Chapitre 4
Résumés des chapitres précédents :
Jérôme, le nouveau propriétaire du Green Apple Ranch, est un historien français veuf, écrivain de romance gay à ses heures perdues.
Jay Harper, son contremaitre est le fils de l'ancien propriétaire qui est en prison pour dette.
Jay et Jérôme craquent l'un pour l'autre sans se l'avouer, redoutant tous les deux une passade qui mettra à mal leur amitié toute neuve et tout en non-dit.
Jay n'a pas confiance en Jérôme pour réussir à redresser le ranch, il ignore que son nouveau patron est fortuné.
Jérôme piqué au vif, à de nombreux projets pour le ranch dont il n'ose pas parler à Jay qu'il trouve bien trop conservateur.
L'un rêve de tourisme et d'écologie et l'autre de bétails et de rodéo.
Leurs convictions semblent inconciliables alors que les rigueurs de l'hiver américain se déchainent et suspendent tout.
Personnages principaux :
Jérôme Dambreville, écrivain de 28 ans, historien. Il écrit sous des romances boys love sous le pseudo Ange Charmeville.
Jay Harper, un des fils de l'ancien propriétaire, contremaitre du ranch, il a 25 ans
Personnages secondaires :
Amelia Harper, sœur de Jay elle a quitté la maison.
Steven Harper, frère de Jay en prison
Jason Harper, ancien propriétaire qui a fait faillite il est en prison, père de Jay
Les trois employés du ranch : Roderic, Pablo et Dowan son vrai nom Dowanhowee un Sioux
Les Villageois : Larry Mortimer Directeur du magasin, Shérif Jack Monroe,
***
Jay
Pour noël, nous sommes entre nous, calfeutré dans mon bungalow. La ferme est complétement isolée, perdue dans la nature glacée, entourée des montagnes recouvertes de neiges. Le temps est doux, nous avoisinons les zéros degrés, avec un soleil bien agréable.
Ma sœur Amelia n'est pas venue, elle a préféré rester bosser et elle déteste conduire sur les routes enneigées. J'irais la voir pour la nouvelle année et j'en profiterais pour aller trainer dans le bar gay friendly de la ville. Je n'ai pas baisé depuis un moment. Tout ça à cause de mon étrange patron qui m'a d'ailleurs quitté pour retrouver sa famille en France.
Il vient de nous offrir à tous une généreuse prime. J'ai cligné des yeux quand il me l'a annoncé, j'ai cru avoir mal entendu.
En tout cas les gars sont conquis, ce n'est pas mon père qui nous aurait fait un cadeau d'une telle valeur. Un mois de salaire supplémentaire, c'est énorme.
Rodéric lève d'ailleurs son verre à sa santé. Il a une peau d'ébène, rigole fort et fait des projets à la folie avec cet argent inattendu. Il a ce côté gamin qu'il avait déjà quand il est arrivé au ranch. Je suis persuadé qu'il ne devait même pas être majeur quand il a commencé de travailler pour nous.
─ A notre nouveau patron et aux primes ! trinque t'il.
Nous attaquons nos burgers de noël, Pablo a dessiné des sapins et des étoiles dessus.
Pablo est mexicain, il a perdu sa famille à l'adolescence et a erré de foyer en foyer avant d'atterrir ici. Il leur en veut car il est persuadé qu'ils ont fait exprès. Malgré cette blessure, c'est le deuxième comique de la bande, un peu tire au flanc.
Face à Rodéric et Pablo, Dowan trinque avec de l'eau. C'est un natif d'une tribu Sioux. Il n'a plus de famille à la réserve, sa sœur est partie étudier dans la fac de l'état et tout son salaire y passe. Dowan de son vrai nom Dowanhowee - qui veut dire la voix du chant, est en réalité un bosseur taciturne qui ne chante jamais.
Ce sont des loups solitaires. Ils aiment l'endroit autant que moi.
