Le concours se déroulait après les vacances, et je devais donc continuer l'écriture d'un de mes romans.

J'ouvris mon ordinateur et fis le tri parmis mes fichiers ; trop peu d'histoire comportait plus d'une dizaine de chapitre, et aucune ne me donnait envie de retravailler dessus.

Il fallait me résoudre, je devais en écrire une nouvelle.

N'ayant pas d'idée, je descendis retrouver de l'inspiration dans le salon, trébuchant à plusieurs reprise dans les escaliers tant mon cerveau était occupé.

Assise dans le canapé, ma mère pianotait sur son portable. Me voyant arriver, elle l'éteignit aussitôt.

─ Tu fais quoi ? lui demandai-je précipitamment.

─ Je discute avec quelqu'un.

Je levai un sourcil, perplexe, avant de continuer.

─ C'est qui, je le connais ?

─ Tu es de la police ?

─ Haha non !

Ma mère rigola, puis reprit la conversation sérieusement, un sourire aux lèvres.

─ Tu voulais me dire quelque chose ma puce ?

─ Ah, oui. Après les vacances, il va y avoir un concours de lecture avec le lycée. Il faut écrire une histoire, mais je n'ai pas d'idée... Tu penses pouvoir m'aider, s'il te plaît ?

─ Oh, mais cette nouvelle est géniale ! Tu as un énorme talent pour la rédaction, tu le sais ? Je te l'ai déjà dit de nombreuses fois, mais tu ne m'écoutes jamais. Je me souviens quand tu écrivais des petits textes avec ton amie de primaire, ils étaient si merveilleux...

Elle quitta son air rêveur, et tourna vers moi son visage plein de compassion.

─ Je suis désolée de te rappeler cette période, ma puce.

─ Ne t'inquiètes pas, c'est du passé.

Elle acquiesça.

─ Pour ta question, bien sûr que je vais t'aider. Tout d'abord, sais-tu qui seront les lecteurs ?

─ Hum... je ne sais pas du tout, mais les jurys sont des adultes.

─ Et tu penses qu'ils vont préférer les livres destinés aux adolescents ou aux personnes âgées ? continua-t-elle.

─ Plutôt aux adolescents, puisque le concours reste destiné aux lycéens.

─ Alors maintenant que tu sais pour qui écrire, réfléchis. Qu'est-ce qu'ils aiment. La politique ?

─ Non ! Plutôt une belle histoire d'amour ?

─ Oui, tu peux faire ça. Mais n'oublie pas.

Elle leva sa main vers ma poitrine et désigna mon cœur du doigt.

─ Le secret, il est là. Mets-y tous tes sentiments, les plus joyeux comme les plus tristes. Quitte à devoir pleurer s'il le faut. Rappelle-toi tous ces beaux moments que tu as vécus, et n'oublie pas les plus tristes. Ce sont eux qui te font avancer, et ton héros ou ton héroïne en a besoin.

Mon visage se durcit tel une façade, mais ma mère remarqua mes mains devenir moites et mon corps trembler et elle me prit dans ses bras.

─ Je t'aime, ma chérie, ne l'oublie jamais.

Ce soir-là fut le premier du commencement. Ce soir-là, des personnages tous plus humains que les autres furent créés. Et ce soir-là, mon histoire débuta.

***

~ellipse des vacances~
(NDA : et non éclipse !)

***

Le lundi de la rentrée.

À mon réveil, ma chambre était éclairée par un rayon de soleil. Je pris par réflexe mon téléphone. Il était à peine huit heures. Comme je commençais à dix heures, je mis l'alarme de mon réveil pour neuf heures vingt et refermai ensuite les yeux.

***

9h20

Comme attendu, une sonnerie mis fin à mes rêves. Je me battais pour garder les yeux ouverts, essayant d'éteindre ce fichu réveil, mais la fatigue gagna.

***

9h43

Cette fois, c'est mon portable qui sonna. Antoine.

De ma voix endormie, je décrochai.

[Hmm... pourquoi tu m'appelles ?]

[Pour te réveiller, princesse]

[La princesse se demande comment tu savais que je dormais]

[C'est Lola, elle vient de m'appeler pour te dire de te réveiller. Elle m'a dit que c'était plus drôle si c'était moi qui le faisait]

[Et toi ? Tu vas pas au lycée ?]

[Non, je suis malade, j'ai pas la force de quitter mon lit. Tu veux me rejoindre ?]

[Ahah non.]

Il y eut un temps de silence, puis il reprit.

[En tout cas, Lola m'a dit de te dire qu'elles t'attendront devant le lycée, et que tu n'as pas intérêt à arriver en retard]

[Ok, merci quand même. Euh... juste une chose, elle t'a dit quelque chose quand tu as pris son numéro ?]

[Elle m'a juste dit que ça pourrai m'être utile]

[Je vois... je vois...]

[Hé-ho, ça ne veut rien dire, hein !]

Je lui répondis en rigolant, contente de sa réaction sincère.

[Je plaisantais, ne t'inquiète pas]

[Mouai... Bon, je te laisse sinon tu vas être en retard. Salut miss !]

En haut de mon téléphone étaient marquées précisément neuf heures quarante-six. Ne voulant pas être en retard le jour de la rentrée, je me préparai en un temps record.

Je rejoignis mes amies devant le portail du lycée. Elles étaient déjà là. Rina parla la première :

─ Salut ! T'as passé de bonnes vacances ?

─ On est allé vers Paris et vous ?

Lola répondit, toute excitée.

