Club Med, OC et péripéties diverses, partie 3
Jour 3
Le réveil est difficile, ce matin. Est-ce parce que j'ai horriblement mal dormi ... ? Peut-être bien. C'est mon père qui doit me secouer par les pieds pour me sortir de ma léthargie et me forcer à aller petit-déjeuner, et même ainsi, je reste dans un état comateux jusqu'à ma dernière gorgée de jus d'orange spécialement pressé. Derrière, les quatorze abrutis se tiennent à carreaux, visiblement. Ils ont compris que je n'étais pas de bonne humeur.
Même si la personne qui atteint des sommets en matière de mauvaise humeur n'est autre que ma petite sœur, qu'on a arraché bon gré mal gré à ses youtubeurs et ses gacha life pour aller faire du tir à l'arc. Habituellement, elle est très enthousiaste à l'idée de sorties : Pourtant cette fois, elle se plaint sans cesse, n'est pas concentrée, et atteint un tel record de ratages de cible que même Mairù, dont on se souvient très bien du fiasco du javelot énergétique, se permet de se moquer d'elle... Enfin bon, Asura l'a rappelé à tout le monde juste après, et Baku l'a même nargué avec le terrain de tennis tout proche, mais quand même.
La raison de tant de désespoir finit par surgir après tant de temps à se demander : Eva est en manque violent d'écran. Elle qui attendait avec tant d'impatience ces vacances, elle se retrouve à réclamer de rentrer à l'appart pour retrouver son, pardon, le précieux IPad de ma mère. Évidemment, papa refuse. Il ne manquerait plus que ça. Ce qui la fait grogner, supplier, se plaindre, elle manque même de faire une scène sur le pas de tir, devant les animateurs, alors qu'on essaie de tirer. Super.
Ça reste elle qui met le plus d'animation dans le lieu de l'activité. Aujourd'hui, il n'y a que les Claro, Akira non compris, Kage, Garm, Al et Asura avec nous. Le reste des Blackheart prend du bon temps sur le terrain de tennis, à faire un double match, Lina-Makhai contre Phoebe-Niall, et Kami qui arbitre. D'après ce que j'entends, Makhai et Phoebe dominent largement le terrain, laissant les deux autres un peu sur la touche, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe actuellement. Quand à Eale et Akira, elles sont parties faire un tour au spa. Sauna pour Akira et hammam pour Eale, apparemment. J'espère qu'elles auront plus de chance que nous.
De notre côté, Asura s'efforce tant bien que mal de manipuler un arc, tandis que Baku essaie de voir si ses compétences au lancer de couteaux peuvent lui servir. Mairù, lui, après son fiasco, refuse de toucher à une seule arme, et se contente d'observer notre champion du jour, Alicante, qui s'est engagé dans une féroce compétition à sens unique avec un professionnel qui avait le malheur de se trouver là. Évidemment, ce dernier n'est absolument pas au fait de sa présence, le contraire m'aurait étonnée. Mais du coup, je suis obligée d'arbitrer en plus de tirer, et c'est pour le moins prenant. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les deux sont très doués. Al mitraille à grande allure et l'autre ne vise que le jaune avec une précision qui ne s'embarrasse pas du moindre biais. La compétition est serrée, ce qui entre un simple humain et un voyageur tient quelque peu de l'exploit, surtout lorsque ce voyageur est Al, qui peut descendre trois soldats avec trois flèches d'un coup à vingt-cinq mètres sans prendre une seule seconde superflue.
On passe tous trois bons quarts d'heure sur le pas de tir avant de partir, laissant un Al désireux de s'entraîner davantage derrière nous. Asura décide d'aller bronzer à la piscine, et Mairù la suit, avec un immense détour pour éviter le terrain de tennis. Kage pouffe en voyant ça, mais se contente de rester à côté de nous, l'air absolument pas motivé à rejoindre ses cinq enfants qui continuent de disputer une âpre partie de tennis à mort. Il reste à côté de nous, seule présence imaginaire, durant tout le temps ou papa nous organise une sortie dans un parc aventure, plus silencieux que jamais, prêt à avertir sa flopée de gamins pour qu'ils nous suivent. Mais ce n'est pas pour tout de suite : Les seuls créneaux disponibles pour l'accrobranche commencent l'après-midi, et en attendant, décision unanime est prise d'aller bronzer sur les transats avec un bon petit apéro. Je souris. Un mojito, ça me dit bien.
