Rafeu appela Cindy :

- Cindy ? Salut ! On recevait rien ! On sort juste des souterrains de cette fichue tour. Le gars a réussi à s'échapper. De quoi tu me parles ? Anna a été empoisonnée ?

- Salut Pierrot ! Oui. La lame du tueur devait être empoisonnée. L'enfoiré il voulait vraiment la tuer ! L'hôpital arrive pas à trouver un antidote ! Et ma boule me dit que l'eau de la tour peut soigner Anna.

- L'eau de la tour ? Ta boule t'a dit ça ? Heu...tu devrais changer les piles de ta boule en plastique je pense !

- Mais ça marche pas à pile, bourricot ! Et ma boule ne se trompe jamais !

- C'est beau d'avoir une telle confiance ! Bon je dois te laisser ! Mon chef veut nous voir tous les trois de toute urgence !

- Non ! Vous devez retourner chercher l'eau de la tour pour sauver Anna !

- Mais Cindy ! Y avait pas d'eau dans les tunnels. On y était. Y avait rien. Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y a de l'eau dans cette tour ?

- Un gâteau chinois !

- Quoi ? Non mais de mieux en mieux Cindy ! Faut vraiment que tu prennes des vacances !

- Bonne idée mais ...pas maintenant ! Un message dans un gâteau chinois m'a dit :

" En cas d'échec, jouer la tour."

- Non mais Cindy, ne le prends pas mal mais ... tu dérailles ma grande ! Je vais pas, juste à cause d'un gâteau chinois, me retaper les tunnels sous la tour Pey-Berland pour chercher une "eau magique" qui pourrait sauver la belle de l'histoire !

- Hey ! Intervint Marie ! Je croyais que c'était moi la belle de l'histoire pour toi mon Pierrot !

- Oui c'est toi la plus belle ma caille, lui dit Rafeu pour ne pas la contrarier.

- Bon, reprit la magicienne, je demanderai au chevalier de l'histoire de sauver la princesse en danger. J'appelle François ! Salut.

- Ok t'as qu'a lui demander ! Salut. Oh ben elle a raccroché.

***

Cindy appela aussitôt François.

- François ? T'es encore à l'hôpital ? Comment va Anna ?

- J'ai très peur Cindy ! Elle est au plus mal. Je sais pas quoi faire. Ici ils ne trouvent rien pour la sauver. Le centre anti-poison lui-même n'a pas d'antidote. Je voudrais tellement faire quelque chose. Tu m'as parlé de la tour Pey Berland ! D'un code ? D'un passage secret ? D'une eau magique ? J'ai appelé les 3 policiers mais personne n'a répondu à mon message. J'y vais ?

- Oui ! Il faut que tu y ailles. La tour Pey-Berland détient la solution. Suis les inscriptions ! Le code, je te l'ai dit, c'est 2.2.3.3. Je sais pas encore à quoi ça correspond ! Peut-être qu'il y a un clavier à code dedans. Tu verras.

- Ok bon j'y vais ! Je veux tout tenter ! Pendant ce temps essaies de trouver qui est ce type et où le trouver ! C'est dans tes cordes ! Je fonce à la tour. Bon sang pourvu que j'arrive pas trop tard !

Et voilà François qui filait droit vers la place Pey-Berland en courant comme un forcené.

Arrivé sur place au bout de quelques minutes. Il vit la grosse porte grande ouverte mais il y avait un bandeau jaune " Police - Ne pas franchir la ligne".

L'agent Jean était devant, ignorant tous les détails de l'histoire.

- Bonjour ! C'est moi ! François ! Tu as aidé Anna tout à l'heure quand elle s'est fait poignarder. Là... c'est moi qui doit l'aider ! Il faut que j'aille chercher un truc là-dedans pour la sauver.

- Ah oui ! T'étais tout éteint quand elle s'est fait attaquer. Tout mou du genou ! Alors que t'aurais pu l'empêcher. Faut que tu fasses un sport de combat mon gars ! Faut travailler ta force et tes réflexes petit !

- Ok ! J'y penserai, dit-il un peu vexé. Bon, je peux entrer ?

- Non jeune homme ! Personne ne rentre ! Trop dangereux ! L'individu armé est peut-être encore à l'intérieur.

- Mais appelez Rafeu Bordel ! Il vous dira de me laisser rentrer.

- Ho ho ! C'est qu'il mordrait ! Bon. Je vais voir avec Raf.

Il appela Rafeu.

- Pierrot ? J'ai devant moi le mec de la blonde qui s'est fait poignarder. Il me dit qu'il doit aller chercher un truc dans la tour ! Je fais quoi ?

- Oh bon sang ! Laisse le rentrer ! Il n'y a que lui qui peut trouver ce dont m'a parlé Cindy.

- Mais ! Et le tueur !? Il est encore à l'intérieur non ?

- Non je pense pas Jean ! On est sortis par les sous-sols ! Il a dû faire pareil. On l'a perdu !

- Bon ok je laisse le gamin entrer ! Tant pis pour lui s'il fait de mauvaises rencontres !

Et il dit à François :

- Vas-y petit ! Sauve la fille ! On compte sur toi ! Moi je sécurise le périmètre ! Et ne crie pas si tu vois une araignée ! Ha ha !

"Ouais ! Très drôle ! Marre-toi blaireau ! Et garde bien la porte surtout ! Quel con !"

François était remonté et sa petite voix s'était réveillée sous la colère !

Il entra dans le hall de la tour. Il vit l'inscription en latin qui parlait de "l'aqua magica". Il repéra vite la petite porte dans le mur, trouva facilement le mécanisme d'ouverture avec le porte-manteau , "Clic !". Il passa la première étape.

