Partie 3 INTIME - Ch 20 Une lucarne tournée vers les nuages (3)
Corinne :
À peine nos bouches se lâchent-elles qu'il descend la sienne le long de mon cou. Mon essoufflement s'interrompt lorsque je le sens entourer mon grain de beauté de son baiser chaud. Il écarte mon débardeur et mon soutien d'un geste empressé, lèche ma poitrine révélée, mon téton, et de nouveaux gémissements me viennent dans un long frisson.
— Ahh, Mike.
Ce couinement pitoyable le fait grogner contre mon mamelon et je l'agrippe plus fort. C'est l'escalade ; plus il me déguste plus je perds la tête, plus je perds la tête plus je geins, et plus il provoque ma déchéance. Bien vite, nous ne supportons plus ces habits entre nous, les tissus nous brûlent tant nos peaux s'appellent. Je m'en fous de son syndrome, j'ai envie de lui et je ne m'empêche pas de tout ressentir. Enfin, tout de même, je dois tenir compte de... Mon corps nu est à moitié contre le sien, nos genoux se touchent, je m'écarte donc pour capter son regard hypnotique.
— Y a-t-il des zones que je dois éviter de toucher ? Qui te feraient mal ?
Il me sourit en replaçant mes cheveux derrière mes oreilles. J'espère qu'il n'a pas pris ça comme la marque de pitié qu'il abhorre, j'ai juste pas envie de gâcher le moment comme une empotée...
— Non, tant qu'on ne demande pas grand-chose à mes genoux et plus bas, ce soir.
— Tu n'as pas mal ailleurs, alors ?
Je souffle ma question en venant mordiller son début de barbe, puis l'entends expirer d'un air saccadé. Ma main glisse le long de son buste et ses abdos se contractent sous mon passage. J'approche de son membre durant sa réponse. J'ai le sentiment d'ainsi dédramatiser le sujet, car je lui prouve que mon désir est toujours aussi ardent malgré ses aveux. Sa voix est éthérée par son envie.
— Je... oui, mais... j'ai l'habitude... je vis avec...
Un sifflement s'extirpe de sa bouche crispée lorsque j'enroule mes doigts autour de son sexe. Il pose la tête sur mon épaule, accablé par les sensations. Je chuchote dans son oreille, curieuse et taquine à la fois :
— Comment décrirais-tu... tes symptômes ?
La fièvre habille ses paroles, je me réjouis du poids qui pèse sur ses lèvres quand elles frôlent mon cou. Et que dire de ses arrêts brusques si je le malaxe.
— Comme un cactus qui grââh... qui pousse à l'intérieur de moi... si à l'étroit que ses épines me... piquent... dès que je bouge. Mais là... c'est comme si les épines ramollissaient... Oh bon sang, Corinne... ce que je ressens surtout, c'est...
Je me fais coucher sur les draps par des mains décidées autour de ma taille, alors que je parcourais du doigt le gland de Mike, qui halète maintenant au-dessus de mon ventre, les yeux dans les miens.
— ... une putain d'envie de toi.
Et là, je déconnecte quelques fusibles dans ma tête en lui rétorquant :
— Fais-toi plaisir.
Il ne se fait pas prier ; il embrasse mon nombril et descend vers mon pubis. Ses doigts frôlent mes hanches et mes cuisses comme du cristal précieux, les frissons m'emportent et c'est l'échine en effervescence que je me redresse sur mes coudes pour voir sa bouche atteindre sa cible. Comme je m'en doutais, dès que sa langue se faufile vers le fruit défendu, ses yeux me fixent intensément. Par-dessus mes reliefs, ils semblent briller tels des bijoux, et entre mes dents des gémissements s'extirpent. Impossible de les contenir, de ne pas me tortiller ou de quitter du regard ces flammes bleues aux étincelles victorieuses, qui échauffent mon enfer. Ça grimpe, le compte à rebours commence, tandis que ses bras retiennent mes cuisses. Je suis prise au piège, ô, un si beau piège... Mon souffle s'agite et réclame la clémence.
