Chapitre 7 : Le coeur du démon
Et voilà, le dernier chapitre de cette semaine ! La prochaine publication, je vous le rappelle, se ferais le dimanche 29 mai ! Bonne lecture à tous ! ^^
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Jace soupira lourdement en passant une main qui se voulait apaisante dans les cheveux noirs de son parabatai. Voir ainsi son meilleur ami lui était pénible, d'autant plus qu'il ressentait une partie de sa peine et de sa douleur au travers du lien et de la rune qui les unissait. Alec était recroquevillé, couché en chien de fusil, dans son lit à l'Institut de New York. La pièce était plongée dans le noir, les rideaux étant tirés alors qu'au dehors la soleil brillait haut dans le ciel. Le Chasseurs d'Ombre avaient ses yeux cobalts rougis et gonflés d'avoir trop pleuré, ces derniers encore embués de larmes qu'il se retenait tant bien que mal de verser devant son frère de coeur. La veille au soir, le coeur d'Alec avait éclaté en mille petit morceau, réduit en cendre par l'homme qui le faisait battre pourtant depuis tant d'année. Jace avait retrouvé son meilleur ami sanglotant au sol du bureau de Magnus au Pandémonium, incapable d'alligner plus de deux mots à la suite, gémissant sa douleur, pleurant son chagrin. Le dernier Herondale l'avait donc ramené à l'Institut et conduit à sa chambre sous le regard brisé de Simon et de Clary qui discutaient toujours du cas d'Isabelle dans le grand salon. Le blond l'avait ensuite veillé toute la nuit, faisant nuit blanche à ses côtés, le berçant doucement comme un enfant apeuré, cherchant à comprendre ce qu'il s'était passé. Ce n'était qu'au petit matin que, finalement, Alec avait su mettre des mots sur ce qu'il s'était produit. Magnus l'avait trompé.
Le Nephilim aux yeux orageux avait regardé son frère de coeur avec stupeur, se demandant s'il ne faisait pas erreur, mais le chagrin d'Alec n'était pas feint et était bel et bien réel. Magnus l'avait trompé, sous ses yeux, sans même chercher à le nier ou à se défendre. Pourtant, Alec ne savait pas ce qui était le mieux : que son époux lui dise la vérité comme il l'avait fait la veille, ou qu'il lui mente obstinément pour essayer de les sauver alors que tous deux connaissaient la triste vérité. La première moitié de la nuit, le noiraud l'avait passé à pleurer de douleur, avec l'impression qu'on lui avait arraché le coeur, qu'on lui avait enlevé un morceau de son âme et que plus jamais il ne pourrait aimer de nouveau et sourire à la vie. La seconde moitié de la nuit, ses larmes avaient redoublé de violence alors qu'il se martelait l'esprit avec des questions qui n'avaient aucune réponse : Pourquoi Magnus l'avait-il trompé ? Qu'avait-il fait de mal pour que l'Indonésien veuille aller voir ailleurs ? Depuis combien de temps cela durait il ? Quand ils faisaient l'amour, l'asiatique pensait-il a un autre que lui ? Cela avait également remis en doute le fait qu'il était toujours mortel. Le sorcier avait parlé des vampires, est-ce à ce propos ? Se trouver un amant immortel comme lui pour ne pas avoir à supporter de voir son mari vieillir ? Ces questions étaient douloureuses dans l'esprit d'Alec qui, une fois de plus, fondit en larme en se recroquevillant un peu plus sur lui-même, le visage baigné de larme à moitié enfouis dans son oreiller, gémissant de souffrance. Sentant son propre coeur se morcelait à cette vue, Jace releva la tête quand deux coups légers furent frappés à la porte.
- Entrez, renifla-t-il en chassant ses propres larmes de chagrin face au spectacle de son parabatai au coeur brisé.