A la piscine, la musique bat son plein. Je regarde mon portable avec une certaine surprise : Normalement l'aquagym ne doit pas commencer si tôt... Mais non, il s'agit juste de la musique d'ambiance du bassin. Mairù et Asura s'y trouvent déjà, l'une en train de bronzer, l'autre de lui passer de la crème. Kage, lui, s'installe tranquillement sur le siège de maître nageur, rendu impuni par son invisibilité aux yeux des terriens, tandis que nous trouvons une place au soleil, en face de la piscine et avec vue idéale sur l'aquagym. Je sors aussitôt un livre alors qu'Eale et Akira, toutes fraîches de leur séance de spa, me rejoignent et s'affalent à mes côtés sans rien dire. Ce qui m'étonne d'ailleurs de la dernière. Les chaleurs du sauna l'auraient-elles abrutie ?
Avec l'aquagym viennent les jeux de piscine, puis, comme tout bon vendredi midi au Club Med qui se respecte, les animateurs branchent une musique catchy et annoncent la danse autour de la piscine. Tiens, je l'avais oubliée celle-là... Je ne sais pas pourquoi, je sens qu'elle va me provoquer de sacrés ennuis.
Ma prophétie se réalise lorsque je vois Mairù se lever, l'air attiré comme Optrik par Ifrulun par les mouvements ma foi fort basiques des animateurs. Pressentant une catastrophe, je l'attrape mentalement par le caleçon, et il manque de s'étaler par terre, mais ça ne s'empêche pas de se traîner au sol, l'air saisi par le démon de la danse. Je soupire. Certes, ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de regarder Mairù Claro remuer son popotin sur d'anciens summer hits. Mais je sens qu'il va se laisser trop emporter et me...
« – Louna ATTENTION ! »
Me.... Vider.... La.... Piscine.
Asura est furieuse, à juste titre. Visiblement, ses menaces de mercredi n'ont pas suffi. Et moi ? Moi, je me retrouve trempée, mon mojito rempli d'eau chlorée, un caleçon en lévitation juste devant ma chaise longue, et dans le bassin aux trois quarts vides sur le plan imaginaire, l'air ravi de Mairù qui se déhanche SANS MÊME VOIR QU'IL EST COMPLÈTEMENT A POIL. Je m'empresse de me cacher les yeux derrière mon livre, seule barrière contre l'horreur qui se déhanche sous mon nez. De son côté, Akira éclate de rire, et Eale ne peut s'empêcher de sortir l'appareil photo. Asura, elle, soupire. Ce n'est pas la première fois qu'elle doit calmer ce véritable fauteur de troubles, mais là, il exagère.
Akira se penche vers moi, un sourire aux lèvres.
« – Ça fera un chouette souvenir de vacances ça.
– Tu as une idée de ce qui a provoqué cette soudaine hallali toi ? »
Elle rit.
« – Sans doute le whisky coca qu'Eale lui a refilé. Tu sais que quand il est de bonne humeur, il ne tient pas du tout l'alcool. »
Je lève les yeux au ciel. Il va falloir que je dise deux mots à la concernée lorsqu'elle aura fini de prendre les photos. Et penser à bloquer un éventuel commerce avec Snake et Serenity. On est jamais trop prudent.
Le repas avalé, nous nous dirigeons vers le parcours accrobranche, en compagnie des singes de la troupe, Lina, Mairù, Phoebe, Makhai et Akira. Du moins, ce dernier préfère observer, on se demande pourquoi. Surtout lorsqu'on sait que Lina est en short.
Pas d'équipement pour les OC, mais comparé à eux je ne perds pas mon temps en explications vaseuses : Les moniteurs ont senti notre grande aisance dans les arbres, et je peux me lancer cinq minutes après le départ de Lina. Cette dernière est déjà loin, en équilibre impeccable sur le trapèze qui sert normalement à se maintenir pour traverser un pont de corde, mais ça je ne m'en soucie pas trop. Je serai la seule affectée et le temps que je me rende à ce jeu, qui est quand même mi-parcours, Lina sera déjà loin. Elle aura peut-être même le temps de refaire le parcours une seconde fois.
