Chapitre 2 :Une journée comme une autre.
" La façon dont tu vois ton futur et plus importantes que ce qui s'est produit dans ton passé. "
Lundi.
C'est un jour comme les autres après un week-end épuisant entre le travail, les corvées et les problèmes. J'ai fini par m'y faire.
5:00 : Je me lève, me lave, m'habille et va au cuisine de l'internat.
6:00 : Je prépare le petit déjeuner avec les autres employées. La différences en elles et moi, c'est qu'elles ont une vie en dehors de ces murs tandis que moi non. Et l'autre différence à ne surtout pas négliger c'est qu'elles sont payées. Inutile de préciser que ce n'est pas mon cas.
Enfin, je n'y peux rien. Au menu ce matin : Pain, beurre et brique de lait !
Youppi !
Comme d'habitude, la responsable me donne mes instructions en trois mots et comme d'habitude je n'ai que les tâches galères.
C'est-à-dire :
1 ) Faire la vaisselle du soir. ( Inutile de préciser que les restes de nourritures sont accrochés à la vaisselle et que l'odeur est atroce. )
2 ) Nettoyer les bacs de la chambre froide. ( Il y en a une bonne vingtaine et je n'ai jamais le temps de tous les nettoyés alors, quand j'ai fini de laver le dernier, le premier est sale. )
3 ) Et pour finir, nettoyer leurs bordels. ( Croyez-moi ou non, c'est vous qui voyez. )
7:00 : Je vais au réfectoire pour... Manger.
7:30 : J'ai tout intérêt à avoir fini de manger car il faut ramasser,
8:30 : Je vais en cours.
Je crois que de tout ce que j'ai à faire, c'est le pire moment de la journée. En principe, j'aime apprendre... J'adore apprendre même. Mais le problème, ce qui rend l'apprentissage bien plus compliqué, c'est que la classe n'est pas vide, non, non, non...
Il y a des élèves.
Tout le monde me jette des regards d'effrois, de moqueries ou bien, pour les pires de pitié.
Dans un cas comme dans l'autre ça craint... Ça craint grave même.
La plupart me montre du doigt, d'autre tente de me faire trébucher ou il y a ceux qui rigole rien qu'à ma vue. Je me contient mais je sais que ça ne va plus durer. Dans les salles de cours, j'essaie d'être au fond de la classe près de la fenêtre mais c'est peine perdue. Soit les élèves ont déjà pris la place, soit le prof me sort: " Mademoiselle Shanna. Asseyez vous en face de moi s'il vous plaît. "
Pff.
Je lève les yeux au ciel, prie mon Dieu pour qu'il me fasse sortir d'ici au plus vite et va m'asseoir en face de lui.
Enfin bref, revenons à ce lundi.
8h30 : Donc, j'ai cours de français avec Mr.Magret que j'aime surnommé canard. Oui va fait pitier et ce n'est en aucun cas drôle mais on s'amuse comme on peut n'est ce pas ?
Je cours dans ma chambre, prend mes affaires, cours dans les couloirs et... je suis évidemment en retards !
Reyouppi !
Allez ! Du nerf, je respire, inspire et frappe à la porte.
Un petit homme au cheveux gris, au yeux bleus et au teint plus qu'inquiétant ouvre la porte. Il lève son épais sourcil puis commence :
" - Oui ?
- Euh, excusez moi Monsieur,je crois que je me suis trompée de salle... On est bien là 123 ici non ?
- Oui, je suis votre nouveau professeur de Français.
" Tient il était pourtant jeune et heureux ici non ?? "
- Ah, euh, excusez moi de mon retard.
- Vous avez un bon d'excuse ?
" Ouh la ! Je sens que tu vas me casser la tête toi !"
- Non.
- Alors vous savez quoi faire n'est-ce pas ?
Certains élèves se mettent à rire et d'autre détourne les yeux.
Ça fait pitié tout ça.
Je tente alors mon unique excuse possible.
- Il faut savoir que...
- M'sieur ! Cette meuf , c'est une orpheline e ! Elle a buté ses parents du coup, elle vit ici et fait le ménage avec les autres.
" Je vais le pendre lui... "
Lui, c'est Christian le blond au yeux brun qui se croit tout permis. Je le déteste, il fait tout pour que je me tape une heure de colle. Mais si seulement il n'y avait que lui !
- Ouais ! C'est un peu notre boniche. Tu fais tomber elle ramasse !
" Et lui je vais l'éventré. "
Lui, c'est Carlos. Vous vous doutez bien qu'ils sont potes et qu'il y en a un troisième.
