3- Vitali se fâche

TW : homophobie, propos grossiers

Vitali Sato

J'ai commencé à montrer qui je suis vraiment, en faisant expulser une fille qui me harcelait en me suivant partout. Elle était persuadée que je craquerais pour elle.

J'ai craqué ! Pas dans le sens où elle l'espérait. J'ai porté plainte, obtenu son renvoi et pour faire bonne mesure, j'ai aussi fait dissoudre le club de fan débile qu'elle avait monté sur moi. J'ai demandé la liste des membres et mon avocat leur réclame un million de Sen de pénalité à chacun, ça leur apprendra à m'admirer !

Mon oncle m'a engueulé, il me presse de renoncer à mes actions en justice, pour l'instant je fais la sourde oreille. La plupart des élèves me détestent désormais et m'appellent le roi des salauds !

Si leur haine me permet de les éloigner ! Je prends !

Pourtant, l'équipe de foot m'a élu président du club. En cours, les profs me craignent, ét j'ai conscience d'avoir la grosse tête. Je m'abrutis dans les études pour ne pas me faire emporter par ce tourbillon superficiel.

Le soleil est radieux, mi-octobre et les examens de mi-trimestre se sont bien passés. Ce soir je pars en week-end faire de l'escalade et tenter une voie reputée dans le mont Dialang.

Zian m'accompagne et Will reste ici avec sa petite amie Rosa. Je n'ai rien dit, mais j'aurais juré qu'elle me fait les yeux doux.

J'ai songé à la dénoncer, dégouté, elle s'est dépechée de partir rejoindre son idiot de petit ami qui n'a rien vu.

Nous sommes au restaurant universitaire sous les toits de bambous qui nous font une ombre bienfaisante.

La végétation est luxuriante et les oiseaux chantent à tue tête.

Je n'ai pas vu ce que Will a fait pendant que je cogitais quelques instants sur le fait de dénoncer cette garce.

Je vais LE TUER !!!

─ Will sale crétin ! Merde comment as-tu pu ? je gueule, furieux après mon demeuré d'ami et ses blagues à la noix.

Nous sommes à la cafétéria principale de la fac et tout le monde s'est retourné devant mes beuglements, tandis que le coupable s'éloigne en courant, pour échapper à mes coups.

─ Désolé Vitali... je n'ai pas pu résister, c'est trop drôle !

L'idiot est plié en deux.

─ J'ai promis à mes parents de me tenir à carreau ! je grince excédé. Je ne peux plus me battre, la presse serait trop contente.

Une famille d'une des filles à qui j'ai réclamé de l'argent me harcèlent pour me faire retirer ma plainte.

La dernière fois, Will et Zian sont intervenus pour m'aider et nous avons tous fini au poste de police. Juste je dois me tenir à carreau car mon père espère devenir le procureur général du royaume de Kwan et il compte se lancer dans une carrière politique. Il a exigé que je ne fasse plus de vagues.

Cet âne m'a piqué mon téléphone en douce pour aller voir le gang des gays, en leur disant que je voulais récupérer leurs téléphones, il les a tous enregistré dans mon répertoire.

─ Je n'ai vraiment pas besoin des PD sur le dos en ce moment idiot !

─ Oublie tout ça ! On vient de faire un article sur notre societé dans le journal Games, on est les meilleurs ! se réjouit ce bouffon.

Je remarque les yeux brillants de sa copine quand il parle de notre réussite. Elle reste avec lui pour l'argent. Je devrais le laisser dans les griffes de cette traitresse il le mérite avec sa connerie.

Les gays me regardent contents, en me faisant des signes de la main.

─ Tu leur as dit quoi, stupide idiot ?

Il refuse de répondre et je suis obligé de le bloquer et de lui serrer le bras dans le dos pour le faire parler.

─ Lache moi ! Je vais tout te dire ! Je leur ai dit que tu craquais en secret pour eux et que si tu avais leur numéro peut être que tu franchirais le pas pour les appeler, avoue que c'est drôle !

─ Non pas du tout !

Il a enregistré une dizaine de numéros de téléphone sous le nom garage : quel abruti !

La fille qui a été élue major de la promotion arrive à la cafeteria. Elle est très belle, et ça tombe bien elle m'a donné rendez-vous. Il me faut éteindre l'incendie qu'à déclencher cet énergumène. Je vais la voir pour l'inviter à sortir la semaine prochaine. Elle n'a pas l'air fut-fut, mais elle est jolie, espèrons qu'elle baise bien !

Fana

Will est venu demander nos numéros de téléphone pour Vitali, le seul jour où je suis venu déjeuner avec Soann que je n'ai pas revus depuis plusieurs semaines. Il s'agit d'une blague, qui à mon avis, ne fera pas du tout rire son copain, qui ne cache pas qu'il est homophobe.

Je trouve Will drolement courageux de lui jouer des tours, car Vitali n'a pas l'air commode et affronter sa colère, ça doit être quelque chose.

Sato a déjà fait un procès à des élèves et il a frappé des copains de Soann. Même dans ses amitiés, il est super sélectif et à part ses deux amis proches et ses camarades de promotion et de sport, il ne parle à personne.

Rien ne gêne mes amis, qui se précipitent pour tous donner leurs téléphones. J'ai refusé pour ma part, ébahi de leur stupidité à tous. Surtout que Will enregistre les numéros sous garage, sans prendre la peine de demander leurs prénoms ... Garage à bites : La blague injurieuse !

