Chapitre 23 - La petite flamme violette
Cindy, par la puissance insoupçonnée de sa magie, avait donc réussi à communiquer de l'au-delà avec les autres...ou du moins avec François. Les petits papiers transportaient sa voix et ses pensées, comme un livre pour un écrivain. Ils lui survivent. Ils la gardent en vie à jamais. Son cœur bat encore dans le flot de son encre, ses yeux vous regardent derrière ses pages...
Elle était "derrière" lui. Elle l'avait choisi comme récepteur, comme médiateur. Elle savait qu'il comprendrait qu'elle était morte, mais aussi qu'elle pouvait encore parler aux vivants par le truchement de certains objets...
François l'avait compris et voulait le dévoiler aux autres...
— Les amis ! On doit y retourner ! Maintenant, leur balança-t-il de façon abrupte.
— Mais aller où ? Retourner au restaurant ? T'as encore faim ?, demanda Ponce.
— Non ! répondit François. C'est Cindy... je crois qu'elle est ...
— Qu'elle est quoi ? Chez elle ? Oui c'est sûr elle est chez elle ! On l'a quittée y a pas longtemps ! T'as oublié un truc à son domicile ? demanda Anna.
— Non ! Vous comprenez donc rien ! Vous ne voyez rien ? s'énerva François. Les mots sur les papiers ! Et le dernier mot ?
— Quoi le dernier mot !? fit Marie.
— C'est mon dernier mot Jean Pierre ! fit Ponce pour rigoler.
— Mais bon sang elle est morte !cria François.
Tous furent glacés d'effroi. Ils pensèrent tous : Cindy serait morte ? Et François seulement en aurait été averti ?
— Mais comment tu sais ça toi, petit !? fit Rafeu. Qui te l'a dit ? Faut pas rigoler avec ça hein !? Si c'est une blague, fiston, c'est de très mauvais goût.
— Mais... oui... enfin...ça ne se fait pas de parler comme ça, lui reprocha Anna.
— Mais vous n'avez pas senti ce froid dans le dos ?
— Heu ...non, fit Rafeu.
— Et vous n'avez pas entendu cette voix qui gémissait dans l'ombre ?
— Non François ! Non ! Il y avait pas de voix...dit Marie.
– Vous n'avez pas compris les messages qu'elle envoie avec les petits papiers ?! insista François.
— Mais qui ça "elle" ! fit Ponce. Cindy elle nous parle avec des petits papiers ? Mais maintenant y a plus besoin de courrier papier ! Y a des emails ! Allo ! Faut se mettre à la page !
— Bon sang mais ça vous saute pas aux yeux comme à moi ? dit François d'une voix tremblante.
— Attends ! Fran-Fran ! T'énerves pas, fit Raf.
— MAIS JE VOUS DIS QU'ELLE EST MORTE ! hurla le jeune homme incompris.
— OK ! J'appelle des collègues qui sont sur place. ALLO ? Benoît ? C'est Raf ! Ouais ça va... ça va ...tranquille...je t'appelle pour te demander un truc...oui je suis suspendu...ouais oh ! ... tu sais c'est la procédure ! Hé ouais ! ... Avec Ponpon et Marie ! Ouais ! Hé bien ! Tout se sait ! Bon ! Dis-moi ...juste une question...non je sors pas avec Marie...enfin c'est compliqué ! (Marie fît une drôle de tête) Bon je te raconterais...ouais...non pas maintenant non ! Bon écoute ! Vérifie juste que les deux hypnotiseurs sont bien toujours à leur domicile...ok tu les pas vus sortir ! Oui ! D'accord ! Mais vérifie quand même !... comment ça c'est pas les ordres ! Oui je sais que c'est pas mon affaire ! Ça l'est plus ! Mais bordel tu vas bouger ton gros cul et voir si ils sont là !! ... Allo ! Allo ! Mais c'est pas vrai il a raccroché ce con !
— Heu... Raf... tu manques un peu de contrôle on dirait mon chéri, lui dit Marie. On va y retourner nous-
-mêmes ! Faut qu'on vérifie ! Ça me fait peur ce que nous dit ton mec, Anna.
— Oui d'accord, répondit Anna. Mais il ressent des choses ! C'est comme ça !
— Ok demi-tour alors, ordonna Rafeu.
Et les revoilà repartis chez Cindy à pas de course, plein d'angoisse et de stress de ce qu'ils allaient y découvrir. Le temps d'arriver, des scellés avaient été posés sur les portes et les fenêtres. Des bandes jaunes avaient été tirées partout autour du lieu, interdisant aux étrangers d'entrer. C'était devenu une scène de crime !
— Ah Raf, fit l'agent Benoît en le voyant arriver. Purée t'avais raison mon gars ! Comment tu as su ? C'est un carnage ! Une boucherie là-dedans ! Et on a rien vu entrer ou sortir ! C'est dingue ! On pense qu'ils se sont entretués l'un l'autre ! Y a pas d'autre explication ! C'est pas possible autrement !
