AU : Université Abdias Ier (partie 4)

Ah, les soirées. Source d'amusements, d'alcool, de culpabilité parce qu'on aurait pu consacrer son temps à bosser et aussi de sacrés rebondissements. Enfin, c'était quand même dans une soirée que Deimos avait appris, en moins de cinq minutes, que son crush qui habituellement lui sortait la carte de l'indifférence était peut-être amoureux de lui, ou tout du moins que lui-même se comportait de telle manière avec lui que ça en inquiétait son grand frère, qu'il pouvait être particulièrement jaloux au point d'en être dangereux et le pire du pire, qu'il n'avait pas du tout été discret... Et s'il s'était fait remarquer d'Akira ? C'aurait signé à coup sûr la fin de tous ses espoirs. Il suffisait de voir comment il se comportait avec Oshiko. Ou même sa sœur, qui malgré une froideur apparente ne cachait pas son intérêt.

Ça lui faisait tellement à penser qu'au moment où son coup d'un soir lui avait proposé de rentrer chez lui pour s'amuser un peu, il avait refusé. Il sentait bien qu'il n'arriverait pas à faire monter la température, et après ce que Mairù Claro venait de lui balancer, il n'apprécierait sûrement pas à sa juste valeur le corps du garçon. Non, vraiment pas. Il sentait déjà monter les images, pauvre de lui...

Il avait donc passé sa nuit en solitaire à repenser sa stratégie d'attraction d'attention. Aller directement dire à Akira ce qu'il ressentait s'avérait un peu exclu : En cours, Phobos, qui ne le connaissait que trop bien, ne le lâchait pas d'une semelle. Et si elle apprenait ça... il était fini, elle allait lui pourrir la vie jusqu'à la fin des temps. Par message, c'était un peu froid quand même. Simplement stopper l'attisement de la jalousie ? Ça ne suffirait pas, mais il n'avait vraiment pas d'autres idées. Plus qu'à espérer qu'il s'y mette aussi, de son côté, à supposer qu'il était bien amoureux.

Un regard dans la caméra de son téléphone lui apprit que sa nuit blanche lui avait causé de sacrés cernes. Zut, ce n'était pas prévu ça ! Oshiko allait encore se faire de fausses idées. Elle était pleine de bonnes intentions, mais niveau discrétion, c'était raté ! Autant se mettre un peu de maquillage pour cacher un peu les dégâts. Et puis ça faisait longtemps qu'il n'avait pas sorti son arsenal de séduction spécial embellissement du visage.

Il se dirigea vers la salle de bain, et eut la surprise d'y trouver Phobos, en train de s'étaler du fond de teint en grommelant : De toute évidence, la couleur ne lui convenait pas. Normal. Ce n'était pas son fond de teint. Il souffla. C'était la sixième fois qu'elle lui faisait le coup en un mois !

« —Phob', c'est mon fond de teint ça. Le tien est là. »

Sa sœur se tourna vers lui, son habituel regard froid imprimé sur le visage, une joue à moitié recouverte d'une couche de carnation un peu plus sombre. Deimos plissa les yeux. Déjà que le fond de teint dans leurs couleurs n'était pas facile à trouver, alors si en plus elle lui piquait le sien ! Mais visiblement, elle n'était pas d'humeur à lutter aujourd'hui, vu qu'elle lui tendit la boîte sans protester outre mesure. Il haussa les épaules. Une journée sans piques mesquines, c'était peut-être trop lui demander, mais au moins la matinée partait bien. Sans ajouter un mot de plus, il s'étala la crème bénie, et retint un soupir de soulagement lorsque les traces de sa nuit blanche disparurent de son visage. Un souci de moins !

Phobos, remarquant la détente de ses muscles, leva les yeux au ciel.

« —Si c'est des suçons que tu cherches à cacher, tu étales peut-être le fond de teint au mauvais endroit. »

... Bon ben c'était beau de rêver. Phobos savait très bien qu'il était rentré seul cette nuit, et en comptant sur le fait qu'il dormait la plupart du temps chez ses coups d'un soir, facile de déduire que rien ne s'était passé. C'était donc une pique mesquine sur le fait qu'il n'avait pas couché cette nuit. Bah. Pas comme si ça allait l'atteindre. Il avait juste eu autre chose à penser, rien de plus. Beaucoup d'autres choses.

Il laissa donc l'attaque se sa sœur sans réponse et choisit de consacrer son temps à ajuster son eye-liner. Juste de quoi lui faire ressortir ses yeux verts. Une qualité, disait-on. En espérant que la qualité compense l'héritage familial de l'énorme touffe de cheveux noirs impossible à coiffer correctement.

