Chapitre 47 :

-Lou ! S'écria soudainement Jeremy qui se précipite vers moi. Son attitude est plus qu'étrange : je ne l'ai jamais vu en pleine forme à huit heures, et encore moins pour commencer la journée avec les maths. En plus de cela, c'est d'habitude moi, qui l'interpelle de façon non discrète dans la cours du lycée. Et aujourd'hui, les dizaines d'yeux rivés sur nous, ce n'est pas de ma faute. D'habitude nos camarades curieux par mes exclamations, retournent bien vite à leurs occupations ayant l'habitude de mes interventions, mais cette fois-ci les regards persistent. Pourquoi Jeremy est ainsi aujourd'hui ? Voulant connaitre la réponse, les yeux se font de plus en plus pesant sur nous et Jeremy remarquant bien vite cela tourne sa tête vers eux lançant des éclairs

-Quoi ?! S'écria-t-il en les fixant dans les yeux. Vu que mon copain est quelqu'un de fort sympathique, et que tout le monde le sait, ils détournent vite les yeux par peur.

-Puis-je savoir d'où vient ta soudaine joie de vivre ? Demandais-je en l'embrassant

-J'ai reçus la réponse ! Ce matin même !

Encore endormi, je tente tant bien que mal de comprendre cette phrase, ma foi étrange

-Réponse de quoi ? Dis-je septique

-Les cours Florent mon répondu : la dérogation a été accepté ! Je suis pris !

Mon sourire s'élargit et je fonce dans les bras de mon voisin

-Oh Bravo ! M'écriais-je heureuse.

De nouveau, les regards se tournent vers nous. Eux aussi voudraient bien savoir qu'est-ce que c'est cette si bonne nouvelle qui nous met de bonne humeur le matin. Alors soulevant son bras en l'air, je me tourne vers la petite foule en m'écriant :

-Mon copain est le plus fort !

Jeremy lève les yeux au ciel en me prenant par la taille, un immense sourire sur le visage

-Tu es folle ma parole. Dit-il amuser

-Ah oui, et pourquoi est-il le plus fort ? Intervient une voix derrière moi. Je me retourne pour faire face à Cyril qui venait de parler. A côté Nathalie, attendant elle aussi la réponse

-Je suis pris au cours Florent ! Annonça Jeremy

Soudain mes deux amis devinrent aussi enthousiasme que moi, et les cris de joies raisonnèrent dans la cours pourtant si calme avant notre arrivé.

-Champion ! Répéta à plusieurs reprises Cyril en sautillant énergiquement

-Pour Jeremy, hip, hip, hip ...

-HOURRA! Crions-nous en cœur

Jeremy nous regarda amusé, et il soupira :

-Ce n'est pas normal, vous êtes plus heureux que moi.

Nous rigolons de bon cœur et en entendant la sonnerie nos rires cessent rapidement

-Merde ! Maths ! On va se faire tuer !

En effet, notre chère prof cinglé, hait les retards au plus haut point. Nous courrons donc tous –sauf Jeremy qui s'en fiche- en vitesse vers notre salle. Nous entrons en classe juste avant que la porte ne se referme. Soulagé, je m'assois en poussant un soupire de bienêtre. La journée s'annonce bien.

**

Une chose est sûre, c'est que la nouvelle à donner une pêche d'enfer à mon voisin. Voilà le deuxième cours de la matinée qui s'achève et celui-ci n'a toujours pas dormit. Puis à en voir son enthousiasme, celui-ci est prêt à affronter le sport –contrairement à moi.

Jeremy se dirige avec Cyril dans les vestiaires des hommes, tandis qu'avec Nathalie nous nous dirigeons vers celui des filles.

-J'ai été surprise par ta réaction suite à la nouvelle de Jeremy. Dit-elle en sortant ces affaires

-Ah bon ? Et pourquoi ? Fis-je en enlevant mon tee-shirt

-Ben, tu es conscience qu'il va partir sur Paris ? Dit-elle en se mordant la lèvre

-Oui, oui je sais. Mais de toute façon il avait l'intention de ne pas aller au-delà de la seconde. Pour l'instant, j'en profite. Nous sommes en avril, il y a encore deux mois avant de se prendre la tête.

Nathalie mordit sa lèvre et baissa la tête

-Il ne t'a rien dit n'est-ce pas ? Dit-elle presque honteuse

-Euh, à quel propos ? Dis-je perplexe

-Non rien, ce n'est pas à moi de te le dire.

