8- Fana à Thua Hin

TW : sexe, rapports sexuels borderline, scène choquante 

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Fana

Deux semaines se sont écoulées depuis ...depuis....bref, depuis que j'ai fait ce que j'ai fait avec Vitali. Je mange dans mon amphi, comme un imbécile, pour ne pas risquer de le voir dans les cafète du midi. J'entends cependant beaucoup trop parler de lui. Il sort avec une nouvelle fille qui a remporté un prix de science de l'école d'architecture.

Ça ne m'empêche pas de penser à lui avec des sentiments contradictoires. Pourquoi a t'il exigé cela, surtout s'il n'est pas gay ! A-t-il si peu de respect des autres ?

Mes sentiments sont si paradoxaux, je le trouve ignoble, je m'en veux et je me morigène d'être un imbécile. J'aurai dû me défendre, refuser et je m'en veux de pas m'être plus préservé, de l'avoir laissé piétiner ma dignité.

Il m'a remercié d'une bien étrange façon, comme le roi des mufles et pourtant, je ne me comprends pas car j'ai beaucoup trop aimé ce moment entre nous deux et je regrette de n'avoir aucune chance avec lui, de pouvoir vivre vraiment quelque chose.

Quand je repense à notre semaine tous les deux, je suis aussi très heureux paradoxalement d'avoir connu ce moment, une véritable girouette.

Quel dommage qu'il est gardé mon numéro de téléphone par erreur, le jour de la blague de Will. C'est à cause de ce malheureux hasard, que nous avons fait connaissance.

Je m'acharne à l'école et dans mon travail pour essayer de l'oublier, en vain.

Ce qui n'améliore pas mon humeur c'est que Soann a rechuté. Je passe le voir tous les soirs, pendant mon service. Ses copains l'envient persuadés qu'il est parti vivre une histoire d'amoir, je n'ai pas le cœur à les détromper mais ils sont loin du compte. Il est enfermé dans une chambre stérile et va y passer un mois pour un traitement de la dernière chance.

Il exige que je ne dise pas la vérité aux autres, il fait des photos truquées qu'il publie sur les réseaux en se mettant en situation de couple avec un inconnu.

Sans lui, ses amis ont quitté le hall principal, faisant des vacances à tous les garçons de l'université.

Deux copains de Soann se sont mis en couple, Marcus et Anda. Un autre, Parini m'a entrainé à l'écart pour me déclarer qu'il craque pour moi. Je lui ai sorti le même mensonge qu'à Tim mon collègue infirmier, un amant secret qui comme par hasard, ressemble en tout point à Vitali.

Soann fait des bonds dans son lit quand je lui raconte tout ça. Comment arrive-t-il encore à avoir le moral ?

J'ai un appel de notre gardienne à Thua Hin, la ville balnéaire dans le sud du royaume. Elle s'occupe de la maison familiale, une des dernières qu'il nous reste, au bord de mer. Elle a essuyé des dégats après le passage du cyclone Andrews. Elle me demande de venir pour constater les dégâts. Encore une distraction bienvenue, qui me permettra d'oublier Vitali et notre étrange rencontre.

Je lui promets de passer après mes examens et je me dépêche de réserver un billet d'avion dans la foulée.

Les partiels de mi-année sont compliqués, mais je pense m'en être sorti et enfin, il va être temps de retourner à Thua Hin.

Quelques heures de vol me ramènent dans l'ancienne ville royale.

Je n'étais pas revenu depuis quatre ans, ma grand-mère était trop malade pour voyager. Les odeurs familières des vacances et des souvenirs heureux du passé m'assaillent, exacerbé par l'air chargé d'humidité après le passage du cyclone. La proprieté est la plus ancienne de la ville et elle a été construite à l'emplacement idéal, surplombant la mer. La plupart des autres bâtiments ont été sévèrement endommagé.

Avec la gardienne, nous nettoyons l'eau et le sable qui ont quand même atteint la cour et les patios.

La maison, est trop vaste pour moi seul et encombrée, ma grand-mère ne jetait rien. Ce n'est pas prudent de laisser une maison aussi pleine, mais je n'avais jamais eu le courage de m'en occuper. Je prends des photos de tous les objets de valeurs pour y réfléchir et trie aussi des affaires à donner.

Il y a quatre voitures dans l'immense garage qui ne servent pas, une ancienne Rolls, une Bentley, une jaguar et une fiat. Je décide de garder la fiat et la Rolls qui a les armes de ma famille et sans regret je vais vendre les deux autres. Le garagiste me regarde avec des yeux ronds, difficiles de lui faire cesser ses courbettes.

