Chapitre 33
Le bip des machines est régulier.
La respiration de Jisung est profonde, aidée par l'appareil auquel il est relié.
Minho est à son côté, une main refermée sur la sienne.
Assis sur une chaise inconfortable, à demi allongé sur le lit de son compagnon endormi, il attend un réveil qui commence à se faire désirer.
Une semaine.
Cela fait déjà une semaine qu'il est alité. Les médecins les ont rassuré, par chance, une chance incroyable, rien d'irréparable n'a été atteint. Un pneumothorax qui va le laisser au repos pendant un bon moment, une côte brisée par le rebond du projectile, mais cela finira par guérir. Le problème est la perte de sang. Il en a perdu en quantité, et depuis, il dort et Minho veille.
Il est tard ce soir. La chambre n'est éclairée que d'une faible lumière tamisée, juste de quoi laisser assez de luminosité pour que Minho puisse lire un peu. Il se tient toujours sur la même chaise, il s'est simplement mis de l'autre côté du lit où Jisung gît toujours. Un bruit léger le distrait, et il finit par sortir son téléphone qui vibre dans la poche de son hoodie.
— Hmm.
— Eh Minho ! Ça va, tu tiens le coup ?
— Oui oui. T'en fais pas Chan.
— Il n'est toujours pas réveillé ?
— Je t'ai dis que je vous appellerai dès que ce sera le cas.
— Certes, mais on ne sait jamais, dans l'euphorie, tout ça...
— Tu sais bien que je sais à quel point vous aussi vous vous inquiétez, je vous ferais pas ça.
— Tu as mangé ?
— J'ai pas très faim.
— Et c'est toi qui nous fait la leçon quand on rate un repas !
— Vous êtes pas là pour m'en faire une !
— Me chauffe pas ou j'envoie Binnie te gaver.
— Ils le laisseront pas passer, les visites sont finies à cette heure !
— Tu veux parier ??
— Tss. Bonne nuit le vieux.
— Ouais. Toi aussi.
Minho ne peut empêcher un sourire de fleurir sur son visage grave. Il aime vraiment les interactions qu'il peut avoir avec les membres de leur groupe. L'air de rien, il se retourne sur Jisung endormi, tout en lui faisant une grimace.
— Pour quelqu'un qui est en train de pioncer, tu es bien bruyant, je t'entends d'ici te marrer à ce qu'il m'a balancé. Alors ou tu continues ta sieste, ou tu te réveilles.
Quelques coups sont frappés à la porte un peu plus tard, et une infirmière passe sa tête dans l'entrebâillement. Elle sait très bien que le jeune est auprès de son compagnon, et elle ne souhaite pas déranger lorsqu'il ne s'agit pas de soins à apporter.
— Je suis désolée de vous déranger. Je vous apporte un plateau. On nous a dit que vous n'aviez pas pris de repas.
Elle le dépose sur la tablette prévue pour, et va s'en aller avant de se retourner l'espace d'un instant.
— Vous savez, on prend soin de ceux que l'on veille en restant en forme. Mangez, vous verrez vous serez plus vaillant.
Minho qui a été surpris, a regardé la scène avec des yeux grands ouverts, mais lorsque la femme s'en est allée, il a ri.
— Chan...
Ça ne peut être que lui. Alors il n'aura pas envoyé Binnie, il aura préféré déranger les soignants pour être sûr qu'il allait avaler quelque chose. Tss Tss.
— Il me le paiera un jour. C'est sûr.
Machinalement, il resserre sa prise sur la main de son compagnon, et attire la tablette à lui afin de voir ce qu'il y a de bon. Une petite moue dubitative et il hausse alors les épaules.
— Ma foi... Ça pourrait être pire non ? Tu veux quelque chose Jisung ? Non je garde le dessert. Tiens, du kimchi. T'aimes ça le kimchi.
Il repousse le bol contenant le chou sur le coin de son plateau et distraitement entame un peu le plat, le regard rivé sur les lignes de son livre dont il tourne les pages nonchalamment, avant de retrouver la paume chaude de Jisung. Mais alors que ses doigts se nouent délicatement à ceux de son cadet, ce dernier se met à gigoter tandis que les machines s'emballent un peu. Il se réveille !
— Jisung !
