présence ! Du muscle ! Il doit en tomber lui !

- C'est clair ! Que du muscle partout ! Je confirme ! fit Ponce d'une voix montante en se rapprochant discrètement du patron...

- Ohla ! Mais elle boit rien ta meuf mon gars ? C'est moi qui offre ! Vous êtes mes invités ! C'est la première fois que je vous vois...et j'espère pas la dernière, dit-il en fixant Anna...

- Bon, fit Rafeu, alors si c'est offert ! Ça va ! Tu veux quoi ma caille ? lança Rafeu à Marie.

- Moi rien ! Ça va ! fit-elle. On devrait pas être ici les gars. C'est un bar ! On est flics ! Ça vous dérange pas !?

-- Mince vous êtes des keufs ? fit le patron qui avait l'air d'avoir des choses à se reprocher, ben...fallait le dire plus tôt ! Vous êtes tous les bienvenus ! Vous êtes sur une enquête ? Vous êtes en planque ? Vous voulez des renseignements ?

- Wow wow wow ! Paulo !intervint Rafeu. Calme toi ! On est pas en planque ! On est pas sur une enquête !

- Attends Raf ! dit Ponce, on pourrait toujours poser quelques questions sur l'individu qu'on cherche...ça mange pas de pain !

- Ouais ! Agent Ponce ! fit Paulo. Je suis votre homme ! Vous avez une photo ? Un portrait robot ? Je reconnais n'importe quel visage !

- Cool Paulo, dit Marie, mais on a pas de photo ou de portrait robot ! C'est vrai que c'est pas idiot ! On devrait faire ça ! Faudrait appeler le chef ! Mais on ne peut pas lui dire qu'on est dans un bar alors qu'on est en service ! Oh purée ! Bon on l'appellera tout à l'heure !

- Vous êtes en service vous dites officier Marie ? Mais c'est quoi votre mission ici ? demanda Paulo, curieux.

- Écoute Paulo, lui dit Rafeu, c'est vrai que si tu vois un gars qui a une balafre sur la joue et qui tourne autour de François et d'Anna, tu peux nous appeler. Ça peut aider.

- Ok chef ! C'est noté chef ! Je mets mon radar en marche ! dit Paulo avec le salut militaire.

- Très bien mon gars ! Ça c'est un bon gars ! dit Marie en souriant.

Anna et François furent touchés par ce rappel de leur état de victimes, d'éternels harcelés. Ils se regardèrent longuement et avaient effacé leur jalousie ou leurs doutes l'un envers l'autre. Ils n'étaient plus qu'un couple menacé de mort par un individu en liberté... cela remettait les choses à leurs places.

- Les gars, lança Anna, on est en sécurité avec vous. Moi je me sens rassurée.

- Merci ma belle ! On est là pour vous mes amis ! fit fièrement Ponce.

François voulut recentrer la discussion sur leur librairie-café.

- Moi je suis super content d'avoir enfin ma librairie, enfin "notre" librairie, se ravisa-t-il en voyant le regard de feu d'Anna.

- Ouais, mon chéri, fit Anna, mais il nous faut un prêt de 400 000 ! Ça va être chaud quand-même !

- Ben ça dépend, dit Marie, si ses romans se vendent bien, ça peut le faire. Il a un bon éditeur ?

- Ben pour le prochain y a les éditions Dupas qui me harcèlent pour l'avoir. Mais les deux d'avant, La Belle Camille et Plus Loin Ensemble, c'était un autre éditeur, Le Dahlia Noir.

- Ouais eux ils ont super bien marché, dit Anna, et ils continuent de bien se vendre, encore plus on dirait parce que François est devenu médiatique !

- Wow ! Sérieusement ? "médiatique" ? fit Marie.

- Oui oui, s'excitait Anna, le fait qu'il soit l'écrivain de l'ombre, le ghost writer survivant, échappé des flammes et de ses bourreaux, ça a fait mousser la presse ! Et c'est de la super pub ! Les gens s'arrachent ses deux livres écrits sous la contrainte dans des conditions horribles ! C'est super vendeur !

- Ah ouais ? s'offusqua Marie. Les gens aiment le glauque...

- Oui c'est "glauque" !lui répondit Anna survoltée. Le "glauque", ça fait vendre ! Et le prochain de François, son roman qu'il veut appeler "Montez !", les gens vont se l'arracher ! Il raconte son univers d'avant, sa vie solitaire, puis sa rencontre avec ses deux futurs geoliers, sa séquestration, puis son évasion de cette librairie infernale ! C'est super super vendeur !

Anna se frottait les mains de joie.