Une fois prêt, il se dirigea vers sa voiture sans un regard vers sa sœur. Hors de question de l'y conduire. Celle-là, il avait dû travailler pour se la payer et cesser de dépendre d'une gamine mesquine qui parfois partait à l'université sans le déposer au lycée ! Depuis la mort de ses parents il y a quelques années, elle enchaînait les conneries de ce genre. Combien de fois il avait dû appeler un camarade pour se faire transmettre les cours... Et en plus, il n'avait pas beaucoup d'amis à l'époque. Tout ça parce qu'il avait insulté un homophobe qui s'était ramené vers la fin de sa première, un homme qu'on ne devait pas insulter sous prétexte qu'il avait perdu sa petite amie suite à on ne sait trop quelle histoire de cyberharcèlement. Même pas perdu morte, en plus, elle avait juste rompu ! Alors, il n'avait pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire, mais les gens ne s'attendaient quand même pas à ce que lui, gay et fier de l'être, ne montre de la sympathie envers un gars qui à peine l'avait-il vu avec de l'eye-liner (même pas en train d'en embrasser un autre, en plus) avait décidé de le traiter de pédé et de tapette ! Nan, sérieusement. Il fallait vraiment qu'il s'aplatisse devant ce genre de gars ? En plus, il paraissait qu'il avait outé son ancien meilleur ami à tout son ancien lycée sans son consentement sous prétexte que « si je ne faisais pas quelque chose il allait me draguer ». Le gars génial quoi.

Il soupira. Il n'était plus au lycée mais à la fac, à la fac la concentration de LGBT+ était telle que les homophobes se faisaient recaler à chaque fois, et les gays autrefois au placard étaient libres de s'assumer comme ils l'entendaient. Lui compris, du coup. Et ça, c'était bien. Au moins, pas de difficulté pour trouver un plan cul. Ou même pour tomber amoureux de ses camarades. Même si là ça devenait un peu plus tendu...

La sonnerie de son téléphone le tira de ses pensées, alors qu'il venait à peine d'arriver. Au jugé de la sonnerie, c'était son tchat. Il aimait moyennement ce genre de trucs, mais Akira avait insisté pour qu'ils s'y inscrivent tous, et depuis bon, ils avaient prévu assez de soirées pour qu'il reconnaisse l'utilité du truc... Ah tiens, message d'une personne inconnue ? Qui ça pouvait bien être cette fois ? Pas du spam, il espérait.

ScienceMaster : Yo, c'est Mairù Claro, tu sais, le grand frère de ton crush. C'est lui qui m'a filé ton pseudo, plutôt original d'ailleurs. Tu permets qu'on discute un peu par message ? Vu la complexité de ta situation, j'me suis dit que ça serait mieux qu'on prenne les choses en main.

... Akira, espèce de sale traître, il lui avait pourtant fait jurer de ne pas donner son pseudo à ses frères, ou à n'importe qui d'autre d'ailleurs ! Il en avait suffisamment honte comme ça, mais pas moyen de le changer, il n'avait pas l'inspiration. Et en plus Mairù se permettait de lui faire une remarque dessus, nom de Zeus. Un peu abusé de sa part, mais si vraiment il parlait de sa situation amoureuse, un peu d'aide ne serait pas de trop. Il verrouilla sa voiture, sortit sur le parking et rédigea rapidement une réponse.

SebastianCastellaños : Comment ça prendre les choses en main ? Tu as des idées, des trucs du genre ?

ScienceMaster : Si j'avais la solution miracle, y'aurait longtemps que mon frère serait pendu à ton cou ! Nan, pas vraiment. Mais ça me faciliterait les choses de pouvoir communiquer autrement qu'en te gueulant dessus dans les bars en effrayant tes plans culs au passage.

Effectivement, ce serait peut-être mieux. S'il revoyait le garçon d'hier, il sentait qu'il allait en entendre parler, de Mairù Claro, génie de la fac de physique, qui se ramenait par surprise pour faire réfléchir les pauvres étudiants lambda en sciences po. Et ce n'est pas comme s'il avait beaucoup de plans culs à ruiner ces derniers temps. Il haussa les épaules en se dirigeant vers son bâtiment, et rédigea sur le pouce une réponse pour Mairù.

SebastianCastellaños : Ça me va. Tant que tu balances pas ce pseudo à tout le monde.

ScienceMaster : Roh arrête, t'as vu la gueule du mien ? Mais bref, on va pas faire un débat sur la mécanique du pseudo parfait. T'es libre samedi prochain ?

SebastianCastellaños : Samedi 7 ?

ScienceMaster : Argh non ! Ça c'est demain, bougre d'idiot. Je te parle du 14... Wait c'est pas le jour de la St Valentin ? Ah bah nickel, exactement ce qu'il me fallait !

Deimos se sentit rougir. Cette fois c'était sûr, Mairù essayait de le caser avec son frère. Bon sang, c'était gênant ! Mais d'un autre côté, Akira avait une sacrée chance d'avoir des frères comme ça. Sa sœur l'aurait assassiné dans l'instant. Peut-être au sens propre d'ailleurs.

Mais le fait que Mairù lui demandait s'il était libre le jour de la St Valentin promettait. Ça voudrait dire qu'où qu'il l'emmène, Akira serait forcément de la partie. Et vu les messages de Mairù, ce ne serait pas innocent, loin de là.