-Mais, hein ? Dis-moi ! Suppliais-je. Tu ne peux pas me laisser sans réponse !

-Tu lui demanderas au théâtre de te dire quand il part. Me dit-elle avec un léger sourire

J'hausse les épaules, abandonnant l'idée d'en savoir d'avantage.

Je sais qu'elle se fait beaucoup de soucis pour moi, savoir comment je vais réagir l'année prochaine lorsqu'il sera plus là. Et en vérité, je ne sais pas non plus comment je vais réagir. Mais peu importe la douleur que cela va impliquer, je me suis juré de ne pas me prendre la tête en avance et de profiter.

**

Dans un élan de joie, je pousse la porte du théâtre et fait apparition dans la salle. Mon copain, déjà présent, discute avec Bruno et celui-ci à l'air heureux. Surement vient-il d'apprendre la nouvelle. Après avoir dit poliment bonjours à mon prof de théâtre, j'embrasse passionnément mon voisin. Bien vite, le reste du groupe arrive et nous commençons les impros et tout ce qui va avec.

Alors qu'il reste dix minutes, la phrase de Nathalie me revient en tête. Dans un élan de survie je me dirige vers le diable qui range la salle.

-Eh, Nathalie m'a dit de te demander quand est-ce que tu partais pour Paris. J'avoue ne pas avoir vraiment compris. Surpris de mon intervention, Jeremy cesse aussitôt son activité, et tourne sa tête vers moi d'un air étonné. Après un moment de réflexion, Jeremy se gratte la gorge

-Mes cours commencent le 20... Dit-il en baissant la tête

-20 Septembre ?

Mon voisin plonge son regard dans les miens, et je comprends que la situation est plus critique que ce que je le pensais.

-Non, 20 avril. Dans deux semaines. Je pars à Paris dès le samedi 18 ...

Mon cœur cesse de battre, et cette joie que j'avais dans mon corps disparait soudainement

-Mais... balbutiais-je. Les cours ? L'année n'est pas finit !

-Je sais, mais j'ai fait comprendre que je voulais commencer les cours le plus tôt possible, puis tu sais, le lycée je m'en fiche un peu. Ce n'est pas vraiment le problème...

-Tes parents ne voudront jamais. M'exclamais-je pour me rassurer comme si il y avait un espoir

-Mes parents sont au courant ne t'en fais pas, puis ils n'ont pas vraiment le choix.

-Attend, attend, tu m'annonce que dans moins de deux semaines nous nous verrons plus ?!

La boule de tristesse qui se formait dans mon ventre, se transforme en colère. N'a-t-il rien à faire de moi ? Pense-t-il une seconde à moi ?

-Tu sais que ma carrière passe avant tout... Soupire-t-il en baissant la tête

-Non, non ! Pas aussi vite !

Il redresse son visage pour planter ces yeux dans les miens. D'un air ferme il déclare :

-Depuis le premier jour qu'on s'est embrassé je t'ai dit pourquoi je ne voulais pas m'attacher. Je t'ai prévenu. Personne, n'y même toi, passe avant ma carrière. J'ai la chance de ma vie en allant là-bas et je ne raterais pas cela.

-Donc, tu ne penses pas à moi dans l'histoire ?! Criais-je, ignorant le regard de mes camarades

-Ecoute, je me disais que ça pourrait quand même se faire à distance. Qu'on s'enverrait des messages, qu'on s'appellerait régulièrement, puis surtout qu'on se verrait en vacances, quelques week-end... Bref qu'on allait continuer à s'aimer malgré la distance mais je crois que ce serait mieux d'arrêter tout, on ne supportera pas, et cela ne sert à rien de ce voiler la face quelques mois avant de craquer complètement. Alors autant s'habituer dès maintenant.

-Attend, je rêve ou tu me quittes là ?

-Tu ne rêve pas. Sans un coup d'œil, mon voisin tourne les talons et s'en va.

« 08/04 : Cher journal,

Il vient de me quitter sans aucune raison. Parce qu'il part. Loin. Sans moi. Et visiblement il ne me laissera pas de nouvelle.

Lou »



Tintintiiiiin, fallait bien que ce moment arrive. Vous auriez réagit comment vous ? Rupture, ou relation à distance ?

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