Chapitre 22

Le directeur avait assisté à toute la scène, et clairement, il était en colère, autant contre Shimada que contre Aizawa.

Ce dernier, en voyant le directeur, se mit à trembler, désactivant son alter. Le professeur se releva péniblement, et s'apprêtait à donner un coup à l'élève, lorsque Rikimura l'arrêta et lui dit :

_ Laisse, Shimada. Ça relève de mon domaine, pas le tien. J'ai calmé les deux élèves en question, donc maintenant, tu peux retourner en cours.

Le professeur se dirigea vers la porte, mais avant de sortir, il lâcha :

_ Monsieur le directeur, vu la faute grave que vient de commettre Aizawa, je pense que l'exclusion...

_ Je t'ai dit que ça relève de mon domaine, Shimada. Maintenant, je te signale que tu as un cours à donner, et qu'il reste encore vingt minutes de cours.

_ Oui, pardon, monsieur.

Enfin, le professeur referma la porte, laissant Shota et Rikimura seuls.

_ Assis-toi, lui ordonna sèchement le directeur en s'installant à son bureau.

Shota obéit, et s'assit à sa place initiale. Il tremblait énormément, et tentait de garder un visage impassible.

_ Je suis désolé, sensei...

_ Tu as fait une faute grave, Aizawa. Tu me déçois énormément.

_ Je serais exclu s'il le faut, je l'ai mérité, après tout...

_ Je veux que tu me dises ce qu'il s'est passé, j'en jugerais ensuite.

Shota faisait tout pour ne pas éclater devant lui, car il savait que c'était la seule personne dans les personnels de l'établissement à être de son côté.

_ Shimada-sensei est venu... Il m'a demandé ce que j'avais encore fait pour me retrouver ici... Je lui ai répondu que ce n'était pas son problème, et d'aller demander voir en 1-A pour le demander au prof...

Des larmes coulèrent sur ses joues, mais il fit tout pour rester calme.

_ Il m'a menacé de vous proposer de m'exclure... définitivement... Je l'ai cru, et je l'ai frappé...

_ Tu as fait ça sous la colère ?

_ Oui...

Tout en l'écoutant, Rikimura lisait dans son esprit ; des pensées sombres, tristes... Il s'en voulait, c'était clair.

_ J'ai une question, Aizawa : lorsque tu l'as frappé, est-ce que tu as pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde, que je ne te dirais rien ?

_ Non... Je ne pense pas...

C'était vrai : il disait la vérité.

_ Tu seras exclu provisoirement, Aizawa. Trois semaines à partir de demain.

_ Oui...

_ Je veux que tu rédiges une lettre d'excuse à Shimada, que tu me feras transmettre par le biais de Yamada.

_ Oui...

_ Ce sera la première et dernière fois que tu fais ça, compris ? Si, durant ta scolarité ici, tu recommences à frapper un professeur, je n'hésiterais pas à t'exclure définitivement.

_ Oui...

_ Bien. Sèche tes larmes, Aizawa. Et suis-moi.

Le noiraud se leva sans grande conviction, et suivit le directeur.

L'homme s'assit sur le canapé, et invita Shota à faire de même. Il s'exécuta, mais gardait un écart considérable avec le directeur.

Rikimura le savait : Aizawa était encore en colère, bien que triste. Il se rapprocha de Shota et le prit dans ses bras, qui étonnamment, se laissa faire.

Le brun utilisa son alter, et vit dans le cœur de l'élève de la colère, mais surtout de la tristesse, beaucoup de tristesse. Il transforma ce mélange négatif en un calme, et se servit de son deuxième alter pour amplifier ce calme.

Car son alter Silence absolu était principalement offensif, mais s'il savait s'en servir, il pouvait avoir une toute autre fonction.

Shota sentait le silence l'envahir, mais ce n'était pas un silence brutal, comme il l'avait déjà expérimenté : c'était un silence apaisant, agréable.

Les dernières larmes coulèrent, puis vinrent s'écraser sur la manche du directeur. Lentement, Shota s'endormit profondément, et paisiblement.

***

La sonnerie avait retenti, et c'était l'heure du repas. Mais Shota n'était toujours pas revenu, ce qui inquiétait beaucoup Hizashi. Et il s'en voulait d'avoir fait le pitre durant l'exposé, mais c'était pour divertir la classe, soi-disant.

Enfin, c'était surtout parce que les élèves qui étaient passés avant eux étaient ennuyeux, et il voulait que leur groupe soit le plus dynamique, pour récolter les points. Mais au lieu d'en gagner, ils en avaient perdu, et énormément.

Et le blond avait beau essayé de supplier son professeur, il refusait de leur accorder ne serait-ce qu'un cinq.

Alors, Hizashi s'était mis à la recherche de Shota. Il croisa Shimada, avec une marque sur la joue. Il décida de lui poser la question quand même :

_ Hi, sensei ! Est-ce que, par hasard, vous savez où est Shota ?

Mauvaise idée de sa part...

Shimada le prit par le col, et lui murmura de sorte à ce que seuls lui et Hizashi puissent l'entendre :

_ Tu vois, ton ami ? C'est lui qui m'a fait cette jolie marque, là, sur ma joue. Je te garantis qu'il ne remettra plus les pieds ici ! Et je ne comprends pas pourquoi toi, qui a le potentiel pour faire ce que tu veux, tu traînes avec ce bon à rien...

Il le lâcha brusquement, et il lui dit :

_ Ton ami est chez le directeur ! Et quand il en sortira, ça m'étonnerait qu'il sera content de te voir !

Hizashi se mit à paniquer et fonça vers le bureau du directeur.

Il entra dans la pièce sans frapper, et cria :

_ Monsieur ! Vous ne devez pas exclure Shota ! C'est moi qui suis responsable de ça ! J'ai fait le pitre en classe, alors qu'on était en...

Un silence l'envahit et le fit taire brutalement. Et quelques secondes après, le silence s'en alla, et Rikimura lui dit :

_ Calme-toi, Yamada. Referme la porte et assis-toi, s'il te plaît.

_ Mais...

_ Tu veux que je réutilise mon alter ?

_ Pardon...

Hizashi referma la porte, et s'installa sur un des fauteuils en face du canapé. Et il vit avec stupeur que Shota dormait dans les bras du directeur.

_ Avant tout, ne sois pas jaloux ou quoi que ce soit de moi, déclara le directeur en voyant le regard du blond. Aizawa est comme un... neveu, je dirais. Et c'est tout.

Hizashi soupira de soulagement, puis ils purent enfin discuter.

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