— Mike...
Sa langue va plus vite, ses doigts viennent écarter mes lèvres et je sens que je m'écoule un peu plus à chaque instant, je ne suis plus qu'une clepsydre guettant le grand final. Celui où il se sentira vidé.
— Ohw, Mike...
Mon ton suppliant et rauque le fait grogner. Un de ses doigts glisse en moi, toute résistance au geste est inutile. Allongé sur le ventre, il est autant en transe que moi.
— Mike !
Il sourit, je sens ses dents révélées contre ma peau, puis il interrompt son expiration chaude contre mon bassin impatient.
— Attention, Corinne, n'oublie pas qu'il y a une âme innocente derrière ce mur.
Je rougis de honte à l'idée qu'Amélie m'entende et m'étale sur les oreillers pour étouffer mes cris dans l'un d'eux. Ça le fait ricaner, avant de poursuivre son supplice. Je suis à peine redescendue, je dépends trop des sensations qu'il m'offre. Mon corps ne retrouvera pas sa température normale tant qu'il ne m'aura pas soulagée. Et, à mon grand malheur, cet homme aime me frustrer.
— Je ne veux pas que tu l'aies trop vite, ma douce.
Il s'éloigne d'entre mes cuisses et je geins aussi bien qu'une sale gosse agacée.
— Oh Seigneur, t'es cruel. Achève-moi !
J'écarte l'oreiller et le fusille du regard quand il s'étend à côté de moi, mais ça le fait rire de plus belle.
— Les femmes timides en société sont les plus exigeantes au lit, d'après une légende urbaine.
Je lui balance une claque sur le haut du bras, croise les miens et lui tourne le dos. Non mais, qu'il n'attende pas de caresse de ma part après ce qu'il vient de faire ! Hélas, comme d'habitude, il se rit de mes vexations et n'a que faire de ma colère.
— Oh oui, boude-moi plus fort, hmm... ta position est parfaite.
Son corps se colle au mien, il m'épouse des épaules aux cuisses. Il vampirise ma fureur à travers sa peau, à l'instar d'une sangsue. Je me soumets à sa chaleur. Ses baisers m'ont manqué, ils papillonnent dans mon cou, pendant qu'il glisse un bras sous ma nuque. J'apprends vite où se cachait son autre bras ; une main tiède et tremblante se pose au creux de ma hanche. Elle se glisse entre mes jambes qui s'écartent, clairement à la merci de ce qu'il me donne. Son souffle saccadé résonne dans mon oreille, tandis que ses doigts s'humectent. Son ton suave me transporte ailleurs. Je ressens les titillements du bas, les pincements de mon sein, les vibrations de sa voix.
— Sais-tu pourquoi je ne t'ai pas rassasiée ?
Seul un gémissement filtre mes lèvres. Que je suis faible ! Je me recroqueville comme je peux, les sens à vif, mais ses bras me retiennent.
— Parce que je prends le temps de redécouvrir ton corps, je me délecte de tout, pas juste de ton sexe ou de ton cul. Bien qu'il soit... magnifique, ce cul.
Son susurre s'accompagne de caresses sur mes fesses. Il les modèle, les moule pour mieux se glisser entre elles. Sentir cette envie de moi si ferme entre mes cuisses me fait haleter. Ma gorge s'assèche et je ne veux plus parler. Juste l'écouter, lui et ses mots doux. Combinés à son approche, ils sont orgasmiques.
— Et je veux que tes fesses se souviennent de moi comme de leur meilleur gardien, celui qui gomme les autres. Je ne veux pas qu'on baise, chacun notre plaisir en tête et au plus vite repus. Non, je te fais tout un menu, une entrée en matière et puis... le plat de résistance.
Sur ces mots, il me pénètre, je me courbe pour mieux l'accueillir et je le sens se cambrer, tous ses membres m'enveloppant dans une crispation délicieuse.
— Parce que je t'aime.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top