Chapitre 19 - Mise à pied !
Rafeu, Ponce et Marie furent convoqués en urgence au poste de Police. Les chefs d'accusation étaient lourds et les plaintes pour mauvais agissements fusaient.
Leur chef les attendait de pied ferme. Les trois compères arrivèrent au pas de charge.
— Ah ! Venez ici tous les trois ! Dans mon bureau !
Ils y allèrent, muets et dociles.
— Asseyez-vous, leur ordonna leur chef. J'ai un gros souci avec vous 3. Un très gros souci. J'ai contre vous des plaintes et des informations qui vont à l'encontre de l'éthique policière : "Servir et Protéger". Vous avez tout oublié bon sang ?!
Rafeu et Ponce, je vous rappelle déjà que vous êtes suspendus. Et que votre comportement doit être irréprochable pendant cette période de suspension. C'est une sanction disciplinaire, une punition...Alors au lieu de vous tenir à carreau, on vous a vus en train de frapper un homme dans un bar, le ... Kiri bar.
— Heu chef ! C'était le "Kiwi bar" ! rectifia Ponpon.
— On s'en fout Ponce, s'énerva leur patron. On vous a vus ensuite complètement soûls dans ce même bar. C'est très grave ! Très très grave ! Inadmissible même.
— Mais monsieur on a défendu François parce qu'on pensait qu'il était en danger !
— Vous n'aviez pas à intervenir ! Vous êtes quoi ? Ces gardes du corps ? Mais... attendez tous les deux ! J'ai plus grave encore ! Vous auriez aussi été aperçus par un passant, un matin, en train de vous bécoter, en uniforme, dans une voiture, devant le commissariat.
— Heu... firent Les deux agents.
— Alors là on touche le fond ! C'est du foutage de gueule ! De la provocation ! De l'inconscience !
— Monsieur, intervint Rafeu, ce qui se passe dans une voiture est privé et ne regarde personne.
— Vous vous foutez de moi Rafeu ! Deux agents de la police ? Devant le commissariat !? Qui se roulent un patin !? Mais où on est là ?! En pleine débandade !?
— Ben non c'était pas de la débandade ! Hein Rafounet ? Au contraire ! Hihi !
— Ça suffit Ponce ! Fermez-la ! Vous ne faites que vous enfoncer !
Ponce eut un sourire pervers.
Le chef n'en pouvait plus :
— POOONNNCE ! ÇA SUFFIT ! Messieurs, les relations entre les agents sont interdites ! C'est dans le règlement intérieur ! Et j'espère qu'il ne s'est rien passé dans ces tunnels entre vous ?!
— Heu... à part que Rafeu a cherché à embrasser Marie ! Non ! Il s'est rien passé chef ! dénonça Ponce.
— Putain Ponpon, s'énerva Rafeu, T'es con là ! Tu nous mets dedans ! sale balance !
— Merci Agent Ponce, fit le chef, outré. Non mais Rafeu ! Espèce d'obsédé ! Vous allez vous taper tout le commissariat ou quoi ?
— Chef, il faisait noir ! Il a rien pu voir Ponce. Il s'est rien passé chef !
— J'ai tout vu au contraire sale traître, réagit Ponce. Je t'ai vu en train de la tripoter avec tes sales grosses pattes poilues ... qui me manquent d'ailleurs !
— Ponce ! Ça va pas ou quoi ! Vous devenez fous ! Messieurs, fit calmement le chef de la Police, c'est grave tout ça ! Très grave ! Vous vous enfoncez très profond tous les deux !
Ponce eut une oeillade déviante vers Rafeu, un de ses regards outranciers et libidineux pleins de provocation obscène qui fit sortir complètement l'eut chef de ses gonds.
— Arrête Ponce, lui cria Rafeu, au bord de la crise de nerfs.
— Messieurs, vous n'êtes pas dignes de porter l'uniforme ! Vous faites honte à toute la Police Française. Et vous aussi agente Colombine ! Vous avez été vue en train de sortir de chez une certaine Cindy, connue de nos services pour pratique illégale des sciences occultes sous couvert d'être magnétiseuse ou hypnotiseuse. Cette gitane, diseuse de bonne aventure et experte en sorcellerie vaudou, est sous surveillance depuis plusieurs jours...