Les silhouettes de Max et de Rafael s'avancèrent dans la chambre, main dans la main comme unis face à l'épreuve qu'ils s'attendaient à traverser dans cette pièce. Aucun d'eux n'avaient pu voir leur père depuis qu'il était rentré du Pandémonium, mais tous deux pouvaient ressentir la peine de leur ainé. Max, également grâce à son empathie, plus que quiconque. Le sorcier à la peau bleue avait les yeux embués de larmes et sa lèvre inférieur tremblait, menaçant de laisser échapper les mêmes sanglots que son père. Max ne savait pas pourquoi Alec se sentait ainsi, mais il savait ce qui se passait dans le coeur et dans l'esprit du noiraud à ce moment là. L'ancien Frère Silencieux se sentait trahis, humilié, sale, indigne, mal aimé, seul. Et toutes ces émotions plus sombres les unes que les autres avaient un seul dénominateur commun : Magnus. Jace sentit un élan, peut-être vain, d'espoir et de gratitude en les voyant malgré tout rayonner d'amour l'un pour l'autre. Peut-être que l'amour qu'ils se vouaient pourrait, d'une manière ou d'une autre, avoir encore une chance de sauver le coeur meurtrit d'Alec qui n'avait plus gout à rien. Le blond leur offrit un sourire timide et les jeunes mariés s'avancèrent près du lit pour s'asseoir au bord, au plus près de leur père qui ne réalisait sans doute même pas qu'ils étaient présents.
- Parrain, qu'est-ce qui arrive à Dad ? S'enquit Rafael d'une voix douloureuse tandis que Max caressait avec tendresse les cheveux de son père, essayant de diffuser un peu de magie pour l'apaiser.
- C'est à cause d'Ayah, pas vrai ? Soupira Max en retenant ses larmes une fois de plus.
Au mot "Ayah", les barrière d'Alec cédèrent toute en même temps et il fondit en larmes, ses sanglots explosant dans sa poitrine. Il avait mal, si mal, qu'il était certain de mourir d'un coeur brisé. C'était bien connu, les Nephilim n'aiment qu'une fois, et Alec avait donné son coeur à son unique amour qui venait de le briser à ses pieds. D'autant plus que, si l'on en croyait l'avis de leurs proches, tout comme Max et Rafael, Magnus et Alec étaient des âmes sœurs, supposés se chercher toute leur vie avant de se réunir et jurer et s'aimer pour l'éternité. Le noiraud gémit, hurla sa peine à s'en déchirer les cordes vocales. Il avait tellement mal que c'en devenait physique. Tout son corps le brulait et une douleur sourde et aigue martelait sa poitrine comme s'il était prêt à faire une crise cardiaque. Le Chasseur d'Ombre supplia, encore et encore, qu'on l'achève, que quelqu'un accepte de mettre fin à ses souffrance et soigne son coeur blessé. Ces mots, si fort et si dur, furent de trop pour Max et son empathie. Le jeune sorcier cornu fond en larmes à son tour et se réfugia dans le giron de son mari, roulé en boule contre lui, les bras de Rafael passés autour de ses membres tremblants. L'Argentin le berça tout contre lui, chuchotant à voix basse des paroles d'amour connues d'eux seuls.
- Ce n'est pas à moi de vous dire ce qu'il s'est passé, chuchota Jace avec regret. Mais je pense que ça lui ferait du bien de parler à quelqu'un qui connaît mieux Ma...qui connaît mieux qui vous savez, que nous tous réunis, souffla-t-il en évitant soigneusement de prononcer le nom du sorcier pour ne pas être le déclencheur d'une nouvelle crise de larme.
- Tu pense qu'on devrait appeler oncle Ragnor ? Supposa le plus vieux des deux fils Lightwood-Bane, son alliance brillant à son doigts alors qu'il passait sa main dans les cheveux de son cadet.
- Ce serait peut-être mieux. Je voudrais rester un peu plus longtemps, mais je voudrais aussi aller voir si votre tante Isabelle va bien et peut-être dormir une heure ou deux.
- Ne t'en fais pas, parrain, je m'occupe de Dad, sourit l'hsipanique au plus vieux. Va te reposer parrain.
Jace sourit à son filleul et quitta la chambre après avoir déposé un baiser fraternel sur le front de son meilleur ami qui venait de fermer les yeux, ses gémissement diminuant en intensité alors que ses larmes se tarissaient enfin. Rafael, lui, calma peu à peu son amant logé dans ses bras. Max renifla en se redressant et, ayant entendu leur conversation, décida d'appeler son parrain par le biais de leur lien magique. Heureusement, l'Argentin avait désormais l'habitude. Son époux ferma les yeux pour se concentrer sur son lien et, les rouvrant, ces derniers devinrent aussi blanc que ses cornes alors qu'il contactait le sorcier à la peau verte. Quelques minutes plus tard, ses paupières papillonnèrent et il annonça que le britannique était en chemin. Les deux jeunes n'eurent à attendre qu'une dizaine de minutes avant que l'ancien Grand Sorcier de Londres n'arrivent dans la chambre, toquant doucement à la porte avant d'entrer. Ses cheveux blancs avaient repoussés, depuis le jour où il les avait coupé pour soutenir Magnus contre son cancer, et ils lui arrivaient désormais à auteur des épaules, reprenant de la longueur comme auparavant. L'immortel se figea en voyant l'état de son beau-fils et ami puis porta son regard noisette vers les deux jeunes pour demander silencieusement des explications.
