Chapitre 27
Il était 14h. Shota n'arrivait pas à croire qu'il avait passé une heure dehors à aider une dame, et rien d'autre. Cependant, il devait quand même faire les courses.
Il sortit à nouveau en passant par le toit, et sauta dans le vide. Il se concentra du mieux qu'il put pour se réceptionner correctement, mais une nouvelle fois, il manqua sa chance et tomba lourdement au sol.
Il soupira en se relevant, et se dirigea vers le centre commercial.
Dans la galerie marchande, il y avait quand même du monde pour un mercredi, notamment des mères avec leurs enfants tous aussi bruyants les uns que les autres. Shota déambulait entre les passants, et s'arrêta devant une ruelle : là où tout avait commencé.
Il esquissa un sourire en se rappelant du chat tacheté qui l'avait accompagné durant sa fugue et dans son habitation clandestine, et se demandait ce qu'il était devenu.
Il aurait bien aimé l'adopter. Noir et blanc, avec un museau sombre, le bout des pattes inégalement blanc comme s'il portait mal des chaussettes, des yeux bleus magnifiques et envoûtants.
Arrivé vers la plage, il observa la mer de loin : la couleur de l'océan était exactement la même que celle des yeux de ce chat.
Shota bifurqua pour aller au centre commercial en longeant la mer, mais il vit au loin sur la route un animal non inconnu à ses yeux : le chat tacheté ! Celui-ci était allongé sur le sol, comme s'il dormait, ou qu'il ne pouvait pas bouger.
Il vit plus loin une voiture bleue qui allait l'écraser.
Par réflexe, Aizawa courut en direction du chat, et à son niveau, il écarta les bras pour inciter le chauffeur à s'arrêter. Il avait peur, car si le chauffeur s'arrêtait trop tard, il était bon pour l'hôpital. De toute manière, il ne pouvait plus reculer.
La voiture freina brusquement à quelques centimètres du noiraud, dont la respiration s'était accélérée à cause de l'adrénaline. Puis, il se retourna et se pencha vers l'animal : il avait une patte cassée, et des éraflures sur le corps. Le pauvre n'était pas beau à voir.
Tous les passants aux alentours s'approchèrent pour voir si l'adolescent allait bien. L'homme qui conduisait la voiture sortit de son véhicule, et forcément, il se mit à vociférer :
_ Non mais, ça va pas ? Tu aurais pu être gravement blessé, voire mort !
Le noiraud se leva, le chat dans les bras, et répliqua :
_ Si je ne l'avais pas fait, c'est ce chat qui serait mort !
Tous virent l'animal mal au point, et le chauffeur s'excusa de son comportement, même si Shota devait faire plus attention la prochaine fois. Mais comme l'état du chat s'aggravait, il invita le jeune homme à monter dans sa voiture, et l'emmena à la clinique vétérinaire de Musutafu.
Une fois arrivés, ils se ruèrent à l'accueil, qui prit en charge très rapidement l'animal.
Ils restèrent là pendant une bonne heure, discutant de ce qu'ils faisaient, avant de pouvoir voir le chat, un bandage à la patte arrière gauche.
_ Vous avez bien réagi, leur déclara la vétérinaire. Si vous étiez arrivés trop tard, je ne pense pas qu'il aurait survécu.
_ Merci, madame, dirent-ils en s'inclinant.
_ Comme c'est un chat errant, je l'ai vacciné aussi. C'est un femelle, et elle doit avoir un an. Malheureusement, le centre d'accueil pour animaux ne prend plus de chat, puisque ses effectifs sont débordés, donc ça ne vous dérange pas de l'accueillir chez vous ?
_ Je voudrais bien, mais je suis allergique aux chats, déclara l'homme. Ça ne te dérange pas, gamin ?
_ Au contraire, répondit le noiraud. Ce sera avec plaisir.
_ Très bien ! Il me faudrait juste votre signature. Quel serait le nom de votre chat ?
Shota réfléchit un instant, en observant le chat : l'animal lui rappelait la vieille dame qu'il avait croisé quelques heures avant.
_ Harumi, elle s'appellera Harumi.
***
Shota rentra enfin dans son appartement. Il devait être 17h, car il avait mis deux heures pour rentrer de la clinique vétérinaire, située à l'autre bout de Musutafu. Il en avait aussi profité pour acheter des effectifs pour son nouveau compagnon, qui d'ailleurs était confortablement installé dans son écharpe.
La petite Harumi sortit de la touffe de bandes, et prit connaissance avec son nouveau domicile.
_ Harumi, désormais, c'est ta maison, lui déclara Shota en la caressant.
Comme si elle l'avait compris, Harumi se frotta à la jambe de son nouveau maître.
Elle le suivit dans toute la maison, notamment sa chambre. Elle était très câline, et adorait jouer avec l'écharpe de Shota, surtout quand ça pendouillait.
Il se rendit dans sa chambre, et se posait sur son lit, jouant avec le chat.
Au final, Shota n'a jamais fait les courses.
Il entendit la porte d'entrée s'ouvrir, et prit le soin de cacher la boule de poils sous sa couverture. Hizashi fit irruption dans sa chambre.
_ Yo, Sho-chan !!
_ Commence pas à crier dès que tu rentres, soupira le noiraud en insitant le chat à ne pas bouger. Je risque d'avoir une migraine si tu continues comme ça.
_ Comment était ta journée ?
_ Que veux-tu que je fasse enfermé ici ?
_ J'en sais rien ! Tu es peut-être sorti !
_ Ouais, je suis sorti.
Hizashi arrêta de gesticuler, et lui cria :
_ T'es sorti ?! Mais t'as pas le droit !
_ Je suis à la maison, Hizashi. Personne ne peut savoir si je suis sorti ou non. Et puis, j'en avais envie, et je suis tombé sur ça...
Il retira la couverture pour laisser découvrir la petite chatte tachetée, roulée en boule sur le ventre de son maître. En voyant l'animal, Hizashi sauta littéralement sur lui.
_ OOOH !! Il est trop mignon ! Il s'appelle comment ?
_ Elle s'appelle Harumi.
_ Harumi ? Pourquoi ?
_ J'ai croisé une vieille dame, ce midi, elle s'appelle Harumi Hanako. Ce chat dégage quelque chose qui lui ressemble.
_ C'est pour ça que tu as une orchidée dans ta chambre ?
_ Oui, elle me l'a offert. Juste, ta sœur elle acceptera Harumi ?
_ Je pense que oui, elle aime les chats aussi !
_ C'est bon, alors.
_ Par contre, Shota, tu ne devrais pas sortir, lui dit Hizashi d'une voix sérieuse. Rikimura-sensei a été clair là-dessus. Et tu sais que je dois le voir chaque matin pendant la récré, et qu'il utilise son alter sur moi.
_ Et toi, tu sais qu'il va savoir que tu m'as dit ce que tu ne devais pas dire.
_ Je devais te prévenir, Shota.
_ Moi aussi, je devais te prévenir.
_ Non, si tu enfreins les règles...
_ Je sais, je risque d'être viré pour de bon. C'est pour ça que je ne suis sorti qu'une fois, c'est-à-dire aujourd'hui.
_ J'espère bien ! Bon, do you want to eat something ?
Évidemment que Shota lui mentait, car il devait s'exercer pour garder la forme.
___
[1 114 mots]
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top