C'était vraiment très désagréable de se réveiller en plein milieu de la nuit. Surtout vers 3h du matin, à cause d'un soudain courant d'air froid provenant d'une fenêtre mal refermée qui venait caresser un ventre dénudé par à la fois le pyjama et la couverture...

Et si en plus, à côté, se rajoute le terrible et redouté ronflement marital à deux centimètres d'une oreille sensible, alors là c'est le pompon!

Affligée par ce terrible mal qu'est le réveil surprise, Lina tenta tant que bien mal de reprendre ses esprits et d'identifier la source de sa soudaine sensation de froid tout en ignorant tant qu'elle pouvait le bruit de tracteur de ce cher Baku, pas gêné pour deux sous par les mouvements dans le lit.

Il faut dire que lorsqu'on a trouvé le moyen de s'enrouler dans la couverture tel un cocon de chrysalide et d'en plus se coller à sa femme de telle sorte qu'on lui soulève le T-shirt, franchement, on est pas franchement inconfortable...

Levant les yeux au ciel, Lina se dégagea de sa fort gênante étreinte, lui arrachant un petit grognement agacé et ensommeillé, et se leva fermer la fenêtre. Le problème le plus simple était maintenant réglé. Restait maintenant les autres, les plus galères. Ceux qui nécessitaient la coopération de Baku.

La jeune femme soupira, remit une mèche en place et s'en alla doucement secouer son mari, en lui marmonnant à l'oreille les plus gentilles menaces qu'elle connaissait. Rien. Aucune réaction, si ce n'est un petit grognement non identifiable.

Ne restait plus qu'a réfléchir. S'asseyant au bord du lit, Lina commença à se mordiller la peau autour des ongles, tic qu'elle avait en étant dans une profonde réflexion. Si tout ce qu'elle pouvait tirer de Baku était un grognement, elle était plutôt mal barrée...

Minute.

Baku avait grogné?

Le violent facepalm de Lina lui remit rapidement les idées en place. Le sommeil de Baku était tellement profond dans ses bons jours qu'il fallait une explosion made in Mairù pour interrompre le monologue ronflant. Alors, si il avait réagi à ses mouvements...

Très bien, cheveux blancs. Si c'est la guerre que tu veux, tu vas être servi jusqu'à l'indigestion!

Lina se craqua les doigts, l'un après l'autre, avant de réajuster son T-shirt et de se mettre à califourchon sur le torse enroulé dans la couverture de son mari.

"Premier avertissement, chou. Laisse moi la couverture avant que je ne prenne des mesures radicales."

Aucune réaction. Si ce n'est un infinitésimal début de sourire. La jeune femme, légèrement énervée, laissa courir ses doigts sur le fin tissu du drap, cherchant les coins, avant d'en trouver un et de tirer dessus avec force. Seule, une partie de la couverture se dégagea, révélant le torse nu du jeune homme. Et aussi, la prise solide exercée sur un pan de la couette. Encore une autre preuve qu'il était conscient, cet imbécile.

Lina, un sourire machiavélique aux lèvres, posa doucement ses mains sur la portion de peau nue.

"Deuxième avertissement... Je crois que tu n'aimes que moyennement les chatouilles?"

Avant même qu'elle ne mette à exécution son plan, ses mains se baladaient déjà, soulignant le contour d'un pectoral, caressant une zone sensible, pinçant un bout de graisse. Ce petit traitement de faveur avant l'apocalypse força un petit gémissement hors des lèvres de Baku qui serrait les dents, s'empêchant tant bien que mal de rigoler. Le sourire de Lina s'élargit.

"Dernier avertissement... La couverture ou le supplice?"

Rien dans l'attitude de Baku ne laissant présager une éventuelle reddition, Lina stoppa ses caresses, prête à commencer la torture. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'agiter le moindre de ses doigts, un brusque changement de position l'envoya valser sur le lit, avec au dessus d'elle le sourire innocent de son mari pleinement réveillé.

"Surprise!
-Très amusant, chou, grogna Lina, mi-agacée mi-amusée. Tu es parfaitement conscient que même dans cette position et emmaillotée par la couverture je reste en mesure de t'envoyer valser au sol en moins de deux secondes?"

Une caresse sur sa joue fut la réponse à sa question.

"C'est toujours plus drôle quand c'est risqué."

Il colla son visage dans le creux de son cou, et le petit courant d'air provoqué par son soupir satisfait effleura la peau sensible de Lina.

"-N'essaye pas de m'avoir par les sentiments, ton bruit de tracteur m'a considérablement agacée et en plus je suis parfaitement éveillée maintenant, triple crétin. Ça mérite punition."

Elle ne pouvait bien évidemment pas voir la lueur qui venait de s'allumer dans les yeux bleu pâle de Baku, mais sentir son étreinte se raffermir et un poids sur son ventre lui mit la puce à l'oreille.

"-Ah bon? Parfaitement réveillée?
-Oh, je te vois venir, toi. N'y pense même p...
-On peut tenter de s'occuper alors?"

Cet effroyable ton innocent qui en temps normal ne la ferait pas flancher d'un iota commençait sérieusement à entamer sa résistance. Surtout si on ajoute la main baladeuse qui venait lui tirailler doucement une portion de peau sensible.

"Baku, je vais me transformer en lapin si tu continues. Tu sais que je n'hésiterai pas.
-Oh, nooooooon! Linaaaaa! Pas le lapiiiiiiin!
-Alors retire tes sales pattes ou je..."

Le baiser lui coupa sa réplique net. Il faut dire qu'il était on ne peut plus passionné, pour quelqu'un qui il n'y a pas trente secondes parlait sur un ton enfantin. Lina soupira intérieurement, puis finit par céder à cet assaut en traître et enroula ses bras autour de son cou.

Ils finirent la nuit étroitement mêlés l'un à l'autre, tout juste séparés par le tissu du T-shirt de Lina et du caleçon de Baku.

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Lina vous le confirmera: Dormir avec Baku n'est pas une sinécure.

Il fait d'horribles cauchemars et hurle à réveiller un mort, quand il dort bien il ronfle tel le tracteur d'un fermier, et si on a le malheur de le réveiller et qu'on s'appelle Lina Blackheart, il profite de l'ambiance nocturne et de l'humeur adoucie pour nous sauter dessus.

Voilà à présent un petit aperçu d'une nuit dans le lit marital des Claro-Blackheart.

Lina *baille* Tout petit, l'aperçu...