Chapitre 44
Hizashi et Rikimura avait accompagné Shota dans son ambulance, et le directeur leur avait demandé de ne rien dire ni aux médias, ni aux personnels de Yuei.
Durant tout le trajet, Hizashi ne cessait de trembler, à tel point que l'adulte dût utiliser son alter en lui tenant la main.
Enfin arrivés à l'hôpital de Musutafu, Shota fut immédiatement ramené pour effectuer une opération. Le directeur et l'élève patientaient dans la salle d'attente. Hizashi s'était entêté à dire à ses parents qu'il restait avec Shota, et leur avait même raccroché au nez. Rikimura, quant à lui, se demandait pour quelle raison il tenait tant à cet élève.
Ils finirent par s'endormir, le blond posant inconsciemment sa tête sur l'épaule du brun.
Le lendemain matin, une infirmière vint les réveiller pour leur dire que Shota était sorti de l'opération avec succès. Par chance, ils avaient bien réagi et très rapidement, si bien que la vie de Shota n'était plus en danger.
Il était 6h. Ils se levèrent et se dirigèrent dans la chambre du noiraud.
Aizawa était allongé sur le lit, endormi. Des perfusions étaient collées à ses bras.
Hizashi et Rikimura s'assirent sur des tabourets. Le blond prit la main du noiraud et la serra. Des larmes coulaient sur ses joues.
_ Shota... souffla Yamada. Je sais que tu ne vas jamais me pardonner... parce que j'ai fait une connerie... parce que je t'ai trahi, alors que ce n'était pas mon intention...
Il posa sa tête sur le lit, et continua :
_ Le problème, Shota, c'est que je t'aime... Tu me traites toujours de con, mais ce que tu as fait était la pire connerie du monde... Au fond, toi aussi, t'es con...
_ Yamada, je dois aller à l'école, déclara Rikimura en se levant. Tu peux rester ici, si tu veux. Je te déclarerai une absence justifiée.
_ Merci, monsieur.
_ Je reviens ce midi. À tout à l'heure.
_ Euh, monsieur !
_ Oui ?
_ C'était le groupe de cinq filles en gestion, et l'une d'elle a utilisé son alter.
_ D'accord, merci. Je vais m'en occuper. À tout à l'heure.
_ Oui, à plus.
Il s'en alla, laissant les deux élèves seuls. Hizashi tenait la main de son ami, affalé à côté de lui.
Il l'aimait. Et cet amour était plus fort que tout ce qu'il a pu ressentir avant. Maintenant, l'obstacle auquel il devait faire face était ses parents : ils ne voulaient pas que leur fils vive sa vie avec un homme.
Et pourtant, Hizashi pensait qu'au moins, sa mère serait compréhensive, ce qui n'était pas le cas.
_ Tu sais, Shota, fit-il en espérant que le noiraud l'entende. Mes parents t'aiment beaucoup, mais ils ne veulent pas de notre relation. Et je comprends si tu ne veuilles plus de moi. Alors, si tu penses que c'est mieux qu'on en reste là, je... j'accepte, même si ça me fait mal de l'admettre.
Il caressa sa main de son pouce, et continua :
_ Je t'aime, Shota. Je t'aime vraiment. Et j'accepte si jamais tu veux me quitter. Mais si ce sera le cas, je t'en supplie, restons amis. Parce que... je ne supporterais pas de me séparer de toi. Shota, je...
Soudain, la porte s'ouvrit et les parents d'Hizashi apparurent, en colère.
_ Hizashi ! Vociféra sa mère. Ça suffit, les bêtises ! Maintenant, tu reviens et tu vas à l'école !
_ Il n'en est pas question ! Répliqua le blond en se levant. Je reste avec Shota !
_ Tu rentres, Hizashi !
_ Je l'aime ! Et vous ne pouvez rien y faire !
_ Assez ! Hurla le père, faisant taire sa femme et son fils. Hizashi, je n'accepte pas cette relation ! Tu rentres !
Hizashi avait le pouvoir de faire face à sa mère, mais il lui était même impossible de lever le regard face à son père, surtout quand il était en colère.
Il baissa la tête, les larmes aux yeux, et suivit à contrecœur ses parents. Il regarda une dernière fois Shota, mais sa mère le poussa pour le presser.
***
Il était midi passé. Rikimura venait de finir de ranger ses papiers. Il soupira, prit sa veste et ses affaires et sortit.
Il était très préoccupé par l'événement de la veille. Voir Aizawa faire une tentative de suicide devant ses yeux était horrible. Ce moment ne cessait de tourner en boucle dans sa tête.
À quel moment aurait-il pu empêcher ça ? Il ne le savait.
Il arriva enfin à l'hôpital, et monta directement dans la chambre de Shota après l'accord de l'infirmière. Il ouvrit la porte, s'attendant à voir Yamada à son chevet.
Mais en entrant, il ne vit que Shota, et un tabouret vide.
_ Dis, Aizawa, tu ne saurais pas où est Yamada ? Demanda Rikimura inconsciemment.
Il posa les yeux sur lui en refermant la porte, et sourit en disant :
_ Tu sais, il paraît que, quand on est dans le coma, on entend tout, alors qu'on est inconscient. Peut-être que tu sais où il est allé...
Il s'approcha, prêt à utiliser son alter, mais finalement se ravisa :
_ Non, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'utiliser mon alter sur quelqu'un d'inconscient. Je risquerais juste de prolonger ton coma.
Il s'assit, et le regardait.
_ Et dire que c'est un élève qui me fait cet effet-là ! Je me demande pourquoi j'agis ainsi. Tu ressembles vraiment beaucoup à Nick. À croire que tu serais mon fils caché tellement tu lui ressembles !
Il passa sa main dans ses cheveux, plongé dans ses pensées.
_ Aizawa, si tu m'entends, je dois te dire que c'est moi qui m'occuperai de tes frais pour l'opération et tout le reste. Ne t'inquiète pas pour ça. Tu n'as aucune famille à présent. Mais moi, je serais là. Et Yamada aussi, même si je ne sais pas où il est.
Il posa sa main sur la sienne, et lut dans son esprit, sans interférer avec.
Le vide... Son esprit était vide. Normal, puisqu'il était inconscient.
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