45 - L'étoile d'Alix

Point de vue Alix


<< Hé, c'est vrai qu'Alix est sortie avec trois gars en même temps ? >>

<< Pas étonnant, elle est tellement belle... >>

<< Je ferais mieux de mettre un antivol sur le mien. >>


L'histoire s'est produite quand j'étais en dernière année de collègue, juste avant de partir en école de musique. J'ai eu la chance d'avoir une place dans un lycée réputé où il accueillait les enfants de stars de cinéma, de chanson, afin de les former à leur tour en futurs acteurs et chanteurs. Les frais scolaires sont coûteux, et c'est Mamie Saya qui s'est proposée de me les payer pour m'aider à réaliser mon rêve.

Mais bon, pour le moment, je dois encore passer les épreuves pour y entrer et... supporter les ragots des autres élèves.

Bien sûr, tout ce qui se dit sur moi n'est que rumeur et mensonge, je ne suis jamais sortie avec qui que ce soit alors que beaucoup de mecs sont venus m'aborder pour me demander de sortir avec eux. J'ai toujours refusé leurs avances, parce que je préfère me concentrer sur ma carrière. Et puis Papa n'approuvera jamais de me voir dans les bras d'un homme, lui qui est tellement Papa poule avec ses filles...

Mais ça me va, je suis plus heureuse et libre comme ça.

Mais même si ce ne sont que des rumeurs sans fondement, cela à suscité de l'admiration chez certains qui me qualifiaient de fille "populaire" et la jalousie chez d'autres qui pensaient que je profitais de mon statut de "la plus populaire du collège". Ce n'est pas complètement faux dans un sens, je ne cache pas la beauté que j'ai hérité de ma mère et j'en suis plutôt fière. C'est un plaisir qui ne profite qu'à moi. Une femme qui ne se plait pas à elle même ne peut pas plaire aux autres. Cette beauté, je dois l'entretenir par respect pour ma mère.


Mais voilà... Parfois c'est difficile d'être belle. Depuis le début de l'année, je n'ai jamais répliqué aux provocations des autres filles et leurs persécutions allaient parfois jusqu'à l'extrême, comme essayer de m'enfermer dans l'entrepôt du gymnase ou encore se mettre en accord avec un mec pour me forcer à coucher avec lui et ainsi trouver une excuse de me faire passer pour une prostituée. Bien sûr je ne suis pas idiote et j'ai toujours su déjouer leurs plans, alors j'ai continué de les ignorer en attendant qu'ils se lassent de leurs gamineries.

Pourquoi je n'ai jamais répliqué ? Tout simplement parce qu'étant Alix TODOROKI, je suis bien au dessus de ça.

Je ressemble peut être à ma mère, mais mon caractère est différent du sien et penche plutôt vers celui de mon père. On peut me traiter de fille arrogante qui prend tout le monde de haut, c'est la pure vérité, pourquoi je devrais me vexer ? Je prends de haut ceux qui ne mérite pas mon respect. La seule raison pour laquelle ils continuent de me harceler, c'est parce qu'ils pensent tous que je suis fragile.

Or dans l'école où je vais, il faut savoir jouer la comédie.

Je ne laisse rien paraitre et fais mine que leurs petits jeux me blessent, mais la vérité c'est que je me ris de leur étroitesse. Comme le dit Touya onii-chan : "Je me fous ouvertement de leur gueule".










Mais la famille est la seule à pouvoir me connaitre sous mon vrai visage.

- Tora, tu peux étendre le linge s'il te plait ??

<< J'allais y aller, dit-il de sa voix toujours aussi monotone en passant devant le salon. >>

- Ritsu, tu as fini tes devoirs ?

<< J'y arrive pas c'est trop dur ! >>

- Attends j'arrive !

<< Laisse moi faire et vas y. >>

- Merci Papa.

Depuis que Maman a accouché de Ritsu, son état s'est dégradé et les médecins ont dit qu'elle devait se reposer plus que nécessaire dans la journée. Quand elle arrêtait les tâches ménagères, je prenais le relais et c'est moi qui commande à sa place. Tout le monde joue le rôle, y compris Ritsu qui veut déjà faire les choses comme les grands, alors qu'elle est encore en primaire.

La santé de Maman a marqué tout le monde dans cette maison... Papa était désemparé en apprenant qu'elle se fragilisait. Il arrivait des jours où ma mère était trop faible pour se lever, alors il s'occupait d'elle toute la journée et nous laissait nous occuper de la maison. Depuis le temps, on sait ce qu'on doit faire et à chacun ses tâches. Touya et moi avons pris la place de nos parents très tôt pour nous occuper de Tora et Ritsu. Les jours les plus difficiles à supporter étaient surtout les passages des médecins à la maison pour nous dire finalement que l'état de Maman stagnait.

Mais bon... Du moment que ça n'empire pas, je me dis que c'est mieux que rien.


