Chapitre 2 - Vacances forcées
L'agente Colombine avait tout organisé.
Elle fit attendre le couple de prévenus dans son bureau. Son DRH (Directeur des Ressources humaines) voulait en profiter pour s'entretenir avec les deux agents Ponce et Rafeu. Ils arrivaient justement devant la porte de l'agente Colombine. Anna et François les regardaient derrière la vitre sale du bureau. Rafeu, très inquiet, avait les sourcils froncés et s'attendait à une punition. Ponce, à l'inverse, jovial et rieur, toujours très gai, leur faisait des grands "coucou" de la main.
Anna et François voulaient lui faire comprendre que cela ne serait pas une partie de plaisir, mais il ne semblait pas comprendre ce qui l'attendait.
Ils entrèrent dans le bureau gris et étroit de la policière. Le couple de détenus avait l'air fermé.
L'agente les invita eux aussi à s'asseoir. Elle leur indiqua deux chaises usées en métal, celles sur lesquelles elle recevait d'habitude les coupables. Elle leur dit :
— Messieurs bonjour. Veuillez maintenant patienter en attendant l'arrivée du DRH. Il ne va pas tarder.
Ponce souriait encore et Rafeu faisait une tête d'enterrement. Anna voulut leur parler :
— Ponce ! Vous savez que ...
-— Ta ta ta ta ! On ne se parle pas ! intervint la policière.
— Mais comment ça ? rétorqua Ponce.
— Les prévenus ne doivent pas s'échanger d'informations avant d'être entendus, dit fermement l'agente Colombine.
— Ah ben ça c'est la meilleure ! râla Rafeu.
— Agent Rafeu. Gardez vos commentaires pour vous !
Ponce voulut braver l'interdit.
— Anna ! Vous pensez que...
— Hé ho ! Agent Ponce, cria l'agente. Qu'est-ce que j'ai dit ! Vous ne parlez pas entre vous. Cela pourrait fausser l'interrogatoire qui va suivre ! Et cela serait contre productif.
— Quoi !? Alors je peux vous parler à vous ??
— Oui. Dit l'agente
— Mais pas à eux ?
— Non. Voilà c'est ça !
— OK, dit Ponce. J'ai compris. Alors madame Colombine, Marie, depuis le temps qu'on se connaît. Qu'est-ce qu'on fiche ici !?
— Je n'ai le droit de vous communiquer aucun fait avant l'arrivée de Monsieur le DRH.
— Marie ! Enfin ! S'il te plaît ! enchaîna Ponce, lâche nous une petite info ! Sois sympa ! Tiens nous au jus !
— Agent Ponce si vous insistez, cela sera notifié comme harcèlement dans le greffe et vous suivra dans votre dossier.
— Oh Allez ! Marie ! Sois sympa ! Tu vas pas faire ta relou !
— Agent Ponce ! Dernier avertissement avant sanction !
— Houlala ! "Une " sanction" ? Mazette ! Quelle rabat joie !
— Agent Ponce ! je notifie que vous avez porté atteinte à mon autorité avec des propos déplacés et irrespectueux à mon encontre et ce sur le lieu d'exercice de ma fonction.
— Ah ! Mais attends Marie !
— Je notifie aussi dans le dossier le tutoiement envers un agent féminin du sexe opposé.
— Mais Marie enfin ! Si c'est féminin, c'est forcément le sexe opposé !
— Mouais ...Quoi que.. grommela Rafeu.
— Non mais qu'est-ce que ça veut dire ce "Quoi que !" mon Pierrot !
— Hé ho ! M'appelle pas comme ça ici Ponpon !
— Messieurs ! Je note vos propos déplacés dans l'enceinte de notre commissariat !
— Marie ! Non ! Ne notifie rien s'il te plaît ! On s'engueule gentiment, dit Ponce.
— Oui !? Arrête de tout notifier tout le temps Marie ! se permit Rafeu.
Anna et François commençaient à sourire. L'agente Marie Colombine s'énerva un peu.
— Messieurs ! Veuillez respecter mon autorité !
—Marie, demanda Rafeu, on était à l'école de Police ensemble ! Tu vas pas faire ça ?!
— Pierre ! Heu ... agent Ponce ! Ne cherchez pas à m'embrouiller l'esprit avec des souvenirs pénibles...
