Chapitre 48

J'arrive au lycée, furieuse, impossible de me calmer. J'ai passé la nuit à l'insulter et à le maudire à tout jamais. Nous n'avons pas pu terminer notre conversation, alors je compte bien le faire ce jeudi matin. Devant la salle d'SVT, le diable est déjà présent et sans me voir arriver, il joue tranquillement avec son téléphone. Est-ce que dans l'histoire je suis la seule à souffrir ? A me poser des questions ? Je me torture l'esprit en tournant notre relation dans tous les sens. Ai-je fais quelque chose de mal ? M'a-t-il aimé au moins une fois ? Ou peut-être ce foutait-il de moi. Cela doit être ça. Il s'en fiche de moi, et partir loin de moi l'importe peu. Je pose soudainement ma main sur son épaule, essayant de taper le plus fort possible. Je ne veux pas le faire spécialement mal, mais je veux juste qu'il comprenne la colère qui envahie mon corps entier. Surpris, mon voisin se tourne vers moi prêt à répliquer, mais lorsque qu'il m'aperçoit, son poing se relâche et il prend un air neutre.

-On doit parler. Dis-je fermement

Mes camarades tournent la tête vers nous, et me font les gros yeux. C'est vrai, qui avant moi a osé parler de ce ton à Jeremy Larzillière ? Monsieur fait si peur à tout le monde, qu'on a l'impression qu'il faut s'agenouiller devant lui pour éviter d'être assassiné pendant la nuit. N'en pêche que moi, je ne suis pas pareille et je m'en contre fiche de lui parler mal.

-On s'est tout dit. Répond-t-il en haussant les épaules.

Mes camarades sont presque surpris que celui-ci ne s'énerve pas. Le diable sanguin, ne supportant pas les remarques vient d'ignorer mon comportement inapproprié.

-Non, je n'ai pas tout à fait compris pourquoi tu m'as quitté au juste. Dis-je en lançant des éclairs.

Des chuchotements fuitent, les camardes s'étonnent « A ton avis pourquoi ? », « Quoi il l'a quitté ? » «C'était sûr », « Elle aurait dû se douter que c'était un connard », « Oh, vraiment ? », « Bien fait ! »

-Simplement car je comprends qu'à distance, tu seras beaucoup trop chiante.

Je reste bouche-bée, avec comme sentiment une envie de meurtre.

-Non j'aurais compris si tu partais à la rentrée, mais là ! En plein mois d'avril !

-Non, si tu m'aimais tu aurais compris. Crache Jeremy.

J'ai touché un point fragile, le truc qu'il ne fallait pas en parler. Soudain, j'ai comme un tic, je réalise que je l'ai perdu. La colère a disparu, et mon cœur s'envahis de tristesse. Je comprends que l'amour vient de s'écrouler à l'instant même de notre première dispute. Enfin... Première dispute depuis qu'on est ensemble. Le fil qui nous relié s'abime sérieusement et je sais que bientôt, Jeremy viendra pour couper ce fil.

-Mais... Même si tu pars, on peut trouver une solution ? Dis-je soudainement plus calme, et avec la voix tremblante. Plus aucun bruit ne résonne dans le couloir, chaques élèves cherchent à comprendre ce qui se passe, et surtout, cherchent à savoir ce qui va se passer.

-Je croyais. Dit-il en détournant ces yeux

-Alors pourquoi ne pas essayer ? Chuchotais-je. Les larmes montent à mes yeux. Je ne veux pas pleurer, je ne veux pas montrer que je suis triste : je ne veux pas montrer que je suis amoureuse. J'ai comme une fierté en moi qui me dit de rester forte, de tourner les talons après lui avoir sourie, et de faire comme si je n'en avais rien à faire. Mais je ne peux pas. Je suis prise en otage par mon amour que je ressens pour lui. Ce fil relié entre nous me fait du bien, me rend heureuse : il me fait vivre. Si Jeremy le coupe, je ne sais pas comment faire, comment vivre ou bien survivre...

-Car j'ai compris que nous allons perdre du temps si nous essayons. Vu ta réaction, ça ne marchera pas c'est certain. La distance devient notre ennemi, on ne peut pas lutter. Alors ne perdons pas de temps. Retrouve-toi quelqu'un, et oublions nous. Dans moins de deux semaines je pars, je pense qu'on est capable de tenir sans s'entre tué nan ?

Mon cœur bat fort, j'ai l'impression d'être en plein cauchemar. Pourquoi tomber amoureux fait autant mal ?

-Non je ne peux pas. Crachais-je. En deux semaines j'ai le temps de te tuer une vingtaine de fois.