Rapidement, il appuie sur le bouton afin d'appeler les infirmières, qui ne tardent pas, déjà alertées par les appareils. Rapidement, on soulage le petit brun de ce qui l'aidait jusque là à respirer, afin qu'il puisse le faire seul, et Minho se décale afin de laisser les professionnels faire ce qui doit être fait. Il grimace lorsque son compagnon le fait aussi, sourit de joie à l'idée qu'enfin il émerge de son sommeil. Il va bien. Il est tiré d'affaire. Il va aller de mieux en mieux et ils pourront reprendre où ils en étaient. Les gens s'affairent, questionnent, testent, et finalement, chacun s'en va tour à tour, laissant dans la chambre seulement deux âmes en peine qui ne savent pas vraiment sur quel pied danser.
Minho reste dans son coin, le regard porté sur Jisung, à demi assis, qui lui aussi l'observe. Le visage rond du blessé finit par afficher un beau sourire et sa main se tend en direction du plus âgé qui finit par approcher pour venir entremêler ses doigts à ceux du compositeur.
— Salut.
La voix rauque de Jisung fait sourire Minho qui lui répond de même.
— Salut Hannie.
— On s'connait ?
La mine du châtain s'effondre littéralement, et cela doit se voir à des kilomètres, parce qu'aussitôt Han éclate de rire... avant de le regretter aussitôt. Il se recroqueville en geignant, mais son rire se poursuit malgré cela.
— Mais que t'es con... L'aîné est dépité.
Mais il part à rire de bon cœur, ce qui donc fait rire Jisung de plus belle, et c'est ainsi que les deux se retrouvent à tenter de se retenir pour éviter de la souffrance inutile à l'écureuil qui n'arrive pas à s'arrêter.
Il leur faut un bon moment pour réussir à se calmer et chacun de leur côté, ils essuient les larmes qui ont perlé à trop se marrer. Minho se décide finalement, et passe ses bras autour des épaules du plus jeune pour l'étreindre tout contre lui, tout en faisant attention de ne pas le blesser davantage. L'avoir contre lui, chaud et vivant lui fait se rendre compte à quel point il a failli le perdre, à quel point la mort n'est pas passée loin. Mais il est là, bien vivant, dans ses bras qu'il resserre comme pour s'accrocher désespérément à Jisung, pour ne pas le laisser partir et s'éloigner de lui plus qu'il ne l'a été ces quelques jours. Tout son corps commence à trembler doucement, et celui qui se targue de ne jamais pleurer devant les autres, se laisse aller au soulagement, les larmes glissant abondamment sur ses joues pâles.
Jisung qui comprend la situation, s'éloigne de Minho et prend son visage en coupe entre ses mains. Sa voix est douce, apaisante et son ton chaud est rassurant.
— Hé Minho... Je suis là. Il se passera plus rien. Je reste avec toi, pour toujours. Je partirai pas, je te laisserai plus. Je te le promets.
— J'ai eu peur. J'ai vraiment eu peur de te perdre.
Minho se dégage lentement pour passer sa manche sur son visage et il renifle un peu puis tente de reprendre contenance.
— Mais oui, t'es là maintenant. On reste ensemble.
Jisung lui sourit, un sourire large, qui ferme presque entièrement ses beaux yeux ronds.
— Toujours.
— Toujours.
Jisung se laisse retomber dans les coussins qui le soutiennent, non sans grimacer en se tenant les côtes, mais il lève tout de même la main pour présenter son petit doigt.
— Et c'est une vraie promesse.
Son aîné sourit derrière son visage encore rougit, et attrape le petit doigt tendu avec le sien.
— Oh oui c'est une vraie.
Il ne résiste plus à l'envie et embrasse délicatement son amoureux, un baiser d'une douceur infinie, presque une caresse sur les lèvres. Il n'approfondit pas, l'heure n'y est pas, et finalement il se redresse, se lève et renifle de nouveau.
— Je vais appeler les gars. Ils me demandent des nouvelles sans arrêt.
_____
....
Je suis désolée des délais, j'ai un mal fou à me mettre dedans en ce moment.
J'ai l'impression que ce chapitre est tout pourri du coup XD Navrée si c'est le cas.
Le prochain sera l'épilogue!
Vous avez eu vos places pour le concert? :D
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top