Marie baissa les yeux. Son chef reprit son laïus.
— Vois avez eu recours à cette chimiste illégale et dangereuse pour mettre au point une boisson interdite, appelée "drogue du violeur". Cette boisson a été utilisée, contre son gré, sur l'agent Jean qui se serait retrouvé complètement amoureux fou de vous !
— Chef, nous aussi on y est passés, avoua Rafeu. Mais c'était pour notre bien-être, pour se détendre quoi ! C'est très stressant notre métier chef, vous savez !
— Ah oui ? Vraiment ? C'est pour pour se "détendre" que Ponce est tombé amoureux de vous juste après être sorti de chez elle ! C'est pour se "détendre" encore que Marie a cherché à vous refaire tomber amoureux d'elle grâce à l'envoûtement et la potion magique ? C'est quoi cette mère maquerelle ? Cette entremetteuse auprès des agents de la force publique ? C'est "madame Claude" celle-là !
— Chef, intervint Rafeu, on a tous besoin d'amour vous savez ! C'est ce qui nous tient, ce pour quoi on se bat, ce dont on est fier dans sa vie. Ça nous réchauffe le cœur, ça nous donne envie de vivre, de continuer, ça nous motive...
— Rafeu, lui dit son chef, vous ne m'aurez pas avec vos belles paroles pleines de guimauve. Vous subirez ma sentence.
— Chef on a failli rattraper l'homme qui a terrorisé la foule en se comportant comme un poulet fou ! Et Marie a empêché qu'il tue François en tirant dans son couteau. Elle devrait avoir une médaille pour ce tir d'une vitesse et d'une précision incroyables !
— Merci mon Pierrot ! fit Marie avec un regard reconnaissant.
— Bref, toutes vos excuses ne vous éviteront pas la sanction. Vous êtes suspendus tous les trois à compter de ce jour, sans solde, avec effet immédiat, et cela le temps que l'enquête aboutisse.
— Encore ? réagit Ponce. Mais on on était déjà suspendus ? Alors après l'avertissement et la suspension, c'est quoi la punition ?
Le blâme ? Et ça fait quoi si on a un blâme ?
— Au bout de 3 blâmes, tu es dégradé je crois, dit Rafeu.
— Mais moi je suis pas gradé, s'exclama Ponce !
— Et moi non plus ! Alors on risque rien Ponpon, s'amusa Rafeu.
Le chef reprit le contrôle.
— Messieurs, il est clair que vous avez besoin de vacances. Tout le stress de cette enquête vous pèse et vous fait faire de mauvais choix. C'est pourquoi je vous relève évidemment de cette affaire.
— Moi je me relève pas...hein mon Pierrot ? insista Ponce...
— Arrête Ponpon ! C'est fini nous deux, pesta Raf.
— Quoi ? Mais non ! Tu peux pas me quitter, pleurait Ponpon.
— TAIS-TOI PONPON ! hurla Rafeu.
— Bon là on dépasse clairement les bornes ! Tous les 3, Vous devez me rendre vos armes et vos insignes. Veuillez désormais quitter le commissariat et demeurer disponibles pour toute enquêtes ou questions de la part de nos services. Disposez !
Les 3 (ex) agents, dépités, penauds, humiliés, allaient sortir du commissariat la tête basse, silencieux... quand ils virent entrer Anna et François, tout sourire, en pleine forme, dynamiques, qui venaient pour payer - enfin !! - leur grosse amende.
— Oh ! Mais non ! C'est dingue, fit Ponce. Ils vont bien tous les deux ! Génial ! Regardez ! Anna et François, ils ne sont pas blessés ! Et ils vont enfin se faire enlever leurs bracelets électroniques !
— Ouais, depuis le temps que ça durait cette affaire, dit Rafeu. C'est enfin fini pour eux !
— Mais comment Anna s'est remis si vite de son coup de couteau ? s'étonna Marie.
— C'est magique sa guérison en effet ! Ouais c'est trop bien pour eux ! Ils vont bien et ils vont être libres alors que nous trois on est à la rue ! Pfff ! souffla Ponce.
Les amoureux ne les virent pas de suite. Anna tenait en effet une forme olympique et nageait en plein bonheur :
— François ! Ça y est !! C'est maintenant !
— Oui ! On en a fini avec ces bracelets ! C'est le jour J !
