chapitre 6

/!\ Crise d'angoisse.



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 L'envie et le besoin sont réciproques, Jisung s'est enhardi et Lino n'a pas attendu pour répondre à ses lèvres si passionnées. Ce dernier est bien heureux d'avoir saisi sa chance et d'avoir enfin fait montre des sentiments qui l'habitent. Désireux de prendre les commandes, il se redresse lentement sans chercher à se détacher de leur baiser, et repousse son cadet contre le matelas sur lequel ils se tiennent. Il se laisse faire, accompagne même le geste d'un soupir agréable. Tant de temps depuis qu'il a envie d'aimer librement son compagnon, tant de temps qu'ils se cherchent, qu'ils s'observent sans tenter plus... A cette heure, Minho ne sait plus rien de tout ce qui les entoure. Dans sa bulle de bien être, il prend et donne sans compter, laissant toutes les sensations réchauffer son âme et faire battre son coeur avec force. Il a l'impression de n'entendre que cela. Ce cœur qui s'emballe, qui pulse dans sa poitrine au point de presque lui faire mal. Sa respiration est saccadée derrière ces baisers, ses mains tremblent alors qu'elles se perdent dans l'épaisse chevelure du plus jeune et avec une lenteur douloureuse, il se colle encore au corps de celui qu'il considère comme son âme-sœur même s'il dit bien souvent le contraire. Il frémit, gémit quand tout son être entre en contact avec le corps fin de Jisung. La chaleur irradie autour d'eux, il a l'impression de s'enflammer. Au fond, il sait que c'est mal, qu'ils ne doivent pas faire cela, mais... Il s'en fout clairement.

Sung a les joues qui le brûlent, les lèvres de Minho sur les siennes, sa langue qui vient jouer avec la sienne quand le baiser s'approfondit encore, le rendent fou. La chair de poule le recouvre dans son entièreté, mais il a tellement chaud.... Maintenant allongé presque sous son aîné, il soupire son plaisir malgré la tension qu'il ressent, qui le dévore. Qu'est-ce qu'ils font là ?

Ses mains se meuvent presque automatiquement, et se saisissent de la taille de Lino qui le surplombe. S'il s'y agrippe, et rapidement ses doigts se frayent leur chemin sur le buste du châtain, afin de le découvrir autrement que par la vue. Le toucher est léger, délicat, il hésite, mais ses doigts fins caressent finalement par dessus le maillot qui recouvre Minho. Parfois ses mains se serrent sur le tissu sous les sensations délicieuses. Les lèvres de l'aîné ont quitté les siennes,ont dévalé la belle ligne de sa mâchoire et s'égarent dans son cou qu'il lui offre volontiers, la tête jetée en arrière. Son ventre se tord sous les sensations qui l'envahissent. En appui sur un coude, son compagnon laisse sa main parcourir son corps par dessus les vêtements qui le recouvrent, et Jisung gémit son plaisir en sentant les frissons qu'il lui dispense et qui naissent dans le sillage de ses doigts.

Minho mordille, embrasse et savoure la peau offerte sans oublier cette pomme d'Adam si charmante en forme de joli coeur. Il n'a aucune idée de ce qu'il fait, il se laisse aller, se laisse guider par ce besoin qu'il a de sentir Sung contre lui, de le sentir sien. Un son rauque s'échappe de sa gorge alors que son bassin rencontre celui qu'il surplombe, dieu qu'il le désire... Il sent les formes délicates de son cadet sous les tissus qui le recouvrent, il sait ce qu'il peut voir dessous, mais voilà bien longtemps qu'il rêve de le toucher ainsi, caresser cette peau à la couleur si belle et si chaude. Jusqu'où peut-il aller ? Jusqu'où vont-il se laisser aller ?