-Donc on n'est même pas capable de se quitter dans un bon terme ? Tu veux vraiment gâcher les bons souvenirs ? Continu Jeremy en croisant les bras. Le fil se brise petit par petit, bientôt il se craquera et je pourrais que m'en vouloir d'avoir été candide à ce point.

-Les bons souvenirs tu viens déjà de tous les détruire ! Hurlais-je. Ma colère et ma tristesse explose, mes yeux s'inondent de larme et j'ai qu'une envie : Le serré dans mes bras pour le tuer.

Je l'aime tant, mais en même temps, je le déteste tant. Je voudrais l'insulté, mais je n'arrive même pas à le penser. Pourtant je sais que j'ai raison de lui en vouloir. Je sais que ce mot qui tourne dans ma tête « égoïste » en le désignant est vrai, mais je refuse de l'admettre. Le diable m'a hypnotisé, pour moi le diable est parfait. Où sont ces défauts ? Où se trouve ce côté arrogant ? Cette manie de vouloir tout contrôler ? Où est l'hypocrisie dont il fait preuve chaque jour ? Ce sang chaud dont il fait preuve à chaque instant, ayant l'incapacité de réfléchir avant de s'énerver ?

Non je vois seulement ces beaux yeux, son côté touchant, ambitieux, optimiste. Je vois sa façon de penser, son mode de raisonnement. Je vois sa facilité à mettre toute personne au même niveau. Pas un doit être inférieur à un autre.

Je me souviens de ce jour, où Jeremy était dans la rue lorsque je suis passée devant lui. Lorsque je l'ai vu, il insulté une personne handicapé. Je me suis senti mal, et je me suis énervé contre lui. Jeremy n'a pas compris et m'avait juste répondu :

-Bah c'est un connard j'ai le droit de m'engueuler avec lui, nan ?

Et choqué j'avais répondu :

-Mais pas un handicapé !

A ce moment, il m'a sorti une phrase que je me souviendrais toute ma vie :

-Ah donc il est handicapé donc forcément il est gentil. C'est un être humain comme tout le monde, je n'ai pas à me forcer à l'aimer parce qu'il a un handicap. Alors désolé de te dire mais oui, un homme handicapé peut-être un gros connard comme tout le monde.

Et à cet instant, j'avais juste baissé la tête me rendant compte de ma bêtise.

Oui Jeremy fait preuve d'un grand sens de raisonnement. Ces paroles sont basé sur des sources sur, et il prend soin de vérifier et d'argumenter chacune de ces paroles. Si vous faîtes un débat avec lui, soyez quasiment sûr qu'il aura le dernier mot. Car il ne fait pas de débat sans être sûr de ces sources.

Plongé dans mes pensées, je n'ai même pas remarqué que je suis entrée dans la salle sans porter le moindre regard au diable. Je voudrais juste me retourner, l'imploré, le supplier, pleurer, invoquer sa pitié... Je voudrais juste qu'il pense à moi, qu'il me prenne dans mes bras. Je voudrais oublier cette horrible histoire, retourné en arrière, changer ma réaction... J'ai tout gâché et je le sais, plus de retour en arrière. Il faudrait une solution miracle pour qu'on ne soit jamais séparé mais malheureusement il n'y en a pas.

Assise à ma place je me retourne pour observer Jeremy. Penché sur sa feuille, il regarde dans le vide. Je me souviens d'un moment où j'ai simplement répliqué que je ne voulais pas le dessiner car j'en avais déjà trop, maintenant j'ai juste l'impression de ne pas en avoir assez. Je me rends compte que plus jamais je ne pourrais plus le dessiner. J'attrape sans hésiter mon cahier de croquis. Rapidement je me mets au travail et tout doucement je commence à tracer les traits de son visage. Je veux le réussir au mieux, le rendre le plus réaliste. Je veux faire en sorte qu'à travers ces dessins de ne jamais oublier à quoi il ressemblait. A travers ce crayon, tout mon amour passe et j'essaye de le faire ressentir dans ce dessin. Ces dessins traceront notre relation. Le premier dessin de lui : je le haïssais. Le deuxième : Il m'intrigué. Le troisième : Il était sympathique. Le quatrième : Il était toute ma vie. Et voilà que nous entrons dans une cinquième et dernière phase : La rupture. Il n'y en aura pas d'autres, et je le sais. Je dois juste admettre que notre relation était particulière et qu'elle se termine maintenant.

« 09/04 : Cher journal,

Notre relation a duré environ deux mois, c'est peu. Je le sais qu'en deux mois je n'ai pas pu vivre tant de chose mais une chose est sure : j'ai déjà eu le temps de m'attacher. Je suis devenu accros sans avoir été capable de voir la fin. Je suis restée aveugle devant ces beaux yeux. Maintenant je peux juste me résoudre à pleurer et à compter les jours avant qu'il parte pour de bon.

Lou. »

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