6 - Un peu d'attention
Point de vue Riku
<< Tu veux me faire croire que t'as rien ressenti ? provoque Dabi en penchant la tête. >>
- Ce n'est pas ce que j'ai dis !
<< Donc tu as aimé ? >>
- Non ! Enfin si mais--
<< Oui ou non ? >>
- Je ne sais pas !
<< T'es pas claire... soupire-t-il un peu boudeur. >>
- Tais toi tu m'énerves !
Mes joues chauffent tellement qu'on pourrait cuire des oeufs dessus ! Mais qu'est-ce qui lui prend aussi de me poser toutes ces questions gênantes ??? Oui je le considère avant son statut comme un être humain, mais je n'oublie pas ses crimes pour autant ! Après tout, il est capable de tout et qui sait ce qu'il pourrait me faire si je baisse ma garde-- Et pourtant je ne m'inquiète pas et continuer de faire comme si je passais de réelles "vacances" !! Mais qu'est-ce qui cloche chez moi...?!
Je tressaille en remarquant l'expression de Dabi changer, on dirait un chien battu. Je l'ai vexé ? Pourquoi il est triste d'un coup ? J'ai été trop sèche ??? Je ne me suis jamais crue capable de blesser quelqu'un...! Qu'est-ce que je fais ??
- D-Dabi ?
<< C'est la première fois que tu me cries dessus... >>
- Mais non, je...! Je ne suis pas énervée contre toi...
<< Tu viens de dire le contraire. >>
- Je ne le pensais pas !
Pourtant je ne suis pas débile, je sais bien qu'il joue la comédie. Franchement, je vois mal Dabi se vexer pour un si petit truc, mais... Ses yeux me fendent le coeur. On voit cet homme comme un sans coeur avec un regard sombre en permanence, mais c'est la première fois que je le vois devenir triste, même en faisant semblant. Il ressemble à un chat abandonné, c'est trop mignon !! Comment puis je résister ?!!
<< Tu l'as quand même dis... >>
Et il continue en plus ! Sans savoir quoi faire d'autre, je passe ma main dans ses cheveux et lui caresse fébrilement la tête. Oh c'est tout doux... Il utilise quel shampoing pour avoir les cheveux aussi doux ? Mon geste semble le surprendre et je ne peux plus m'empêcher de caresser sa tignasse.
- Je suis désolée... Ca te va...?
<< Je peux t'embrasser ? >>
- Mais non !
<< Donc tu m'aimes pas. >>
- Arrête !
Et il rigole... Au moins il demande la permission, c'est déjà bien poli par rapport à la première fois... Mais qu'est-ce que je dis moi ??
Dabi me présente les sacs de courses en enlevant ses bottes à l'entrée.
<< Ca te suffit ? >>
- C'est beaucoup même !
<< Et je peux savoir comment t'as fais pour te faire une jupe au juste ? Je me rappelle pas avoir de machine à coudre. >>
- Toujours avoir du fil et une aiguille sur soi. J'ai seulement repris les coutures du jean et assemblé les tissus, rien de sorcier. Tu la trouves comment ?
Pourquoi je lui demande son avis, on est pas amis que je sache. Riku tu es vraiment bizarre... Bon, puisque c'est demandé, autant attendre sa réponse.
Je rougis encore en regardant Dabi fixer ma jupe, avant de pencher la tête.
<< C'est court. >>
- C'est un peu le principe d'une mini jupe...
<< Nan mais je veux dire, j'ai juste à tirer dessus et tout s'enlève. >>
Mes oreilles partent en arrière, exaspérée. Il m'énerve avec son sourire en coin...
- Je te conseille de ne jamais essayer.
<< Ouuh... Mimine sort les griffes ? >>
Je lui feule dessus et retourne dans le salon. Pendant qu'il était absent, j'ai fais un peu de ménage et de rangement dans cet appartement, c'était franchement urgent et ça m'a occupé pour la journée. Tout ce qui était en désordre est maintenant à sa place, ainsi que ce qui devait être jeté ou recyclé. Evidemment je n'ai pas touché à son bureau, je me doute que certains documents sont importants et secrets. Si je le voulais, je pourrais appeler la police et leur fournir des preuves... Mais je n'ai aucune raison de dénoncer Dabi, je ne suis pas une prisonnière ici.
Pourtant je devrais accomplir mon devoir civique et le faire arrêter... Mais ce serait trahir sa confiance, il m'a bien laissé seule chez lui ce n'est pas sans raison. Pour moi, il n'est pas si mauvais qu'on ne le pense et je veux bien lui accorder une chance. Il veut me prouver que les Vilains ont une motivation ou un passé qui les ont amenés à le devenir, mais honnêtement je l'avais déjà compris bien avant. Bien avant notre rencontre, j'étais convaincue d'avance que tout le monde ne pouvait pas être égal à son prochain, de par l'enfance, le passé ou les idéaux.
Il y a des gens qui n'ont jamais connu la paix et d'autres qui n'ont jamais connu la guerre, comment peuvent-ils avoir les mêmes valeurs ?
La justice est-elle du côté des héros et le mal du côté des Vilains ? Je n'ai porté aucun jugement ni envers les héros ni envers les Vilains tout simplement parce que j'ai compris que le bien et le mal figurent dans les deux sens.
Quand je regarde Dabi, qui scrute son appartement comme s'il y entrait pour la première fois, je suis tout aussi convaincue qu'il reste encore une part de lumière en lui.
Et cette lumière, je veux la connaitre... Je l'aiderai, si je le peux.
