Arrivés chez les Yamada, les deux amis se dirigèrent dans la chambre du blond, car Hizashi voulait lui montrer un truc.

_ C'est bon ! Pas la peine de se presser ! Se plaignit Shota qui se faisait tirer par la manche.

_ Tu verras !

_ Les garçons ! Cria la mère à travers la cuisine. On va manger !

_ Shit ! Jura le blond en redescendant des escaliers, suivi de son ami.

_ Hizashi ! Pas de gros mots à la maison !

_ Mais c'est en anglais !

_ Même ! Ça reste un gros mot !

_ Tu as entendu ta mère, Hizashi ? Lui dit son père, assis confortablement dans un fauteuil. On dit crottin de bouc. Ou bouse de vache.

Hizashi éclata de rire, tandis que Shota souriait légèrement. Décidément, cette famille était vraiment parfaite.

Ils dînèrent, puis prirent leur douche avant d'aller se coucher.

Les deux amis n'avaient pas parlé de leur moment de froid, ne voulant pas inquiéter la famille.

Et au lieu de se coucher, Hizashi prit un livre, ou plutôt un manga dans sa bibliothèque, et le tendit à son ami.

_ C'est ça ce que tu voulais me montrer ? Lui demanda Shota en commençant à s'énerver.

_ Non ! C'est à l'intérieur !

_ Comment ça, à l'intérieur ?

Shota l'ouvrit au beau milieu, et tomba sur des images plus que douteuses. Il referma d'un coup sec le livre, et frappa la tête de son ami avec en lui disant :

_ Mais t'es un pervers ! Ça va pas de me montrer ça ?

_ Aïeuh ! Mais je voulais que tu...

_ Il n'est pas question que je lise ce truc.

_ Non, Shota, en fait...

Les joues d'Hizashi prirent une teinte rosée, et il jouait avec ses mains. Depuis quand pouvait-il être aussi gêné, lui qui, d'habitude, ne se gêne pas pour dire les choses ?

_ Non, rien... Finit-il par dire. On devrait aller dormir.

_ T'es pas croyable !

Ils se couchèrent enfin. Dans sa couette, Hizashi se demandait si Shota ne voyait vraiment pas les messages qu'il lui lançait depuis un bon bout de temps.

Pourtant, celui-là était le plus explicite, mais il ne semblait pas le voir. Peut-être qu'il fallait qu'il agisse de manière plus directe ?

Mais Hizashi redoutait déjà sa réaction : et si Shota ne le considérait que comme un ami ? Et s'il le rejetait définitivement, cette fois-ci ?

Peut-être que le directeur en connaissait plus sur Shota, vu le nombre de fois qu'il allait le voir.

Et s'il lui en parlait ?

_ Shota ? Tu dors ? Tenta le blond.

Mais celui-ci s'était endormi depuis un bon moment déjà. Bah, c'est pas grave, pensait le blond.

Il finit par s'endormir à son tour.

***

Une semaine plus tard, c'était l'anniversaire d'Hizashi. Ses parents lui avaient offert comme cadeau l'appartement où leur fils pouvait enfin habiter seul. Mais la seule condition fut que Nozomi habite également avec lui, car elle travaillait déjà depuis un moment en parallèle avec ses études, et qu'elle devait veiller sur son frère. 

Shota n'avait pas trouvé de cadeau à lui offrir, alors le blond lui avait dit que le meilleur cadeau pour lui serait que Shota habite en colocation avec lui.

Et c'est ainsi qu'ils déménagèrent durant le week-end. L'appartement se situait au cinquième étage d'un immeuble, était plutôt grand et spacieux, et pas loin de la maison des Yamada.

Ils arrivaient à se débrouiller à trois, même si Nozomi faisait presque tout dans la maison, ce qu'elle ne manquait pas de faire savoir à son frère.

Plusieurs jours s'étaient écoulés, et la relation entre Hizashi et Shota était comme au premier jour. Ils restaient souvent ensemble, et il arrivait parfois que le blond réussisse à faire sourire son ami, mais souvent, ses tentatives étaient foireuses, et ils se retrouvaient à se courir après dans toute l'école.

Shota avait revu aussi le directeur, plusieurs fois. Le dernier jour avant les vacances d'été, il s'était rendu dans son bureau.

_ Alors, de quoi veux-tu me parler aujourd'hui, Aizawa ? Lui demanda-t-il en lui servant du thé.

_ Euh... C'est un peu... délicat...

_ C'est à propos de Yamada ?

_ Non, pas aujourd'hui.

_ Mmh... à propos de moi ?

_ Euh... oui...

_ Dis-moi donc.

« Arg ! Comment lui dire que j'aimerais qu'on reste en contact ? Je suis ridicule... » Pensait le noiraud en jouant avec ses doigts.

_ Ah ! D'accord ! Fit le directeur. Oui, c'est embêtant, vu que tu es un élève...

_ Qu'est-ce que j'avais dit à propos de votre alter, Rikimura-sensei ?

_ Je te l'ai déjà dit, je l'utilise inconsciemment. Excuse-moi quand même.

Il s'assit à côté de Shota en buvant un peu de sa tasse, puis la reposa en lui demandant :

_ Qu'est-ce que tu vois en moi, Aizawa ?

_ Je... je ne sais pas vraiment... C'est comme un mélange des deux parents d'Hizashi...

_ Tu y vois une figure paternelle, c'est ça ?

_ Je crois...

_ Donne-moi ton téléphone, s'il te plaît.

Shota ne comprit pas tout de suite ses intentions, mais le sortit quand même et le tendit au directeur. Celui-ci le déverrouilla sous le regard médusé de l'élève.

_ Comment vous connaissez mon code ?

_ Je l'ai lu dans ton esprit.

Il sortit son téléphone à son tour, et les tripotait en même temps. Puis il rendit le portable à son propriétaire, en lui déclarant :

_ Je t'ai inscrit mon numéro personnel. C'est confidentiel, donc s'il te plaît, n'en parle à personne. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux m'appeler, ou m'envoyer un message, comme tu veux.

Shota reprit son bien en le fixant, plongé dans ses pensées.

« C'est irrationnel... »

_ Je sais, mais j'ai vu que tu étais sincère, et j'ai confiance en toi.

_ Merci, Rikimura-sensei, souffla-t-il avec un léger sourire.

_ Dis-moi, tu as parlé à Yamada ?

Shota marqua une pause, puis répondit :

_ Non, toujours pas.

_ Je vois, fit-il en riant légèrement.

_ Qu'est-ce qui vous fait rire, sensei ?

_ Non, rien.

La sonnerie se fit entendre, et le directeur lui dit :

_ Allez, zou ! La récré est finie !

_ Oui, à plus tard, sensei !

_ Bon cours de maths !

Lorsque Shota fut parti, Rikimura se leva, et repensait à ce qu'il venait de voir dans l'esprit de l'élève.

_ Aizawa, tu es bien trop aveugle, soupira-t-il en se tournant vers la vitre. Mais de là à ne pas remarquer un seul message de ton ami...

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