- Chapitre 8 -
─ May Lou.
Je me levai. J'allais enfin savoir. Je vous en supplie, monsieur du jury, faites que je sois acceptée. Je vous en prie. Pour mon amie.
─ Votre histoire m'a vraiment touché. Tous ces sentiments mélangés avec ce doute de savoir si elle retrouvera la mémoire. C'est un magnifique roman qui vaut la deuxième place.
J'en restai bouche bée. Une seule chose résonnait dans ma tête : mes chances de revoir mon amie Lynn étaient de plus en plus grandes.
─ Bravo ! me cria Lola dans les oreilles. C'est fantastique ! Tu te rends compte ? Nous allons à Paris ensemble !
─ Oui c'est génial ! lui répondit Rina. Mais comment allons-nous y aller ?
─ Je... je crois que je sais. Vous savez l'inconnu ? Et bien ce n'est qu'autre que le grand frère de Lynn, Antoine, répliquais-je.
─ Oui, on le savait.
Je marquai une pause et pris un air étonné, avant de continuer.
─ Et je crois qu'il a son permis...
Lola pencha la tête sur le côté, réfléchissant.
─ Mais même s'il l'avait, il ne ferait pas la route juste pour nous.
─ Je pense que si. Il aime vraiment sa sœur, lui affirmai-je.
─ Alors demande-lui tout de suite.
─ Oui chef ! dis-je en rigolant.
Le téléphone dans mes mains, je lui envoyai un message, auquel il répondit aussitôt.
[Moi
Tu es arrivé combien ?]
[Antoine
Je suis arrivé 70ème...]
[Moi
Hé, mais c'est quand même bien ! Et aussi, as-tu ton permis ?]
[Antoine
Oui j'ai mon permis, j'ai 18 ans. Et toi, combien es-tu arrivée ?]
─ Les filles, il a bien son permis.
Rina déclara dans un élan d'espoir.
─ Donc il pourra nous emmener ?
[Moi
Tu pourras nous emmener ? Lola est arrivée 22ème, Rina 3ème, et moi 2ème.]
[Antoine
2ème !!!!!!! Bravo !!!!! Mais comment avez vous fait ??!! Bravo à vous trois !!!]
[Moi
Haha merci beaucoup :)]
Nous nous mîmes d'accord sur la date et le lieu de rendez-vous. Devant chez moi dans une semaine, à huit heures trente.
Une heure plus tard, j'ouvrai la porte de la maison, le sourire aux lèvres. Ma mère était assise dans le salon. Dès qu'elle me vit, elle me demanda directement.
─ Ça t'a plu ? Tu es arrivée combien ?
Je lui répondis que oui et que j'étais arrivée deuxième et elle me sauta dessus, ses bras entourant ma taille. Ses pommettes étaient contre ma tête, et je pouvais ressentir son sourire.
─ Je le savais ! Je savais que tu en étais capable !
Voyant que je ne répondais rien - j'avais ses cheveux blonds dans la tête - elle continua.
─ Et j'espère que ça t'as remonté le moral.
Je me dégageai de son étreinte et repris la conversation, ignorant ce qu'elle venait de dire.
─ Tu n'avais pas quelque chose à me dire il n'y a pas longtemps ?
─ Ah oui... c'est vrai que je dois te le dire maintenant.
─ Je t'écoute Maman.
─ Mais j'ai peur que tu m'en veuilles...
─ Bah tu ne pourras jamais savoir si tu ne me le dis pas, dis-je en haussant les épaules, un sourire en coin.
Après cette phrase logique, ma mère n'hésita plus, et déclara d'un coup.
─ Bon, j'ai un petit ami.
Je lui sautai dessus. À mon tour de lui faire un gros câlin. La bouche cette fois libre, je dis :
─ Tu es heureuse ?
─ Bien sûr !
─ Alors je ne t'en veux pas.
De retour dans ma chambre, je fus contente de retrouver mon lit en désordre. Je m'affalai dessus. Un petit ami... Elle devait être vraiment heureuse. Même moi, je n'en avais jamais eu.
J'allais m'endormir lorsqu'un bruit sourd retentit vers la fenêtre. Je m'approchai donc et découvris une petite mésange avec l'aile droite un peu abîmée. La même que celle de la dernière fois ? J'ouvris doucement et lui parlai calmement.
