Chapitre 8

Résumés des chapitres précédents :

Jay panique en constatant tous les frais que Jérôme engage dans le ranch, surtout qu'il n'écrit plus.

Jay et Jérôme ne se sont pas rapprochés, emportés dans le tourbillon de toutes les nouveautés, cependant ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre.

Personnages principaux :

Jérôme Dambreville, écrivain de 28 ans, historien. Il écrit sous des romances boys love sous le pseudo Ange Charmeville.

Jay Harper un des fils de l'ancien propriétaire du ranch, contremaitre du ranch il a 25 ans

Personnages secondaires :

Amelia Harper sœur de Jay elle a quitté la maison.

Steven Harper, frère de Jay

Jason Harper le père de Jay, ancien propriétaire

Les trois employés du ranch : Roderic, Pablo et Dowan son vrai nom Dowanhowee un Sioux

Villageois : Larry Mortimer Directeur du magasin, Shérif Jack Monroe,

***

Jérôme

J'ai laissé l'harmonie de rouge du ranch, j'ai juste fait repeindre une ou deux écuries et les maisons des cow-boys dans des dégradés d'oranges et de rouilles. Avec la végétation, les centaines d'arbres plantés à l'entrée du domaine et un peu partout, tout est bien mieux. C'est de l'argent vraiment bien dépensé.

La verrière, en bronze cuivré avec les murs en pierre en soubassement puis une structure de fer et de vitres est magnifique. C'est une véritable œuvre d'art et j'ai du monde toutes les semaines pour la visiter et la photographier. Elle fait office d'orangerie avec des arbres en pot géant qui passeront l'hiver à l'abri.

Nous avons désormais une piscine couverte et une piscine extérieure de forme ovale avec une terrasse de pierre autour et un patio. Je n'en profite pas, ce sera pour les vacanciers et les cow-boys qui s'en donnent à cœur joie.

J'ai prévu de décorer chaque Bungalow des vacanciers, selon un thème. J'en ai dédié un aux animaux avec une mini ferme, un autre près de la rivière sera dédié à la pêche. Un autre à l'astronomie. J'ai pleins d'idées farfelues et cela plait ! Les réservations marchent bien.

Jay en rouspétant a installé un chemin de randonnée qui fait le tour du ranch. Le lac est creusé et j'y ai fait mettre des truites.

Je n'ai pas besoin de l'argent du tourisme du ranch, mais c'est une question d'honneur. Je veux prouver à mon cow-boy que je peux y arriver.

J'ai eu une idée de génie, une idée toute bête un soir, j'ai ouvert le ranch comme refuge pour les vieux animaux et j'ai déjà eu de nombreuses demandes.

Mais gars n'en reviennent pas, mais je gagne plus d'argent à loger un chat, un chien ou un vieux cheval en fin de vie qu'à élever une pouliche.

Je m'appuie sur Jay pour tout, il est sûr, fiable, simple et cool. Je suis tenté souvent par sa beauté et me ravisant toujours. Je n'oublie pas que je suis son patron et j'ai déjà donné une fois dans les mariages calamiteux.

Les relations entre homme sont bien compliquées par rapport aux relations de couples hétéros à mon grand regret. Entre hommes, les tromperies, la triche sont trop fréquentes, je sais qu'il y en a aussi chez les couples hétéros.

J'aime beaucoup Jay, il me plait énormément. Cependant il est très bel homme et je ne veux pas stresser devant chaque homme ou femme que nous croiserons en me demandant s'il me trompera.

Il est tellement beau que je ne le garderais pas longtemps et je n'ai pas envie de souffrir.

Je n'ai jamais franchi le pas, il ne s'est pas déclaré non plus.

Est-ce qu'il va voir des mecs contactés sur internet ? Comment ferait-il alors qu'il ne quitte pas le ranch ?

Pourquoi je me prends la tête et je n'arrive plus à faire confiance.

Maudit Henri !

J'ai été négocié avec le maire pour garder toute la famille Harper avec moi, à mes risques et périls.

Jay me regarde soupçonneux comme s'il m'avait surpris à tricher, je fais l'innocent.

J'ai tenté une fois de me mettre à mon PC pour écrire sur les templiers, impossible. C'est la page blanche. Cela ne m'était jamais arrivé. J'ai tenté de reprendre le roman coquin sur lequel je travaillais avant d'apprendre les tromperies de mon époux. Je bute, je reste des heures pour écrire quelques mots et me revoilà à refermer mon ordinateur d'un coup sec.

La vérité est sans appel : je suis incapable d'écrire, rien ne me vient.

Un ressort est cassé quelque part, je suis bon pour essayer de me trouver une autre profession.

Les jours passent me rapprochant de la date du procès. J'ai préparé ma valise pour y aller. J'ai un appartement à New-York ou je vais bien trop peu. Aaron est confiant, mais je n'oublie pas que la justice américaine est bien étrange parfois.