Mais malheureusement, il ne pouvait pas vraiment se défiler : D'abord parce qu'il était effectivement libre, ensuite parce que malgré ce que ça impliquait il avait vraiment envie de cette sortie. Akira ou pas. Il grommela, et tenta de calmer les battements de son cœur en rédigeant une réponse la plus neutre possible :

SebastianCastellaños : Ouais, c'est jouable. Pour faire quoi ?

ScienceMaster : Cool. Pas un mot à Phobos surtout. On va s'organiser une sortie au lac pas loin des dépendances de ma famille, je sais pas si t'y es déjà venu ? C'est une énorme étendue d'eau un peu surélevée, un vrai lac naturel perdu en pleine flore. J'y viens souvent quand j'ai envie de m'éloigner des gros connards qui se disent de mon sang. Et aussi pour raisons personnelles que je t'expliquerai peut-être sur place. Mais bon, c'est toujours sympa d'y inviter des gens. Et je te rassure, tu seras pas seul avec nous. Y'aura aussi Asura, Lina, ses frères et sœurs, et, enfin, le reste de mes potes d'enfance quoi.

SebastianCastellaños : Ah. Et tu prévois quelque chose ? Et pourquoi m'inviter moi ?

ScienceMaster : Deux raisons : Un, ça fera du bien à Akira parce que sinon il va rester collé à nous et on va pas pouvoir en profiter, deux, je prévois effectivement quelque chose. :))))

Deimos soupira. Il en était sûr. En espérant que ça marche sinon il se serait embarrassé auprès de gens pour la grande majorité inconnus pour rien. Il connaissait Lina de loin, Phoebe aussi vu qu'elle traînait souvent dans son coin, et Baku et Mairù évidemment, mais les autres...

En tout cas inutile de lui dire qu'il ne fallait pas en parler à Phobos ; Mairù venait de lui mettre sous le nez une opportunité unique de sortir sans sa sœur, et même s'il allait devoir s'arranger au maximum pour éviter qu'elle ne le grille avant samedi prochain, hors de question de louper ça.

Il laissa le message de Mairù sans réponse et s'empressa de fermer la conversation avant que sa sœur ne le rattrape, et se préparait à se diriger vers sa salle de cours lorsqu'un visage s'enfonça dans le creux de son épaule, et une voix enjouée qu'il reconnut immédiatement lui lança :

« —Tu discutais avec qui Deimos ? Ton plan d'hier ? Il baise bien ? »

Il soupira. Inutile aussi d'expliquer le contenu de sa conversation avec Mairù, surtout la cause de cette conversation, à Oshiko, sinon elle allait le charrier pendant des semaines et ça risquait de remonter aux oreilles de Phobos et d'Akira. Et ce qu'elle lui disait était la preuve d'une chose : Elle l'avait vu. Sans doute était-elle avec Akira ce soir-là, comme lui avait effectivement dit Mairù... Peut-être même était-ce elle qui les avait repérés en premier. Il plissa les yeux. Même si pour le coup, il avait moyennement envie de lui expliquer, elle ne le laisserait pas tranquille sans avoir eu au moins une réponse correcte ; et elle savait aussi plutôt bien détecter les mensonges.

« —C'est pas lui, et au fait on a pas baisé.

—Aw. J'aurais aimé savoir s'il était bon au lit moi !

—Tu l'as dans le collimateur ? Désolé, il est gay, il m'a expliqué pendant une bonne minute qu'il n'aimait pas les vagins et que même les gars transgenres ne trouvaient pas grâce à ses yeux.

—Ah le con !

—On peut pas vraiment lui en vouloir de n'aimer que les bites, Oshiko. Mais pour le coup je l'ai trouvé un peu rude dans sa manière d'expliquer. Je crois que si j'avais été un gars trans, il m'aurait envoyé chier pire qu'un homophobe qui a pas compris le principe du bar gay. »

Oshiko se mit à pouffer, mais ne semblait pas décidée à lâcher l'affaire. Deimos sourit. Il n'y avait pas grand monde avec qui il pouvait discuter sexe sans risquer de gêner qui que ce soit. Et puis c'était sympa de parler avec elle, c'était vraiment une super oratrice quand elle voulait. Et même en considérant leur but commun, difficile d'être jaloux d'une fille aussi sympa, surtout quand on voyait très bien que le cœur de leur cible personnelle était aussi fermé à Oshiko que la salle de bain quand Phobos avait un rendez-vous galant. Il continua donc de l'écouter, apportant son petit grain de sel à droite à gauche, du moins jusqu'à ce qu'elle ne revienne à la soirée d'hier de son point de vue.

« —Nous, on est rentrés vachement tôt avec Akira, je crois que c'était juste après t'avoir aperçu... Je me souviens plus bien, j'étais bourrée. Mais il avait l'air de vachement mauvaise humeur ! C'était différent de d'habitude après, et je crois qu'il est même pas resté la nuit... »

Ah bon ? Oshiko lui apprenait des choses. Surtout que pour qu'elle ait remarqué, étant en plus bourrée, la mauvaise humeur chez ce grand spécialiste de la poker face, il fallait vraiment qu'il soit sur le point de tuer des gens. Enfin, il exagérait sans doute un peu, mais voir Akira en colère, c'était à peu près aussi habituel que de voir une vache danser. Il se mit à réfléchir. Est-ce qu'il avait vraiment fait une connerie ? Ou bien c'était une autre raison ? En tout cas, se servir de la pauvre comme passe-nerfs, c'était vache. Espérant que Mairù ait raison et que cet idiot ait bien pris une thérapie. Il haussa les épaules.