— "Pénibles" ? Comment ça "pénibles"?
Ponce sauta sur l'occasion.
— Ah ben ça devait pas être pénible pour lui on dirait ! Hi hi !
— Agent Ponce ! vos sarcasmes vous desservent ! N'aggravez pas votre cas ! Et vous Pierre ... agent Rafeu, veuillez ne plus jamais me parler de cette période maudite de ma vie !
— Mais Marie ! C'était le bon vieux temps ! On était jeunes et fous ! On était bêtes !
— "Tu" étais bête oui ! Ah ça oui ! Tout ce que tu m'as fait subir ! Pierre ! Quand j'y pense ! C'est horrible !
— Quoi ?! réagit Ponce ! Qu'est-ce qu'il t'a fait le vilain garçon encore ! Raconte moi tout ma petite Marie...je t'écoute ! Vide ton sac !
Étrangement, l'agente se livra en confidences et sortit de son rôle sérieux pour évoquer un passé douloureux .
— Ben c'est vrai que tu t'es bien foutue de moi mon Pierrot ! Coucher avec ma meilleure amie alors qu'on était encore ensemble !
— QUOI !!!??? cria Ponce ! Mais mon cochon ! T'as pas fait ça quand même du temps que t'étais pas gai.
— Oui c'est vrai qu'il était pas très joyeux à l'époque ! Maintenant non plus !
— Ah mais si Marie ! Je peux t'assurer qu'aujourd'hui il est gai.
— Oh ben moi je trouve pas qu'il soit très gai non, insista Marie.
— Non mais...Hé ho ! MARIE ! IL EST GAI RAFEU ! GAI DE CHEZ GAI ! JE LE SAIS TRÈS BIEN ! cria Ponce.
— Mais ne t'énerves pas agent Ponce !
— JE M'ENERVE PAS ! JE T'EXPLIQUE !
— Non tu cries là ! Enfin vous criez Ponce ! Et je vais devoir le notifier dans le...
— Mais arrête de tout notifier ! Tu me saoules comme quand on était ensemble ! Tu notais tout ! Ça m'énervait ! J'en pouvais plus ! C'est pour ça que je suis allé voir ailleurs !
— Non mais il l'avoue en plus le cochon, s'énerva Marie.
— Oh oui c'est un sacré cochon, confirma Ponce.
— Oh mais ça va toi, répondit Rafeu. T'es bien content que je sois venu te voir du coup !
— QUOI ???? cria l'agente stupéfaite ! Tu allais le voir lui ? Tu me trompais avec lui ? !! T'étais pas avec Gladys ?
— Ahhhh !?....Heu.. je me sens mal d'un coup moi. dit Ponce en manquant de tomber dans les pommes.
Marie était entre la rage et la tristesse :
— Vous êtes tous les deux des ...
— des homos ? s'aventura Ponce.
— Non des goujats !! Toi Rafeu tu m'as trompé ! et toi Ponce tu m'as volé mon mec ! J'espère que vous allez prendre cher !!!
Rafeu voulut rattraper le coup.
— Marie...je voulais pas te blesser...mais je pensais que tu supporterais mieux si c'était avec une fille !
— Mais t'es vraiment incroyable toi ! Que ce soit avec une meuf ou un mec je m'en tape ! L'important c'est que tu m'aies trompé !
— Jamais je te pardonnerai, lança Marie pleine d'émotion.
— Marie, dit Rafeu, c'est pas le lieu ni l'heure pour régler nos comptes ! s'il te plaît !
— Nos comptes sont réglés ! C'est bon ! Et elle commença à fredonner du Stéphan Eicher :
"Tu ne me dois rien !
J'ai eu un mal de chien !
À me faire à cette idée..."
Et Anna continua de sa petite voix :
- ...."à l'accepter enfin.
est-ce qu'au moins tu m'en s'rais gré ?
Chacun poursuit son chemin
avec ce qu'on lui a donné
mais toi toi toi"...
Et elles finirent ensemble :
- ..."Tu n'me dois rien !"
Et l'agente Marie fit un large sourire de reconnaissance envers Anna pour sa connaissance et sa compassion.
— Merci Anna ! Ça fait du bien de sentir soutenue !