- Dad va pas bien et c'est à cause de....tu sais qui peut le mettre dans cet état, soupira Rafael pour que Max, qui ne savait pas détourner la vérité, n'ait pas a prononcer le nom de leur père.
Ragnor hocha la tête, ravalant un soupire, puis s'assit au bord du lit pour poser sa main sur l'épaule du noiraud et lui chuchoter à voix basse quelques mots que n'entendirent pas les deux jeunes hommes. Contre le sorcier, Alec se réfugia, la tête posée sur ses cuisses, le visage enfuit contre son ventre tandis que l'immortel caressait ses cheveux de ses longs doigts de pianiste. La relation qu'entretenait le Chasseur d'Ombre avec son propre père, Robert Lightwood, n'était pas mauvaise, mais ils n'avaient pas non plus la parfaite relation père fils dont beaucoup rêve, emplie de complicité et d'amour tendre. Avec Ragnor, cependant, Alec avait trouvé un père de substitution, capable de le réconforter et de répondre présent quand il avait besoins de lui, s'occupant d'Alec avec la même bienveillance qu'il s'occupait de Magnus. Les sorcier ne pouvaient avoir d'enfant biologique, ce qui expliquait que la plupart d'entre eux prennent soins de leurs cadets comme s'ils étaient de leur sang, avec amour, tendresse et patience. Pressant légèrement ses doigts contre les tempes du Nephilim, Ragnor plongea dans ses souvenirs les plus profond et n'en ressortit qu'après avoir vu ce qui avait mit le plus jeune dans cet état de détresse avancée.
- Oh, c'est pas vrai...., murmura-t-il avec un choc.
- Qu'est-ce que tu as vu ? S'enquit Max avec les larmes aux yeux. Parrain, tu as vu quoi ?
- Il l'a trompé...Au Pandémonium, il l'a trompé et votre père les a surprit...C'est pas vrai Magnus, qu'est-ce que tu as fais..., soupira-t-il douloureusement en se pinçant l'arrête du nez.
Rafael sentit sa mâchoire se décrocher. Leur Ayah s'était rendu coupable d'adultère. Pourtant, tous deux savaient pertinemment que Magnus était fou amoureux de son époux et que jamais il n'aurait même envisager la chose possible, alors comment ? Qu'est-ce qui avait bien pu le pousser à commettre un act aussi horrible et douloureux ? Max, lui, sentit son coeur s'éffriter pour ne devenir que cendre et poussière. Lui aussi, tout comme Rafe, tenait ses parents en admiration, les voyant depuis toujours comme des héros en dépit des défauts qu'ils avaient comme tout à chacun. Mais tromper ? Détruire leur couple ? L'amour qu'ils s'étaient construit pendant des années et pour lequel ils s'étaient battu si fort, si dur ? Non, c'était trop douloureux à supporter, même pour eux qui n'étaient que leurs enfants. Contre Ragnor, Alec s'était remit à pleurer, comme s'il était incapable de faire autre chose désormais que de pleurer la mort de leur amour qu'il croyait pourtant au dessus de toute épreuve.
- Je t'en prie...Je t'en supplie...fait que ça s'arrête...efface le...efface tout...,sanglota le noiraud de plus belle. Je veux l'oublier, tout oublier....fait le disparaître...
- Je suis désolé, mais je ne peux pas, souffla le sorcier d'une voix calme et apaisante, dissimulant sa douleur face à cette demande. Si je l'efface de ta mémoire, tu oublieras tout ce qui vous liait, et tu oubliera Max, et Rafael. Laisse toi le temps, Alec...Je sais que ça fait mal, je ne le sais que trop bien, mais accorde à ton coeur le temps de cicatriser...