« —Il avait peut-être autre chose à penser ? C'était chez lui ou chez toi ?

—Chez lui, c'est bien ça que je comprends pas...

—Tiens. Depuis quand on parle de moi dans mon dos ? »

Les deux incriminés sursautèrent d'un coup, Deimos avec une expression coupable, et Oshiko avec un visage tordu de surprise. Les deux se retournèrent dans la direction de la voix, pour se retrouver à quelques centimètres d'un Akira avec des cernes encore plus prononcés que d'habitude et des traits tirés. Deimos lui fit un petit sourire amical en guise de salutation. Il ne le lui rendit pas.

Oshiko, sentant un soudain refroidissement d'ambiance, s'exclama de la voix la plus joyeuse possible :

« —On discutait juste de la soirée d'hier ! J'allais dire à Deimos que je ne savais pas pourquoi tu étais parti après...

—Je devais discuter avec mon frère, siffla Akira, glacial. Et ensuite ce dernier ne m'a pas laissé repartir, sous prétexte qu'il était trop tard.

—Ah bah je comprends mieux ! Désolée... »

Même les excuses de sa sexfriend ne parvinrent visiblement pas à dérider Akira. Au contraire, sa mine se fit plus sombre, et sa poker face habituelle semblait se craqueler sous le coup d'on ne savait trop quelle émotion. Deimos serra les dents. Ça promettait pour lui, dis-donc. Il soupira.

« —Eh, on juge pas, t'as le droit d'aller parler à ton frère aussi. Sois pas si parano enfin. »

Son interlocuteur eut une moue agacée, et croisa les bras. Deimos ne put s'empêcher de remarquer qu'il avait opté pour une chemise à manches courtes, cette fois : Et aussi que ses bras habituellement couverts d'un manteau plus sombre étaient littéralement recouverts de bijoux, lourds bracelets en argents, chaînes fines et deux ou trois enchaînements de perles. Il se retint de déglutir. Zut, c'était bien le moment de jouer sur son amour des bijoux ! En plus, on était en plein février ! Pourquoi est-ce qu'il ressentait le besoin de se balader en chemise à manches courtes au début de février ?!? Pour le faire chier ou quoi ?!?

Cette fois et malgré des mois d'entraînement, il ne put empêcher son regard de dévier. Entre les infos de Mairù, son apparent plan pour les caser ensemble et ça, c'était trop pour son self-control. Et cette fois, la déviation de son regard n'échappa pas à Akira qui haussa un sourcil, l'air surpris par ce soudain changement de comportement. Aïe... Il était vraiment au fond de la bouse la plus totale s'il continuait à se poser des questions ! Avec celui-ci il ne savait pas ce qu'il risquait niveau sentimental, à faire paraître la moindre preuve d'intérêt. Est-ce qu'Akira allait cesser de s'intéresser à lui si ce n'était pas déjà fait ? C'était assez illogique, mais apparemment c'était le cas de certains, donc il fallait prendre ça en compte. Et après ?

Jamais il n'avait autant béni l'arrivée de Phobos, qui eut à peine installée entre lui et Akira son petit sourire mesquin habituel, avant de lancer à la cantonade :

« —Vous parliez de la soirée peu fructueuse de notre petit Deimos ? Moi qui m'attendais à entendre des cris, je suis déçue... Tes compétences en pêche au plan cul se seraient-elles estompées ? »

Pour une fois même l'attaque de sa sœur ne lui fit rien d'autre qu'un profond soulagement. D'abord parce que contrairement à pas mal d'autres gars il ne mesurait pas sa valeur au nombre de personnes passées par ses bons soins, ensuite parce qu'Akira venait visiblement d'apprendre que son plan cul avait foiré, donc qu'il n'avait pas couché ce soir-là, et qu'il fallait vraiment bien le connaître comme lui pour voir que sa mine s'était un peu détendue. Bon, après, difficile de lui expliquer l'intervention de Mairù, surtout si ce dernier ne s'en était pas déjà chargé lorsqu'il avait discuté avec lui. Mais c'était toujours ça de pris, non ?

Il eut un rire intérieur, qui ne tarda pas à se faire entendre à son public. Autant tourner ça en dérision, c'était le meilleur moyen de souffler sa sœur et détendre un peu son crush. D'une pierre deux coups comme on disait.

« —Eh oui, oh drame, oh tragédie, Deimos Castellaño-Perez n'a pas baisé ce soir ! D'ailleurs je crois que j'ai fait un malheureux en plus, imaginez dire à un gars à fond qu'au final, il ne vous intéresse plus ? Déception garantie ! »

Victoire ! Akira avait laissé échapper un léger sourire. Nom de Zeus il adorait quand il souriait. Même un peu. C'était suffisant. Avec ce maître de la poker face, on est toujours content quand il exprime un peu d'émotions, et encore plus s'il a un sourire aussi beau à voir. Par contre, visiblement il venait de se rappeler qu'il était fâché contre lui vu que le sourire dura deux secondes chrono. Tant pis. Au moins il avait atteint son objectif.

