Chapitre 1 : 1er mars
Felix
Felix venait de terminer son entraînement matinal de natation et s'était rhabillé en quatrième vitesse pour aller assister à son premier cours de la journée. Au moment où il ferma la porte de son casier, il sentit deux mains se poser sur ses hanches pour le forcer à se retourner et il se retrouva le dos plaqué contre le meuble en métal, une paire de lèvres s'attaquant aux siennes. Le blondinet sourit contre les lippes du nouvel arrivant et passa ses bras autour du cou de celui-ci pour finalement répondre à son baiser. Sans attendre, leurs langues entrèrent en contact, se caressant avec douceur. Ils se séparèrent, à bout de souffle et collèrent leurs fronts l'un à l'autre, fermant les yeux par la même occasion.
« Tu t'es levé tôt. » dit Felix avec une pointe de moquerie dans la voix.
« J'avais envie de te voir avant de commencer la journée. » admit son amant.
Felix ne put retenir un sourire et embrassa chastement le jeune homme, d'une simple pression sur les lèvres qui lui rendit son sourire avant de s'écarter de lui.
« Est-ce que tout va bien ? » demanda néanmoins Felix.
« Oui, pourquoi ça n'irait pas ? »
« Tu rates toujours au moins la première heure. »
« Je t'ai dit que j'avais envie de te voir. » répéta le noiraud en fronçant les sourcils. « Puis de toute façon, on était obligé d'être là à la première heure ce matin. »
« Mouais. » soupira Felix.
Le plus grand soupira à son tour avant de s'approcher à nouveau de son petit ami pour l'embrasser sur le front, le faisant frissonner. Il lui fit ensuite signe de le suivre hors des vestiaires. Felix obéit et ils tombèrent nez à nez avec la sœur du noiraud qui les regarda l'un après l'autre, surprise. Pourtant, son expression se changea vite en quelque chose qui ne rassura pas Felix car c'était comme si elle préparait un mauvais coup. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais fut coupée par les hauts parleurs qui firent raisonner la voix du directeur de leur école qui les invitait à rejoindre leurs classes respectives dès que possible. Les deux garçons se regardèrent un instant, surpris et inquiets car après tout, il n'était pas tout à fait l'heure. Tout le monde obéit néanmoins et chacun se trouva rapidement à sa place.
Alors que les deux amants se demandaient ce qu'il se passait, leur professeur de physique entra dans la salle de classe, accompagné par deux hommes en blouses blanches qui les faisaient ressembler à des médecins.
« Bonjour à tous. » les salua leur professeur, d'une voix peu assurée. « Je vais vous appeler un par un pour que vous alliez avec ces deux messieurs afin passer quelques tests. »
Felix vit son compagnon se crisper soudainement à l'entente de la nouvelle. Il savait qu'il n'aimait pas du tout les visites chez le médecin et que cela le stressait au plus haut point alors, il posa sa main sur sa cuisse et la caressa gentiment, sans arrière-pensée, pour tenter d'apaiser le noiraud qui lui adressa un mince sourire forcé. Ils restèrent ainsi un long moment avant que, finalement, le plus grand soit appelé. Avant de se lever, il se pencha vers Felix pour lui murmurer dans l'oreille :
« Je t'aime. J'aurais aimé te le dire dans d'autres circonstances, mais je t'aime Felix. »
Le blondinet n'eut pas le temps de répondre car son compagnon s'éloigna vers la porte qu'il franchit après avoir lancé un dernier regard à son amant. Felix patienta pendant une bonne heure, inquiet de voir d'autres élèves être appelés alors que personne ne revenait. Il fut enfin appelé à se rendre à l'infirmerie où se trouvaient les deux médecins qu'il avait vu un peu plus tôt. Il s'installa sur la chaise qui se trouvait en plein milieu de la pièce et les observa attentivement. Celui qui prenait sa température était âgé, assez petit et légèrement voûté. L'autre, qui lui faisait une prise de sang, était au contraire grand, semblait être dans la trentaine et en pleine forme. Ils semblaient tous les deux sévères et intransigeants, ce qui angoissa encore davantage Felix. Il fut ensuite surpris de s'apercevoir que le plus grand ne lui avait prélevé qu'un tube de sang qu'il glissa ensuite dans une machine. Felix supposa qu'ils analysaient l'échantillon et fronça les sourcils puisqu'il ne se souvenait pas qu'ils aient été prévenus d'un quelconque examen médical.