Il y a le blond, qui est les muscles, le cerveau et le beau gosse ( Christian ), le moche, con au nez crochu qui en rajoute une couche à chaque fois ( Carlos ) et enfin, il y a le gros lard qui ne sert à rien mis à part ricaner bêtement ( Ronaldo). C'est typiquement le genre de trio super cliché qu'il y a dans les films et livres, et il a fallu que ça tombe sur moi !
Rereyouppi !
- Oh mais fermez là ! Ca vous arrive de vous taire ? Nan juste pour savoir, faite moi signe quand ça arrive que je fasse une fiesta.
Ils me décrochent tous un regard plein de haine... pour changer.
- Comme j'ai essayer de vous le dire, je suis interne ici et je dois participer au tâches ménagères.
- En quoi c'est censé me concerner ?
- Probablement pas mis à part le fait qu'il est totalement logique que je n'arrive pas à l'heure lorsque à 8h28 je suis censé être en cuisine pour nettoyer.
- Vous serez plus rapide la prochaine, et retirer ce ton insolent que vous avez avec moi. "
Je lui décroche un sourire très niais et je lui annonce que je vais aller chercher son billet.
Si mes actes ne dépendaient pas de ma vie, j'aurais insulté le'prof puis tué les potes CCR, Mais non, je reste maîtresse de moi et patiente. Jusqu'à quand ? Bonne question.
Ce que je sais c'est que si je fais un pas de travers, je vais probablement finir dans la rue en train de mendier.
Je me dirige donc encore plus lentement qu'une tortue handicapée vers l'accueil. Celle qui y travail est adorable. C'est la seule personne que je me permet d'aimer. Elle est brune au yeux verts, et son sourire me fait énormément penser à ma mère. A chaque fois que je la voie mon humeur s'éclaircit. Ce jour là comme par hasard, personne n'est à l'accueil...
J'attends une bonne dizaine de minutes avant qu'un surveillant vienne.
"- Quoi ?
- Où est Clarycia ?
- Occupe toi de tes affaires. Tu veux quoi ?
- Un bon de retard. "
Il griffonne donc quelques chose qui s'apparente a un mélange de Russe et de Chinois... je vous laisse imaginer l'illisibilité de son bon. Il me le jette à la figure en me criant presque ces mots :
"- Va en cours maintenant ! "
Une fois de plus, si mon existence ne dépendait pas de les actes, je l'aurais probablement buté lui et sa famille mais je ne suis visiblement pas destiné à ça... regrettable n'est ce pas ?
8h50 : Je suis enfin à mon cours de français ! Autant dire que j'ai couru pendant vingt minutes pour rien. Cool ! Il se présente, ( Monsieur Bauris ) et me dit d'un ton plaintif qu'utilisé les gamins de six ans pour avoir une glace :
"- Vous avez tout intérêt à vous reprendre jeune fille. Le premier cours que je vous donne me donne une très mauvaise impression de votre comportement.
( Ouh la ! J'ai envi de le buter lui, une fois de plus... )
" - Vous n'êtes pas au bout de vos surprises !,C'est une vrai diablesse... Elle se croit supérieur à tout le monde malgré sa triste réputation. "
Vous venez de faire la rencontre de Carla. C'est sans aucun doute celle que je met tout en haut du podium dans la catégorie : j'emmerde mon peuple aussi gentiment qu'insolemment !
Elle est la professionnelle dans ce domaine... Le soucis qui se pose, c'est que tout le monde lui trouve des excuses. Elle est la meuf parfaite de la classe : cheveux plaqué impeccable, petit coup de mascara, eye liner, fond de teint bronzé comme il faut. A la mode comme jamais, des notes qui ne vont jamais en dessous de 17/20 présente à tout les cours... En gros, on ne peut rein lui reprocher, et encore moins pour défendre Shanna a, la meurtrière du village !!!
Encore une fois, j'ai des envies de meurtres, bordel, à force de me traiter de meurtrière j'en devient une...
Bref.
11h00 : Je sors plus tôt pour faire la cuisine.
12h00 : Je mange.
12h15 : Je range.
13h30 : Je vais en cours.
On va pas parler des cours pendant quarante ans, vous aurez compris à peu près comment ça ce passe...
14h30 : Les cours sont finis exceptionnellement. Voici une bonne nouvelle dans cette journée pourrie. Les deux derniers cours ont fini plus tôt car il y aura un carnaval ou un truc du genre, bon la raison je m'en fou... Je vais avoir deux heures pour moi !
Sauf que, et oui, il y a toujours une mauvaise nouvelle avec moi. Je me prénomme tout de même SHANNA !
Cette fois, ce n'est ni les élèves, ni les profs, ni la femme de la cantine ou le temps... non, c'est le directeur... Avant tout, présentons ce nouvel invité. Mr.Pablo, espagnol, crâne rasés, 1m80, baraqué, il doit avoir la trentaine.
Sa passion ?