Le noiraud sentit sa lèvre trembler mais il hocha cependant la tête avec lenteur, signe qu'il avait comprit. Il avait mal à en mourir, mal au point de vouloir oublier chaque moment passé avec son époux, mais il ne pouvait pas oublier ses enfants, ça jamais. Max et Rafael n'y étaient pour rien dans cette histoire. Il avait déjà oublié son fils cadet une fois, quand le sorcier à la peau bleue avait cinq ans, il ne se voyait nullement recommencer de son plein gré. Se redressant en reniflant dans son lit, le Chasseur d'Ombre serra ses bébés dans ses bras, embrassant leur front et se gorgeant de leur amour et de leur tendresse pour lui pour essayer de réparer son coeur brisé. Ragnor les observa avec un pincement au coeur et un sourire attendrit aux lèvres, heureux de voir son gendre et ami reprendre peu à peu pied avec la réalité. Alors qu'il allait ouvrir la bouche pour lui dire qu'il n'était coupable de rien et que Magnus était le seul fautif dans cette histoire, la porte de la chambre s'ouvrit à la volée sur une Catarina quelque peu paniquée, elle qui pourtant gardait toujours son calme en toute circonstance. Inquiet pour son épouse, le sorcier se leva d'un bon tandis que Max, Alec et Rafael dévisageaient la nouvelle venue.
- Quest-ce qu'il se passe, tout va bien ?
- C'est....C'est Magnus, il est dehors, commença-t-elle à trembler. Mais il n'est pas venu pour parler. Des cerbères, les démons d'Edom, ont encerclés l'Institut. Il me fait peur...,avoua-t-elle les larmes aux yeux....
- On va y aller, tout va bien se passer d'accord ? Ne t'en fais pas pour ça, je vais régler cette histoire.
- Je viens avec toi, décréta Alec en sortant de son lit, essuyant ses yeux rougit. On y va tous.
Ragnor opina du chef et prit la main de sa femme avant de quitter la chambre du noiraud qui les suivit, ses fils sur les talons. Tous les cinq se rendirent au pied des marches de l'Institut et c'est là qu'il les virent. Tout autour d'eux, des démons cerbères empêchaient quiconque d'entrer ou de sortir de l'edifice. A leur tête, Magnus se tenait là, glacial et menaçant. Il n'avait plus rien du Magnus qu'ils connaissaient tous. Ce Magnus ci avait les cheveux longs qui lui arrivaient en bas de la nuque et des ailes noires comme celles d'un corbeau, pourtant semblant si belles et éclatantes, ornaient désormais son dos. Le plus effrayant restaient encore ses yeux dont les couleurs s'étaient inversé. A présent, ils étaient noirs comme la nuit, et seule la pupille fendue comme ceux des chats était dorée. En dépit de ses nouvelles ailes, il s'appuyait nonchalamment sur une canne, tel un prince sur son royaume. Dès que ses yeux bleus électriques se posèrent sur son père, Max tomba à genoux, hurlant de douleur. Rafael le rattrapa en s'écriant son prénom, inquiet au possible. Le sorcier à la peau bleue, sentait pourtant toute la noirceur de l'âme de son mère, la magie démoniaque suintant par tous les pores de sa peau et c'était trop, bien trop à supporter pour son âme si pure et fragile, lumineuse mais vacillante face à cet ennemis qui était pourtant son model.
- Rafe, rentrez à l'intérieur et baricadez-vous, ordonna Alec tout en fixant celui qui l'avait trompé.
L'Argentin hocha la tête avant de sentir son cadet s'éffondrer contre lui. Max venait de faire un malaise vagal, ne supportant plus la charge de magie noir qui s'en prenait indirectement à lui. Glissant un bras dans son dos, l'autre sous ses genoux, Rafael porta son cher et tendre jusqu'à l'intérieur de l'Institut et s'éloigna le plus possible de l'entrée pour les amener en lieux sûr. Alec, lui, n'avait de cesse de fixer l'homme qui avait trahis sa confiance et, en dépit de la peine qui persistait toujours à broyer son âme, c'était désormais la colère qui brulait dans ses veines. Il fit un pas dans sa direction, refusant de craindre le sorcier. Magnus se contenta de l'observer comme s'il n'était rien de plus qu'un insecte.
- Qu'est-ce que tu fais ici, Magnus ? Qu'est-ce que tu veux ?
- Je viens régler quelques comptes, sourit faussement l'immortel. Mais je tombe mal, peut-être ? Ironisa-t-il.
- Tu reviens t'excuser j'espère ? Gronda le Chasseur d'Ombre. Surtout après ce que tu as fait hier soir !