Outre la surprise des primes, il m'a annoncé qu'il voulait faire des travaux. Il va commencer par les bungalows du personnel et ensuite il attaquera ceux des touristes.
Les gars sont contents car ils vont avoir des logements neufs et Jérôme a parlé d'une piscine et d'un lac.
C'est ridicule !
Il a déjà modifié le site internet du ranch et annonce une ouverture pour juin. Un site sympa, bien mieux que l'ancien ringard et il propose désormais la grande maison à la location.
C'est une preuve de plus qu'il ne compte pas rester.
Est-ce qu'il en a déjà assez d'être ici ? Pourquoi lancer autant de travaux s'il compte partir ?
Je suis déçu, finalement, qu'il est tenu si peu de temps.
C'est moi qui l'ai conduit à l'aéroport et j'ai craqué en lui demandant s'il comptait vendre.
Il m'a répondu souriant qu'il en était hors de question. Je n'étais pas encore débarrassé de lui.
J'ai à peine écouté ce qu'il a dit ensuite, tellement j'étais soulagé, mais apparemment il sera chez ses parents à Bordeaux mais il doit aussi recevoir un prix honorifique pour quelqu'un et faire des séances de dédicaces.
Bordeaux : Je connais de nom, je ne suis pas totalement inculte et je trouve que la réputation de ces vins est très surfaite, en tout cas, moi je n'aime pas.
Je brule mes vaisseaux et me lance pour lui suggérer mon idée :
─ Nous pourrions augmenter le bétail, plutôt que de refaire les bungalows ?
Sa réponse est débile.
─ Nous ne serons pas une ferme intensive, mais une ferme pédagogique.
Je l'ai regardé avec des yeux ronds. J'aurais pu gober une mouche.
─ Tu fait une ferme pour de faux ! ai-je grogné, écœuré.
─ Non pas pour de faux, mais je ne compte pas faire de l'élevage, donc nous n'augmenterons pas le bétail !
─ Tu vas faire faillite ! ai-je grogné.
Dans ces quelques mots, j'ai lâché ce qui m'inquiète, il a tout balayé d'un geste de la main.
─ Je prends le risque ! Après tout comme tu le répètes assez souvent, je suis le patron !
Je l'ai dégagé car je sens que je n'aurais pas le dernier mot et je risque de lui balancer des conneries.
─ Vas-y, ton vol embarque !
Qui suis-je pour lui faire la leçon ? Après tout, ma famille s'est vautrée en beauté. Comment lui pourrait réussir ?
Il est si paradoxal, parfois je jurerais qu'il mise sur le ranch, d'autres fois, j'ai l'impression qu'il abandonne. Il joue au yoyo avec mon cœur et mes tripes et il m'énerve.
Dès que le premier blizzard s'est terminé, il a réclamé à ce que je décroche le panneau à l'entrée du ranch, pour le restaurer. J'ai supposé qu'il remplacerait mon nom par le sien, Il l'a laissé et a simplement redécoré pour faire un superbe panneau avec une allée d'arbres et des chevaux, ainsi que la vue sur la grande maison rouge et une curieuse construction en fer devant.
Il est doué, car le dessin est magnifique.
Il nous a demandé de repeindre en blanc, tous les poteaux de l'entrée du ranch. C'est inutile puisque personne ne vient jamais ici et on se caille, mais il a insisté. Les gars n'étaient pas contents.
Il a inspecté nos maisons, avec un entrepreneur de Louisreed. Chacun des gars a pu choisir son intérieur, cuisine en bois ou moderne, salle de bain avec douche ou baignoire. Roderic a réclamé un jacuzzi et nous en aurons tous un. Tout sera chauffé par géothermie et panneau solaire et il veut nous installer des jardinets avec des végétaux, pour les isoler des écuries.