Les jours passent et la première semaine de mon séjour s'achève bientôt. Je me sens de plus en plus libérée et j'ai pris goût à ce rythme de vie. Je n'ai pas beaucoup appelé mes parents ces derniers temps, mais je ne vais pas non plus exploser le forfait de Dabi. Contrairement au premier jour, on mange plus équilibré ensemble et ce n'est pas pour déplaire à monsieur visiblement. Mais j'ai remarqué que Dabi rentrait de plus en plus tard le soir et tombait de fatigue, parfois en sautant le diner.
Je ne sais pas quel genre de mission il entreprend, mais il est parfois irrité quand il rentre.
<< Ah ouais juste là ! gémit-il, couché sur son lit. >>
- Ca détend un peu ?
<< C'est divin... >>
Monsieur se relaxe sous mes massages du dos, même si ça me gêne un peu d'être assise carrément sur ses fesses. C'est bien la moindre des choses que je puisse faire pour lui, ça fait une semaine qu'il doit sûrement supporter une pression constante entre moi et ses "affaires" de Vilains. Quand même... C'est pas souvent que j'ai l'occasion de toucher le corps d'un homme, et j'avoue que ce n'est pas désagréable. Ses brûlures ont l'air fragiles, alors je préfère ne pas trop les toucher, mais je peux sentir la force de ses membres malgré sa minceur. À en voir ses multiples blessures, je pensais que Dabi avait comme des os de verre mais je vois que je me suis trompée.
Je rougis en laissant mes mains masser ses reins et légèrement appuyer en effectuant des petits cercles avec mes paumes, mais ses gémissements me perturbent. Sa voix me donne chaud ou c'est juste moi qui ai l'esprit mal placé ? Les voisins vont penser à quelque chose s'ils l'entendent !
- Heu Dabi...? Tu peux gémir moins fort...?
<< Pourquoi ? >>
- Les murs ne sont pas isolés...
<< Et alors ? Ca te gêne qu'on m'entende prendre mon pied ? >>
- Heu...
<< Je vais pas me priver, nah. >>
Il soulève ses fessiers pour me faire sautiller en boudant comme un enfant. Je me raccroche aux draps pour ne pas lui tomber dessus.
<< Allez continue s'te plait... >>
- Si je masse trop je vais finir par te déplacer un muscle !
<< Tu me soigneras, hm ? >>
- Mais bien sûr, et puis quoi encore ?
Je me lève pour quitter la chambre quand Dabi exerce un vif jeu de jambe pour m'empêcher de partir et me coincer entre ses bras, me dominant de sa carrure. Je n'ose plus bouger sous son corps TORSE NU, DABI ENFILE UN TEE SHIRT S'IL TE PLAIT !!!
<< Bah alors, on dit plus rien Miss ? sourit-il. >>
- Qu-Qu'est-ce que tu veux encore ??
<< Masse moi. >>
- C'est déjà fait !
<< Devant cette fois. >>
- Quoi ???
<< Je rigole, rit-il. >>
Je lui donne une tape sur le front, mais il plaque mon poignet sur l'oreiller et l'ambiance a tout à coup... changé. Dabi ne sourit et ne rit plus, il me regarde intensément et mes yeux sont comme captivés par les siens d'une telle facilité. C'est ce qui me frustre le plus je dirais... Il sait capter mon attention en me rendant curieuse de ses réactions, comme maintenant.
Etrangement... Je n'ai pas l'impression qu'on se connait à peine, lui et moi. Je reconnais qu'on se comporte comme deux "amis" de longue date qui se charrient. Mais je ne suis pas convaincue qu'on soit à un stade d'amitié... On est pas amis, c'est certain.
On est... seulement deux étrangers qui... apprennent à se connaitre ? Je ne sais pas en fait.
Je tourne la tête en voyant la sienne se rapprocher. Il allait encore en profiter pour m'embrasser ? Au lieu de me forcer, il dépose simplement sa joue contre mon épaule et se blottit en lâchant mon poignet. Mon coeur s'est légèrement accéléré... J'espère qu'il ne le sens pas...
- Dabi ?
<< Reste comme ça... Juste cinq minutes... >>
- Pourquoi ?
<< Pour rien... soupire-t-il en fermant les yeux. >>
Son corps se couche à côté du mien tandis que ses bras entourent ma taille et mon bras gauche se retrouve bloqué sous sa tempe. Pourquoi j'ai soudainement envie de pleurer...? Dabi, qu'est-ce que tu as ? Il se blottit davantage en me serrant un peu plus.
<< Juste cinq minutes... répète-t-il d'une petite voix mélancolique. >>
- Tu ne te sens pas bien...?
<< Si justement... >>
Alors pourquoi mon coeur se tord de tristesse et de solitude ? Je déduis que Dabi devait profondément se sentir seul avant de me rencontrer ? Ca ne m'étonne pas... Depuis mon arrivée, je n'ai trouvé aucun signe qui prouverait l'existence de sa famille, s'il sont toujours en vie ou qui ils sont. Il est vraiment tout seul...?
Je resserre légèrement son étreinte et caresse ses cheveux en espérant l'apaiser. J'ai la confirmation qu'il est resté à un stade enfantin en proie à ses propres insécurités. Je ne pensais pas les Vilains aussi sensibles... Les mots ne suffisent pas dans ces moments là, alors je ne peux que lui donner un peu de réconfort et de chaleur humaine. J'ignore ce qui a bien pu lui arriver pour être écorché vif à ce point, mais ça n'a pas d'importance en fin de compte.
Bien sûr que je veux savoir qui il est réellement, parce que je me doute que "Dabi" est un pseudo, mais peu importe son passé...
Ca ne définit pas ce qu'il est et ne mérite aucun jugement...
À suivre...
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