Je suis heureuse

   Mais enfin Eloïse, on s'en battrai pas un peu les couilles ? Tu vis ta vie, c'est cool mais nous on s'en fout !  Eh bien sachez que vous avez tout à fait le droit de penser ça ! Mais il est important de le dire, de l'assumer, de l'accepter. Oui, je suis heureuse. Oui, j'ai une belle vie. Oui, j'ai une famille que j'aime et dont je suis fière, des amis géniaux, des animaux adorables, des passions, des activités. Oui, il m'arrive d'être triste, d'avoir des problèmes, mais j'ai appris à faire avec. Et dans ce chapitre je vais vous expliquez comment.

   Je sais qu'à cause de mes précédents chapitres on pourrait me prendre en pitié, se dire que j'ai une vie misérable, que je dois être du genre à me taillader les veines, à me morfondre sur mon sort, à me plaindre tout le temps. On pourrai aussi se dire que je fait ma victime mais bon... Enfin bref, j'ai eu une énorme période difficile, qui a duré pas mal d'années, avec des moments plus durs que d'autres. Pour faire les choses dans l'ordre, parlons d'abord de ça !

   Depuis toute petite je suis une enfant compliquée, je ne sais même pas vraiment pourquoi. Je crois que ça a réellement commencé lors de mon tout premier déménagement, quand j'ai quitté la région parisienne pour aller en Bretagne. J'ai perdu tous mes amis, bien que maintenant je n'en garde que très peu de souvenirs. Je suis entrée en grande section, dans une petite vile où presque tout le monde se connaissait. Mes parents m'ont mise en classe bilingue, du coup j'apprenais le Breton avec d'autres élèves de tous niveaux, on étaient vraiment pas nombreux. J'avais de "faux" amis, je dit faux parce que c'était juste les filles populaires qui font genre elles te prennent sous leurs ailes le temps que t'arrive et quand elles se rendent compte que t'es pas comme elles, elles te lâchent comme une merde. Après pendant toute ma primaire je n'ai pas eu de vrais amis, j'étais harcelée par les deux seules personnes de mon âge qui étaient en classe de Breton avec moi, j'avais des difficultés en maths parce qu'on les faisais en Breton (mais quelle bonne idée !) du coup je n'y comprenais rien. Depuis j'ai horreur des maths alors que je m'en sors bien... Je ne me rendais pas vraiment compte de mon harcèlement, mais je ne me taisais pas pour autant. Tous les soirs, quand ma mère venait me chercher à l'école et me demandait comment s'était passée ma journée je lui faisais un faux sourire très exagéré et disait que oui. Alors elle savait que je faisais semblant. Je lui disais que ces deux personnes m'insultaient presque tous les jours et que quand je m'énervais, ils me disaient que je n'avais pas d'humour et que je savais pas me défendre, je n'avais aucun répondant, alors ils se moquaient de moi encore plus. Ma mère me disait qu'elle ne pouvait rien faire si je n'allais pas voir ma maîtresse. Mais j'en étais incapable, il y avait toujours les deux autres à côté ! Alors elle n'a rien fait, et par chance ça s'est arrêté au collège.

   En CM2, j'ai vécu mon traumatisme. J'en ai assez parlé dans un ancien chapitre alors je ne vais pas m'étaler sur le sujet, de même pour ma hantise en quatrième. Mais il faut savoir, et ça je ne l'ai appris que récemment parce que je l'avais oublié, qu'en fait j'ai raconté à mes parents ce qu'il m'était arrivé avec ce garçon, le soir où je suis rentrée. Mais encore une fois, ils n'ont rien fait alors qu'à priori j'avais clairement dit que ça m'avait mis mal. Du coup mon cerveau a oublié pendant un temps ce qu'il m'était arrivé et j'ai eu un déclic au collège, je ne me souviens plus quand ni comment. Ca me frustre de ne pas me souvenir de choses aussi importante ! Un jour, il n'y a pas très longtemps, alors que je discutai avec ma mère de 13 Reasons Why, elle me disait qu'elle était  sidérée qu'aucun jeune ne raconte ce qu'il se passe à ses parents ! Elle m'a alors dit : "Vous vous savez qu'on vous aiderait, pas vrai ? Si tu te faisais harcelé, tu me le dirais." Non Maman. Deux fois. Deux fois je t'ai dit ce que je vivais, que j'allais mal. Deux fois, tu n'a rien fait pour m'aider. Deux fois tu a trahie ma confiance, tu m'a laissé dans ma merde et a fait de moi une pauvre fille brisée, sans aucune confiance en elle. Alors non, je ne t'en parlerai pas, je me débrouillerai seule comme tu m'a si bien appris à le faire. Et puis même, admettons que je t'en parle, je pense que je serai obligé de te foutre un coup de pied aux fesses pour que tu réagisse. Parce que même quand ça a été ma petite soeur qui s'est faite harcelée, même cette fois la, c'est moi qui l'ai aidé à régler les choses. Et toi tu m'a simplement demandé de la surveiller. Non Maman, je n'ai plus confiance en toi pour me protéger en cas de besoin.
   Quand j'étais petite, je disais tout le temps que je n'avais pas demandé à naître, j'ai même fait une fausse fugue (fausse parce que je ne suis pas allée au delà de ma rue...). J'étais égoïste et violente, je frappais et mordait les autres. J'insultai tout le monde, j'étais assez compliquée. En réalité j'avais un cruel manque d'affection, je me créais une carapace pour éviter qu'on voit à quel point j'étais triste. Depuis, j'ai une réputation de connasse, égoïste et violente, méchante, sans empathie. Ma grande soeur utilise ça contre moi parfois. Elle fait comme si elle savait ce que je pense, ce que je ressens. A chaque fois, elle se trompe sur toute la ligne. Elle ne sait pas à quel point je fais attention aux sentiments des autres, tous les efforts que je fait pour ne blesser personne, pour que ma mère n'ai pas trop de travail, pour aider dans la vie de famille. Et à cause de tous ces efforts que je fais quotidiennement, il y a des jours où j'ai besoin de faire une pause, où je suis d'une humeur exécrable et où je suis extrêmement désagréable. Dans ces jours la, je fais en sorte de ne parler à personne.