- Oh, tu es encore sur cette affaire ? Soupira l'Indonésien en secouant la tête. Que veut tu que j'y fasse ? J'en avais envie ! C'était tellement bon, si jeune et si doué de ses lèvres.
Alec détourna le regard, une envie de vomir lui vrillant l'estomac. Magnus ne pouvait pas parler comme ça, ce n'était pas lui, ce genre de chose, ce genre de mot, ce genre d'actes. Magnus n'aurait jamais fait ça s'il avait été dans son état normal. Mais il ne l'était pas, c'était bien ça le problème. C'est alors qu'Alec comprit. Un flash de la première agression de son époux lui revint en mémoire, clair comme de l'eau de roche. La magie était influençable et pouvait être corrompue, comme lorsque la magie hérité de Malcolm avait empêché le sorcier de se défendre. Et si la magie d'Edom avait corrompu Magnus, faisant ressortir chez lui les pires côtés de son ascendance, le transformant peu à peu en démon, et de moins en moins à un humain ? Et si la magie de Magnus était tout simplement devenue mauvaise à cause de sa guérison aux enfers.
- Avec qui es-tu venu régler tes comptes alors ? Qu'est-ce que tu cherches au juste ?
- Avec qui ? Mais avec tout le monde tiens ! S'écria l'Indonésien en riant. J'ai d'ailleurs déjà commencé à deux reprises, sourit-il avec fierté. Qu'as tu pensé de mon démon métamorphe ? Demanda-t-il sur le ton de la conversation tout en polissant ses ongles vernis contre la veste de son costume entièrement noir.
Une pierre tomba dans l'estomac d'Alec alors que des larmes de rages lui brûlaient les yeux. C'était Magnus, depuis le début. C'était Magnus qui avait ordonné la première attaque sur l'Institut et qui avait faillit couter la vie à Jace. C'était encore Magnus qui avait envoyé un démon métamorphe pour tabasser et violer Isabelle. Le noiraud serra les poings de rage, hurlant à son encontre, exigeant pourquoi il avait fait ça, pourquoi il s'en prenait à sa propre famille, mais l'asiatique se contenta de rire avec méchanceté. Le Chasseur d'Ombre laissa ses larmes couler, ses jambes incapables de le soutenir plus longtemps. Sa tête lui tournait et il était certain qu'il allait être malade s'il ne se réveillait pas de ce cauchemar infernal. Ragnor secoua la tête et s'avança vers lui. Il était temps que ça cesse, il était temps de purifier la magie de son cadet pour lui faire entendre raison. Se planta à deux mètres loins de son fils, le britannique appela à lui sa magie qui crépita dans ses paumes.
- Magnus, ne m'oblige pas à t'affronter, le prévint-il. Je t'ai élevé, je connais chacune de tes faiblesses au combat, alors renvoie les cerbères d'où ils viennent et on pourra calmement discuter.
- Et qui es-tu pour me donner des ordres, vieux bouc rabougrit ? Tu n'es rien du tout, juste un obstacle de plus sur mon chemin, et tu vas payer pour toutes ces années.
- Magnus ! S'écria Catarina en maitrisant le tremblement de sa voix. Là, tu dépasse l'entendement, tu entend comment tu parle à ton père ?!
- Mon père était Asmodée, et il est mort. Maintenant j'ai reprit le flambeau, et ce vieux déchet n'est rien pour moi. Il n'est pas mon père.
- Tu veux parler paternité Magnus ? S'emporta Ragnor qui ne perdait pourtant jamais son sang froid. Par lequel de tes prétendus père veut tu qu'on commence ? Celui qui a essayé de te noyer en découvrant qui tu était vraiment ? Ou celui qui a essayé de te tuer pour récupérer ta magie et accroitre son pouvoir ?! Je suis le seul père que tu ais jamais eu, Magnus Lightwood-Bane-Fell ! Je t'ai élevé comme mon enfant, je t'ai nourrit, je t'ai tout appris !!
L'ancien Grand Sorcier de Londres se montrait désormais hargneux mais au fond de lui il avait mal des sous-entendu de son fils. Lui aussi, comme l'asiatique, craignait toujours de ne pas être à la hauteur. Il avait été parent célibataire, élevant Magnus seul, tout en jonglant avec son statut de Grand Sorcier de Londres et de professeur à l'Académie des Chasseurs d'Ombre. Et voilà que son premier enfant lui crachait au visage ses pires craintes. Et Magnus était loins d'en avoir finit.