La discussion s'enchaîna bientôt loin des plans culs et autres joyeusetés animales, et Deimos eut enfin l'occasion de balancer la nouvelle qu'il avait apprise hier en cours, quelque chose qui le remplissait de joie :

« —Les professeurs de ma promo en sciences po ont pu voir la pièce de théâtre qu'on avait monté avec Oshiko, tu te souviens, celle sur la vie et les mœurs de Jules César dans les temps modernes ? Ils m'ont dit que je faisais un excellent Brutus, et vont présenter la vidéo à un concours d'adaptations historiques qui a lieu sur la fac ! D'après eux, on pourrait même battre les majors d'histoire !

—Pourtant, ce n'est pas ta spécialité, les coups de couteau dans le dos...

—Phobos, tu ne veux pas la fermer pour une fois ? J'essaie d'écouter !

—Tout à fait d'accord avec Akira ! Et ensuite, Deimos ? Il se passera quoi si on gagne ? »

Deimos eut un très, très large sourire, ignorant complètement sa sœur. Peu lui importait les piques. Il n'était peut-être pas très malin de ce point de vue là mais il savait faire du théâtre et c'était tout ce qui comptait dans son cas.

« —Si on gagne ? Un voyage à Rome pour chaque participant, ça te va Oshiko ? »

Cette dernière se mit à sautiller de joie.

« —Oh, oui, oui, oui ! Je vais pouvoir voir des italiens dans leur milieu naturel ! Et voir le Colisée ! Et les gondoles ! Et...

—Euh, Oshiko, les gondoles, c'est à Venise. Par contre, le Colisée, je suis d'accord ! Peut-être qu'on pourrait y voir des reconstitutions de batailles comme aux anciens temps ?

—Deimos, les cours vont commencer, soupira Phobos. Arrête trente secondes d'étaler ta science et viens, avant d'être en retard. »

Zut. Il aurait bien aimé parler encore un peu de l'histoire du Colisée, la Rome antique était un de ses sujets favoris. Mais bon, l'université n'attend pas, et même si ses partiels étaient passés il fallait quand même qu'il travaille pour les prochains. Laissant Phobos s'éloigner un peu, il fit une bise d'adieu à Oshiko qui pouffa, avant de se tourner vers Akira, qui avait récupéré son habituelle expression neutre. Est-ce qu'il osait cette fois... ? Oh et puis zut, on ne vit qu'une fois.

Il sentit la joue de son ami se tendre sous la pression, et aussi le petit sursaut qu'il avait eu en sentant Deimos s'approcher. Ça ne dura qu'une seconde, le temps de lui faire une bise tout ce qu'il y a de plus normal avant de s'éloigner à la suite de Phobos sur un signe aussi tout ce qu'il y a de plus normal. Enfin il espérait. Tant qu'il ne rougissait pas, tout allait bien. Mine de rien, c'était la première fois qu'il osait ce genre de geste, même si c'était plutôt normal avec le reste de ses amis : Et ça lui faisait nettement plus d'effet qu'avec n'importe quel gars lambda. Dommage qu'il ne soit pas resté pour voir sa réaction : Enfin, peut-être pas si dommage que ça. Il risquait de se griller tout seul à force de crever de gêne. Autant attendre plus tard sa réaction.

Phobos avait eu tort de le presser : Son professeur était en retard, cette fois. En l'attendant, après avoir salué quelques-uns de ses camarades, il sortit son téléphone et jeta un rapide coup d'œil sur ses notifications manquées. Alors Instagram, rien, Snap, quelques snaps d'une seconde qu'il devinait être des photos graveleuses, et le tchat... Mais qu'est-ce que c'était que tous ces messages ?!?

Déjà rien que sur la conversation démarrée de ce matin il y avait un message de Mairù qu'il ne savait pas DU TOUT comment interpréter. Bien ou pas bien ? Bon sang.

ScienceMaster : Mon frère me harcèle de messages depuis tout à l'heure. Bien joué mec.

Il soupira. Vraiment, est-ce que Mairù était en colère ou fier ? Il n'allait pas lui poser la question pour le coup. Il ne voyait même pas de quoi il parlait. Ensuite, une invitation à une nouvelle conversation, nommée « Sortie du 14 », avec une bonne dizaine de pseudos inconnus dans la liste des invités. Il ne reconnaissait dans le lot que celui d'Akira et celui de Mairù. Les autres...

Il parcourut rapidement la conversation, histoire de glaner des informations au hasard sur tous ces gens, voire se faire une idée de qui était qui. Alors...

LinaCoeurNoir : Pour la Saint-Valentin ? Cool, ça fera une sortie de couples !

AsuraLeCocktail : Ça me semble être une bonne idée.

