Chapitre 17 - EXITUS !
Dans les souterrains, sous la tour Pey Berland se jouait une course poursuite compliquée. Chaque porte menait vers une salle avec trois autres portes. L'inconnu ne savait pas trop où aller pour sortir et échapper aux policiers. Il prit la porte III. Il marcha dans un long tunnel alambiqué puis arriva dans une salle identique à la précédente, avec les trois mêmes portes.
Une inscription était visible, gravée au-dessus de la porte III :
"EXITUS".
L'homme comprit que c'était la sortie.
Il poussa cette porte et arriva sur un long couloir biscornu taillé dans la pierre et la terre. Il arriva dans une autre salle avec encore trois portes numérotées I, II, III.
"Exitus" était encore écrit au-dessus de la porte III. Il l'ouvrit, suivit un long couloir et atterrit dans une autre salle, avec encore trois portes, "Exitus" encore sur la porte III. Et cela quatre fois au total. Et pour la dernière "exitus", il arriva au pied d'une vieille échelle, qu'il monta. En haut, il dût pousser une lourde dalle de pierre de toutes ses forces qui fermait l'entrée depuis des siècles. Cela fit tomber plein de poussière et de terre. L'ouverture s'agrandit, laissant passer le jour. Puis il dût sortir très vite avant que la dalle ne se referme grâce à une sorte de mécanisme automatique. Aucun retour possible vers les sous-sols par là. À l'extérieur la dalle était recouverte de mousse et venait se fondre parfaitement avec l'herbe alentour.
Il était au beau milieu des jardins de la mairie. Près de la statue intitulée "Génie de la sculpture dégrossissant le masque de Jupiter"; un petit ange avec de grandes ailes qui taillait dans la pierre le visage de Dieu.
Personne ne le vit sortir. Il put s'échapper tranquillement et semer la police.
***
À l'entrée, Rafeu, Marie et Ponce, étaient dans la première salle, devant les 3 premières portes.
— Il faut prendre la première ! Si c'est pas la bonne on revient et on prend la deuxième, dit Marie.
— D'accord faisons comme ça ! répondit Rafeu en prenant une voix d'agent très spécial...ce qui fit sourire Marie.
Ils prirent la porte "I", puis marchèrent dans un couloir, et arrivèrent, eux aussi, dans une deuxième salle, identique, avec les 3 mêmes portes que la salle précédente.
Ils virent l'inscription " Exitus" également sur la porte I.
— C'est par là ! J'en suis sûre ! cria Marie survoltée. Son attitude de chien de chasse rendait fou d'amour l'agent Rafeu. Il découvrait une femme forte, réfléchie, énormément charismatique et désirable. Il était sous son charme. Il l'aurait suivie au bout du monde dans ces tunnels diaboliques ! Ponce continuait d'éclairer avec son téléphone les couloirs de terre lugubres et froids. Il avait vraiment l'impression désagréable de "tenir la chandelle" pour ces deux amoureux, de perdre, pas après pas, son cher "Pierrot". Il se voyait s'enfoncer de plus en plus dans les profondeurs de la Terre et dans une inexorable solitude à venir...
Ils ne prirent que les portes "I" marquées "Exitus". Dans la dernière salle, ils arrivèrent devant un escalier en bois qui menait à une porte en métal.
Intrigués, ils montèrent tous les trois. Marie fut la première à arriver sur le seuil. Ce qui enclencha un nouveau bruit de mécanisme. La porte s'ouvrit en grand, donnant sur une salle glauque et sombre. Une fois les 3 agents entrés. La porte se referma complètement dans le mur, sans aucun moyen d'y retourner. Pas de poignée ou de serrure. Même la porte se confondait avec le mur pour disparaître.
— Purée c'est quoi cette salle ? On est où là ? s'exclama Marie.
— J'en sais rien du tout ! lui répondit Rafeu.
— Moi je m'en moque complètement, tant qu'on est sortis, fit Ponce d'un ton triste et désabusé.
— On dirait pas qu'il est passé par là ! Regarde Pierrot ! Y a aucune trace au sol !
En effet, l'épaisse couche de poussière au sol était intacte.
— Bien vu Marie ! lui lança fièrement Rafeu avec un clin d'œil.
— Bien vu Marie ! répéta Ponce pour se moquer, d'une voix nasillarde et éraillée.
Ce dernier éclairait faiblement la salle de son téléphone mais ils étaient stupéfaits par ce qu'ils voyaient : des masques rituels et des scupltures d'Afrique, des armes et des instruments de musique d'Océanie, des outils de chasse et des vêtements traditionnels des peuples de l'Arctique.
Ils étaient subjugués. C'était un voyage magique autour de la Terre que de côtoyer de si près ces artefacts rares qui provenaient de cultures si différentes et si éloignées.
— Mais c'est un musée ! On est dans un musée ! s'écria Ponce.
— On doit être dans le sous-sol du Musée d'Aquitaine ! Incroyable ! Il y avait une entrée secrète qui menait ici ! Ça alors ! fit Marie émerveillée.