─ Tu es celle de la dernière fois ? Tu veux encore du pain ? Oh, mais qu'est-il arrivé à ton aile... Tu ne peux plus voler ?
Pour toute réponse, elle poussa un petit cri en regardant sa patte. Un mot y était attaché. Je le pris et l'ouvris. Premier point : le petit oiseau n'avait pas peur.
"Existe-t-il quelqu'un en ce monde qui soit capable de me sauver ?"
Tout ce qui était en moi était confus. Je me pinçai alors la joue, vérifiant que je n'étais pas dans un rêve.
Une légère douleur me picota.
Mais rien ne se passa.
Je continuai donc, dans un chuchotement :
─ Qui t'a mis ça à la patte ? Ton maître ? Il va mourir ?
Lorsqu'un animal se trouvait en ma présence, je ne pouvais pas m'empêcher de lui parler, même s'il ne comprenait sûrement rien. Cette mésange restait néanmoins un mystère, car elle avait l'air de comprendre. Et puis j'étais persuadée que c'était la même que la dernière fois. Pourquoi venait-elle à moi ? Peut-être sentait-elle que j'étais seule, que mon cœur criait de retrouver quelqu'un ? Ou tout simplement parce que je lui avais donné à manger ? Mais ce mot... Tout cela n'était pas très normal.
Lorsque je relevai le visage, la mésange s'était envolée avec mes pensées.
Je refermai la fenêtre et m'assis sur mon lit, les jambes croisées.
Qui était cette personne ? Et comment avait-elle fait pour apprivoiser une mésange ?
Ce n'était pas normal. Mais en même temps, rien n'était tout à fait normal dans ma vie.
J'étais à nouveau dans cette ville sombre. C'était exactement le même endroit que la dernière fois. Je commençai à marcher et reconnus au loin la maison du dernier rêve. Si mes souvenirs étaient bons, mon amie devait se trouver là-bas. Je courus donc jusqu'à la maison et vis dans le jardin la petite mésange.
─ Mais que fais-tu là ?
Elle ne répondit rien, trop occupée à attraper un ver.
Je regardai la maison de plus près : hautes herbes, fenêtres cassées, et plantes grimpantes.
C'est alors que je la vis. Elle était au deuxième étage.
─ Lynn !
Elle me regarda. Ou plutôt, elle tourna sa tête dans ma direction. Son regard était vide. Je ressentais le poids de son cœur dans l'atmosphère. Elle était triste. Tellement triste qu'elle ne voyait plus la lumière. Seulement le néant. Le néant qui l'accueillait à bras ouvert. Elle ouvrit la bouche.
─ Oh, tu es là... commença-t-elle.
─ Oui c'est moi ! dis-je en la coupant.
─ ... ma petite mésange.
Quoi ? Elle ne me voyait pas ? Je l'appelai de nouveau.
─ Lynn ! C'est moi, c'est moi ton amie !
─ D'où vient cette voix ? répondit-elle.
─ Ouvre les yeux ! C'est moi, Lou ! Tu ne me vois pas car tu ne veux plus voir la lumière ! Tu ressasses le passé, tourne-toi vers l'avenir ! Je ne suis plus dans le néant, alors si c'est moi que tu cherches, regarde-moi !!
Je me réveillai en sursaut. Ma mère était à mon chevet.
─ Ça va ma chérie ? Tu as fait un cauchemar ? Tu bougeais dans tous les sens.
─ Non... Plutôt un rêve. Un rêve bien étrange.
Ma mère se leva et s'apprêta à sortir de ma chambre. Une fois arrivée à ma porte, elle se retourna et me dit.
─ Au fait, je voulais te dire, mon copain a un garçon de ton âge.
Et elle sortit de ma chambre.
C'est incroyable, j'ai une chance inouïe moi, pensai-je d'un air ironique.
•••••
Hello! J'espère que vous avez aimé ce chapitre! En tout cas, moi, j'ai adoré l'écrire - surtout le rêve.
Que pensez vous :
- Des rêves?
- De la nouvelle à la fin?
- De mon histoire en elle-même?
Merci à ceux et celle qui vont répondre. Sur ce, à la prochaine!
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