Chapitre 7


Résumés des chapitres précédents :

Jérôme a failli se faire violer par un des premiers vacanciers qu'il recevait au ranch, heureusement Jay l'a sauvé.

Il a découvert le reste de la famille Harper et leur rencontre s'est bien passé. Finalement ils ont été plutôt rassurant dans ses circonstances dramatiques. Les animaux miniatures achetés par Jérôme donnent du travail et deux paires de bras de plus ne sont pas de trop sur le ranch. Jay et Jérôme se sont avoués leur homosexualisé, mais ne se sont pas rapprochés plus que cela. Le clivage employé-patron est toujours là et Jérôme a en plus le procès et la duperie de son mari à gérer.

Personnages principaux :

Jérôme Dambreville, écrivain de 28 ans, historien. Il écrit sous des romances boys love sous le pseudo Ange Charmeville.

Jay Harper un des fils de l'ancien propriétaire du ranch, contremaitre du ranch il a 25 ans

Personnages secondaires :

Amelia Harper sœur de Jay elle a quitté la maison.

Steven Harper, frère de Jay

Jason Harper le père de Jay, ancien propriétaire

Les trois employés du ranch : Roderic, Pablo et Dowan son vrai nom Dowanhowee un Sioux

Villageois : Larry Mortimer Directeur du magasin, Shérif Jack Monroe,

***

Jay

Les températures sont étonnamment douces pour un début d'avril. La neige a fondu vite et la végétation pousse déjà, les herbes folles s'élancent vers le ciel.

J'ai jeté les cendres de la tante Mabel dans une des prairies près de la rivière. Je me souviens de la vieille femme quand j'étais gamin, qui portait des robes blanches et chantonnait en se promenant dans les prés en été. La vielle fille un peu timbrée.

Les urnes de ma famille ont toutes été enlevées de la maison et elles sont stockées dans une des écuries. Je me demande ce qu'il a prévu de faire avec ? Mon père gueule que ce n'est pas leur place, mais il n'ose rien dire à voix haute.

Jérôme est rentré dans la grande maison, il m'a fait comprendre qu'il ne voulait plus parler de ce qui s'était passé alors j'ai respecté son choix. Je vois bien que les choses ne sont pas réglées puisqu'il n'écrit plus. Nous nous sommes avoués nos homosexualités, sans changement, il reste le patron et moi l'employé. Je tiens à ce boulot plus que tout.

Ce qui n'aide pas c'est que mon père me pousse à le draguer comme une proie. Il veut que je l'épouse pour remettre la main sur le ranch, il ne perd pas le nord le vieux. C'est pour ça que je ne tente rien et aussi parce que une fois que nous aurons baisé quelquefois, je suppose qu'il en aura assez de moi.

Je cogite trop et surtout je sens qu'il est aussi méfiant que moi. Je n'ai surtout pas envie de casser notre belle histoire d'amitié et d'entente pour un truc provisoire. Souvent sexuellement, entre mecs, ça passe ou ça casse ! Je redoute les conséquences du jour ou je craquerais.

Je n'arrive pas à me lancer et je ronge mon frein en supportant ma famille pénible. Ils se sont installés dans un des bungalows neufs avec un Jacuzzi. Mon père n'a jamais aucun scrupule.

Curieusement Jérôme aime bien le vieux rapace. Ils s'entendent bien, par contre quand le vieux le presse de me draguer, il fait mine de ne pas entendre.

Le français a d'ailleurs été parlé au shérif pour le prévenir qu'il les embauchait. Il parait que ce connard de Monroe a gueulé comme un putois, mais mon petit boss français a été intraitable.

Il a aussi beaucoup trainé avec le maire et les conseillers de la ville et curieusement Monroe s'est calmé. Je soupçonne que c'est lié au généreux donateur anonyme, qui aurait donné des fonds pour embellir la ville. Ils vont installer une piscine municipale et des plantations aussi.

D'autres ouvriers sont arrivés pour monter la serre géante. Elle prend une place folle.

Dans la ville et aux environs c'est un spectacle permanent avec des camions qui arrivent transportant des arbres gigantesques. Baobab, palmier, olivier et oranger.

Des centaines d'arbres, certains pour être entreposé dans la serre, d'autres pour être planté. Il y a du boulot.

Mon père se contente d'obéir pour l'instant. C'est trop beau, ça ne va pas durer !

Jérôme et moi sommes en balade, pour faire le tour des bungalows. Sous le soleil et il respire à plein poumon. C'est vrai qu'au printemps quand les neiges ont fondu l'endroit se révèle à nouveau. Personnellement, je l'aime bien sous la neige.

Il m'a demandé de lui montrer les points de vue du coin. Il y en a beaucoup !

Il suit difficilement à cheval, raide comme un piquet et guère rassuré. Comme il n'avance pas, j'ai pris la longe de Piers et c'est moi qui nous entraine.

Il fait de nombreuses photos et j'admire les lieux avec ses yeux, c'est vrai qu'il y a des coins vraiment sympas.

