22 - Touya
Point de vue Riku
- Je suis désolé...!
<< Merde... Riku regarde moi. Regarde moi ! >>
Alors que je commençais à paniquer, Dabi attrape mon visage entre ses mains pour m'obliger à le regarder.
<< C'est pas le moment d'avoir peur, ok ?? Faut que tu m'aides maintenant... >>
- Comment...???
<< Ne pense à rien d'autre qu'à Touya. Tu vas y arriver je le sais... >>
Je m'agrippe à ses poignets en calant mon front contre le sien, alors qu'il inspirait longuement avec moi pour calmer mon coeur et mon angoisse, avant de me porter jusqu'au bloc opératoire, la seule pièce en lieu sûr. La douleur me tiraille et je sentais Touya pousser de plus en plus, cet enfant est pressé de sortir ma parole !
<< Dabi ! interpelle Rosa en nous laissant entrer avant de barricader toutes les entrées. Le travail a commencé ?? >>
<< Plus tôt que prévu... souffle-t-il en me posant sur le brancard. >>
<< Bon donnez juste deux minutes pour préparer la péridurale. Va falloir faire vite. >>
- Non pas d'aiguille ! Tant pis pour la péridurale mais surtout pas d'aiguille s'il vous plait !
<< Riku on est obligés autrement tu vas souffrir ! sévit Dabi en me tenant la main. >>
Mais je crains les injections... Mes contractions sont insoutenables néanmoins et la peur ne résout rien !
<< Butez l'enfant !!! >>
<< Pourquoi le buter alors qu'il peut nous être utile ?! >>
<< T'es con ou quoi, imagine si ce gosse devient un héros ! On sera foutus ! >>
Les Vilains essayent d'enfoncer les portes du bloc, mais les barricades ont l'air de tenir pour l'instant, et on entendait certains s'entretuer entre ceux qui veulent tuer Touya et ceux qu'il veulent s'en accaparer pour le profit. Ca devrait les occuper pour un moment... Rosa enfile des gants stérilisés avant de me piquer, tandis que Dabi m'empêche de regarder l'injection.
<< Ca va agir rapidement. Il va falloir faire vite vu le contexte mais ça va aller, ok ? Quand je compte à trois, pousse de toutes tes forces. Dabi t'as rien à faire là ?! Rassure la le plus possible, ne la laisse pas combattre toute seule ! >>
<< T'es pas obligée de gueuler, je sais ! >>
- Arrêtez de vous disputer, Touya ne vous attendra pas !!
Je n'ai pas pu retirer mon cri de souffrance suite à une violente contraction qui m'obligeait à pousser, alors que ma tête retombait lourdement sur le coussin. Quand ma mère disait que les douleurs de l'accouchement étaient les pires de toutes, je veux bien la croire maintenant ! J'ai peur mais je suis heureuse en même temps, je vais enfin voir mon bébé... Je veux voir à quel point il peut être exceptionnel comme on le dit si souvent, et voir ses petits yeux s'ouvrir pour la première fois. Je veux l'entendre m'appeler "Maman", ce serait la plus belle chose que je n'aurai jamais entendu...
À force de pousser encore et encore sous les encouragements de Rosa et Dabi, je commence à m'habituer à la douleur sans trop y penser, mon esprit est focalisé sur Touya sans me rendre compte des minutes qui se transforment en heures presque interminables de bataille acharnée.
Mais mes forces étaient limitées et mon corps tremblait d'épuisement au bout de plus de huit heures d'accouchement... Dabi éponge mon front en serrant ma main.
<< Encore un petit effort Bébé, t'y es presque... >>
Il embrasse ma main, sa voix tremblait d'une angoisse que je n'ai jamais soupçonné chez lui. Mes yeux n'avaient plus la force de rester ouverts et mes cheveux collaient à ma peau... Je suis fatiguée...
<< Riku regarde moi, tu me laisses pas hein ??? Regarde moi ! Touya est bientôt là, faut que tu pousses encore un peu ! >>
- Dabi...
<< Reste avec moi s'il te plait, ok ??? >>
Il n'avait pas hâte de voir son fils... Il a peur que je n'y laisse la vie... Si peur, à cause de moi...
Son visage se blottit à ma main tandis que ses sutures saignent légèrement. Je serre sa poigne avec le peu de forces qu'il me reste pour le rassurer de ma présence.
<< Regarde, je suis là... J'engueulerai ce morveux de te faire autant souffrir, mais je veux que tu sois là, encore avec moi pour plusieurs années. Je te promets que je serai irréprochable, et je t'écouterai maintenant ! Mais je t'en prie, ne lâche pas ! >>
Qu'est-ce que je l'aime quand il dit de tells paroles remplies d'amour... Je ne peux pas douter de ses sentiments, je vais finir par fondre...
- Je t'aime Dabi...
<< Oui moi aussi je t'aime, à devenir fou s'il le faut...! >>
<< Encore un dernier effort, allez ! >>
Je m'accroche aux barreaux de l'autre main en relevant la tête et pousse une dernière fois de toutes mes forces, quitte à crier encore plus fort que la première fois, serrant la main de Dabi au point de lui craquer les phalanges. Il ne ressentait aucune douleur et répondait à ma poigne comme pour me donner de sa force...
Et c'est sous les premières lumières de l'aurore que les premiers cris de Touya résonnent dans toute la clinique...
<< Tu l'as fais ! >>
Je souris en reprenant mon souffle et mes larmes montent tout à coup en apercevant la petite tête de mon fils m'être présenté par dessus la couverture. Il pleure très fort au point d'en avoir les joues rouges... Il est magnifique...