Punir, faire flipper et frapper. Oui, tout ça.
De base, il n'à pas le droit de nous frapper... mais il est très persuasif lorsqu'il s'agit de ne pas balancer ça au parents. Soit on se tait, soit on souffre, mentalement.
Je vous laisse imaginer ce qu'il peut faire en tant que directeur du collège et plus riche du village.
Enfin, bref, personne, ni même moi, n'aime particulièrement aller dans son bureau. Et en ce jour particulier, annonce particulière...
" Mademoiselle Shanna est priée de se rendre immédiatement dans le bureau du proviseur... "
( Oh, non, il ne manquait plus que ça ! )
Je me dirige donc vers son bureau, comme un condamné à la chaise électrique. Arrivé devant sa porte je jette un regard autour de moi, ok, il n'y a aucun élève en pleur, en colère ou avec la joue rouge... Bon signe ??
( T'es trop naïve ma vielle. )
Peut-être mais je veux espérer. Je frappe à la porte et une voie bourru me lance : " Entrez ! "
J'entre, je m'installe sur la chaise libre et attends, les yeux posés sur mes chaussures trop petite d'une taille. Je sens malgré tout ses yeux perçants vert luisant lire en moi, après 15 secondes ainsi, il croise ses gros bras musclés avant de commencé :
" - Alors, comme ça tu as été en retard à ton cours de Français ?
( Pourquoi me pose tu des questions auquel tu connais les réponses... )
Je garde ma réflexion pour moi et prends une de mes voies les plus douces que je puisse :
- Oui Monsieur.
- Et pourquoi ?
- Comme vous le savez très probablement, entre 7h30 et 8h30 je dois aider en cuisine de l'internat. La responsable m'a retenu plus longtemps.
- Vous auriez pu dire que vous aviez cours. N'est-ce pas ??
( Argh ! Il m'énerve !! )
- Elle le sait très bien, depuis la 6 ème c'est comme ça.
- Très bien, je vais voir avec elle.
( Attends... C'est une blague ? Un canular ? Où sont les caméras caché ?? )
- Merci Monsieur...
- Mais, tel n'est pas l'objets de ta visite.
( Mon rêve de liberté vient de s'écrouler !! Why me ?? )
- La femme de ménage à démissionné très récemment. Vous avez donc pour mission de nettoyer les salles de classe à sa place aujourd'hui. Vous avez toujours les clefs que je vous ai confié... N'est-ce pas ?
- Oui Monsieur.
- Monsieur qui ?
- Monsieur Pablo.
- Bien, tu peux disposer... Tu as du pain sur la planche si tu vois ce que je veux dire. "
Et en achevant cette phrase, il me fit un sourire satisfait.
Je ne sais pas ce qu'il faut que je relève : sa facilité à passer du vouvoiement au tutoiement ou bien son insolence ?? Probablement les deux.
Je me lève donc avec autant de rigidité qu'un balais en béquille, lui sourit poliment et m'empresse d'aller dans ma chambre. Je jette mon sac d'un geste rageur à l'autre bout de la pièce avant d'étouffer un cris de rage.
Je n'en peux plus, je n'ai qu'une envie : Tous les buter.
Ca fait maintenant 5 ans que je vis ça et j'en ai ras le bol.
Je suis en 3ème, donc en théorie mon calvaire va bientôt prendre fin. Il n'y selon moi que deux choix possible : soit je vais au lycée, et va dormir à l'internat du collège... C'est à dire, fini le ménage à midi ext...
Soit, le village paie l'internat du lycée pour se débarrasser de moi une bonne fois pour toute et je vais pouvoir vivre ma vie tranquillement.
D'après ce que j'ai compris, il y aura une réunion concernant ce sujet vendredi.
Après avoir pensé à une possibilité d'une vie plus normal, je retourne dans mon cauchemar qui n'est autre que ma vie.
J'enfile des habits usés, prends les clefs du local et tout s'enchaîne : J'époussette, je lave, je range... J'époussette, je lave, je range... Et ainsi de suite, jusqu'à la dernière salle.
Ouf !
18h00 : Une fois de plus, j'aide à faire le repas. Au menu : Hamburger au œufs et patate. Tout le monde est ravi... sauf moi.
Une dame à fait tomber sans le faire exprès ( permettez moi d'en douter ) mon hamburger. Je me suis donc tapé une omelette mi-cuite avec des pommes de terre cramé...
19h00 : Je mange.
20h00 : Je ramasse.
21h00 : Je monte dans ma chambre, fais mes devoirs, lis un livre.
23h00 : Extinction des feux.
23h10 : Je vais au lit.
Vous avez à présent, vécu une journée type de ma vie. D'ailleurs on peut aussi dire que je n'ai pas de vie.
Ce qui est totalement vrai.
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