Là il vit les 3 policiers sortir tout tristes.
— Hey ! Salut les amis ! Vous faites une de ces têtes ! Ça va pas ou quoi ?
— On est virés ! dit Ponce en baissant la tête, comme un enfant puni.
— Encoooore ?! leur fit François en commençant à rire.
— Mais non c'est un blâme, corrigea Rafeu.
— Les pauvres ! Regarde comme ils sont anéantis, fit Anna pleine d'empathie.
— Les gars ! Je vous paye un verre juste après ok ? On va faire sauter notre amende et nos boulets de bagnards, et vous rejoint après ! vous nous attendez ?! On retourne au Kiwi Bar ?
— Nooooonnn ! Pas le Kiwi Bar ! On est grillés là-bas, cria Ponce.
— Hein !? Comment ça "grillés" ?interrogea François.
— Ben quelqu'un nous a balancés, répondit Ponpon. On aurait pas dû tomber comme ça sur ce pauvre éditeur ! Tu te rappelles !? Celui que t'as frappé au visage Raf ! Celui qui voulait te prendre dans son équipe !
— Oh oui mince c'est vrai ! Je j'avais oublié lui ! Je sais plus où j'ai mis sa carte de visite avec tout ce qui s'est passé d'ailleurs. Faudrait que je le recontacte.
— Mon chéri, fit Anna, dès qu'on a plus ces fichues menottes aux chevilles, tu pourras contacter cet éditeur mais avant, je veux aller remercier Cindy pour tout ce qu'elle a fait pour nous.
— Ah oui Anna, ma chérie, c'est une bonne idée !
— Tu en profitera pour faire une séance de relaxation toi mon François ! Tu en as besoin. Faut que tu fasses sortir tes démons et tes angoisses de la tête, et que tu les combattes !
— Hola ! Mais ça va ma caille ! J'ai pas besoin de ça ! Je me sens bien tu sais !
— Non ! Tu as tes crises d'angoisse maladive à gérer. Je sais pas, ça doit venir de problèmes de famille, ou de traumas de l'enfance ! Ça te colle aux fesses comme des casseroles tout ça ! Faut que tu t'en débarrasse mon amour ! Cindy elle peut t'en débarrasser.
— Mais...je...
— Ya pas de mais mon coeur ! Cest non négociable ! C'est pour ton bien, celui de notre couple, et, dit-elle en posant sa main sur son petit ventre, pour le bien de notre enfant !
— Oh Anna ! Je comprends ! OK je vais retourner voir Cindy la psy, si tu y tiens !
— Attendez ! intervint Marie,
Anna, tu ... tu vas être maman ?
— Quoi ? firent ensemble Raf et Ponpon.
— Mais c'est qui le père ? dit Ponce.
— Mais c'est François pauvre truffe ! répondit Rafeu.
Et tous eurent un long fou-rire décomplexé et amical.
— Allez vite faire enlever vos pièges à loups ! On vous attend dehors, leur dit énergiquement Marie avec un grand sourire.
Les deux amoureux entrèrent dans le commissariat.
François donna son chèque de banque, signa quelques papiers. Anna signa elle aussi deux ou trois documents. Puis on leur enleva leurs bracelets électroniques. On les sermonna quand même une dernière fois :
— Tenez-vous à carreau maintenant les enfants ! Restez en dessous des radars ! Et attention à vos fréquentations, leur conseilla l'agent qui les reçut.
— Oui papa ! firent ensemble les deux amoureux qui sortirent de l'hôtel de Police en courant et en riant très fort.
Tous les cinq étaient libres.
Et ils avaient décidé, pour le premier jour de leur " liberté ", d'aller voir le personnage central de leur histoire, l'inévitable Cindy
— Moi elle me fait penser à "Huggy les bons tuyaux" dans Starsky et Hutch, la série télévisée hyper connue des années 1970, fit Raf.
Et il commença à chantonner le générique mythique :
— Quand les bandits sont tous en cavale , En voiture c'est poursuites infernales, Mais Huggy sait oû ils sont cachés pour les arrêter !
Et ils marchèrent ensemble, souriants, vers leur guide spirituelle.
L'inconnu, lui aussi, avait décidé d'aller lui rendre une petite visite, mais moins amicale...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top