<< Il a de l'énergie ! rit Rosa en l'enveloppant dans un linge propre. >>
- Donne le moi...!
Je la supplie de me le donner en tendant les bras, c'est une sensation étrange de tenir un si petit humain dans les bras... Touya est là, je n'arrive pas à y croire... Je suis trop émue pour réfléchir et mes larmes ne cessent de couler.
- Hé coucou toi... Tu es un vrai combattant dis donc...
Il se blottit contre mon sein et se calme en sentant ma présence. Seulement Dabi ne partageait pas la même joie que moi, son visage s'est comme refermé quand ses yeux se sont posés sur son fils.
- Dabi...?
<< Faut partir d'ici et vite. >>
Il est si froid d'un coup... Je regarde Rosa qui déplaçait un meuble avant d'ouvrir une trappe sous le carrelage.
- Qu'est-ce que c'est ?
<< Une bombe. >>
- Hein ???
<< Dabi, préparez vous à partir. Aussitôt que je l'activerai, le compte à rebours va commencer. sortez par les fenêtres et filez sans vous retournez. >>
Dabi hoche la tête en m'enveloppant dans la couverture avant de me porter et sauter par la fenêtre. Je protège Touya dans mes bras et le serre contre mon coeur de sorte à ne pas trop le secouer, tandis que son père nous dépose en vitesse dans la voiture.
- Et Rosa ??
<< T'en fais pas pour elle, c'est pas une militaire pour rien. >>
Une fois éloignés de la clinique, de l'autre côté du lac, le bâtiment explose au loin et la vitesse du son est amoindrie à notre distance. Dabi a arrêté la voiture sur le côté et m'a rejoint sur la banquette arrière pour me réchauffer. Touya ouvre les yeux pour la première fois sous les rayons de soleil et regarde curieusement son père qui le dévisageait de son air froid et distant.
<< Si je m'attendais à ce qu'il ait les cheveux rouges... >>
- Il est parfait...
<< Hm... Si tu le dis. >>
- Il est de ton sang, alors j'ai raison.
<< Nan je dirais l'inverse. C'est toi qui es parfaite. >>
Je rougis et blottis ma tête dans son cou en ronronnant, alors qu'il caressait mes oreilles.
<< N'empêche il est laid. >>
- Hé, ne critique pas mon chef d'oeuvre.
Une petite touffe de cheveux rouges et deux petites prunelles vairons toute mignonnes et curieuses qui nous regardent, puis un si joli sourire alors qu'il agitait ses petits pieds. Je l'aime déjà !
- C'est vraiment toi en miniature...
<< Oh pitié j'ai plus de charisme que "cette chose". >>
- On verra quand il grandira alors.
<< Ca risque pas. Huh ? >>
Dabi se fige en voyant son fils attraper son doigt et le mordiller. Les yeux des hybrides sont les premiers facteur de transformation génétique et je vois que Touya les a déjà bien félinés. Il agit comme un petit chaton humanoïde...
- Tu vas être un papa poule.
<< Non. >>
. . .
Si, clairement.
Pendant les jours qui ont suivi l'accouchement, Dabi m'a obligé à me reposer à la maison et prenait soin de son fils au delà de l'allaitement. Je dormais beaucoup plus qu'avant, même la journée, mais je devais bien donner le lait à Touya. C'est là tout l'inconvénient, les douleurs de la poitrine pleine de lait... Je ne peux même plus porter de soutien gorge, au grand plaisir d'un certain Dabi qui prenait goût à vouloir me masser, de jour comme de nuit.
- Allez Dabi, je dois allaiter...
<< Hmm, encore cinq minutes... marmonne-t-il, encore endormi. >>
À peine réveillée, j'étais devenue sa peluche humaine. Il me serrait par la taille et me malaxer le sein comme une balle anti stress, mais bon je n'ai pas à m'en plaindre parce que ça me fait beaucoup de bien. Grâce à ça je peux au moins dormir paisiblement.
- Chéri, ton fils attend...
<< Il a qu'à sucer son pouce. >>
- J'ai deux enfants à la maison c'est pas possible...
<< Lui il a je sais pas combien de peluches dans son berceau, moi j'en ai qu'une hein. >>
- Partage avec ton fils !
<< Naaaan ! >>
Je réussis à m'échapper de son emprise et allaite Touya qui commençait à pleurer. Je rigole en entendant Dabi râler dans les draps.
- Désolé mon coeur, Papa est vilain.
<< Maman va finir clouée au pieu dans pas longtemps. >>
- Si tu veux du lait, il y en a dans le frigo.
<< C'est le tien que je veux. >>
- Ah non !
<< Il a droit à tout lui, même à des papouilles gratos ! Moi je dois mériter de prendre un bain avec toi ! C'est pas juste ! >>
Je pouffe de rire en léchant sa joue pour le réconforter.
- Alors on prendra un bain tout à l'heure...
Il souffle du nez en boudant toujours, alors je frotte ma tête contre la sienne.
- Un bon bain mousseux et cette fois c'est moi qui te masserai.
<< ... Rien que tous les deux ? >>
- Rien que tous les deux.
Il saisit mon menton à deux doigts et m'embrasse passionnément, mon coeur fond quand il fait ça... Mais j'en connais un autre qui est jaloux.
<< Mah !! >>
Touya pousse la joue de son père.
<< Occupe toi de tes affaires, microbe ! >>
Ah la la... Je sens que ça va être très compliqué de gérer deux hommes à la maison...
À suivre...
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