Je serre le coussin de mon petit ami contre moi, en respirant son odeur. Il est trempé de mes larmes. Je ne fais que pleurer. J'ai peur. J'ai peur qu'il me lâche. J'aurais dû accepter ce qu'il voulait sans rien dire, il aurait été content et on serait toujours ensemble... Enfin, pour l'instant, il ne m'a pas encore quitté, mais ça ne saurait tarder.

Je relève la tête vers la pendule, pour regarder l'heure. Il est déjà 4h du matin, et Matthieu n'est toujours pas rentré. Je commence à avoir peur. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.

Je prends mon téléphone sur la table de chevet, et commence à lui rédiger un message. Je me mords la lèvre et supprime tout ce que j'avais commencé à écrire. Finalement, je vais attendre. De toute façon, le connaissant, je suis sûr qu'il n'aurait même pas répondu.

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Je me frotte les yeux et essuie mes joues, avant d'aller me passer un coup d'eau fraîche sur le visage. Je me regarde dans le miroir. N'importe qui va voir que j'ai passé la nuit à pleurer.

Je file sous la douche, me lave rapidement et enfile mes vêtements de la veille. Je n'ai même pas pris de petit déjeuner. En fait, je n'ai même pas faim. Ma dispute avec Matthieu ma complètement refroidit.

Je prends mon sac à dos, et vais m'assoir sur un des bancs de la cour. Je soupire tristement. C'est le banc sur lequel on va tout le temps se poser avec Matthieu.

Je ne parle à personne. Même quand Quentin vient me voir, je l'envoie balader. Je fixe le portail d'entrée, en attendant et en espérant que Matthieu revienne. Quand la sonnerie retentit, je suis déçu et attristé et de ne pas le retrouver.

Je marche jusqu'à notre salle de classe, et je me décide à finalement lui envoyer un message.

"Matthieu. Je suis vraiment désolé pour hier soir. Je trouve toujours que c'est trop tôt pour qu'on s'assume, mais si c'est ce que tu veux vraiment, je suis prêt à le faire. Je suis prêt à faire n'importe quoi pour toi, je t'aime, et je sais deux choses: que tu es l'homme de ma vie, que je ne veux pas que te perdre."

Je relis le message plusieurs fois, en me mordant la lèvre inférieure, et clique sur le bouton d'envoi. Je verrouille mon téléphone, et sors mes affaires de cours. La prof arrive et commence à parler, et je sens mon téléphone vibrer dans ma poche.

Je souris, et le sors discrètement.

"Peux pas sortir de chez moi, mon père ne me laisse pas partir"

Je fronce les sourcils. Comment ça, son père ne le laisse pas partir ? Je ne comprends pas.

"C'est quoi ton adresse ?"

J'attends qu'il me réponde, ce qu'il fait au bout de quelques secondes.

"28 rue des nonchalants"

Je souris, le nom de sa rue me faisant un peu rire, et je range mon téléphone. Tant pis, je vais devoir sécher ma prochaine heure de cours, mais j'ai comme l'impression que Matthieu à des problèmes. Pourquoi son père l'empêcherait d'aller en cours ? Ça n'a pas de sens.