— Oui c'est fou ! C'est impressionnant ! Mais ça nous dit pas où est notre type ! râla Rafeu.
— Oh mon Pierrot ! C'est magique ici ! C'est incroyable ! C'est trop beau ! C'est si romantique tu trouves pas ! s'extasiait Marie qui s'accrochait à son bras.
— Moi je trouve qu'il fait noir et qu'il fait froid ! pestait Ponce.
— Les gars, dit Marie. On a perdu notre homme ok ! Mais regardez ce spectacle ahurissant ! On n'a pas tout perdu, c'est grandiose,
— Si, moi j'ai tout perdu, pleurnichait Ponce.
— Ohh ! Ponpon ! dit Marie.
— Ah toi ! M'appelle pas Ponpon ! réagit-il vivement.
— Ponpon, tu lui parles autrement, fit Rafeu d'une voix ferme et virile.
— Ah ben évidemment ! Le chevalier servant vient au secours de sa princesse ! Ça m'aurait étonné ! dit Ponce d'un air boudeur.
— Hé les gars, coupa Marie, faut pas qu'on reste ici ! On est juste dans l'illégalité !
— On s'en fout, dit Rafeu qui prit la main de Marie et la fit se coller contre lui dans une étreinte amoureuse.
— Oh Pierre ! eut-elle juste le temps de dire avant que Rafeu ne cherche à l'embrasser.
— Pas maintenant Pierrot ! C'est pas le moment ni l'endroit, lui dit-elle en s'échappant de ses bras.
Ponce piquait une crise d'hystérie en voyant ça.
— MAIS ARRETEZ TOUS LES DEUX ! MARRE À LA FIN DE VOTRE LOVE ! C'EST NUL ! ELLE VA ME PIQUER MON MEC CETTE GARCE !
— Retire ce que tu as dit Ponpon ! s'énerva Rafeu.
— Alors là tu rêves gros balourd !
— Quoi ? T'as dit quoi ?
— Gros balourd ! Salaud !
Rafeu se jeta sur Ponce et le plaqua au sol. Il allait lui mettre une droite quand les lumières s'allumèrent. Le vigile du musée débarquait.
— Arrêtez ! Qu'est-ce que vous foutez là tous les trois ? Comment vous êtes entrés ici ? Mais ...vous êtes de la Police ?!
Marie eut la présence d'esprit de rétorquer avec un aplomb incroyable :
— Police ! Oui ! C'est une opération délicate de surveillance ! On est en planque !
— Ok... mais ... comment vous êtes arrivés là... on était pas au courant ...
— Évidemment que t'étais pas au courant, petit ! On va pas envoyer des invitations non plus ! C'est une planque ! Tu sais ce que c'est une planque ! On est là incognito. Alors tu nous indiques gentiment la sortie ou je te colle une entrave aux forces de l'ordre !
— Heu... oui madame, balbutia le vigile. C'est par là. Remontez l'escalier et c'est à droite la ...sortie du ...musée.
— C'est bien mon garçon. Allez les gars on s'arrache !
Et les trois fonctionnaires sortirent à toutes jambes du bâtiment, puis une fois dehors, s'esclaffèrent du plus beau des fous-rires, comme des adolescents qui venaient de faire une bêtise.
Leurs trois téléphones se mirent alors à vibrer en même temps.
— Le travail reprend les gars, fit Marie qui sortait son IPhone.
— Yes ! répondit Rafeu qui prit son téléphone aussi.
— Pffff ! grogna Ponce qui cherchait le sien.
Ils reçurent tous les trois les mêmes messages :
Un texto de Cindy :
"Bon sang vous êtes où ? Rafeu doit trouver la bonne route sous la tour. Le code c'est 2-2-3-3 ! Il faut sauver Anna ! Elle a été empoisonnée ! Il faut trouver l'eau ! Rappelez-moi ASAP !"
Un autre de François :
" Les amis vous devez m'indiquer comment entrer dans la tour. Je connais le chemin pour trouver le remède miracle pour sauver Anna. Rendez-vous devant l'entrée de la tour ! ASAP !"
Et un message vocal du chef de la Police :
"Vous l'avez attrapé le forcené qui a poignardé la fille ? Qu'est-ce que vous foutez bon sang ? Vous êtes où ? Rafeu, agent Ponce et agente Colombine, je vous attends dans mon bureau pour une petite explication : j'ai reçu plusieurs plaintes contre vous pour bagarre dans un bar, relation inappropriée entre collègues, pratique de magie Noire, utilisation de drogues, et dernièrement d'entrée par effraction au musée d'Aquitaine ! Je vous veux dans mon bureau ASAP !"
— Mais c'est quoi tous ces messages ! s'irrita Ponce d'une voix suraiguë. On captait rien dans ces tunnels ! Holala ! On reçoit tout que maintenant ! Bon sang le chef est pas content ! On va se faire tirer les oreilles ! Pfff ! Et ça veut dire quoi "ASAP" ?
— "As Soon as possible" ! Aussi vite que possible ! fit Marie.
— Oh mince ! On est mal, lâcha Ponce.
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