Impossible de profiter de la mer pour faire du kitesurf, l'eau remuée par la tempête est trop boueuse. Soudain l'inspiration me vient d'un coup, je vais venir ici cet été, pour faire mon stage hospitalier. Comme si, ce que j'ai fait avec Vitali, m'avait donné du courage et enfin l'envie de me bouger.

Après avoir déposé mon cv à l'hôpital de la ville, je vais me recueillir sur la tombe de ma grand-mère.

Je lui murmure que j'ai rencontré quelqu'un. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit cela, mais mes pensées sont toujours tournées vers lui.

Je suis rentré à Thang Mai, et le mois de décembre est passé à la vitesse de l'éclair. Je vais travailler tous les soirs pendant les fêtes de noël, sans regret, puisque je n'ai plus de famille proche.

Ce sera un noël sans neige et sous le soleil, pour ma part je préfère.

Les rumeurs sur le campus disent que Vitali va partir aux Etats-unis avec toute sa famille et d'autres parlent de l'Europe, voir des deux. Je secoue la tête car franchement ce n'est pas la même chose, mais pour certains qui n'ont jamais quitté l'Asie c'est un gros mix aggloméré.

J'aimerai bien qu'il n'y ait pas de commérages sur lui, cela m'aiderait à l'oublier. Notre semaine hors du temps remonte déjà à plus d'un mois. Pourtant, le souvenir de ce que nous avons fait me porte, comme une force intérieure.

Il a enchainé les conquêtes et les commérages m'en apprennnent beaucoup trop sur lui.

Soann a repris les cours à la fac pour cette dernière semaine avant les trêves de noël. Il raconte ses aventures amoureuses imaginaires à ses amis qui le regarde émerveillés, en poussant des grands soupirs extatiques. La réalité est bien plus sombre, les tumeurs ont trop métastasé pour pouvoir espérer une vraie rémission. Il n'existe plus de traitement et la prochaine fois que la maladie attaquera, nous le perdrons.

Il insiste pour que je passe manger avec eux et me fait du chantage affectif, il veut son monde autour de lui tant qu'il peut. Il veuille vivre sa vie jusqu'au bout.

Je grimace, car dans le hall principal je risque de croiser Vitali que j'ai réussi à éviter jusqu' à présent.

Soann me serre dans ses bras quand j'arrive, heureux de me voir et que je garde son secret. Moi aussi j'ai des secrets et je comprends.

─ Qu'est-ce que je ferais sans toi mon Fana chéri !

Le hall se rempli des élèves sortant de leurs cours respectifs, quand je croise un regard furieux.

Je regarde ailleurs, faisant semblant de ne pas l'avoir vu.

Je parle un peu avec les autres, m'efforçant de les convaincre de bouger pour aller à la cafète avant que nous n'ayons plus de place. Je n'ai pas beaucoup de succès, quand je reçois un message d'un numéro inconnu :

Va aux toilettes du deuxième étage dans la zone b.

Je n'ai aucun doute sur l'identité de l'émetteur du message, sans voir ce qu'il me veut. Je ne suis pas sûr que ce soit raisonnable, mais peut être qu'une explication franche est nécessaire.

Le deuxième étage est en travaux et désert. Il y a plusieurs sens interdit à l'entrée. Visiblement on n'a pas le droit d'être là, je m'apprête à faire demi-tour, quand Vitali me fait signe de venir plus loin. Je le rejoins en franchissant les obstacles de gravats et de sacs de ciments, le long des murs dénudés en plaquo platre.

─ Je ne vais rien raconter je te l'ai déjà dit !

─ J'y compte bien !

Soudain, je suis pris d'un doute sur la raison de ma présence.

─ Je ne veux pas recommencer !

─ Recommencer quoi ?

─ Tu le sais très bien !

─ Je ne t'ai pas fait venir pour ça ! Mon pauvre vieux tu prends tes rêves pour la réalité.

─ Pourquoi veux tu me parler ici ?

Il était temps qu'il fasse des travaux, les sanitaires de la fac sont une calamité. Ils ont commencé par le bâtiment principal, je me demande combien de temps il faudra pour que cela atteigne les locaux de médecine ?

─ Je ne veux pas que les gens sachent que je te connais.

Vitali m'entraine au fond dans les toilettes en travaux. Je le suis, me demandant ce qu'il veut encore me dire de si secret.

─ Où sont les ouvriers ?

─ Il y a une grève, sans doute une réunion syndicale.

Comment il peut être au courant de ce genre de chose.