Je ne sais pas combien tous ces trucs peuvent couter, forcément une fortune. Quand on voit le prix d'un simple robinet. Il claque sans compter alors qu'il s'agit des maisons du personnel, c'est de la folie. Impossible de raisonner le boss qui ne m'écoute pas ! Il ne semble pas s'inquiéter de ne rien gagner, cette situation ne va pas durer !
Il s'est réservé une des maisons d'ouvrier, celle en plus mauvais état, il y fait construire un bow-window et une grande cuisine et une terrasse. Il prévoit de s'y installer quand il louera la grande demeure rouge.
─ Patron tu rumines ?
Rodéric me donne un coup d'épaule me faisant revenir au présent loin de mes inquiétudes.
Nous digérons tous les quatre, au programme un match cet après-midi avant d'aller soigner nos bêtes.
Je regarde la maison éteinte, quand un bruit de moteur à l'extérieur m'alerte.
Qui peut venir ici en cette saison ?
Nous enfilons nos vestes et Rodéric a pris un flingue. J'approuve d'un hochement de tête, il vaut mieux être prudent.
Je découvre, consterné, mon père et mon frère qui descendent d'une camionnette brinquebalante.
Normalement, ils ne devaient pas être libérés avant l'été, ils ont été condamnés à deux ans de prison pour violence en réunion sur un officier assermenté.
Si le shérif apprend qu'il est là, on est foutu. Par chance, le français n'est pas au ranch.
Les gars sont comme moi, ils connaissent cette teigne et sentent les emmerdes venir.
─ Fils ! Heureux de te voir clame mon père, les gars ! Comment allez-vous ? Joyeux noël.
Il leur fait des accolades, sans gêne, comme s'il rentrait chez lui après un voyage, sauf qu'il n'est plus chez lui.
J'ai surpris le regard de Dowan, il a eu le même reflexe que moi, de vérifier si mon père est armé et il l'est. Mon frère Steven aussi.
Fait chier !
─ Salut papa, je suis surpris...heu... je croyais que tu resterais en prison jusqu'en juin ?
─ Ils nous ont libéré pour bonne conduite, c'est noël après tout, ricane mon père en donnant un coup de coude à mon frère. Nous terrorisions tout le pénitencier et ils étaient contents de nous foutre dehors.
Double fait chier !
Mon père est un psychopathe méchant et mon frère une brute sans cervelle, une machine de guerre qui exécute tous ses ordres. Je me doute que les gardes étaient contents de les foutre dehors.
Ils ont rappliqué aussitôt ici, et merde !
─ Salut patron, murmure Rodéric.
Il a conscience que nous allons droit dans le mur.
─ Allons manger, on crève la dalle ! ordonne le vieux.
─ Papa je vais te servir à manger, après tu ne pourras pas rester. Tu es sur les Terres de Monsieur Dambreville et le shérif Monroe ne veut pas de vous ici.
Je leur fais signe de me suivre dans mon bungalow.
─ On en reparlera, tranche mon père glacial. Je vais pisser sur les terres Harper ! Prépare-moi à bouffer ! Après tout c'est noël.
Les gars ne mouftent pas. Ils savent combien il est retors.
Mon père a les cheveux blancs, mes yeux, et un air avide que je déteste. Mon frère est une armoire à glace de deux mètres qui doit se pencher pour passer la porte. Le parfait garde du corps et homme de main pour faire plier les autres, complétement à sa botte.
Je leur prépare des steaks et Pablo sort la bouffe que nous venions de ranger. Il met les couverts.
Nous sommes tous silencieux, attentifs, je suppose que les ils attendent de voir comment je vais réagir pour se caler sur moi ou peut être contre moi. Je suppose qu'ils aiment bien le français et ils ne laisseront pas mon père lui faire du mal.
─ Elle est sympa ta camionnette j'attaque après qu'ils aient posé leurs affaires.
─ Un cadeau d'Amelia.
Je retiens un juron de dépit.
