Objectif édition #9

Bon deuxième partie d'article. On a notre fichier word sans faute (ou presque), une super liste de maisons d'édition. On est presque prêt. Oui presque. Quelques détails sont à régler.

C'est quand qu'on envoie ?

Soyons clairs, pour beaucoup d'auteurs qui ont été sélectionnés, s'il y avait une part de talent (des fois on se demande mais bon...) il y aussi une part de chance. Etre au bon endroit au bon moment est un facteur très très très très (oui vraiment très) important. Vous écrivez sur le SM gentillet avec une héroïne qui se mordille les lèvres abondamment ? Le créneau est grand ouvert. Je pense que ça ne va pas durer mais ça peut encore marcher. Vous faites de la fantasy sur un apprenti sorcier qui rentre dans une école de magie ? Là c'est un peu tard, désolé. Vous faites dans le Vampires sexy qui b..., qui n... enfin qui a pas mal de relations avec le gente féminine (ou pas), va falloir vous serrez, c'est toujours à la mode mais la production commence à être un peu saturée...

En plus, donc, d'avoir la chance d'écrire une histoire qui soit dans l'air du temps mais pas trop quand même, il y a aussi des moments dans l'année où il est mieux d'éviter d'envoyer son manuscrit. Juillet Aout pour commencer. Bah oui, les éditeurs aussi prennent des vacances. Votre tapuscrit se retrouve au milieu d'une pile énorme et a donc encore plus de chance de finir perdu. On évitera aussi les périodes de rentrée littéraire (septembre) dans les grosses maisons. Et puis globalement les fêtes de fins d'année.

« C'est bon je peux envoyer ? »

Une lettre d'accompagnement ?

Quand on envoie son tapuscrit, on ne se contente pas de mettre un paquet de feuilles dans une enveloppe. Il est de bon ton d'envoyer une lettre avec. Cette lettre c'est pas une missive pour mamie ! On a un ton neutre (ou alors faut pas se louper). C'est bien de marquer les esprits, mais si le ridicule ne tue pas, il peut gravement nuire à la santé de votre avenir dans certaines maisons d'édition...

Bref, le minimum ? Nom et prénom, adresse mail (postale en option) et numéro de téléphone. Ils ne vous appelleront sûrement pas, mais c'est toujours mieux. Un CV ? Pourquoi pas, mais vos deux mois de stages à l'épicerie du coin, ils s'en foutent. Un CV d'écrivain. Combien de publication et où. Les hobbies ils s'en tapent aussi. On fait efficace là-dessus.

On met quoi d'autres ?

Et bien là, je vous invite à consulter sur votre liste dans la colonne où vous avez mis le lien vers la page de soumission de votre éditeur. Chacun à des désidératas particuliers. Des fois, il faut un synopsis, des fois non. Des fois, ils ne veulent même pas le tapuscrit en entier. Certains veulent seulement 50 pages (Malpertuis par exemple), d'autres ne veulent qu'un chapitre représentatif (Rivière Blanche) et d'autres encore parfois ne veulent que le synopsis. Renseignez-vous donc. Je ne vais pas tout faire pour vous non plus...

Je rappelle ce qu'est un synopsis ? C'est pas le résumé de 4e de couverture, c'est le résumé de votre histoires du début à la fin. En générale en moins de deux pages, idéalement en une seule. (oui c'est dur...)

J'envoie un PDF, un doc, un Epub ?

Et après on envoie quoi ?

Un fichier Word (doc ou docx), un PDF ? Et les interlignes ?

Encore une fois, chaque éditeur veut potentiellement quelque chose de différent de son voisin. Mais en général ça tourne entre doc, RTF et PDF. Pour ce qui est de la taille de caractères et des marges. Lorsque vous faites une soumission électronique, ils ne sont pas trop regardants, puisqu'ils peuvent tout changer. Sauf dans le cas du PDF. Ajouter systématiquement nom et coordonnés sur la page titre. Les fichiers électroniques voyagent pas mal par mail ou clef USB et votre nom peut ne plus y être associé assez facilement. Je rajoute aussi toujours les numéros de page par habitude. Fut une époque où je mettais aussi mon mail et mon nom en en-tête ou pied de page, mais finalement c'est peut-être too much ;)

Envoyer un Epub ? Personnellement, j'en fais souvent des Epub et donc, envoyer mon tapuscrit sous cette forme m'est souvent venu à l'idée. Je ne sais pas du tout si c'est bien ou non. Donc dans le doute, je ne le fais pas. Sauf pour l'Atalante qui stipule clairement qu'ils les acceptent. A vous de voir.

Si vous envoyez en papier, pensez à relier votre document. Mettez aussi votre nom et vos coordonnées sur la page de titre (au minimum un mail). La lettre d'accompagnement n'est pas non plus en option. Montrez que vous êtes poli, c'est vraiment le minimum...

Là encore, il y a des partisans, vu le prix que ça coute, d'envoyer un vrai livre. Je ne suis pas spécialement pour. Disons que pour le comité de lecture (prendre des notes et tout, ça doit pas être très pratique. Je ne le conseillerais donc pas...

