Les mondes entrecroisés comme deux âmes, se recouvrant l'un l'autre.

L'un noir de nuit et le deuxième blanc d'une lumière artificielle.

Ombre lumineuse, lumière sombre.

Le premier monde est beauté, calme et douceur.

Caresse du soir sur le sommeil et lune ombrée glissant sur les paupières.

Ce monde est plénitude de l'herbe ondulant au gré du vent, respect du lierre enserrant le pommier ombrageux, transparence des perles d'eau s'accrochant aux cils et s'envolant le long du grain de la peau.

Il est la blancheur éthérée des fleurs, le voile tranclucide du brouillard, l'armure d'écorce brune des arbres, le vent qui agite les feuilles dans les frondaisons et la rumeur tournoyante de la cascade un soir d'été.

Le second monde, aux antipodes du premier, fait de lumière mécanique,brûlant les yeux.

Néons colorés dissipant les cendres au creux des cavitées vides.

Aveuglement des yeux brûlés cherchant à se brûler plus encore.

Vie infinie, prisonnière d'une boucle sans fin, éternel recommencement des erreurs.

Monde d'industrie barbare, attraction humaine des choses éphémères et futiles.

Monde éclairé de nervosité, d'illusion et d'excitation extrême,alimentés par le cliquetis des machines.

Les rayons de lumière blanche des lampes électriques dissimulant mensonges et faux-semblants d'une société factice.

La vie est au cœur d'une forêt, avec ses obstacles, ses ramifications et son unique chemin.

La vie a quitté le sentier, elle a abandonné un monde sombre mais vrai, pour un autre plus lumineux et plus faux.

Aucune lumière artificielle ne devrait primer sur le calme naturel de la nuit.

Je l'ai retrouvé !!!