- Tu as peut-être été le seul, mais tu as été le pire père que j'ai jamais connu Ragnor Fell ! Regarde toi ! Regarde ce que moi je suis devenu ! Tu es un monstre, tout comme moi. Oh, tu savais au fond de toi que tu avais fait un erreur, que tu ne m'avais pas donner tout ce qu'un père pouvait donner, alors tu as décidé d'adopter cette petit pétasse de Madzie pour prendre ma place et racheter tes fautes !
- Magnus ! S'offusqua Catarina, tout aussi blessée par les paroles du sorcier.
- Ferme là, Cat, où je m'occupe de ton cas après. Donc...Ragnor, tu vas pourrir la vie de Madzie comme tu as pourris la mienne, tu vas gâcher son existence par ta seule présence et tu finiras seul comme un chien. Tu ne mérite même pas d'être ici, c'est pour ça que je vais m'occuper de ton cas.
Tendant la main vers son père, Magnus appela à lui toute sa magie qui crépita, rouge comme le sang, entre ses doigts, bien loin du bleu habituel. Ragnor se sentit soulevé de terre, empoigné à la gorge, commençant à étouffer tandis que l'Indonésien serrait peu à peu son poing, un sourire mauvais aux lèvres. Alors que le britannique se sentait partir peu à peu dans l'inconsience, Magnus le propulsa de toute sa puissance contre la façade de l'Institut qui s'éfrita sous la puissance du choc. Le sorcier à la peau verte retomba lourdement sur le sol, et ne se releva pas. Alec se précipita sur lui pour voir où il était blessé. Ses cornes brunes et élégantes avaient été sectionnées sous le choc avec asymétrie et son visage était coupé par endroit alors que des morceaux de gravas s'étaient plantés dans son torse, une tache de sang s'élargissant sur ses vêtements. Folle de rage que son époux ait été ainsi attaqué par son propre enfant, Catarina mit de côté sa terreur et envoya une boule d'énergie pure sur Magnus qui, ne s'y attendant pas, fut propulsé contre la grille de l'Institut. L'asiatique se releva et essuya en riant le sang qui coulait de la commissure de ses lèvres avant d'ouvrir un Portail, disparaissant vers Edom en compagnie de ses cerbères.
- Ragnor ! Cria Catarina en les rejoignant Alec et lui. Oh par Lilith, mon chéri...reste avec moi, ça va aller...il faut..je...
- Emmène le au Labyrinthe en Spiral pour le soigner, lui souffla le noiraud en la voyant paniquer. Je vais prévenir les autres de ce qu'il s'est passé, je vais aller voir Jem et Tessa, ils nous aideront, d'accord ?
Catarina hocha la tête et, avec l'aide d'un Portail et d'un sort de lévitation, transporta son époux de toute urgence au Labyrinthe pour le faire soigner. Alec la regarda partir avec tristesse puis baissa les yeux sur les cornes brisées de son ami, les ramassant pour les ramener à l'intérieur. Alors qu'il les regardait, des flash de la scène irréaliste qui venait de se dérouler défilèrent devant ses yeux. Magnus était devenu un monstre, un véritable démon froid et sans coeur. Soupirant à en fendre l'âme, le Chasseur d'Ombre su ce qu'il lui restait à faire. Il sortit son téléphone de sa poche et, tout en rejoignant ses fils, composa le numéro de l'actuel Consul.
- Alec ! Je suis content de t'entendre ! S'écria le Chef de l'Enclave à l'autre bout du fil. Je peux faire quelque chose pour toi ? S'enquit-il avec gentillesse.
- Jem...il faudrait que tu viennes à l'Institut, avec Tessa si possible. On va avoir besoins de tout le monde, c'est important...
- Je peux être là ce soir, déclara le britannique avec tact. Tu as besoins d'autre chose ?
- Oui...en fait....Ramène moi un formulaire de divorce, s'il te plait. Je quitte Magnus, définitivement.
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Ok j'avoue c'est le chapitre le plus dur de ce tome je crois bien...Et oui, Magnus devient méchant. Des avis ? Des théories qui expliqueraient ça ou pour la suite de l'histoire ? On se retrouve donc le 29 mai pour le prochain chapitre mais pour me faire pardonner, demain je vais publier un nouveau chapitre de What Makes Us Strong qui sera infiniment plus doux <3 Je vous embrasse, à très vite !
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