Vous pouvez aussi déposer votre manuscrit directement à l'accueil de la maison d'édition. J'insiste : a l'accueil. Ne demandez pas un rendez-vous avec le directeur d'édition « pour être sûr que ça lui sera remis ». Le personnel d'accueil à l'habitude et est payé (entre autre) pour ça (recevoir le courrier pas juste votre manuscrit).

En revanche, les salons et événements ne sont pas de bons endroits pour donner votre manuscrit. Vous pouvez voler quelques minutes de son temps à un éditeur et lui parler de votre projet, mais ne lui donnez rien. En salon un éditeur se balade avec une équipe, des sandwichs, des cartons de livres, une déco pour le stand, des stylos de rechange, un ordinateur portable et plein de problèmes d'organisation. Si vous lui donnez votre enveloppe, c'est le premier truc dont il se débarrassera s'il a besoin de lâcher du lest... Prenez sa carte, essayer de vendre votre projet et envoyez lui ensuite par mail (avec son accord) ou par la voie classique.

Et si on me vole mon texte ?

Une question revient souvent : et si l'éditeur décide de prendre ma super idée et de publier mon texte sous un autre nom ? A ça, j'ai envie de répondre un très simple : non mais tu crois quoi ?

Soyons sérieux deux minutes. Que pourrait y gagner l'éditeur ? Je ne vois pas trop. De l'argent ? Que ce soit sous votre nom ou un autre, il gagnera a priori pareil, lui. Et puis c'est assez facile de prouver quand il y a vol d'œuvre. Il suffit en réalité de pouvoir prouver l'antériorité de production. Une preuve comme quoi vous avez écrit en premier cette histoire. Pour ça, la SACD ou la SGDL feront parfaitement l'affaire. L'envoie en recommandé à soi-même, même si sa valeur juridique est souvent contestée, constitue un début de preuve (dixit l'INPI). Et puis, si votre histoire est passée par Wattpad, là encore on a un début de preuve et un paquet de témoins ;)

Pour le plagiat, c'est assez différent et complexe à prouver (dans un sens comme dans l'autre).

Mais encore une fois, je ne vois pas ce que l'éditeur y gagnerait. En plus, si on pousse la paranoïa au maximum, vous ne devriez pas non plus faire lire votre histoire à un bêta lecteur ni à personne. Un quidam quelconque est bien plus à même de vous voler qu'un éditeur ayant pignon sur rue et une réputation à défendre.

Bref, le plus mieux du best reste encore la protection auprès de la SACD ou la SGDL. C'est payant et je ne connais pas les prix par cœur. Mais au moins vous êtes tranquille.

Par contre, il semble que ce soit très mal vu de mettre dans sa lettre ou (pire) sur la première page un avertissement du genre « mon texte a été déposé à la SGDL sous le numéro machin ». C'est un peu la preuve que vous ne leur faites pas confiance après tout. C'est mal commencer pour un travail en partenariat.

Et quand est-ce qu'on me répond ?

Avec tout ça, je pense que vous êtes prêts à envoyer votre document. Une fois votre dossier envoyé, n'attendez pas une réponse dans les jours qui suivent. Le délai le plus court que j'ai constaté, c'était dans une assez petite maison d'édition et c'était au bout de deux mois. Pour les grosses maisons, il n'est pas rare d'attendre un an. Lorsque les éditeurs sont polis, ils vous envoient un petit mail pour vous confirmer qu'ils ont bien reçu votre colis (ou mail). Oh, tant que j'y suis, les envois en recommandé avec accusé de réception, ils n'aiment pas trop. Si vraiment vous voulez savoir quand ils l'ont reçu, investissez dans une lettre suivie sans signature, c'est mieux.

Donc, maintenant que votre tapuscrit est en route pour le comité de lecture, armez-vous de patience. Et d'ailleurs, passé à autre chose. Le projet suivant s'il y en a un. Sinon reprenez votre vie et oubliez cet envoi, ça pourrait vous bouffer la vie.

Ne soyez pas étonné de recevoir des courriers de refus standard. J'en ai déjà parlé, la fameuse lettre anti suicide.

Ne soyez pas non plus étonné de ne pas recevoir de réponse du tout. Est-ce que vous pouvez relancer par mail et au bout de combien de temps ? Ça je l'ignore. Personnellement je ne le fais que si j'ai eu un contact sympa avec le destinataire de mon tapuscrit. C'est donc arrivé une fois ! Et ça n'a servi à rien ;)

Patience donc...

Voilà, je vous ai dit tout ce que je savais, ou pas loin. Aujourd'hui, j'en suis exactement à ce point : j'attends. Comme je l'ai dit je vais faire mes envois en deux temps : d'abord les gros, puis ensuite les plus petits éditeurs. J'ai donc envoyé à 10 maisons d'édition mon tapuscrit (uniquement par mail, j'ai abandonné les envois d'arbres morts finalement) :

Critic (ACK)
l'Atalante
Mnémos (ACK)
Bragelonne / Milady / Castelmore (ACK)
Casterman jeunesse
Gulfstream
ActuSf (ACK)
Grimoire-Millesaisons
Scrinéo
Denoel

Le (ACK) signifie que ces maisons ont accusé réception de mon mail. 4 sur dix ça fait peu.
Bref...

Si vous avez des remarques, des précisions, ou des questions à poser, c'est le moment ;)

Echangeons...

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