Ce monstre ne lui a jamais fait de cadeau et l'a toujours défavorisé, comme un bon gros macho. Le résultat c'est qu'elle est plus heureuse comme serveuse dans un restaurant qu'au ranch. Cela ne l'a pourtant pas gêné pour s'incruster chez elle.
Ce pourri lui a taxé sa bagnole !
Je me retiens de dire des paroles qui déclencheraient la guerre immédiatement. Ma sœur l'a fait en connaissance de cause et si elle avait voulu lui dire non, je pense qu'elle ne se serait pas gênée.
─ Pourquoi tu n'es pas dans la grande maison ? s'enquiert mon père, indifférent à ma colère sourde.
─ La grande maison est pour le patron !
─ Et il est où ce patron ? Amélia m'a montré son bouquin, c'est même pas bon pour ce torcher !
─ Il n'est pas là en ce moment.
─ Je lui aurais bien dit ma façon de penser.
─ Tu aurais eu le droit à un aller direct pour la geôle de l'état. Ce gars a acheté le ranch aux banques.
─ La preuve que c'est notre ranch, il n'a pas changé le nom, c'est toujours le nôtre !
─ C'est le sien !
Les gars approuvent de la tête. Ils me suivent à mon grand soulagement.
Mon père est un filou, il voit bien qu'il n'aura pas la loi dans un affrontement frontal, alors souriant il se tait. Ils mangent, puis veulent regarder la télévision. Il y a un match de hockey qu'ils ne veulent pas louper.
Il me faut crever l'abcès, je pose la question le cœur battant et les mains moites.
─ Bon, tu iras où après, papa ?
─ Je veux rester sur mes terres.
─ Putain papa ! Ce ne sont plus nos terres !
Il m'a mis un coup de poing que je n'ai pas vu venir. Je ne devrais jamais baisser ma garde avec lui.
J'allais répliquer, lui en mettre une pour lui apprendre la vie, mais Dowan me stoppe.
─ Traitre à ta famille ! Sale pédale ! continue mon père.
─ Patron, soit pas trop dur, tempère Rodéric.
Je ne sais pas s'il me parle ou s'il s'adresse à mon père et ça met tue.
Je me relève, déterminé à les foutre dehors, quand mon père plaide sa cause, virant de discours si rapidement que j'en suis ahuri :
─ Ecoute fiston j'ai une idée. On est à la rue avec ton frère et il y a de la place ici. Tu peux bien nous loger dans un des bungalows pour touriste ? Ton connard de patron ne le saura pas et le shérif on l'emmerde. Je postulerais au ranch plus tard.
L'idée du siècle ! Mon père qui bosse sous mes ordres et qui serait censé m'obéir. Il sera juste là pour me pourrir la vie.
Steven n'a toujours rien dit, il laisse papa le diriger aveuglément.
─ Je veux rester ici, aide nous Jay, lâche t'il alors, à ma surprise.
Je crois que j'aurais pu foutre mon père dehors, mais pas mon frère, qui me demande de l'aide.
─ Je dois parler avec les gars, on va revenir. Il ne faut pas oublier que nous risquons gros dans cette histoire !
Sur un mouvement de tête, Dowan, Pablo et Roderic me suivent dehors, nous devons discuter.
─ Les gars, vous en pensez quoi ? Le shérif ne veut pas d'eux et il nous fera des misères dès qu'il l'apprendra.
─ Et le patron va bien nous faire chier comme d'habitude, ajoute Pablo.
─ Tu parles de mon père ?
─ De qui d'autres ?
─ Et le français ? demande Rodéric.
─ Il faut le protéger bien sûr, décrète Dowan.
─ On les loge, mais on ne le laisse pas faire de conneries, vous ne pensez quoi ? je demande.
Les trois approuvent.
Nous sommes retournés voir les squatteurs, qui pendant ce temps ont fouillé mon frigidaire et dégomme mes crèmes de yaourts.
─ On est d'accord pour vous loger, mais pas de bêtises et rien contre le proprio.
─ Parle nous de ce gars, exige mon père.