« Qu'est-ce que vous faites ? » demanda-t-il enfin.
Aucun des deux hommes de daigna répondre. Felix se tourna vers l'infirmière de l'école qu'il n'avait pas remarqué tout de suite en entrant dans l'espoir d'avoir une réponse mais celle-ci secoua la tête en le regardant tristement. Inconsciemment, la jambe du blond se mit à remuer nerveusement, ce qui sembla agacer les deux hommes en blouse blanche. Ce fut d'ailleurs le plus grand qui intervint en premier, agrippant violemment le genou de Felix qui sursauta tout en gémissant de douleur.
« Arrête ça tout de suite. » menaça l'homme.
Felix acquiesça immédiatement au moment où la machine sonna et qu'une feuille ne sorte de l'imprimante qui y était reliée. Le médecin se tourna vers son collègue qui annonça simplement que tout était bon. L'infirmière scolaire demanda à Felix de le suivre et celui-ci lui obéit, bien trop soulagé de s'éloigner des deux hommes. Une fois hors de la pièce, il se hâta pour se mettre à la hauteur de la petite femme qui semblait particulièrement nerveuse.
« Qu'est-ce qu'ils font ? »
« Je ne peux rien dire, Felix. Désolée. »
« Ania, s'il te plait... »
« Je suis désolée, mon chéri. » répéta-t-elle sincèrement.
Sans qu'il ne s'en rende compte, ils étaient tous deux arrivés dans la cour de l'établissement. L'infirmière laissa le jeune homme seul et retourna à l'intérieur, fermant la porte derrière elle. Felix regarda autour de lui et fut surpris de s'apercevoir que l'espace avait été divisé en deux par un haut grillage. Les autres élèves qui étaient également passés par l'infirmerie étaient répartis de chaque côtés pour une raison qui était inconnue à la plupart. Felix se décida alors à s'avancer de son côté pour tenter de retrouver son compagnon parmi les autres élèves qui se trouvaient là. Il fit le tour de l'endroit sans trouver celui qu'il cherchait jusqu'à ce qu'il se rapproche de la grille et qu'une voix appela son prénom.
« Felix ! »
Le concerné se retourna vivement pour voir le noiraud de l'autre côté du grillage. Felix se précipita mais son petit-ami lui cria de s'arrêter et de ne pas y toucher.
« C'est électrifié. » justifia-t-il en montrant du doigt un de leur camarade qui se roulait au sol à cause de la douleur.
« C'est quoi cette histoire ? » demanda Felix, de plus en plus inquiet.
« Ils sont en train de nous trier. »
« Pardon ? Pourquoi ? » s'étonna le blond.
« Je- »
Le noiraud n'eut pas le temps répondre, interrompu par une escouade d'hommes armé jusqu'aux dents. Ils se trouvaient de son côté du grillage et avaient encerclé les pauvres étudiants qui s'étaient rassemblés au milieu de l'espace, effrayés. Seul le compagnon de Felix était resté près de leur prison. Soudain, le grésillement des haut-parleurs retentit, avant de laisser s'échapper une voix que personne ne reconnut.
« Emmenez-les. »
Felix et le noiraud se regardèrent, effrayés, tandis que les hommes armés empoignaient les différents étudiants présents et les emmenaient à l'intérieur du bâtiment pour ensuite les entasser dans trois bus.
« Pardon, Felix. Je suis désolé. » s'excusa le noiraud alors qu'il était lui-même emmené.
« Hyunjin, non ! » s'écria Felix en posant sa main sur le grillage, avant de perdre connaissance.
Hyunjin
Hyunjin avait été traîné loin de Felix, et avait dû le regarder s'électrocuter sans que personne ne lui vienne en aide. Il avait hurlé, tenté de se débattre et même de brûler les hommes qui le retenaient contre son gré mais comme ceux-ci s'y attendaient, ils frappèrent violemment le jeune homme à la tête, l'assommant suffisamment pour qu'il cesse de se débattre.