FutureSurgeon : Tu veux bien arrêter de jouer avec les nerfs de mon pauvre frère malheureux ? Il va encore nous faire un keysmash...

ScienceMaster : TA GUEULE, BAKU !

FANDOMAIN : Mairù, la politesse avant tout !

ScienceMaster : POLITESSE DE MES COUILLES !

TaserVivant : FUCK YES !

FANDOMAIN : Ah mais si Raiju vient, ce sera plus une sortie de couples... ^w^

TaserVivant : C'est pas le but de cette sortie ma poulette.

FutureSurgeon : Raiju, calme. Le but, c'est la sortie entre nous et autres amis d'enfance.

MetallicaLover : Alors pourquoi on invite Deimos ? C'est pas que ça me dérange hein, vraiment pas. Mais Akira l'a rencontré à la fac, c'est pas tellement un ami d'enfance.

Le concerné plissa les yeux. Il n'y aurait pas eu Akira sur la conversation, il aurait partagé ses craintes du sale coup que lui préparait Mairù. Enfin, sale coup, façon de parler. Mais ce dernier était là, et connecté en plus, donc autant qu'il se taise et continue de lire. De toute façon, il y en avait encore pour une cinquantaine de messages.

LinaCoeurNoir : Parce que ça l'empêchera de se coller à Baku ou Mairù pour toute la sortie, ce qui nous ferait bien chier, eux, Asura et moi. Content de l'explication, Al ?

BigAssNightmare : Vous pourriez pas... La fermer.... Cinq minutes ?

FutureSurgeon : Ooooooooooooh, quelqu'un est de mauvais poil. :3

BigAssNightmare : Je vais t'étrangler.

FutureSurgeon : Ouh j'ai peur ! >w<

ScienceMaster : *tousse* Vous savez que je l'ai invité, hein, tous les deux ?

BigAssNightmare : ...... A la conversation tu veux dire ?

ScienceMaster : Non, à Branquignoles-city. A ton avis, crétin ?!?

BigAssNightmare : .......

FutureSrgeon : Bon, le temps qu'Akira écrive une menace de mort à Mairù aussi, comment on s'arrange ? Qui a une voiture parmi vous ?

LaFifiDEBabel : Moi, mais elle est pleine de trucs que je peux pas trop mettre chez la grand-mère de Lina...

LinaCoeurNoir : Elle va pas t'en vouloir tu sais.

LaFifiDeBabel : Ouais, mais je me sentirai coupable quand même. Je peux emmener Kami et Niall, pas plus.

FutureSurgeon : Bah, Mairù, Akira et moi avons respectivement cinq, deux et deux places dans nos voitures à nous. On devrait pouvoir s'arranger pour transporter moins de monde. J'emmène Lina moi déjà, donc c'est plein...

ScienceMaster : Pas de conneries dans la voiture, mémé a horreur du foutre sur les tapis.

FutureSurgeon : Comme si c'était mon genre ! Je déteste faire l'amour dans les voitures. Et comment tu sais que mémé a horreur du sperme sur les tapis de voiture ?

ScienceMaster : Elle a vu l'intérieur d'Akira.

BisAssNightmare : Nom de...

ScienceMaster : Je rigole, poussin. Non, elle me le répète assez souvent, malgré le fait que j'ai revendu la voiture qu'elle m'avait filé. Elle croit encore que je suis plus puceau, plutôt ironique en vrai.

Deimos pouffa à la vue de ce dernier message. Mairù avait quand même de sacrées boules pour balancer sur une conversation de groupe qu'il était encore vierge sans un battement de sourcils. D'un autre côté, c'était ses amis d'enfance, alors ils devaient sûrement être au courant, ou exiger des détails que, vu le cru du personnage, il ne se gênait pas pour leur donner. Et le reste de la conversation était assez surréaliste aussi, même si la majorité des gens avaient l'air sympa. Il pouvait déjà mettre des noms sur les pseudos de TaserVivant, MetallicaLover, FutureSurgeon et LinaCoeurNoir, ce qui allait sûrement lui servir. Et leurs interactions le faisaient bien rire. Branquignoles-city ? Sérieusement ?

Il reprit sa lecture, les yeux pétillant de bonne humeur. Non, il ne regrettait vraiment pas d'avoir accepté cette sortie.

LinaCoeurNoir : On est pas là pour parler de qui éjacule dans sa voiture mais plutôt de qui va conduire qui. Il reste qui à emmener ?

TaserVivant : Selky, moi, Al, Eale, Cyno, Deimos vu que je sais pas si il a une voiture, et... Je crois que c'est tout.

AsuraLeCocktail : Si je peux éviter de prendre la mienne ce serait avec plaisir. Polluons le moins possible.

ScienceMaster : Mouais, sauf qu'avec les voitures de Phoebe, moi, Akira et Baku il restera toujours des gens sur la touche.

TaserVivant : Phoe', ça se débarrasse vraiment pas, le barda dans ta voiture ?

LeDieuDeLaGuerre : Eh, vous m'avez oublié ! J'emmène Garm, et j'ai une Espace, donc sept places au total !