— Mais non imbécile, lui cria François. Ils se sont pas entre tués ! C'est impossible ! Le gars est rentré ! Il a réussi à rentrer dans la maison sous votre nez ! Qu'est ce que vous foutiez dans vos buissons !
— Oh wow ! Jeune homme ! Je peux vous arrêter pour irrespect d'un agent de la fonction publique, dépositaire de l'autorité de l'état !
— Mais dépositaire de ton cul oui ! Il était là et vous l'avez même pas vu ! Vous n'avez pas été en mesure de les protéger contre ce monstre ! Putain vous servez à quoi bordel !?
L'agent sortit sa paire de menottes.
— François, lui dit Anna. Tu peux pas lui parler comme ça ! Le meurtrier a été très malin et a évité de se faire voir. Il est passé entre les mailles du filet. Mais agent Benoît... vous êtes sûrs que...enfin qu'ils..
— Oui ils sont canés madame ! Terminé ! C'est affreux...pour le service ! On va se faire démonter pour manque de surveillance et faute de bonne répartition dans le plan de placement autour du lieu indiqué.
— Mais merde, leur cria Marie, vous ne pensez qu'à vous et vos petits problèmes de hiérarchie ou de blâmes ?! Alors que vous avez laissé deux innocents se faire massacrer juste devant vous !
— Ben, Marie, on était pas juste devant, sinon on l'aurait vu. Et on serait intervenus. On était tellement bien cachés derrière la haie que, en fait , on voyait rien à l'intérieur ! On s'est dit que ça irait. On voyait la porte ça suffisait c'était les consignes : " juste surveiller les entrées et les sorties".
— Mais ...ouais bon il vous a bien eu sur le coup ! Quelle enflure ! dit Marie.
— Qui ça moi ? fit Benoît.
— Oui ! dit François.
— Non ! NON ! Pas vous ! Le meurtrier ! Il est très fourbe, très malin, et ultra violent, décidé à laisser derrière lui des cadavres ! Anna a été blessée, et là Cindy et Rodolphe ont été éliminés ! Mais qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il fait tout ça !? Qu'est-ce qu'il leur reprochait ? se lamentait Marie.
— Marie, intervint François, je crois que tu dois tout savoir. C'est à cause de moi tout ça.
— Quoi ? Toi ? Mais toi tu es doux comme un agneau ! Innocent comme un bébé qui vient de naître..lui dit-elle.
— Marie, dit François, un jour je t'expliquerai tout ! Promis ! Mais là jaimerais bien voir les lieux du crime ...pour comprendre et voir des indices...
— Mais il se croit dans un film ou une série télé lui, dit-elle. On ne rentre pas comme ça sur une scène de crime, il faut...
Et François la coupa :
— Il faut éviter de contaminer les lieux avec ses empreintes et de déplacer ou de prendre des objets.
— Oui c'est vrai ! dit Marie étonnée.
— En effet c'est tout à fait ce qu'il faut respecter ! Lui dit l'agent Benoît qui avait tout entendu. Bon jeune homme, attendu que vous connaissiez les deux victimes ainsi que les lieux du massacre, au vu des connaissances des normes de la police et en faisant abstraction des paroles que vous avez eu précédemment, je pense sous le coup de la colère, et de la douleur d'avoir perdu des êtres chers, je vous autorise à entrer sur les lieux.
— Wow ! Quel honneur agent Benoît, lui fit Marie ironiquement.
— Évidemment rien ne doit être bougé ou pris, expliqua Benoît.
— Bien sûr, fit Anna qui s'engouffra en premier dans l'appartement, suivie par François, puis les 3 ex-agents.
Ils furent bloqués de stupéfaction et d'horreur devant la scène. Les corps des deux amoureux des sciences occultes étaient face à face, allongés sur le sol, dans une grande flaque de sang. Une multitude de petits papiers jonchait le sol. François voulut en prendre un quand l'agent Benoît lui dit :
— Hé ! Jeune homme ! On ne touche à rien ! Tout doit être répertorié et mis sous scellés.
— Pardon ! Oui bien sûr ! répondit François.
— Je vous laisse rentrer ici pour que vous me disiez ce qui a pu se passer et ce qui manque, leur dit Benoît. Que cherchait le tueur ? Était-ce un vol qui a mal tourné ? Une vengeance ? Les connaissait-ils ? Pourquoi voulait-il les tuer ? Ils auraient fait une mauvaise prédiction ? Il voulait se venger de quelque chose ? Vous en savez un peu plus ? Éclairez-moi s'il vous plaît !
— Agent Benoît, il faut que vous soyez informé de certaines choses, commença Francois. Un homme est venu ici. Il est rentré sans se faire remarquer et a réussi à tuer nos deux amis alors que vous étiez dehors en surveillance.
— Il a du culot ! Il est fou ou quoi ? dit Benoît.
— Peut-être qu'elle l'a empêché d'arriver à ses fins pour Anna avec cette eau benite ?
— Quoi ? Quelle eau bénite ?
— Alors, c'est un peu compliqué. Anna avait été attaquée par ce sale type avec un couteau empoisonné. L'hôpital ne trouvait pas d'antidote. Cindy a su, par ses pouvoirs, qu'une eau "magique" pouvait la guérir. Elle me l'a dit et je suis allé la chercher.