   Bon, c'est bien beau tout ça mais pour l'instant je ne fais que parler de mes malheurs ! Parce que oui, aux jours d'aujourd'hui (vive les pléonasmes !) je suis parfaitement heureuse ! Je sais que notre monde court à sa perte à cause de la crise écologique et de ceux qui gèrent notre monde et qui s'en battent les couilles de notre survie tant qu'ils ont les poches pleines. Je profite de ma vie, parce que bien que je n'ai pas demandé à naître, mes parents m'ont fait un cadeau. J'ai des amis, beaucoup d'amis ! Je m'entend bien avec presque toute ma classe, la seule personne que je supporte pas, je lui ai dit et je ne lui parle plus depuis alors tout va bien. Je suis en internat alors ça me permet de vraiment être proche avec mes potes, qui ne sont que des filles sauf un. Mes amies m'ont aidée à reprendre confiance en moi, en mon corps, en mes capacités et en ma façon d'être avec les autres. En réalité, je suis heureuse parce que j'ai le sentiment d'être une bonne personne. Je fais du bien aux autres, alors je me sens bien. Je ressens une réelle paix intérieur depuis que je me suis rendue compte de ça. En réalité, mes seuls problèmes sont ceux des autres. J'ai énormément d'empathie et je veux tout le temps aider tout le monde, et certains de mes amis en de réels problèmes similaires à ceux que j'ai eu. Je les aide du mieux que je peux, mais bien sur je ne peux pas tout faire. 

   On en viens enfin à ce que je veux transmettre à travers ce chapitre : Pourquoi je suis heureuse ? Je suis heureuse parce que je prend la vie comme elle vient. J'arrête de tout le temps me demander "Qu'est-ce qu'il va se passer si je fais ça ? Et si je dit ça ?". Je ne vous conseille pas de dire et faire tout ce que vous voulez, il faut prendre en compte les sentiments des autres. Mais, par exemple, je dit à mes amis que je les aime. Je porte les vêtements que je veux, sans me demander ce qu'on va penser de moi. Je m'excuse quand je suis en tord, je remercie quand on m'offre quelque chose. Je met ma fierté de côté, ce n'est clairement pas ma priorité. Je me remet en question sans pour autant tout me mettre sur le dos. Je relativise tout le temps, afin d'être le plus juste possible dans mes jugements. Je juge très peu d'ailleurs. J'aide les gens qui en ont besoin. Je suis généreuse, mais pas naïve. Je ne laisse pas les autres profiter de moi et je ne profite pas des autres. Je demande toujours mille fois à quelqu'un si il est certain que ça ne le dérange pas de me dépanner un peu d'argent, de nourriture si j'ai faim ou autre. Je suis polie, je dit ce que je pense sans manquer de respect. J'assume mes opinions, mes choix, mais je respecte ceux des autres. Je ne me complique pas la vie, c'est tout.

   Je ne dit pas que vous devriez suivre ma philosophie de vie, c'est la mienne et elle est différente pour tout le monde. Je la partage surtout pour montrer qu'on peut se remettre des moments difficiles, et aussi pour dire qu'aimer son prochain et faire le bien autour de soi aide réellement à se sentir mieux. Du moins c'est mon cas. 

Merci de m'avoir lu ^^ Ce chapitre est un peu cafouillis, il n'y a pas vraiment de suite logique ou de plan, j'ai écrit selon ce qu'il me venait à l'esprit mais j'espère que vous avez quand même compris x')

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09 Mai 2019

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