La chaleur est arrivée d'un coup. Ils moissonnent et ont besoin de toute l'aide possible. La sœur de Jay est rentrée au domaine en vacances pour aider. Ils ont du travail tous, j'ai proposé d'aider mais personne n'a voulu de moi. Ils me vexeraient presque.

Comme ils sont occupés par les récoltes et que je me sens seul, je me suis décidé sur un coup de tête à tester le sentier de randonnée qui fait le tour du domaine. Cette balade va me faire du bien et j'ai pris mon ordinateur dans un sac à dos, une étrange impulsion. Je voulais les prévenir de mon projet, mais quand je me réveille ils sont tous partis. Je vois la poussière au loin dans les plaines. Ils récoltent le blé.

J'ai mon téléphone portable, je les appellerais en route.

La balade au milieu de la végétation est épuisante. Vingt kilomètres ce n'est pas grand-chose, mais il y a des montées de plusieurs centaines de mètres, c'est loin d'être plat et les indications ne sont pas toujours claires, je me suis perdu plusieurs fois.

Sur l'heure du déjeuner face à un ruisseau clair, le seul bruit aux environs et des prairies vertes à perte de vue j'ai pris un pique-nique frugal. J'ai regardé mon sac à dos et le cœur battant, comme si je renouais avec moi j'ai pris mon ordinateur. Je me suis installé contre un arbre et j'ouvre un fichier pour tenter d'écrire à nouveau. J'ai classé mes embryons d'histoires, ajouté quelques idées, ce n'est pas grand-chose, mais c'est un premier progrès.

Je n'ai pas écrit mais relu des textes anciens, certains effroyablement mal écrit, d'autres plus sympas. En me relisant je me demande ou je vais chercher mes idées.

Le temps est passé et il est déjà presque quatorze heures, je réalise que j'ai oublié de les prévenir. Je prends mon téléphone pour remédier à l'oubli, surpris de ne pas avoir de nouvelles de Jay.

Je découvre un écran noir, flute, l'appareil vient de me lâcher et je ne peux prévenir personne.

Je repars sur le chemin de randonnée, avec de la chance ils n'auront même pas remarqué mon absence.

Deux heures plus tard, j'arrive en vue du ranch par l'arrière, passant devant certains champs coupés et d'autres qui n'ont pas été moissonnés. Ils sont attroupés devant la maison et ne travaillent plus. Ils exagèrent ! ils arrêtent de bosser quand je ne suis pas là.

Ce que je n'avais pas prévu, c'est la panique que j'ai occasionné. Quand Pablo crie, le voilà ! Je comprends qu'ils se sont arrêtés de bosser car ils me cherchaient.

Jay sur Anaconda me rejoint au galop. Ses yeux étincelles de colère.

─ Bon sang tu étais où ? On s'est inquiété tu as disparu toute la journée !

─ Je suis parti marcher sur le chemin de randonnée. Désolé, j'étais en rade de téléphone, mais aussi je me suis décidé sur un coup de tête.

Jay est furieux et il a les cheveux à l'horizontal tellement il les a repoussés d'énervement.

Au lieu de repartir vers les autres il s'éloigne au galop.

Houlà ça va mal.

Je rejoins les autres et suis bon pour m'excuser à nouveau.

Jason entraine les autres dans les champs pour reprendre les moissons.

Après quelques instants à la maison où j'ai déposé mon sac à dos, je vais chercher Piers.

Ces chevaux ont un instinct, et je compte sur lui pour m'aider à rejoindre Jay.

─ Trouve Anaconda et Jay, je murmure à mon cheval.

Il hoche la tête, confiant.

Il n'était pas très loin, il a rejoint ce qui semble sa place favorite, au bord du ruisseau dans les collines derrière le ranch. Il jette des cailloux dans l'eau.

─ Je n'ai jamais voulu me suicider j'ai juste été marcher. Je suis un homme, je ne risquais pas grand-chose.

─ Si je te faisais la même chose, de partir une journée complète sans prévenir, tu apprécierais ?

─ Non je l'avoue.

Il repart dans ses jets de cailloux, un bonheur simple dans un cadre idyllique. Henri m'aurait pourri des heures si j'avais fait quelque chose qui ne lui convenait pas. Jay a marqué son mécontentement et il a déjà tourné la page, calme.

J'avoue que sa personnalité me réchauffe, je l'ai vraiment dans la peau mon cow-boy.

Il est vêtu d'un tee shirt fin blanc élimé, un jean comme tous les jours. Il est temps pour moi d'avancer.

─ Je suis veuf, j'étais marié.

Jay redresse la tête pour me regarder.

─ Il était dur, autoritaire et très riche. Il m'a trompé comme ce n'est pas permis et en résumé il n'était pas sympa.

─ Je ..