— Entre femmes c'est normal ! "Girl power" ! lui fit Anna avec un clin d'œil de solidarité féminine.
— Bon les filles ! Je veux pas vous couper dans votre "solidité" féminine mais...
— "Solidarité " ! Crétin ! lui envoya Marie comme une gifle.
— Oui bon comme tu veux ! reprit Rafeu, mais y a le ....
— Comment ça "comme je veux" ! S'énerva Marie en lui coupant la parole. C'est pas " comme je veux !" Arrête de me faire passer pour la méchante !
Là, Ponce ne pouvait plus se retenir :
— Rooh ! mais elle a fini de jouer les victimes celle-là ! C'est quand même à cause d'elle qu'il est parti tout triste mon Ponpon ! Et que j'ai récupéré son petit coeur en mille morceaux !
— Quoi ! C'est ma faute s'il m'a quittée pour une...pour "un" autre !?
— Oh oui Madame ! Il était tellement pas heureux avec toi ma pauvre, il souffrait tellement. Il pouvait rien faire ! Il me l'a dit. Tu l'engueulais tout le temps et pour tout ! Il en avait marre ! Il me racontait tous ses petits malheurs et toutes ses grandes souffrances. Il était à bout. Il avait besoin de souffler.
— Mais bien sûr ! C'est ma faute ! Elle commença à pleurer. Il t'a pas dit qu'il rentrait à pas d'heure tous les soirs parce qu'il taquinait la bouteille dans le bar d'à côté ! Il t'a pas raconté comment je l'ai retrouvé dans la ruelle en bas de chez nous, ivre mort, allongé par terre à chanter "Les Cactus" de Dutronc.
François ne put s'empêcher d'intervenir :
— Ah Oui ? Vraiment ? Vous aimez cette chanson vous aussi Rafeu ? Je me la chantais justement hier soir !
— Non ? C'est dingue, fit Rafeu avec un sourire amical. J'adore Dutronc ! On n'en fait plus des comme lui ! Je connais tous ses titres ! "L'Opportuniste" , " Il est 5 heures"...
— Oh oui réagit joyeusement François ! " Les Playboys !", " Et moi et moi et moi " !
— Oh la la c'était trop bien cette époque là Fran-Fran ! se lâcha Rafeu. Et il continuait en chantant " Fais pas ci fais pas ça ! " et François dansait.
Et à ce moment là entra le DRH, qui assista à cette scène surréaliste : Marie l'agente de Police en larmes, Anna qui la consolait d'une main sur l'épaule, François qui se trémoussait et l'agent Rafeu qui chantait "Fais pas ci ! Fais pas ça !".
Il fut interloqué un instant, puis il s'adressa à l'agente Colombine :
— Madame l'Officier ? Marie ? Que se passe-t-il ? Avez vous regroupé toutes les personnes requises ?
Marie sécha vite ses larmes et reprit son sérieux de policière :
— Oui bien sûr Monsieur le Directeur des Ressources Humaines !
— Appelez-moi Claude ! je vous en prie.
— Bien Monsieur Claude !
—Non ! Juste Claude !
Marie en panique s'emmêla les pinceaux.
— D'accord Monsieur "Juste Claude".
Il n'en fallut pas plus pour déclencher le rire chez les deux agents "homos" et les deux prévenus "hétéros".
Mais cela ne fit même pas sourire Claude qui rétorqua :
— Agente Colombine, veuillez procéder à l'encaissement de l'amende des deux prévenus porteurs des bracelets électroniques s'il vous plaît ! Que nous puissions passer à notre affaire.
— Bien Monsieur Claude !
— Marie ! C'est juste Claude !
— Juste ciel !
— Non Marie ! Juste Claude ! Vous le faites exprès ou quoi ?
— Non mais Claude ! c'est juste une expression !
— Non c'est mon prénom ! Arrêtez ! Vous allez me rendre juste dingue, dit Claude.
Anna n'en pouvait plus de supporter ce qui aurait pu être un dialogue du "Diner de Cons" de Veber. Elle voulut mettre fin au quiproquo.
— Monsieur le DRH ! Calmez vous ! "Juste Ciel" c'est juste un idiotisme !
— Vous me traitez d'idiot !! ? fit le DRH piqué au vif.