Je me défends dans les arbres, mais les capacités corporelles des voyageurs sont bien au dessus des miennes. En tentant de rattraper Phoebe qui cavale sur le huitième jeu, je me fais réprimander par mon père : Apparemment je vais trop vite pour qu'il puisse prendre des photos. Je souffle, et m'arrête en plein milieu du jeu ou je suis, dans la position la plus dangereuse possible, afin qu'il puisse prendre sa photo et moi m'amuser un peu. Plus loin, les trois Blackheart se répandent en moqueries sur notre maigre condition d'humain, et Akira observe Lina se pendre à une des balançoires, la tête en bas, sans le moindre harnais, et évidemment, son T-shirt entraîné par la gravité. Dommage pour lui, Lina ne porte pas de soutien-gorge mais une brassière de sport qui lui recouvre tout le haut du corps, plaquant son reste de poitrine sur son buste. Il ne peut admirer que ses abdos contractés par l'effort tandis que moi, je m'avance vers eux, à une allure qui me semble être d'escargot. Il me faut attendre ma famille, nettement moins à l'aise que moi.
J'achève le parcours en vingt minutes, sous les exclamations admiratives du moniteur. Mais moi, tout ce qui m'importe, ce sont les moqueries des Blackheart, qui ont très certainement battu le record de traversée. Mairù, lui, est encore pendu quelque part par une de ses tentacules, probablement en train d'essayer de câliner les chats errants. Je me demande si les animaux peuvent le voir. Je devrais peut-être faire en sorte que oui, histoire de ne pas m'exposer à une autre de ses pranks... Mais c'est sans compter sur le mono, qui s'approche avant que je ne puisse me concentrer une fois ma mère de retour sur le plancher des vaches, et nous annonce que vu notre vitesse de traversée y'a moyen de le refaire une deuxième fois sans problème. Pas besoin de se le faire dire deux fois : Je me précipite dessus avant que ma sœur ne prenne cette occasion pour passer devant et jouer les poids morts.
Hors de question de l'attendre, cette fois.
Mairù atterrit sur la plateforme du cinquième jeu au moment où je m'y pose, ce qui me force à me stopper. Je me retiens de lui envoyer une baffe mais d'une force.... Tant pis, je me vengerai autrement. En diffusant sa chute dans la terre battue à notre retour, par exemple. Tant pis pour le courroux de Désir. Je trouverai bien un moyen de bloquer le tabouret. Conventionnel ou pas.
Outre cette petite intervention, je termine le parcours en semant le gnome loin derrière, et descend de la tyrolienne avec trois jeux d'avance facile, fanfaronnant tout ce que je peux. Beaucoup trop facile. Même si bon, si il y a bien trois personnes que je n'ai pas battus, ce sont ces singes de Blackheart, qui agitent la main dans ma direction avec un grand sourire. Akira et Mairù ne tardent pas à les rejoindre, tandis que moi je me dirige vers eux, fatiguée et les mains toutes calleuses. S'accrocher à des cordes, ça fait mal.
Un cocktail plus tard, la famille au grand complet et moi sommes devant le trapèze. Cette fois, c'est mon tour et j'avoue que je flippe un peu. Pas tant pour le trapèze en lui-même que pour ma performance : Après ce que j'ai mis à ma sœur hier après son échec, j'ai pas trop intérêt à faire de même, sinon elle va me chier dessus encore plus que moi, je la connais bien. Et les explications prennent trois tonnes, ce qui rajoute à mon stress. Plus d'une fois, j'interprète mal les informations qu'on me donne, tant je suis pressée. Et lorsque enfin, ça finit, mes parents ont déjà des airs consternés sur la figure. Super.
Lina est déjà sur le trapèze, en train de virevolter dans tous les sens, ravie. Obligeante, elle me laisse la place quand j'arrive, ce qui me rassure : Je n'ai vraiment pas envie qu'une interférence avec le plan imaginaire me fasse perdre ma superbe victoire. Je me mets en position sous les yeux de mes parents et de mes OC, me prépare, lève mon popotin et hop ! C'est parti, et trente secondes plus tard je me retrouve avec la tête en bas, les bras tendus vers les arbres de l'autre côté sous les applaudissements du public. Même les trouble-fête s'y joignent, avec plus ou moins de réticence.
Je redescends avec la satisfaction du devoir accompli, et Eva me tend ma casquette avec une certaine expression déçue. Eh oui, microbe, MOI, je ne me suis pas ratée. De leur côté, les Blackheart se rapprochent, et les plus sympas me donnent quelques tapes dans le dos qui me font vaciller sur mes jambes, tandis que Lina, un grand sourire aux lèvres, se met à pouffer.
« – Alors, petite nature, t'en as pensé quoi du grand saut ? »
Je ne prends même pas la peine de répondre. Je n'ai pas peur du vide, moi.