ScienceMaster : Ah mais ça change tout ça, Makhai ! On peut te caser Raiju, Selky, Al et Eale, alors ? Et Cyno peut-être aussi ! Du coup ça libèrerait de l'espace dans ma caisse pour emmener Baku et Lina, ou Deimos et Akira, et paf ! Une voiture de sport en moins !

LeDieuDeLaGuerre : Sur, pas de problème mon gars !

LaFifiDEBabel : Du coup ça nous fait une voiture avec moi, Kami et Niall, une autre avec Makhai, Garm, Al, Eale, Raiju, Selky et Cyno, une avec Mairù, Asura, et soit Baku et Lina, soit Deimos et Akira, et la dernière avec les deux restants ?

LinaCoeurNoir : Autant qu'on laisse ta voiture, non, chaton ?

FutureSurgeon : J'approuve ! 😊

Dernier message de la conversation. Ils devaient être tous en cours, ou alors il n'y avait plus rien d'autre à dire. Le prof de Deimos, lui, n'arrivait toujours pas. Et encore heureux, parce qu'il était sûr d'être plus rouge que noir, à cet instant précis. Comment est-ce qu'ils avaient pu s'organiser pour avant même que la sortie ne se fasse vraiment, ménager un moment rien que pour eux deux à lui et Akira ?!? Quelle bande de vicieux absolus ! Leur but apparaissait clairement dans la conversation, c'était presque surprenant qu'Akira n'ait fait aucun commentaire mis à part ces deux ou trois menaces. Mais bon. Il tapa un rapide message histoire de ne pas les laisser en plan. Et de sceller son destin par la même occasion.

SebastianCastellaños : Yo les gens, merci de m'avoir invité déjà ! Ensuite j'ai une voiture, mais c'est une vieille bagnole d'occase et j'évite de trop tirer dessus. Voilà pour l'info, même si visiblement vous m'avez pas attendu. -w-

Apparemment, tout le monde n'était pas en cours : Un message identifié comme provenant de Raiju Shin avait déjà fait écho.

TaserVivant : Wait c'est Deimos ça ? Trop classe le pseudo !

SebastianCastellaños : Eh, jugez pas le pseudo >_<

TaserVivant : Mais tu rigoles ? J'adore Bob Lennon !

SebastianCastellaños : C'est vrai ? Cool, on pourra chanter une ode à la gloire du pyrobarbare lorsqu'on se verra en vrai ! Mais j'assume toujours pas le pseudo :,)

FANDOMAIN : On peut peut-être t'en trouver un pour cette conversation ? C'est Eale Jukui au fait ^^

SebastianCastellaños : C'est possible ?

BigAssNighmare : Quelqu'un n'a toujours pas compris ce que je lui ai expliqué il y a quelques jours à peine.

SebastianCastellaños : Mais euh >_<

SebastianCastellaños : Bref, vous avez des idées ?

FANDOMAIN : Moi ! Moi j'en ai une !

FANDOMAIN : Tu dis quoi de DeiMousseAuChocolat ?

SebastianCastellaños : Sympa vu les vôtres, mais pourquoi ?

FANDOMAIN : Parce que je sais qu'il y a quelqu'un sur cette conversation qui veut te manger tout cru. 😉

SebastianCastellaños : ...... >/////////<

FutureSurgeon : Eale, supprime ce message, VITE. 0-0

ScienceMaster : Oh bordel de fuck. EALE ! Une séance de menaces de mort m'a déjà suffi !

FANDOMAIN : Pardon pardon ! >_<

FANDOMAIN a supprimé un message.

FANDOMAIN : Du coup ça te va ?

SebastianCastellaños : .... Ça me va. -/////-

FANDOMAIN : Cool ! Mairù, tu veux bien changer ? Ou me filer les droits, au choix.

ScienceMaster : Tout de suite, poulette.

DeiMousseAuChocolat : Ah ! Ça fait... Bizarre.

ScienceMaster : Merde, y'a mon prof. Bon les gens, on fait ces quatre voitures ? Rendez-vous à 14h au lac, ça vous va ?

FANDOMAIN : Ça me va. Bon cours, Mairù !

BigAssNightmare : On s'absente cinq minutes et il y a des messages supprimés et mes frères qui paniquent ?

DeiMousseAuChocolat : Et mon changement de pseudo. Très important. UoU

BigAssNightmare : ......... Toi, je dois vraiment te parler.

FANDOMAIN : *siffle*

AwooooMotherfucker : *siffle*

LinaCoeurNoir : *siffle*

AwooooMotherfucker : Moi c'est Cyno au fait ! Ravi de te voir mon vieux !

BigAssNightmare : *soupire* Vous n'allez pas arrêter même si je vous dis de le faire hein ?

FANDOMAIN : Non.

AwooooMotherfucker : Non.

LinaCoeurNoir : Non.

BigAssNightmare : Je m'en doutais. Bref. Je file. Deimos, tu me feras plaisir de répondre à mon message privé, lorsque cette joyeuse bande de rigolos cessera de raconter des âneries. Merci.

LinaCoeurNoir : Oho ! Ça sent bon ça !