— Non, réagit Anna. Jamais je me permettrais ça ! C'est juste que l'expression "Juste ciel !" est une vieille expression française, une formule qu'on emploie juste pour marquer sa surprise ! Mais qui date de belle lurette !
— C'est juste ! dit sans réfléchir François.
Le DRH était confus mais ne voulut pas le montrer !
— Bon, normalement je suis pour ce qui est juste mais là...j'ai rien compris ! Je ne connais pas de "Belle Lurette" et ces idioties françaises ! Même si elles sont justifiées !
— Ohlala ! Monsieur le directeur, se permit Ponce, ça doit être dur de bosser pour la Justice ! Vous devez entendre le mot 'Juste" tout le temps non !?
— C'est juste, répondit immédiatement Claude, sans sourciller.
Ce qui fit encore éclater de rire les quatre amis.
Le DRH reprit le contrôle.
— Je vous demande de vous arrêter ! Marie, veuillez procéder, s'il vous plaît, comme convenu, à la tâche qui vous incombe.
— Heu...qui vous "décombe" plutôt non ? se permit Rafeu.
— "Décombe" ? Inconnu au commissariat ! J'ai dit qui lui "incombe" s'énerva Claude.
— C'est pas qui lui "succombe" ? demanda Anna, le sourire en coin.
— AHHH ! ARRETEZ TOUS VOS IDIOTIES ! VOUS ALLEZ ME RENDRE JUSTE CHÈVRE ! cria très fort le D.R.H.
— Mais c'est pas "juste Claude" ? dit Marie.
Là le DRH sortit vraiment de ses gonds :
— BON ALORS LÀ ! VOUS ME FAITES TOUS VRAIMENT CHIER À VOUS FOUTRE DE MA GUEULE ! SI JE POUVAIS, JE VOUS METTRAIS TOUS EN CABANE !!
— Claude, vous déraillez mon cher ! Je suis désolée mais je dois notifier vos injures et vos menaces dans mon rapport. C'est juste la tâche qui m'incombe ! formula Marie en souriant.
— Oh désolé mais c'en est trop ! Marie ! Notifiez ce que vous voulez ! Mais faites vite votre boulot et après je dois faire le mien !
— Notifie Marie ! Notifie bien tout ! en profita Rafeu.
— Bon. Oui ! Trêve de plaisanteries déplacées en ces lieux, reprit l'agente Marie Colombine. Anna et François, vous avez été convoqués pour mettre fin à votre période de mise sous bracelet électronique sous réserve que vous vous affranchissiez de la dette qui vous "incombe", à savoir la somme de 90 000 € tout juste.
(On entendit quelques chuchotements et ricanements discrets dans l'assistance.)
François sortit son carnet de chèque.
L'agente le stoppa :
— Attendez jeune homme ! Je me dois de vous informer des règles du paiement de la dite amende.
Elle sortit une notice qu'elle se mit à lire :
— Vous pouvez payer en plusieurs fois dans un délai de 6 mois.
Il faut se rendre sur le site "Amendes.gouv.fr" ou vous connecter à l'application mobile Amendes.gouv disponible sur GooglePlay ou l'AppleStore,
ou téléphoner au 0806 20 30 40 (appel non surtaxé). Ou le payer en intégralité par chèque bancaire à l'ordre du Trésor Public.
— Ok ! dit François.
Il remplit son chèque, le signa avec un air satisfait et le remit à l'agente qui lui refusa aussitôt en se moquant :
— Mais enfin ! Jeune homme ! pour une somme aussi élevée, il me faut un chèque de banque !
— Mais ma banque est fermée aujourd'hui ! On est lundi ! J'irai demain !
— Bon, alors dans ces conditions, je notifie dans mon rapport qu'il n'y aura pas de dépose effective des contentions électroniques ce jour pour cause de non règlement de la dette due. L'affaire est donc soumise à un report à une date ultérieure.
— Ok. Donc on peut y aller madame ?
Anna et François se levèrent et s'apprêtèrent à partir.
— Non ! j'en ai pas fini avec vous jeunes gens, asseyez vous ! dit l'agente Colombine. Je vais maintenant auditionner les agents Ponce et Rafeu ici présents, sur la demande de M. Le directeur des ressources humaines.
Anna et François, surpris et inquiets, se rassirent.