- S'il en vend 1 million, à 15 € le bouquin, on aurait 15 millions d'euros avec le dernier ! Ça serait classe !

- Purée 15 millions d'euros avec un seul bouquin !fit Rafeu. Moi je vais me mettre à écrire mes mémoires !

- Mais tout le monde s'en fout de tes mémoires Raf ! s'énerva Marie.

- Oh c'est pas cool ça tu sais ! Et ça pourrait peut-être intéresser des gens nos enquêtes, nos histoires loufoques, dit Raf.

- Ouais, ça serait "Les enquêtes de Raf et Ponpon ! Fit Ponce.

- Non pas ce titre là ! On dirait des clowns dans un cirque !

- Je vous l'écrirais votre roman si vous voulez Raf ! Ponpon ! Mais je dois d'abord terminer le mien !

- Mais ce serait pas un roman ! dit Raf. Ce serait du vécu ! Du vrai de vrai ! Y aurait des cadavres , du sang, des meurtres, des enquêtes...j'ai plein d'idées là !

- Oh mince alors, dit Paulo, si je savais écrire, moi je raconterais des anecdotes bien croustillantes qui se sont passées dans mon bar ! Ça marcherait bien ! Tiens rien que l'autre avec son poème hier soir ! J'en ferais deux pages !! Hé hé !

- Paulo si tu veux, je pourrais m'en occuper après ! Mais c'est qui "l'autre" dont tu parles ? C'est moi ? L'autre c'est moi ? fit le jeune homme.

- Ouais mais c'est pas méchant ! merciiii mon gars ! T'es génial si tu m'aides à l'écrire ce bouquin ! lui déclara Paulo.

- Bon, fit Anna, nous faut qu'on retourne à la banque, mais cette fois pour demander un prêt !

- Yes ! Je suis prêt ma chérie ! fit François.

Tout le monde pouffa de rire.

- Après, faudra qu'on pense à organiser notre mariage ! dit Anna.

- Et nous aussi mon Pierrot ! fit Marie.

- Yes ! dirent ensemble les 2 futurs mariés qui se mirent à sourire.

- Mouais...c'est ça ! "Yes !" dit Ponpon qui baissait la tête devant son café.

A ce moment là Paulo posa sa main sur l'épaule de Ponce et lui dit :

- Eh ben mon grand, ça va pas ? T'es tout triste !

Et le regard pénétrant de Paulo rencontra celui de Ponce. Quelque chose se passa...un silence...un sourire...une main sur une autre...

La petite fée s'écria aux oreilles de François :

"Holala ! Y a du love ! Trop bien !"

Ponce fixait Paulo comme une merveille de la nature, son ange gardien, son sauveur, un demi dieu venu sur Terre juste pour le sauver !

- Bon nous on y va ! fit Anna en se levant.

- Alors on vous suit, dit Rafeu qui voulait entraîner avec lui Marie et Ponce.

Marie se leva d'un bond mais Ponce resta figé sur sa chaise, badant le corps musclé de son futur nouveau mec ...

- On part sans toi Ponpon ?demanda Marie.

- Heu... Oui oui ! Allez-y ! Partez devant ! Je vous rejoindrais ! Je reste ici ...en ... surveillance, dit-il sans lâcher du regard son barman de l'amour.

- Ah OK je vois Ponpon ! Tu fais le guet ! fit Rafeu en souriant d'un air entendu. J'ai compris ! Bon...on se voit après alors ! Fais pas de folies !

- Oh si ! J'ai envie de faire plein de folies ! s'extasia Ponce en faisant un petit coucou à son Paulo.

- Ok ! Salut alors...dit Raf qui s'éloignait.

- Ouais salut, fit Ponce qui ne le regardait même plus.

Et la troupe s'activa pour sortir. Le couple de policiers escortait le couple de futurs libraires.

- Direction : la banque ! lança Anna joyeusement !

- Ouais ! allons braquer la banque ! fit François pour plaisanter sous les yeux pleins de reproches de Marie et Raf.

Cela fit rire tout le monde.

***

Un homme était là, encore et toujours caché, exclu, traqué, à l'abri des regards, craignant les foudres de la justice.

C'était le frère de Gérard qui les espionnait. Il trainait près de la librairie et du bar d'à côté. Il voulait redevenir quelqu'un de rangé, de bien. Il souhaitait tant intégrer ce groupe d'amis qui s'entendaient si bien, mais son passé, ce qu'il avait fait, ce qu'il était, l'en empêcherait à jamais.

Il espérait une rédemption, mais il courait vers son exécution...

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