J'ai expliqué ce que je savais, qu'il ne fait rien et ne s'intéresse pas aux bêtes.
─ Il a pris combien de tête de bétails ?
─ Il n'en a pas pris et je sais ce que tu vas dire, mais c'est lui le patron.
─ Il va faire faillite, pronostique t'il.
Les gars ont raconté ses projets de rénovation de leur bungalow et rien que pour ses yeux exorbités ça valait le coup.
Je poursuis en explique que je suis marqué à la culotte par le shérif.
─ Il a dit qu'il ferait une piscine et un lac, clame Roderic.
─ Le bungalow de Blue canyon est en sale état, il n'a pas été loué depuis plusieurs années, je vous le laisse. Vous allez forcément vous faire chier là-bas. Et pour info, si le shérif vous surprend il nous claquera comme des punaises.
─ On n'ira pas en ville !
─ Comment vous ferez les courses ?
─ Tu es mon fils, tu nous ravitailleras !
J'ai cligné des yeux, manquant halluciné. Il me semblait l'avoir entendu dire que je n'étais plus son fils. Voilà, maintenant qu'il est dans la dèche, le discours a changé.
Mes gars me suivent. Ils n'aiment pas mon père, mais ils me couvrent et le vieux l'a compris.
Steven sort pour aller voir son cheval après m'avoir enlacé.
J'insiste auprès de mon père.
─ Le patron est sympa, tu le laisse tranquille OK ?
─ Promis.
Mon père a l'air sincère. De toute façon s'il veut jouer à ça il me trouvera sur son chemin, je crois qu'il l'a enregistré, enfin j'espère.
***
Mon téléphone sonne alors que nous allions les installer à Blue canyon. Le numéro à rallonge vient de France.
─ Hey Jay je te souhaite un joyeux noël ! peux-tu transmettre aussi mes vœux à l'équipe ?
Je suis vraiment heureux qu'il appelle et d'entendre sa voix avec son accent léger. Il me fait bander et je vais forcément le culbuter à un moment ou à un autre.
Ça va mal finir.
─ Merci patron, tu appelles pourquoi ?
─ Juste pour vous souhaiter un joyeux noël, j'espère vous allez bien ?
─ Ça va, ça boume ! Les gars sont contents. Et toi patron ?
Comment ils n'iraient pas bien, ils ont eu une super prime comme ils n'en ont jamais eu et leurs logements vont être refaits. Ils n'ont que la future piscine et le lac à la bouche. Il a gagné leur cœur avec son portefeuille.
Je ne lui parle pas de notre petit problème de parasites qui ont débarqué sur le ranch.
─ Merci de te rappeler qui est le patron !
─ C'est normal c'est toi qui payes.
Il éclate de rire. C'est devenu un jeu entre nous deux. Je voudrais être son mec et lui dire qu'il me manque et je voudrais qu'il soit là à écrire dans la rotonde pour que je puisse le mater en douce. Je voudrais lui demander de ne jamais me quitter.
Un blanc s'installe au téléphone, j'ai presque l'impression d'avoir trahit mes pensées à haute voix alors je m'éclaircis la gorge et reprends la conversation.
─ C'est bien la France ?
─ C'est bien j'ai fait un stop par New-York et c'était bien aussi, je rentre bientôt.
Dire que je n'ai jamais été à New-York, moi qui suis américain. Je n'ai jamais quitté l'état ce qui est naze quand même. L'argent de mon père devait toujours servir pour autre chose. J'espère y aller une fois avant ma mort.
─ Je suis chez mes parents. Je vais te laisser. Par contre j'ai fait beaucoup de shopping et des livraisons vont arriver au ranch. Ne soit pas trop surpris !
Allons bon qu'est-ce qu'il a encore prévu ?
─ Je rentre bientôt, Encore joyeux noël Jay.
A mon avis il ne réussira pas mieux que mon père.Ce n'est pas possible !
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