Après avoir terminé les devoirs de Ritsu, je reviens aider Papa avec le diner. Il m'a l'air plus fatigué, mais il s'efforce de tenir le coup pour nous. Pourtant je sens bien que l'état de sa femme le ronge de l'intérieur, il déteste se sentir aussi impuissant.

- ... Comment va Maman ?

<< Le doc dit que du moment qu'elle ne perd pas l'appétit, c'est plutôt bon signe. >>

- Elle ira mieux un jour ?

<< Ca va prendre du temps... soupire-t-il. >>

À chaque fois qu'il dit ça, son regard devient mélancolique comme s'il culpabilisait. Je l'ai surpris une fois en pleine conversation sérieuse avec Oncle Natsuo. Il disait que Maman ne serait pas dans un état aussi grave s'ils ne s'étaient jamais rencontrés... Tout ce qu'il souhaite, c'est de la voir de nouveau aussi énergique que telle qu'il l'a connu autrefois et ne plus l'entendre dire "ça va aller" avec un sourire encore plus fatigué chaque jour.

De voir mon père se faire du mouron pour elle m'angoisse, je crains qu'il ne soit malade à son tour...

Si je veux devenir chanteuse, ce n'est seulement pour donner le sourire au public qui m'écoutera. Je sais que Maman aime chanter et c'est en son nom que je tiens à monter sur scène. Cette étoile à huit branches gravée sur ma boucle d'oreille n'est pas un hasard.


Je serai sa précieuse étoile sous les projecteurs.









Puis un jour, j'ai craqué...

<< Oye, Todoroki ! 'Parait que tu veux être chanteuse. >>

Je ne réponds pas, comme d'habitude, et nettoie le tableau à l'heure du nettoyage des classes. En fait, je n'écoutais qu'à moitié ce qu'on me disait, je pensais plutôt à la chanson que j'essaie de perfectionner depuis trois ans.

<< Oye je te parle ! >>

Je sursaute en sentant la brosse à craie percuter ma tête et étaler la poussière dans mes cheveux. Je la ramasse en nettoyant les traces de craie, avant de voir les chaussures des filles se rapprocher.

<< Te fait pas d'illusions parce que t'es belle. Dans le showbiz, faut coucher pour se faire une place mais dans ton cas, ça devrait pas te poser de problème. >>

Ses amies ricanent comme des hyènes, mais comment dire autrement que je me fiche totalement de ce qu'elle dit ? Moi au moins, je sais ce que je vaux.

<< Continue de nous ignorer, je suis curieuse de savoir jusqu'où tu es capable de supporter. Et sinon, comment va Nova ? >>

- Très bien.

Je me redresse en dépoussiérant mes cheveux et mon uniforme, avant de croise les bras.

<< Hmm... Mouais, toujours aussi inintéressante quoi. >>

Nova est restée ma meilleure amie depuis la primaire et on reste en contact même dans des écoles différentes. Son père a été muté à l'autre bout du pays, alors on ne peut se voir que pendant les vacances, mais on est toujours aussi heureuses de se retrouver.

J'attrape un balai et commence à faire le ménage en ignorant toujours les filles. Inutile de répliquer, c'est elle qui n'est pas intéressante.

<< Hé, c'est pas parce que t'es la fille de Dabi que tu peux te la péter. T'as peut être oublié, mais pas nos parents. Il a massacré plus de 40 personnes à l'époque et puis sans parlé de son look, franchement il craint trop... Tu fais la fière, mais le seul truc gratifiant que t'as de lui c'est ton rang social-- >>

Elle manque de se prendre un bout de verre qui éclate sous mon coup de balai que je manipule comme une lance contre la porte. La petite fenêtre venait de se briser et tout le monde reste silencieux dans la salle. Mais je ne suis pas énervée, bien au contraire. J'aime m'amuser à leur faire peur comme ça.

- Allons... Tu ne finis pas ton monologue ?

<< Huh ?? >>

- Après tout ce temps, depuis la primaire, tu n'as jamais compris à quel point je me moquais de toi. Vous les humains, vous êtes aveugles...

Je ris en me retournant vers elle.


- Désolé, mais tout ce que tu me dis me sort de la tête.

<< Espèce de...! >>

- Quoi, tu es vexée ? Pardon.

<< Ca sonne pas comme des excuses !! >>

- Ara... C'est à se demander si tu le fais exprès. Pourquoi tu es aussi surprise ?

<< Que--?! >>

Je m'approche pour l'effrayer en gardant mon sourire. Mes frères ont peut être le regard de mon père, mais j'ai hérité de son sourire machiavélique et de sa répartie sarcastique.

- Chaque mot qui sort de ta bouche sonne comme des jérémiades de brebis galeuse dans mes oreilles. Crois tu toi même que tout ce que tu racontes a un quelconque intérêt ? Tout le monde l'a compris sauf toi apparemment.

Elle se décompose en regardant les autres élèves qui détournent le regard pour l'ignorer et continuent le nettoyage de notre classe. Elle finit par s'écrouler à mes pieds, vaincue.



Aaaaah, qu'est-ce que j'aime gagner comme ça...


À suivre...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top