─ Tu vas me reprocher de t'avoir mal soigné, mais je t'ai dit d'aller voir un médecin ne l'oublie pas !

─ Je ne veux pas qu'on nous entende, rétorque Vitali.

─ Mais je ne parle pas fort !

Il m'entraine dans la cabine la plus au fond et ferme à clé. Un gros doute m'envahi, mais un peu tard.

─ Pourq...pourquoi tu as fermé ?

─ Devine !

Il me pousse contre le mur silencieux, me pressant de tout son corps.

─ Qu'est-ce que tu fais ?

─ À ton avis ?

Son souffle chaud contre ma bouche, si près. Nos deux corps se frottent et je sens absolument toute son anatomie. C'est aphrodisiaque.

Mes yeux se ferment, malgré moi, de bonheur. Je n'ai aucun contact humain depuis si longtemps et ce mec je l'ai vraiment dans la peau. Il me perd en route quand même.

─ Tu m'as dit que je me faisais des illusions ?

─ J'ai menti.

Je vois le sourire en coin magnifique.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'il m'embrasse, en me retirant mon pull avec une force qui me laisse impuissant. Quelle brute ! Puis il s'attaque à mon tee shirt.

Vitali est costaud et guéri.

Je me retrouve torse nu, essoufflé avec Vitali qui me caresse partout de ses mains intrusives. Il s'appuie de tout son poids contre moi m'écrasant contre le mur.

─ Partant pour un tour ? Je sais que tu en crèves d'envie et moi je veux essayer alors on va faire comme je dis.

Je lui rends ses baisers et ses caresses, n'ayant aucune volonté face à lui.

─ Est-ce que tu as une lotion qui pourrait faire office de lubrifiant, parce que je vais y aller !

─ Quoi ! Mais non !

Il murmure contre mon oreille :

─ Baisse ton pantalon.

─ Attends j'ai de l'huile pour le froid pour mes mains, j'essaye de reflechir si je veux vraiment aller si loin avec lui, conscient de lui donner mon autorisation pour continuer.

Ses mains immenses se baladent sur mon visage, mon corps, mon sexe. Troublante et tentante.

J'essaye de mobiliser toute ma volonté pour ne pas me laisser submerger par le désir.

Je suis donc torse nu et le pantalon ouvert et ses caresses me rendent complètement soumis.

Plus tard il me retourne contre le mur, s'appuie sur moi alors que mon visage est pressé contre le carrelage froid. Il enfile un préservatif, je sens son poids dans mon dos, ses mains puis ses doigts pénétrants, puis son sexe dur.

Pourquoi je ne l'envoie pas promener, surtout qu'il n'arrête pas les conquêtes et les vacheries avec les différentes filles avec qui il est sorti au cours du dernier mois !

─ Non ... oui...ralenti et va doucement, encore plus doucement.

J'apprécie son poids sur moi, la sensation de me donner et de plénitude Contre toute attente il est vraiment à mon écoute et le laisse diriger la maneouvre. Enfin plus tard, je l'autorise à bouger doucement avant de réclamer plus de puissance.

Les sensations m'assaillent, un plaisir étonnant, différent et inimaginable. Je ne pensais pas connaitre cela un jour. Je dois reconnaitre que c'est bon ses caresses et être possédé par lui. Les gars à l'hôpital ont assez déliré sur le sujet, cela ne fait pas si mal et c'est agréable d'avoir Vitali contre moi.

J'aime être avec lui ...pris comme ça.

Ses coups contre moi me rende extatique, son souffle chaud est délicieux dans mon cou, ses mains parfaites. Nous avons éjaculé de concert, nous laissant tous les deux épuisés. Malheureusement alors que je reprends mes esprits,de bonne humeur, je réalise que nous ne sommes plus sur la même longueur d'onde.

Je déchante immédiatement, quand il me repousse contre le mur avec un grognement de dégout.

Peu après, il est parti sans un mot, me laissant mortifié m'écrouler au sol.

Je suis resté un moment, déshabillé, ridicule, malheureux aussi. J'ai pleuré de colère contre moi-même.

Mon portable sonne alors que je tente difficilement de me nettoyer, de me rendre présentable.

─ Hey beau gosse tu es où ? s'exclame Soann.

Je sens les larmes aux yeux venir, conscient d'avoir la chance d'être entouré d'ami sympa.

Je respire un grand coup pour me calmer.

─ Soann, j'ai eu un empêchement j'ai dû repartir. Je passe te voir chez toi ce soir avant d'aller bosser, OK ?

─ OK, mon grand, à tout à l'heure.

Il ne se doute de rien et personne ne le saura jamais !

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