Le souffle de Jisung est totalement erratique, il ne peut s'empêcher de remuer sous les douceurs offertes par son aîné. Les soupirs de Minho ne font que renforcer le désir qu'il ressent, et réchauffent un peu plus ses pommettes déjà bien rouges. Il sent ses oreilles qui le brûlent presque mais il ne s'en préoccupe pas encore. Si elles prennent feu, il aura le temps de gérer plus tard. Soudain, il sent les doigts du châtain remonter son tshirt et passer sur la peau de son ventre. Si la caresse de la main si chaude est agréable et lui confère un sentiment de bien être particulièrement fort, le gémissement qui s'échappe de sa gorge et les tremblements qui le saisissent subitement le font réaliser. Le retour à la réalité est compliqué mais il faut cesser cette folie, malgré les sensations qui l'assaillent et qu'il apprécie plus que de raison. C'est avec difficulté et après avoir rassembler toute la volonté qu'il lui reste qu'il parvient à appeler son aîné.

- ... Minho...

Ce dernier est perdu entre son cou, sa gorge et son épaule quand ce n'est pas au creux de son oreille. Sa main s'égare le long de ses côtes et Jisung mord sa lèvre avant de prendre appui sur les bras de Lino pour essayer de se redresser, ce qui fait lever le museau de ce dernier qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer.

- Minho... Minho casse toi. Arrête ça.

Il se recule donc, un peu surpris, et l'air un peu hagard. C'était si bien. Ne comprenant pas vraiment le revirement du plus jeune, le châtain l'observe et se redressant au dessus de lui, la tête légèrement penchée de côté.

- Tu vas bien Hana ?

- Non, non, laisse... Laisse moi passer s'il te plait, je dois... Je dois...Rhaa dégage.

Jisung le repousse un peu plus fort pour mieux se dégager et sortir du lit sur lequel ils ont failli faire des choses qui auraient pu faire naître de gros regrets. Le charme est rompu, Sung est tremblant, encore sous le coup des sensations qui l'ont engourdi mais aussi sous le coup d'une soudaine angoisse quant à ce qu'ils ont manqué faire. Il se met à marcher de manière désordonnée, de long en large dans la pièce, les mains dans les cheveux à tenter de remettre de l'ordre dans son esprit.

- Putain mais qu'est-ce qu'on fout ?

Minho ne répond pas de suite, se contente de garder la tête penchée et de regarder son cadet avec une tendresse désarmante, non sans une pointe d'inquiétude quant à l'état de Jisung, qui lui paraît préoccupant. Lorsqu'il parle, sa voix est douce et apaisante, calme et posée.

- On s'aime ?

- Non ! Non non non... Enfin Oui ! Mais pas comme ça ! Pas comme ça Minho ! Non. Non non non.

Il n'arrive pas à retrouver une respiration normale, il désigne le lit, il désigne Lino qui l'observe, le regard douloureux après ces mots tranchants. Ce dernier finit par s'asseoir sur la literie, les coudes sur les genoux et passe une main dans ses cheveux, gêné. Il s'en veut clairement d'avoir mis le plus jeune dans cet état. S'il ne s'était pas attendu à ce qu'il réponde à son baiser, il ne s'est pas non plus attendu à ce qu'il se fasse à ce point rejeter.

- Je suis désolé. Ce... Enfin je ne sais pas ce qu'il s'est passé...

- C'est... C'est... Rien. Il s'est rien passé. Rien. On oublie. Hein ? On oublie. On... On...

Comment oublier ? Ce n'est pas rien. Et si Jisung a répondu ainsi, sans doutes qu'il partage les sentiments de Lino non ? Ce dernier hoche lentement la tête sans rien dire de peur d'aggraver la situation. Il se lève et entame quelques pas vers la sortie, mais observe son cadet pour être sûr que ça va aller.

- Tu veux que je reste ? Que je parte ? Ca va aller ?

De ça il n'est pas sûr quand il entend la respiration bruyante du plus jeune.

- Pars s'il te plait. On... On... Fffff, on en parlera... Plus tard. On a le temps... Pour ça.

- Jisung tu es sûr que ça va aller ?

- Putain mais PARS je te dis !!