Il arriva dans le petit tunnel, longea le corridor dans la terre et arriva face aux 3 premières portes.

- Ah ! Incroyable ! J'y suis !

Il vit les inscriptions sur chaque porte : I, II, III. Et le code en chiffres romains MMCCXXXIII, le fameux "2233".

C'était l'ordre de passage des portes pour arriver au Saint Graal, à l'eau bénite magique qui sauverait sa belle Anna.

Il prit sans attendre la porte 2, puis après un long couloir, la porte 2, puis la 3, puis il ouvrit la dernière porte, la 3.

"2 2.3.3." Il avait respecté le code ! Et Cindy avait raison sur l'eau magique, elle était là devant lui.

Il arriva dans une salle où la lumière du soleil traversait un vitrail coloré, comme ceux des églises. Les rayons lumineux, improbables sous terre, ciblaient le centre de la pièce.

"Comment la lumière peut arriver jusqu'ici ?" se demanda-t-il. "On est 6 pieds sous terre !"

La salle était ronde et en son centre trônait sur un piédestal en pierre une fiole en verre, baignant dans la lumière bariolée et divine.

Dessous était inscrit en latin :

"Haec aqua benedicta vitam reddit, omnes morbos sanat, sed semel tantum adhiberi potest."

François traduisit :

"Cette eau bénite redonne la vie, guérit de toutes les maladies, mais elle ne peut servir qu'une fois."

QUOI ? elle peut guérir toutes les maladies ! Il faut absolument que je la fasse boire à Anna ! Il se jeta dessus et la prit sans regarder. Il marcha sur une dalle qui déclencha encore un mécanisme.

Un gaz irritant, et certainement toxique, commença à entrer dans la pièce par de nombreuses petites ouvertures discrètes. François saisit la fiole et courut vers une porte marquée "EXITUS". Puis une autre marquée de la même manière, puis une dernière qui l'amena...sous la cathédrale Saint-André, juste à côté.

L'eau miraculeuse était depuis des siècles sous l'église. Personne n'en savait rien. Et François allait l'utiliser pour sauver la vie de sa bien aimée, de la seule personne qui comptait pour lui, et même plus que lui, sa chère Anna.

François commençait à sentir des vertiges à cause du gaz qu'il avait inhalé. Mais il eut assez de force pour sortir par une porte secrète qui donnait dans le confessionnal de la cathédrale. Il put sortir discrètement. Il fonça avec ce qui lui restait de forces jusqu'à l'hôpital. Il arriva devant la chambre d'Anna. Lui fit boire l'eau, et s'écroula, blanc comme un linge, au pied du lit de sa dulcinée.

Anna commençait à retrouver de la vigueur tandis que François tremblait de froid, allongé par terre. Anna appela de toute sa voix, sonna, cria. Une infirmière arriva, vit François à terre et s'en occupa en urgence.

- Qu'est ce qui lui est arrivé ? , demanda-t-elle ?

- Je ne sais pas. Il est rentré comme un missile ! Il m'a fait boire de l'eau très salée en me disant que ça allait me sauver la vie. Et il s'est écroulé par terre ! Pâle comme un linge ! Mon dieu sauvez-le !

- D'accord mais...et vous madame ? Vous allez mieux on dirait ? Vous êtes un peu plus en forme ! Comment c'est possible !? Faites voir votre blessure ? Si c'est pas infecté ! Le poison n'a pas pu être évacué comme ça !

Elle enleva le pansement qui recouvrait la plaie et elle fut choquée ! Il n'y avait plus de blessure ! Plus de poison ! La peau était parfaite ! Même pas de cicatrice !

- Vous êtes saine et sauve madame ! C'est incroyable ! C'est un miracle !

- Super ! Mais si je vis, et pas lui, ça n'en vaut pas la peine ! S'il vous plaît, sauvez-le ! À tout prix !

- Nous ferons tout pour le sauver madame ! Nous l'envoyons au centre anti-poison immédiatement.

Anna se leva de son lit et faillit faire tomber la fameuse fiole que lui avait fait boire François. Elle la retint avant qu'elle ne se brise par-terre. Il restait encore du précieux liquide à l'intérieur. François allait être transporté quand Anna les arrêta net.

- STOP ! ARRETEZ ! faîtes lui boire ça s'il vous plaît ! C'est ce qui m'a sauvé moi. Vite ! C'est ça qu'il lui faut !

Et elle se jeta sur lui pour lui faire boire à son tour le breuvage d'un autre âge.

...

François rouvrit les yeux doucement. Son sourire apparut quand il comprit ce qu'Anna avait fait pour lui. Elle l'avait sauvé comme lui l'avait fait.

- Tout ça c'est grâce à Cindy ! C'est elle qui nous a sauvé tous les deux, dit François qui commençait à avoir les yeux humides de larmes.

- Oui c'est vrai. C'est grâce à elle tout ça ! On lui doit la vie. Et si j'ai une fille, elle portera son prénom !

- Bonne idée ma chérie ! Allons vite régler notre amende mon amour, fit François. J'ai le chèque avec moi. Filons au commissariat. Nous sommes libres !

Et ils s'embrassèrent devant les infirmières ébahies et incrédules. Le couple était sauvé.

Mais derrière un rideau, deux yeux avaient tout vu. Un grognement de rage sortit de la bouche de l'homme.

Et il marmonna :

"Maudite sorcière, saleté d'hypnotiseuse, je vais la tuer !"