─ Il n'y a rien à dire Jay. Je ne te l'avais jamais dit, il était temps je crois. Pour conclure sur le sujet, il s'est suicidé. C'était un intellectuel jamais satisfait et un jour il a estimé que le monde actuel ne lui convenait plus. Là où j'ai du mal c'est que j'ai découvert qu'il me trompait et je ne sais pas ...c'est comme s'il y avait un truc cassé en moi.

Il est venu me prendre dans ses bras,

─ Je suis désolé. Il n'aurait pas dû puisque vous étiez mariés. C'est nul !

─ Et toi tu as déjà eu quelqu'un ? Je veux dire une histoire sérieuse ?

─ Non que des plans cul. Bénis soit Grindr !

─ Je n'aime pas ce genre de rencontre naze.

─ J'ai cru comprendre.

Je réalise en parlant que nous sommes dans les bras l'un de l'autre. Ça devait arriver forcément, la fatigue a brisé mes réserves.

Je fonds sur ses lèvres et lui se jette sur moi également, nous avions soif l'un de l'autre. Il nous tient serré l'un contre l'autre et j'avoue que d'être si collé à lui est aphrodisiaque.

─ Un patron qui abuse de son employé c'est un classique, se moque Jay alors que nous tentons tous les deux de reprendre notre souffle.

─ Idiot.

Ses yeux pétillent de tendresse, il frotte son nez contre ma joue.

─ Tu es conscient que j'ai une famille infernale qui ne nous lâchera pas.

─ J'ai une famille aussi, tu verras ils sont pas mal aussi. Mes parents vont surement débarquer cet été, et la famille de mon mari est gratiné aussi. Il a encore deux cousins à lui avec qui je partage des sociétés.

Il a retiré son tee-shirt et me retire le mien me dispensant de poursuivre.

Je n'avais jamais fait l'amour dehors, il a baissé mon pantalon et le sien et nous a masturbé me rendant fou.

C'était notre première fois tous les deux.

Nous sommes retournés au ranch essayant de dissimuler un peu notre tout nouveau couple. Au vu des regards qu'ils échangent, je dirais qu'ils nous ont tous grillés.

La nuit, ils ont moissonné encore, il m'a demandé de laisser ma fenêtre ouverte et il me rejoindra.

─ Tu comptes venir dans la nuit ?

─ Ma chambre, c'était la troisième fenêtre en partant de la droite et j'ai un chemin pour m'y rendre en douce.

─ Ta maison ne te manque pas trop ?

─ Non, je suis un adulte et j'ai ma vie.

J'ai réussi à écrire, une première. Les mots ont jailli, comme si on les avait bâillonnés et ils n'attendaient que de pouvoir s'échapper. En quelques heures, dans la soirée j'ai écrit trois chapitres, ça ne m'était jamais arrivé de produire aussi vite.

Je me suis allongé impatient après m'être douché. Anxieux, j'ai sorti les préservatifs, le lubrifiant. Je suis resté sage bien trop longtemps, mais est ce que je vais être encore dans le coup et lui convenir. Je tiens aussi à lui amicalement, et si avec nos conneries on jetait tout cela aux orties ?

Je dors en caleçon et j'ai décidé de ne pas changer mes habitudes, j'entends les tracteurs qui rentrent et les véhicules. Des portes qui claquent et des bruits de voix. Soudain il est là, torse nu, visiblement il sort de la douche.

Il passe les yeux sur moi torse nu et mon caleçon blanc, le lit et les préservatifs à côté.

─ J'ai écrit, j'ai enfin réussi.

Je suis soucieux de penser à autre chose qu'à ce que nous nous apprêtons de faire.

─ Cool.

─ Tu voudras lire ce que j'ai fait ?

─ Heu, c'est sans doute trop intellectuel pour moi.

En trois enjambées il m'a rejoint et il s'élance sur le lit m'entrainant avec lui.

─ Idiot cache ton enthousiasme.

Il rigole et m'embrasse.

─ Je vais lire et tu m'expliqueras si je ne comprends pas. J'ai cru qu'on ne finirait jamais cette maudite parcelle. Mon père ne voulait pas me lâcher.

─ Tu dois être crevé et demain tu te lèves tôt en plus ?

─ Il le faut c'est ma vie et je l'aime.

Les gestes ont coulé de source ensuite, guidé par ma faim de lui et lui avait visiblement faim de moi.

Il est bruyant au lit, mais la maison est vide par chance.

Plus tard, je m'écroule repu contre lui.

La fenêtre était ouverte, j'espère que personne n'était dehors.

─ Un de ses amants conteste l'héritage et je peux tout perdre. Tu m'embaucheras comme ouvrier agricole ?

─ Heu, il n'y a pas de danger.

Il m'a allongé et taillé une pipe.

Cela fait un millénaire que je n'avais pas été touché et aimé. Il est doué le bougre ou je suis venu bien trop vite.

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