Songerie

Laisser son esprit suivre les fils déroulés lentement de sa pensée divaguer et le savoir, et parcourir doucement le monde et ses concepts. Songer à la songerie. Sentir les mots des autres remonter à la surface de son esprit. Acquiescer à ce que dit Victor Hugo, mais seulement à demi, sans argumenter, parce que nos pensées fusent lentement, comme au ralenti et que les rattraper, dans cette indolence, est au fond inutile. Laisser les mots nous échapper, examiner les nôtres, hésiter, les laisser aller sans trame et progresser, sans que ce ne soit poétique. Trop fragile et moins délicat. Saisir cette non-rêverie, plus immobile et plus fragile, la poser sur des mots, un peu trop grossiers pour elle. Sentir qu'elle s'y délitera. Profiter encore un peu de la douceur qu'elle nous apporte, avant de revenir au monde, avant de remonter à la surface. En observer les dernières bulles avec un sourire songeur, laisser flotter ces pensées irisées. Elles éclatent et disparaissent. Le songe s'est effacé. Reste la douceur.

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