TaserVivant : Ou mauvais, tu connais Akira. Bref, file, Deimos !

FANDOMAIN : On veut les détails complets de vôtre conversation. 0w0

DeiMousseAuChocolat : Bande d'indiscrets !

Bon sang. Il les connaissait depuis seulement ce matin et ils se permettaient déjà de s'incruster dans sa vie perso ? Akira devait avoir un sacré self control pour résister depuis dix-neuf ans avec cette bande. Surtout ses frères. Il n'avait jamais vu fratrie aussi... Comment dire. Détendue ? Sans-gêne ? Amicale ?

Il soupira et referma la conversation, et ouvrit, une petite appréhension au ventre, la dernière bulle de message, le fameux message privé d'Akira. S'attendant au pire, il dût s'y reprendre à plusieurs fois pour bien déchiffrer le message, qui était pourtant plutôt anodin quand on y pensait :

BigAssNightmare : Etant donné que je n'ai pas d'autre choix que de te récupérer à l'heure dite, dis-moi quand tu veux que je passe. Et comment, aussi. Tôt, de préférence, histoire de nous ménager un peu de temps pour parler.

Deimos plissa les yeux. Quels messages codés pouvaient bien cacher cet envoi d'apparence anodine ? Une seule manière de savoir, y répondre comme si tout allait bien.

SebastianCastellaños : Euh, je préfèrerais que tu passes pas directement chez moi. Je vais essayer de passer ma nuit ailleurs pour éviter que Phobos ne me remarque sortir. D'ailleurs, si tu as des solutions, je prends.

Pas de réponse. Akira devait être en train d'écouter le cours. Et à vrai dire, il ferait mieux de faire de même.

Les heures passèrent, et toujours pas de nouveaux messages sur les conversations quelconques. La nervosité dont Deimos avait pu faire preuve tout à l'heure avait disparu au profit d'un profond ennui, et il passait son temps à gribouiller tout un tas de symboles sur ses feuilles de notes. Jamais cours ne l'avait aussi peu passionné, mais aussi, il avait bien plus intéressant en tête. Du genre une journée avec des gens qui avaient quand même l'air sympa. Ou une ode à la gloire du pyrobarbare. Ou l'énorme ouverture qu'il avait laissé à Akira dans son message privé. Ce genre de chose. Ainsi ne fut-il jamais autant soulagé que de voir la dernière diapositive de son dernier professeur, et de l'entendre saluer la foule, encouragé par des applaudissements. Un bon repas s'imposait. Et une bonne séance de réflexion, aussi.

Il rejoignit Oshiko dans l'entrée, cette dernière arborant un large sourire, comme à son habitude. Elle semblait ravie de sa matinée. Allez savoir pourquoi. Mais cette fois, elle était seule : Même Phobos ne semblait pas être dans le coin. Deimos haussa un sourcil.

« —Phobos et Akira ne sont pas avec toi ?

—Non, j'ai reçu un message de la première, elle va rester à la BU pour préparer son prochain examen, et Akira m'a dit après que tu sois parti qu'il allait manger avec Baku cette fois !

—Comme hier ? Ah, dommage...

—J'en connais hein qui est déçu ! Se mit à pouffer Oshiko, un sourire taquin aux lèvres. Tu voulais le voir aujourd'hui encore pas vrai ? »

Deimos leva les yeux au ciel. Celle-là, elle ne changerait jamais.

« —Je t'en pose, des questions ? Allez, on va manger, mon estomac réclame la nourriture.

—Eh ! Je veux tous les ragots pendant qu'on bouffe, okay ?

—Je vois pas de quoi tu parles. »

Les deux amis se dirigèrent tranquillement vers le RU, discutant de tout et de rien. Discussion orientée du mieux possible par Deimos qui voulait à tout prix éviter d'aborder le sujet « Akira Claro » avec sa camarade. Pas le moment. Il était déjà assez gêné comme ça. Et puis maintenant que sa couverture commençait à craqueler, allaient se rajouter des problèmes et un bon nombre de questions. Déjà que sa relation purement amicale avec Akira commençait à se dégrader...

Une vibration interrompit la discussion, et Deimos prit son téléphone, sous le regard curieux d'Oshiko, déjà prête à demander de qui il s'agissait. Il plissa les yeux. Message privé d'Akira, tiens donc. Alors du coup...

BigAssNightmare : L'un de nous trois peut facilement te loger s'il faut vraiment échapper à Phobos. Enfin. Peut-être pas Baku s'il reçoit sa chérie dans le même temps. Et peut-être pas Mairù si... Il pourrait se passer des choses ce week-end.

Oh non.

Akira avait bien vu l'ouverture et venait de lui en balancer une encore plus grande. Et vu comment il avait formulé sa réponse, Deimos ne pouvait pas refuser sans s'exposer à coup sûr.

Il allait donc réellement, selon toute vraisemblance, devoir passer la nuit chez Akira Claro.

________________________________________________________________________________

Mouhehehehehehe.

J'aime tellement cet AU.

Ce moment où tu réalises que t'es plus inspirée pour une pseudo fanfic que pour tes propres univers XD

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top