─ Mais c'est génial ! Nous on est allé, euh... dans le milieu de la France.

─ C'est cool aussi ! (je repris mon sérieux) Les filles, aujourd'hui, la prof va vous parler d'un concours où il faut écrire notre propre roman. S'il vous plaît, vous devez y participer.

─ Comment refuser avec un si joli sourire ? Affirma Rina.

Puis à Lola de dire :

─ Nous le ferons ce concours !

Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!! (NDA : bruit horrible des sonneries de lycée/collège qui nous défonce les oreilles 😠 )

Au collège, nous avons toujours été dans la même classe mais cette année, les filles et moi sommes dans des classes différentes. Les jumelles sont dans la seconde°4 et moi dans la seconde°3. Par chance, nous avons presque le même emploi du temps.

─ On se rejoint au réfectoire à midi trente, à plus les filles, déclarai-je avant de partir en courant.

***
Tellement concentrée sur mon cours, je ne vis pas le temps passer. La sonnerie indiquant la fin retentissait déjà.

Ma prof de français pinça ses lèvres et remonta ses lunettes, mécontente de cette interruption. Elle continua tout de même sa phrase.

─ Et donc comme je le disais, le concours se déroulera dans deux semaines. Tous ceux qui veulent y participer viendront à mon bureau en fin d'heure. Écrivez la plus belle des histoires !

J'attendis que les autres élèves sortent et me dirigeai ensuite vers ma prof. Elle me fit juste remplir un papier, et je pus aller manger.

***
Je posai mon plateau sur la table où étaient les jumelles et la conversation commença. Elle dévia vite sur le sujet du concours.

─ Tu sais ce que tu vas écrire ? m'interrogea Lola alors que j'engloutissais un morceau de pain.

─ Oui, j'ai déjà fini, dis-je la bouche pleine. J'ai été prévenue avant les vacances, alors ça m'a laissé deux semaines supplémentaires.

─ Moi je pense savoir de quoi parle ton histoire. C'est une belle histoire d'amour, affirma Rina.

─ Mais tu me connais trop ! Oui, j'ai fait ça.

Lola posa son verre d'un coup et déclara :

─ C'est quand même un concours régional. En plus, si tu arrives dans les douze premiers, tu iras faire un autre concours à Paris !

─ Oui, je sais, répondis-je. Je vais tout faire pour gagner. En attendant, il faut finir nos histoires.

Rina demanda :

─ Peux-tu nous raconter la tienne ?

─ Oh oui, s'il te plaît ! continua sa jumelle.

─ Bon... si vous insistez... ok. Alors mon héroïne s'appelle Louna. Elle perd sa mémoire dans un accident de voiture et se retrouve hospitalisée. Heureusement, son amie, Lilou, reste auprès d'elle et tente de lui faire retrouver la mémoire. Louna finit par se remémorer quelques souvenirs et retrouve une vie à peu près normal. Elle découvre son ami d'enfance qui ne la laisse pas indifférente. Puis, au lycée, elle commence en même temps à éprouver des sentiments pour un garçon de sa classe. C'est alors qu'un nouveau arrive. Entre sa mémoire qui lui joue des tours et ces trois beaux garçons, Louna ne sait plus ce qu'elle doit faire !

─ C'est une très belle histoire, me dit tout simplement Rina.

─ Merci ! C'est un peu cliché mais si j'y mets tous mes sentiments, ça pourrait marcher.

─ L'important, c'est d'y croire ! répondit-elle. Ou d'avoir un talent...

─ Au fait, coupa Lola. Pourquoi voulais-tu autant y participer ?

Je restai figée. Fallait-il leur dire ? Après tout, elles allaient bien le découvrir, alors...

─ C'est parce que mon amie d'enfance, Lynn, adorait écrire. Elle avait l'âme d'une écrivaine. Si elle est toujours en vie, elle participera à ce concours et ira forcément en finale à Paris !

Lola hésita, puis demanda.

─ Mais.. Ce n'est pas elle qui est... décédée ?

─ Si. Mais j'ai rencontré son frère. C'est lui qui m'a expliqué tout ça.

Je leur racontai tout et je voyais sur leurs visages qu'elles étaient vraiment choquées. Rina haussa le ton la première.

─ Mais tu te rends compte de ce que tu fais ? Imagine si tu vas à Paris et que tu ne la vois pas ! Comment vas-tu réagir ?

─ Je n'y avais pas tellement pensé...

Sa jumelle continua.

─ Tu seras tellement triste que tu voudras te suicider !

Quelques lycéens se retournèrent. Je n'y prêtai pas attention.

─ ... ça ne changera pas de d'habitude...

Mon visage affichait vraiment un sourire forcé. Rina se fâcha pour de bon.

─ Reprends-toi ! Ne dis pas ça à la légère ! Et nous dans tout ça ? Nous ne sommes pas tes amies ? Si tu te suicides, on devra vivre avec un regret sur les épaules. Le regret de ne pas avoir réussi à te sauver. Tu le connais très bien, n'est-ce pas ?

La fin de sa phrase me traversa comme un couteau. Une goutte de sueur perlait sur mon front. Lola continua, elle aussi fâchée :

─ On culpabilisera pour le restant de notre vie !

Les voyant comme ça, je m'excusai immédiatement.

─ Je... Je suis désolée, je ne savais pas que vous teniez autant à moi...

Leurs visages s'éclairèrent et elles m'avouèrent. Rina, puis Lola.

─ Évidemment que l'on tient à toi.

─ Nous sommes tes amies.

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~♡~