Quand la sonnerie retentit, elle me sort en même temps de ma réflexion. Merde, je ne suis même pas retourné en cours, la prof va vraiment s'énerver ! Bon, après, je pense que c'est mieux comme ça... De toute façon, je n'aurais pas pu écouter son cours.

Je repense à Valentin, à ses lèvres sur les miennes... Je ne l'aurais jamais pensé gay ! Enfin, quoique... Ça explique quand même pas mal de chose.

Je soupire et sors des toilettes, pour me diriger vers ma salle de cours. Par chance, notre professeur est déjà parti, donc ce n'est pas aujourd'hui que je devrais lui trouver une excuse bidon. Ouf...

Je m'adosse contre le mur, en balayant ma classe du regard. Je ne vois pas Valentin, ce qui m'ennuie un peu. J'aurais aimé lui parler. J'ai envie de comprendre ce qu'il ressent pour moi. Parce que le truc, c'est que quand il m'a embrassé, ça ne m'a pas laissé totalement indifférent...

Je secoue la tête en soupirant. Il n'est pas là, alors ça ne sert à rien de me torturer l'esprit avec ça. Je passe tout le reste de la journée à attendre qu'il arrive, mais malheureusement pour moi, il ne revient pas en cours.

○▪□▪○

Je rentre chez moi, toujours en pensant à mon voisin de classe. Ce baiser, aussi court qu'il fut, me tracasse toujours autant. Je n'arrive vraiment pas à penser à autre chose, et pour une fois, ni la musique ni les dessins ne m'aident.

Je referme la porte et me réjouis de la chaleur à l'intérieur. C'est que dehors, comme chaque année en novembre, il fait froid. Je monte dans ma chambre pour faire mes devoirs, mais même ça ça n'arrive pas à me faire penser à autre chose qu'aux lèvres du brun sur les miennes. Ça en devient flippant !

J'entends la porte d'entrée claquer, et des cris provenant du salon. Déjà ? Mon père vient à peine de rentrer, et il fout déjà le bordel !

J'entends monter les escaliers, et mon père arrive dans ma chambre en criant. Il est rouge de colère, et je devine que je vais encore passer un sale quart d'heure.

- Tu ne peux pas être à l'heure au moins une fois dans ta vie ?! Ton lycée vient encore de m'appeler, et comme si ça ne te suffisait pas d'être en retard TOUS les jours, il faut en plus que tu te mettes à sècher les cours !

Je regarde mon géniteur d'un air vide, comme à chaque fois qu'il me crie dessus. Oui, cette fois, c'est un peu de ma faute... Mais de toute façon, il trouve toujours un truc à me reprocher. Alors, à quoi bon faire des efforts.

- De toute façon, t'as intérêt à bien profiter de la maison, parce qu'à partir de la semaine prochaine, tu resteras à l'internat !

Mon père repart, furieux, et je l'entends se disputer avec ma mère. Je soupire. Peut être qu'au moins, l'internat me permettra d'avoir enfin la paix.

Je me remets dans mes devoirs, puis une fois que j'ai fini, je sors des feuilles et des crayons, et me mets à dessiner. Je termine le loup que je faisais en classe, ce qui ne m'aide pas à oublier le brun.

Une fois mon dessin fini et colorié, je le regarde en souriant. Je suis fier de mon travail. Je le trouve assez réussi. Je regarde l'heure qu'il est, et fais la moue en voyant qu'il est déjà 22h30, et que je n'ai même pas encore mangé.

Je range le dessin dans mon sac, et descends dans la cuisine pour me préparer un petit en-cas. Je me fais un petit sandwich que je mange rapidement, puis je remonte dans ma chambre. Je me déshabille pour me retrouver en caleçon, me couche sous la couette et me roule en boule.

Même en m'endormant, je pense encore à Valentin.