Chapitre 4 ▪Matthieu▪

La voiture de mon père s'arrête devant le lycée, et je descends en soupirant, sans lui dire un mot. Je vais prendre mes sacs dans le coffre, et mon géniteur s'en va aussitôt, en me laissant tout seul.

J'ai passé la pire semaine de toute ma vie. Je ne parle plus à ma famille, Valentin n'est plus venu en cours depuis notre baiser et je ne fais que penser à lui. S'il existe un dieu sur cette terre, il doit se déchaîner contre moi.

Pour courroner le tout, je n'ai même pas une chambre pour moi tout seul à l'internat ! Je suis obligé de la partager avec quelqu'un d'autre, alors que l'internat n'accueille que 10 élèves - sur les 300 places prévues. Mais bon, on est forcément avec un binôme, parce que ça "renforce les liens", comme l'a dit le proviseur à mon père.

Je me dirige en vie scolaire et laisse mes valises là bas, puis je vais directement en cours. Au moins, pour une fois, vu que mon père m'a amené, je ne suis pas en retard. Arrivé devant ma salle, je soupire en ne voyant pas Valentin. Il ne va quand même pas ne plus revenir au lycée !

J'entre en cours et vais m'assoir au fond de la salle, seul. Tous les élèves arrivent et se mettent à leur place, et je commence à sourire en voyant mon voisin de classe rentrer. Il parle avec le professeur, puis s'assoit au premier rang.

J'ouvre la bouche et souffle un bon coup. Ce n'est pas le moment de m'énerver. J'irai lui parler après, et tout ira bien. Après tout, je peux comprendre qu'il soit gêné, ou qu'il ne sache pas où il en est. Moi même, je ne me comprends plus.

Je passe le cours entier à regarder le brun, en attendant avec impatience que vienne la récréation.

Quand la sonnerie a retentit, je me suis levé d'un bond et ais suivi le brun hors de la salle.

- Valentin, je peux te parler ? Je lui demande en lui attrapant le poignet.

Il se met à rougir en retirant vivement son bras de mon étreinte, avant de baisser la tête et s'en aller.

- Mais, attends !

Je m'avance derrière lui, mais il se tourne vers moi et me lance un regard noir. A ce moment là, je remarque qu'il a d'énormes cernes et qu'il est assez pâle. Du moins, il a la peau plus clair que d'habitude.

- Laisse moi tranquille. Me dit il en articulant bien chaque mots, histoire que je comprenne bien ce qu'il veut.

Il s'en va et me laisse seul dans le couloir. Je serre les poings en me mordant fortement la lèvre inférieure. J'ai passé toute une semaine de merde à l'attendre, et monsieur décide de me zapper comme ça, alors que c'est lui qui m'a embrassé ? Non mais sérieusement, dans quel monde est-ce qu'il vit lui ?

Je prends une grande inspiration, puis sors dans la cour pour rejoindre ma petite bande d'amis. Je n'ai parlé à personne de notre baiser échangé avec Valentin, pas même à Laurie, et je ne compte pas leur en parler pour l'instant.

- Aah, mon meilleur ami ! T'as toujours pas retrouvé le sourire, toi... Ça ne va pas ?

Je regarde ma meilleure amie en lui offrant un faux sourire, ce qui la fait lever les yeux au ciel.

- Mon père m'a mis à l'internat. Je lui dis tristement. Je n'ai tellement pas envie d'y aller... J'espère au moins que ce sera mieux que chez moi.

- Tu parles, c'est grave la merde là bas ! Tu vas te faire chier de ouf, y a que des intellos...

Je soupire. Laurie n'a vraiment pas le don de me remonter le moral. On parle tout les deux pendant toute la récrée, puis on retourne en cours.

○▪□▪○

Je grimace en entrant dans le bâtiment, mes sacs dans les mains. Le surveillant de l'internat m'a expliqué toutes les règles qui il y a ici, ce qui a duré un moment. Il m'a fait visiter toute la bâtisse, sauf ma chambre - ce qui fait que j'ai dû me trimbaler mes sacs pendant toute la visite.

Le surveillant me guide jusqu'à une porte avec le numéro 19, et il toque à celle ci.

- Voilà ta chambre, Matthieu. Je laisse ton colocataire t'expliquer rapidement ce qu'il te reste à savoir. J'espère que tu te plairas ici !

Le surveillant fait demi tour et s'en va. La porte s'ouvre, et je manque de m'étouffer en voyant Valentin en caleçon. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi rouge.

- Ma... Matthieu...? Commence Valentin.

- Alors comme ça, c'est toi mon nouveau coloc !

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