« Felix... » murmura-t-il avant de perdre connaissance.
Le noiraud revint à lui quelques heures plus tard, attaché à ce qui ressemblait au lit de l'infirmerie de son lycée par les bras et les pieds. Il tenta une nouvelle fois de se débattre mais dût se rendre à l'évidence que cela ne servait à rien. Il fut bientôt obligé de fermer les yeux lorsqu'une lumière aveuglante apparut, signe que quelqu'un avait allumé la lampe au-dessus de lui.
« Tu as l'échantillon ? » retentit une voix féminine qu'il ne connaissait pas.
« Ouais, tiens. »
Hyunjin se força à ouvrir les yeux pour voir ce qu'il se passait autour de lui. La femme se saisit de l'échantillon de sang prélevé quelques heures plus tôt tandis que l'homme s'approchait du noiraud qui se raidit à son approche.
« Est-ce qu'on t'a attribué une couleur ? »
« Une... couleur ? » demanda Hyunjin, les sourcils froncés.
L'homme leva les yeux au ciel avant de se diriger vers une affiche accrochée au mur. Il s'agissait d'une pyramide reprenant cinq couleurs, ressemblant quelque peu à la pyramide alimentaire. Mais ce qui attira l'attention de Hyunjin, ce fut les inscriptions à chaque étage de la pyramide. Les mots « sûr », « prudence », « attention », « dangereux » et « mortel » étaient écrits de bas en haut.
« Chaque jeune se voit assigner une couleur qui correspond au trouble dont il est atteint. Tout en bas, il y a les verts qui ont une faculté intellectuelle accrue. Les bleus ont des capacités télékinétiques. Les jaunes peuvent manipuler l'électricité. Au-delà, ce sont les plus dangereux, les rouges et les oranges. » expliqua-t-il d'une voix lasse, comme s'il avait dû le faire des centaines de fois.
« Et qu'est-ce qu'ils font, les rouges et les oranges ? » demanda Hyunjin, mal à l'aise.
A vrai dire, il n'avait pas réellement besoin d'avoir une réponse. Il se doutait bien que l'une des deux couleurs représentait le don du feu. Il n'était pas stupide, il n'appartenait à aucune des couleurs dont le scientifique venait de parler.
« Les rouges peuvent manipuler le feu et les oranges son capable de contrôler l'esprit d'autrui, de voir les souvenirs d'autrui, ainsi que le contrôle des émotions d'autrui. »
Le noiraud ne répondit pas, se contentant de serrer les dents. Son attention fut finalement attirée par l'autre scientifique qui semblait soucieuse. Elle tourna l'écran vers son collègue, permettant également à Hyunjin de voir ce qu'il était inscrit. Il put ainsi lire, en lettres majuscules rouges « ORANGE » ainsi que le mot « ROUGE ». Le noiraud ouvrit la bouche en grand à cause de l'incompréhension. Il comprenait être un rouge, puisqu'il contrôlait le feu, mais il ne se souvenait pas d'avoir un jour contrôlé qui que ce soit. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que l'homme lui injecta un produit à l'aide d'une seringue, le faisant à nouveau perdre connaissance.
Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, sa première réaction fut de se débattre comme un diable en sentant ses bras bloqués autour de son torse. Il lui fallut de longues secondes pour comprendre qu'il portait une camisole de force et qu'il était enfermé dans une pièce aux murs et au sol en béton. Il aurait pu tenter de mettre le feu à ses liens mais il avait vite compris que vu la matière, cela ne servirait à rien. Il se posa dans un coin de la pièce et s'appuya contre le mur, y laissant également tomber sa tête et Hyunjin se mit immédiatement à penser à Felix. Quelque chose le perturbait depuis sa discussion avec le scientifique. Et si, inconsciemment, il avait contrôlé l'esprit et les émotions de Felix pour le forcer à partager les sentiments que le noiraud ressentait à son égard ? Il ne voulait pas y croire. Il avait même attendu d'être certain de contrôler son don du feu pour se permettre d'approcher le blond et ainsi être certain de ne pas lui faire du mal. Alors comment aurait-il pu le contrôler ainsi ? Il refusait d'y croire mais l'idée de quittait pas un coin de sa tête.
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