Un cocktail plus tard, je me rends au hammam. Onze OC perclus de fatigue m'accompagnent, même Al qui a été arraché bon gré mal gré aux séances de tir à l'arc. Il y a tous les Blackheart, Baku, Akira, Eale, Garm, et seule l'absence de Kage se fait vraiment sentir au sein du groupe. Enfin, presque. Parce que je suis la seule à remarquer que les Claro-Morito manquent étrangement à l'appel... Ce qui est bizarre, vu que j'ai bien fait le tour du parc pour dénicher tout ce joli monde avant d'aller au hammam.
Je le sens très mal, et, à en voir la tête de Baku et d'Akira, j'ai bien raison. Mais je veux aller au hammam. J'ai mal aux bras, aux jambes, et ce n'est pas un maître de la magie en manque de sexe qui va m'empêcher de me gorger de vapeur. Je le mettrai dehors, à poil ou pas, quitte à prendre une photo avec pour continuer la prank war qu'on mène actuellement ! Il l'a cherché.
On arrive donc devant le hammam, et là, ô surprise, un Kage l'air lassé à l'extrême nous empêche d'entrer. Je me doutais bien que j'aurais un coup comme ça, alors je flanque le voyageur sous la douche et allume le jet. Son cri de colère devrait suffire à informer l'intérieur qu'il a de la visite, et pas des plus ravies.
Je compte jusqu'à cinq, et puis j'ouvre grand la porte. Victoire : Devant moi, il y a un Mairù qui serre précipitamment son bas de maillot sur ses hanches, et une Asura seins nus qui remonte sa culotte, dissimulant le principal derrière le tissu au moment où j'entre. Cyno siffle derrière moi, et je suis presque sûre qu'Eale a pris une photo, mais moi, je m'en fiche : Je renter. C'est l'heure de la vapeur à fond.
Bien évidemment, Mairù me promet mille morts de plus sur un ton qui ferait fuir même le plus vulgaire des ados que j'ai croisé ici. Mais je lui réponds par un petit sourire. Ce n'est que la moitié des vacances. Il n'a aucune idée de ce que je peux lui infliger.
Le dress code de ce soir est l'élégance et le bon goût. Pour cela, la famille a pile ce qu'il nous faut : Et alors que les femmes sortent prendre un cocktail vêtues de robes ma foi très colorées, papa lui arrive en chemise blanche et pantalon de costume, prêt à parader. Autour de nous, des robes de soirée de toutes sortes, que nous nous amusons à admirer en buvant nos mojitos (et un Ice Tea pour Eva) ; Moi, évidemment, j'en ai une bonne dizaine de plus à voir. Asura, particulièrement, est superbe ce soir. Sa robe de soirée noire et bordeaux moule à merveille ses formes et tous les regards de l'imaginaire se portent sur elle sans le moindre effort : Je crois même avoir aperçu Cyno s'essuyer le menton. A moins que ce ne soit pour un cocktail, je ne sais pas trop. J'espère qu'il ne boira pas trop.
Visiblement, d'autres n'ont pas suivi le dress code avec la même assiduité que nous : Je remarque des gens en short et des gars avec les T-shirts du Club Med. Qui ne sont pas censés être élégants. Il y a même, assis avec l'attitude qui s'impose sur un canapé non loin de ma table, la représentation du patriarcat, qui ferait de l'ombre même à Référenceman, vêtu d'une chemise à carreaux distendue sur son ventre et d'un pantalon assorti, mais uni. Disons que c'est une élégance d'un autre temps.
Akira s'installe juste à côté de moi alors que ma mère part nous chercher des apéritifs et que ma sœur lit son livre sans se préoccuper de moi. Cette fois, c'est un il, et il est en costume noir qui dissimule une bonne part de son sceau spirituel, avec les cheveux habituellement si ébouriffés arrangés en une coiffure assez complexe pour lui : Une raie sur le côté et les cheveux plaqués au crâne avec ce que je suspecte être du gel. Je lui fais un signe discret pour reconnaître sa présence et il marmonne doucement :
« – Tu as intérêt à me filer les photos après ça. »
Je hoche la tête, mais il reste deux jours. Ces quarante-huit heures seront largement suffisantes pour accumuler au moins le double de dossiers sur la bande de trouble-fête. Akira compris.
________________________________________________________________________________
Désolé, ça s'arrête ici ! Normalement il devait y avoir les deux jours en plus, mais comme j'ai eu mes règles j'ai passé ces deux jours en PLS dans mon lit. Pas très intéressant à raconter donc.
J'espère que ce petit exercice d'écriture vous aura plu quand même !
*va à présent se cacher de Mairù*
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top