Les locations pour le tourisme sont une bonne idée, mais mon père n'a quasiment jamais eu de visiteurs.

Il prend des notes, passe du temps devant chaque chalet.

Je l'emmène voir quelques coins sympas que ma famille aimait bien.

Je suppose qu'il veut y balancer les urnes, ce n'est pas à lui de le faire !

Il admire le haut des falaises, les canyons, notre ranch se termine dans les montagnes et le chemin n'est pas très praticable.

─ On pourrait faire un sentier de randonnée de combien de kilomètre sur le ranch ? Si on en faisait le tour ?

─ Une vingtaine de kilomètres, toujours sur nos terres.

J'ai répondu machinalement. Je réalise ce que je viens de dire : nos terres.

Ce sont les siennes, plus les miennes, si cela n'a jamais été les miennes. Il n'a pas l'air de l'avoir remarqué.

Pendant notre balade nous passons devant un champ où les gars ont emmené les chevaux et les minis-chevaux qui gambadent avec les grands. A eux seuls ils sont une attraction.

C'est du boulot aussi, car ils coutent chers et je me méfie des vols, je les rentre le soir.

─ Jay j'ai un truc à te montrer.

Son ton est hésitant, il me consulte toujours, mais finalement fait comme il veut en me balançant à chaque fois qu'il est le chef.

Je l'admire le gars mince qui daigne mettre un stetson maintenant que le soleil tape. Bon il a quand même choisi la couleur bleu ciel. Ça lui va bien et accentue encore sa bouille mignonne.

Il me semble qu'il est encore plus mince qu'avant si c'est possible.

─ Tu es bien solennel ! Qu'est-ce que tu as encore prévu patron ?

─ J'ai sélectionné trois monuments funéraires, je vais en installer un sur le ranch.

Il me tend son téléphone pour me montrer des photos de vrais funérariums, destiné à déposer des urnes, ce sont des constructions de pierre comme on en voit dans les cimetières. La seule chose que je vois c'est le prix exorbitant. Il ne va pas dépenser de l'argent pour des inconnus quand même !

─ Lequel tu préfères ?

J'ai regardé rapidement, ce sont surtout les prix qui m'ont sauté aux yeux. Un prix pareil pour un espèce de murs avec des petits abris pour les urnes, c'est ridicule. Il m'a fait défiler une photo d'un monument de marbre noir, l'autre couleur terre et rouille et le dernier en métal.

─ Les trois sont bien !

─ Moi j'aime bien le deuxième, il est majestueux mais pourra quand même se fondre dans le décor des montagnes. On inscrira en gros votre nom : Famille Harper, tu en penses quoi ?

─ C'est trop cher.

─ Je paye ! Après tout c'est moi le patron.

Je lui avoue en partie la vérité.

─ Je pense que tu vas marquer des points avec mon père. Il n'a que notre nom à la bouche. Il va encore plus me presser pour que je te drague.

Je ne lui cache pas les intentions du vieux et quelque part il me semble que je lui donne beaucoup d'avertissements, s'il veut fuir. Ce qu'il ne fait pas !

─ Cool. Au fait les ouvriers pour les piscines vont bientôt arriver, on va avoir du monde.

─ Tu ne me prévenais pas !

Il dépense tellement d'argent.

J'ai remarqué que mon père ne reproche rien à Jérôme, il l'aime bien et il ne veut pas le reconnaitre, mais il adore les animaux étranges que Jérôme a fait venir.

Nous avons des visiteurs qui viennent au ranch toutes les semaines, car nous sommes l'attraction de la région : avec la serre, les animaux, les arbres.

Jérôme a fait libérer un des hangars ou j'avais du matériel pour que tous ceux qui vendent des trucs locaux : chapeaux, artisanats puissent s'y installer et vendre leurs affaires dans un espèce de comptoir et ça marche. Les curieux viennent voir les arbres et la serre et achète un stetson, des émaux ou des bijoux.

Le maire passe le voir de plus en plus souvent pour des projets pour la ville.

Mes tentatives subtiles pour le remettre à son ordinateur font choux blancs pour l'instant.

Il m'a répondu que les templiers allaient devoir attendre. Je l'ai regardé agacé, je sais parfaitement qui sont les templiers, j'ai été à l'école quand même et j'ai vu pas mal de films. De là à écrire un livre sur eux, il y a un fossé.

Fin avril, c'est comme si une tempête d'ouvrier c'était abattu sur le ranch : la serre est terminée, le bâtiment d'une des piscines est construit et les deux piscines sont creusées.

Le monument funéraire est arrivé avec la gravure. Mon père avait les larmes aux yeux de fierté.

Quand je réalise la vitesse à laquelle ma faille a perdu le ranch, je voudrais demander au français s'il est sûr que ses livres rapportent assez, mais après tout ce ne sont pas mes oignons.

Je rêve de le baiser et je me retiens pour combien de temps encore ? Surtout une fois qu'il en aura assez de moi, comment je pourrais m'en remettre ?

Je m'exaspère de ne plus le voir écrire.

Qu'est-ce qu'il fabrique ?

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