J'ouvre les yeux en grimaçant, et regarde le réveil à côté de moi, avant de me tourner vers Matthieu. Je le prends dans mes bras, et le serre contre moi.

- Qu'est ce qu'y a, bébé ? Je lui demande.

Il continue de pleurer, mais me serre contre lui. Il enfouit sa tête dans mon cou, tout en sanglotant. Ses larmes mouillent mon tshirt. Je me mords la lèvre. Je n'aime vraiment pas le voir dans cet état. Lui qui est d'habitude si confiant et sûr de lui, le voir en larmes dans mes bras me rend triste également.

- Ça va aller Matthy. Je suis là.

On reste un moment comme ça, avant qu'il ne se calme. Une fois qu'il a arrêté de pleurer, je frotte doucement son dos, et dépose un baiser sur son front.

- Je t'aime, Valentin. Je t'aime.

- Je t'aime aussi, Matth.

Il me serre fort contre lui, et je continue de caresser son dos jusqu'à ce qu'il se rendorme.

○▪□▪○

Matthieu commence à bouger, ce qui me réveille directement. Il se frotte le visage, puis me sourit en ouvrant les yeux.

- Bonjour. Me dit il, avant de bailler.

- Ça va, toi ?

- Oui... Je suis désolé de t'avoir réveillé dans la nuit, je ne voulais pas faire de bruit...

Je pose mes lèvres contre les siennes pour le faire taire. Je n'ai pas envie qu'il s'excuse pour ça. C'est mon petit ami, c'est normal que je sois là pour lui quand il va mal.

Je le sens sourire, et il intensifie notre baiser en plaçant sa main derrière ma tête. Nous restons là un moment, à nous embrasser sur mon lit, puis nous nous levons finalement pour aller prendre le petit déjeuner.

Aujourd'hui, mon père n'est pas là. Il a commencé tôt, à la grande joie de mon petit ami. Je le comprends bien. J'avoue, que des fois, mon père peut être assez gênant. Ça ne doit pas être facile pour Matthieu, qui ne le connaît pas encore.

Une fois remonté dans ma chambre, on s'assoit sur mon lit, et je lui pose finalement la question que j'ai en tête depuis un moment.

- Qu'est ce qu'y s'est passé, cette nuit, pour que tu sois dans cet état ?

Il se mord la lèvre, puis soupire en s'allongeant. Il fixe le lustre au plafond, et je remarque qu'il commence à avoir de nouveau les yeux mouillés. Au moment où j'allais lui dire de laisser tomber, il prend la parole.

- J'ai repensé à mes parents. Ils n'en ont vraiment rien à faire de moi, ils n'ont même pas essayé de savoir où j'étais parti... Je pourrais mourir, ça les arrangeraient...

- Dis pas ça. Je t'interdis de dire ça.

Il me lance un regard triste, et je détourne les yeux. Je ne veux même pas qu'il pense à mourir, il en est hors de question. Je ne veux pas le perdre. Jamais.

- Ce que je veux dire, c'est qu'ils ne s'intéressent vraiment pas à moi... Je ne suis rien à leurs yeux, et ça me fait mal...

Sa voix se brise, et il peine à ne pas pleurer. Je le vois bien, il a les yeux rouges et déjà embués de larmes, et il commence à renifler.

- Valentin, si t'étais pas là, je... Je ne serais plus là non plus... Tu comptes énormément pour moi, tu ne peux savoir à quel point...

Il se redresse, et je le serre fort contre moi. Il serre mon tshirt, et pleure silencieusement dans mon cou. Je pense qu'avec tout ce qui lui arrive, il a besoin de se lâcher.