— Une eau magique !? Rien que ça ? Vous me prenez pour un jambon jeune homme ? fit l'agent Benoît.
— Non monsieur l'agent !
— Oh Benoît ! arriva Rafeu en renfort, écoute le ce gosse ! Tout ce qu'il te dit est la pure vérité ! Même si des fois c'est dur à croire !
— Ah ? ... heu...ok Raf, s'étonna Benoît.
— Donc, je reprends. Je suis allé chercher ce remède divin dans un souterrain secret sous la tour Pey Berland...
— Quoi !? Mais y a rien sous la Tour ! C'est quoi cette histoire ? fit Benoît.
— Écoute le je te dis ! insista Raf
— Dans les souterrains j'ai passé des portes dans un ordre bien spécifique !
— Ah ? Ok ! Y a des portes sous la terre maintenant ! Encore mieux !
— Mais tais-toi et écoute ! insista Rafeu.
— Une fois les portes passées, je suis arrivé à cette eau benite aux vertus thérapeutiques inouïes.
— Mais bien sûr...gromellait Benoît, dubitatif.
— Je suis retourné avec cette eau précieuse auprès d'Anna. Et sa blessure s'est refermée très vite, et elle était sauvée !
— C'est ça ! Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier alu ! Comme dans la pub Milka. Me prends pas pour un benêt, ronchonna Benoît.
— Mais j'vous jure Benêt....heu Benoît ! s'excusa François.
— Ne jurez pas Marie-Thérèse ! Ne jurez pas ! voulut plaisanter Ponce en citant La vie est un long fleuve tranquille !
— Et donc vous dites que cette eau à sauvé votre copine ? interrogea Benoît.
— Ou Monsieur l'agent ! fit François. Et même qu'elle m'a sauvé moi d'un gaz toxique, paralysant et mortel !
— Non mais c'est du grand n'importe quoi votre histoire jeune homme ! Benoît n'y tenait plus.
— C'est de la magie ! retorqua François. Qu'on y croit ou non, ça change rien ! Elle existe. Je le sais ! Je l'ai vu !
— Tu sais gamin, j'en ai mis en cabane pour moins que ça ! Et même qu'il faudrait te mettre à l'asile ! Y a un centre psychiatrique
pas loin ! Je vais te montrer ta chambre ...
Soudain la boule de cristal scintilla de mille feux ardents et trembla comme s'il y avait un tremblement de terre, et une nuée de petits papiers s'envolèrent comme par un courant d'air, puis formèrent un tourbillon, et vinrent foncer sur le visage de l'agent Benoît, qui fut terrifié.
— Oh bon sang mais c'est quoi ça ? C'est de la sorcellerie ! Purée les gars ! Sortez tous ! C'est hanté ici ! Faut faire venir les chasseurs de fantômes ! Les "Ghostbusters" !
François éclata de rire !
— On est pas dans un film Benoît ! C'est vous qui l'avez dit ! se moqua François. Vous voyez, c'est ça la magie, et ce que vous voyez, c'est la présence de "la fée Cindy".
Ponpon eut un air vicieux et un grand sourire bête en entendant le mot "fesse". Raf le vit et haussa les épaules.
— Une fée ? Ça ? C'est plutôt une sorcière oui ! fit Benoît qui sortait en courant. Bon moi je me casse d'ici ! Je vais faire venir le GIGN, le déminage, et un exorciste ! Salut les tarés !
— Ah ben bravo la police ! Quelle bande de lâches ! fit Anna.
— Hé ho ! On est là nous ! On n'a pas peur ! clama Rafeu un peu tremblant.
— Oui on est là, balbutia Ponce
— Alors c'est Cindy ça ? questionna Ponce ! Incroyable ! Elle est gavé forte en fait ! C'était ...une vraie magicienne !
— "C'est" ... une vraie magicienne ! rectifia François. Elle est avec nous là maintenant. Je le sais. Je le sens.
Là un petit papier ensanglanté vint papillonner devant François. Il l'attrapa.
Dessus était écrit :
"Je suis là."
Puis un autre vint se poser sur son épaule. Il le prit et le lut :
"Je vais vous aider."
Marie, Ponce et Rafeu étaient estomaqués. Anna était intriguée et François affichait un sourire de fierté immense. Il se prenait pour "l'élu", Neo dans Matrix, Frodon du Seigneur des Anneaux, ou Harry Potter ! Il avait une alliée de choix : Cindy, la magicienne de l'ombre, était son Merlin l'enchanteur, son Gandalf, son Docteur Strange.
Il se sentait pousser des ailes. Il imaginait déplacer des montagnes et enfin donner vie à tous ses rêves et ses fantasmes les plus fous ! Ses yeux brillaient aussi fort que la boule de cristal du salon, d'une couleur incroyable, d'un violet éclatant !
Anna vit son regard spécial et fut autant effrayée que totalement séduite par cette nouvelle petite flamme violette...
à suivre 🔥🔥🔥
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