— Agent Rafeu...agent Ponce...chers collègues...nous avons beaucoup à nous dire, pérora le DRH.
— On peut y aller nous ? redemandèrent Anna et François en se levant.
— Non ! Vous ! Asseyez-vous ! leur ordonna Marie. Cela vous concerne aussi. Ça sera fini quand je dirais que c'est fini ! Et vous vous lèverez quand je vous le dirai.
— Ah ok ! fit le couple en se rasseyant timidement.
Le DRH s'exprima alors de façon formelle et froide :
— Agent Ponce et agent Rafeu, au vu des circonstances et des antécédents dans l'affaire des deux morts suspectes et non résolues dans l'incendie de la librairie " Ivre de livres", au vu de la non-arrestation à de multiples reprises du suspect François ici présent, et compte-tenu de certains renseignements obtenus de manière anonyme selon lesquels les agents Ponce et Rafeu ici présents auraient eu des paroles et des comportements déplacées durant leur service, nous avons décidé, en accord avec la direction et les agents syndiqués, votre suspension sans solde pendant un mois.
Les deux agents étaient complètement atterrés par cette annonce. Ils se regardaient en cherchant en l'autre une réponse, une aide, un soutien. Une honte indélébile s'imprimait sur leurs visages.
François et Anna tombaient des nues aussi. Ils se sentirent fortement coupables du sort des deux agents. Eux allaient s'en sortir grâce à leur argent alors que les deux policiers avaient perdu tout honneur par cette sanction disciplinaire.
— Messieurs, reprit le DRH, veuillez laisser vos badges et vos armes ici. Vous êtes suspendus sans solde à compter de ce jour et ne pourrez reprendre vos fonctions que dans 30 jours, si la commission disciplinaire l'autorise. Sinon la sanction sera prolongée jusqu'à nouvel ordre.
— Mais je rêve ! S'écria Ponce ! Après toutes ces années de longs et boyaux services ! C'est honteux !
— C'est l'inverse Ponpon ! On dit "bons et loyaux services" !
— Rohhh ! m'appelle pas comme ça ici Pierrot ! Je te l'ai déjà dit !
— Et toi m'appelle pas "Pierrot" ici, Ponponette ! Il faut qu'on reste discret on avait dit !
— Ouais mais là on est virés alors on s'en fout, on peut se lâcher ! Hein mon "Pierronounet" !
— Messieurs, intervint le DRH, vous n'êtes pas "virés" mais juste suspendus. Ce n'est pas pareil. Mais si vous continuez à vous comporter de la sorte, vous courrez droit au licenciement.
— Oh vous savez Monsieur, moi j'aime pas courir ! Rétorqua Ponce.
— Argh ! Ponpon ! C'est pas vrai ! Tu comprends rien, s'énerva Rafeu.
— Messieurs la sentence est dite. Elle est effective à compter de maintenant. Notifiez Marie ! dit le DRH.
— Je notifie ! Je notifie, dit-elle.
— Agent Ponce, Agent Rafeu, posez vos armes et vos insignes. Veuillez quitter les lieux en attendant que la justice tranche. Vous ne devez pas quitter la ville.
Les deux agents, humiliés, s'exécutèrent la tête basse. Ils posèrent leurs revolvers et leurs badges sur le bureau, et sortirent du commissariat sous les regards incrédules de leurs collègues.
— Notifiez Marie que les deux agents ont rendus leurs armes et leurs indignes !
— Leurs "insignes" Claude ! Oui je notifie ! Je notifie, obéit Marie.
— C'est pas juste, cria Ponce d'une voix aiguë en quittant le commissariat où il avait passé tant d'années.
— Oh si agent Ponce ! C'est le bras droit de la justice, lui cria le DRH de loin.
— Hé ben tu sais où tu peux te le mettre ton "bras droit de la justice", Claude ! ?
— Allez Ponpon ! Laisse tomber ! On est en vacances !
Anna et François les retrouvèrent dehors.
— Allez venez les gars ! leur lança amicalement Anna. On va se prendre un café à côté.
Et les 2 couples partirent ensemble, dans le soleil couchant, à la recherche d'un bar où noyer leur peine.
Personne ne se doutait que, dans un avenir très proche, leur amitié serait mise à l'épreuve et même que les uns allaient bientôt devoir sauver les autres...
A suivre ....
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