Sung a crié assez fort pour que ses paroles atteignent leur but, et il désigne la porte d'un doigt rageur. Il n'a pas envie qu'on le voit faire une crise et qu'on le voit misérable parce qu'il a failli se laisser aller à ses sentiments pourtant profondément enfouis. Minho hoche la tête et s'en va alors, le laissant seul. Ce dernier parti, le noiraud essaye de reprendre sa respiration, presque plié en deux,

- Merde. Merde, merde... mais... putain qu'est-ce que t'as foutu Ji, ... mais qu'est-ce que t'as fais ??

Il s'en arracherait les cheveux, mais ses mains sont beaucoup trop tremblantes pour cela, autant que ses jambes qui menacent de bientôt ne plus le porter, aussi s'échoue-t-il au sol pour prendre appui au mur dans son dos. Il étouffe. Il ne trouve plus son air. Il a l'impression d'avoir un poids infini en appui sur sa poitrine qui l'oppresse, qui l'écrase. Les genoux relevés contre lui, ses doigts serrent son maillot violemment, comme si cela pouvait l'aider à mieux respirer. La panique dans laquelle il se noie fait naître monceau de larmes qui s'écoulent sur son beau visage et des sanglots s'échappent de sa gorge si serrée qu'elle lui fait mal.

Voilà bien longtemps qu'il n'a pas subit ce genre de crise d'angoisse, et il s'en serait bien passé. Dire qu'ils étaient si bien à peine cinq minutes auparavant... Mais ce sont des idols. Ils doivent se consacrer à leur travail, à leurs fans, et ne pas succomber aux sentiments autres que ce qu'on attend d'eux. Puis Minho... Minho est son ami. Son âme sœur. Ils sont très bien comme ça non ? Il aurait dû laisser les choses couler après le petit baiser de son aîné. Faire comme si ce n'était rien. Faire comme si c'était juste une blague. Mais non, il avait mis de côté le professionnalisme qui doit les suivre en toutes occasions.

Il s'étrangle. Jisung ne sait plus comment trouver son air et sa tête commence sérieusement à lui tourner. Tout son corps tremble maintenant, de manière incontrôlable et violemment. Il en est à se demander s'il ne va tout bonnement pas tomber dans les pommes. Ce serait après tout une bonne solution pour arriver à demain comme si de rien était et oublier les derniers instants.

- HANNIE !

Chris est allé demander un double de la carte d'accès à sa chambre quand Minho est allé toquer chez lui pour le prévenir de ses inquiétudes concernant le jeune. Le voilà maintenant devant son « premier fils », à se saisir de ses mains qu'il peine à décrocher du tissu dans lequel elles sont si serrées.

- Eh, regarde moi, ça va aller, ça va aller Ji'. Souffle. Inspire bien, tu sais le faire, tu peux le faire.

A genoux devant Sung, leur leader montre l'exemple en prenant une respiration profonde et lente, avant de finalement venir se glisser entre le jeune et le mur, le prenant dans ses bras pour le serrer fortement contre lui dans une étreinte qui se veut rassurante et chaleureuse tout en continuant de lui montrer la respiration à adopter. Minho observe la scène avec un sentiment de culpabilité important. C'est sa faute. C'est sa faute si Jisung a refait une crise, alors qu'il était si bien jusque là, depuis un long moment. Il a mal. Il a mal pour son compagnon, il souffre pour lui et son coeur se serre. C'est uniquement sa faute.

Le bruit a attiré quelques autres garçons, qui passent la tête dans l'entrebâillement de la porte et Lino se décide à retourner à sa chambre, bien conscient que c'est ce que Jisung lui a demandé à la base. Il serait bien resté, comme le ferait un ami, mais il craint que sa présence n'arrange pas la situation, loin s'en faut. Il subit les regards interrogatifs de leurs amis qui ne comprennent pas qu'il s'en aille, mais il ne peut rien leur dire, et se contente de sentir les regards sur sa nuque sans se retourner jusqu'à claquer la porte de la chambre qu'il occupe, à côté.





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Je ne sais pas quoi penser, je sais où je vais mais est-ce que ça vous plait pour l'instant? (même s'il y a peu de lecteurs huhu) J'ai l'impression d'avoir vraiment perdu la main pour l'écriture...

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