Will s'éloigne enfin, quand Soann l'insupportable le rappelle pour lui donner mon numéro que Will s'est dépêché d'enregistrer. C'est le moment où Vitali réalise et gueule après son copain.

Pendant ce temps, moi je dispute avec Soann le traitre.

─ Pourquoi as-tu fait ça ? Tu vois bien qu'il se moque de nous ! Non ?

─ Je fais ça pour ton bien la vie est trop courte. Il faut savoir aider la chance ! Tu es tellement beau, même là... on dirait une biche énamourée, tu t'es maquillé ?

─ Maquillé ! ...J'ai des cernes ...La chance de quoi ?

Je renonce, bégayant d'indignation. Je n'ai pas à m'inquiéter, car Vitali le visage fermé, efface ostensiblement tous nos numéros.

Soann m'enlace et m'entraine plus loin. C'est mon copain tout craché et je ne le changerais pas !

Le jour où je l'ai connu, il était sous perfusion, à l'autre bout de la grande salle de soin de l'hôpital. Il m'a hélé, pour me dire qu'il était plus beau que moi. Comment attendre de la retenue de sa part ! Ce jour-là il a fait rigoler dix personnes gravement malades.

Epaté par son courage, j'ai traversé la pièce pour lui parler.

─ Salut, est-ce que ça va ? Tu ne souffres pas trop ?

Il a ignoré ma demande.

─ Tu as des traits plutôt mignons, mais moi je suis charismatique.

─ Je suis d'accord, ai-je cédé.

─ J'aime bien la couleur de tes cheveux, c'est naturel ?

J'ai acquiescé, tandis qu'une infirmière qui essayait de compléter sa perf a maugréé, le traitant à voix basse de roi des emmerdeurs.

─ Le roi des beaux gosses ou pas de produit en plus. Tu n'obtiendras rien de moi ! a rétorqué mon monsieur sans-gêne.

Il avait réponse à tout !

Le soir, je vais rejoindre mon poste aux urgences, repensant à cette folie de Vitali qui a eu mon numéri quelques secondes. Je me change dans la salle de repos du personnel pour enfiler mon uniforme bleu foncé, pantalon et blouse. Jo et Peko sont comme moi aide-soignants. Don et Ling sont infirmiers et ils ont des uniformes blancs.

Mes collègues sont sympas, pas très consciencieux, des obsédés sexuels,quand ils ne parlent pas de magouilles ou de drogues, ils parlent de sexe.

Don adore dire des horreurs et Ling prétend être amoureux de moi. Pour le calmer, je me suis inventé un petit copain jaloux. Apres coup, je me suis dit que j'aurais pu dire que j'avais une petite copine ou que je n'étais pas gay. Je n'y avais pas pensé.

L'hôpital du secteur de l'université domine sur les hauteurs de la ville, entouré de bois, une ancienne jungle. Je peux faire à pied les trajets entre la fac, l'hôpital et ma maison, je suis plutôt privilégié.

Aux urgences les débuts de soirée sont toujours agités et nous sommes en sous-effectifs donc les aides- soignants s'y mettent comme les autres. Je pousse des charriots, apporte des cachets anti-douleurs, des bassines pour vomir et commence à poser des gestes techniques encouragé par des infirmiers et des médecins crevés.

Je ne m'habituerais jamais à la douleur humaine.

Ma vocation d'être médecin,il me semble qu'elle est venu une fois où j'ai accompagné ma grand-mère aux urgences. Je me rappelle de l'angoisse à attendre dans les couloirs. Enfin un médecin est venu et je m'y suis vu d'être à sa place et d'aider les autres.

Une urgence assez inattendue arrive, un soigneur du zoo qui s'est fait attaquer par un tigre. Il a une énorme morsure et des griffures monstrueuses. Tout son dos est à recoudre.

Les infirmiers m'appellent alors que je console une petite grand-mère que je viens de nettoyer et qui va partir au bloc en urgence pour une fracture de la hanche.

─ Fana viens nous aider ! Il y a du boulot pour toi.

En théorie les aides-soignants ne sont pas censés recoudre les patients, mais je sais le faire et cela dépanne. Pour apprendre à recoudre un corps humain, ce qui est le plus proche : ce sont les bananes, donc j'ai passé des heures à m'entrainer sur des peaux de bananes.

Je découvre le blessé inconscient et Ling me désigne son dos sanguinolent.

─ Et bien mon grand tu y vas, le médecin a dit de commencer par le haut à droite, une ligne jusqu'en bas, puis tu recommences ensuite sur les six autres plaies.

─ Mais ... il y a du monde aux urgences ?

─ Il faut te dépêcher de le recoudre alors !

J'ai cousu pendant plus d'une heure et je n'en peux plus. Enfin j'ai fini et je vais retrouver mes collègues qui rigolent comme des bossus.

Ce sont ces gars-là qui s'occupent des malades la nuit, mais curieusement, malgré leurs attitudes épouvantables, ils sont plutôt sympas pour les patients, aidés par les joints qu'ils fument pendant le service.

Dans la salle d'accueil des urgences, tous les lits sont occupés par des personnes qui geignent.

Je me dépêche de faire les soins des malades, en essayant d'occulter les bêtises des autres. J'ai beau les engueuler, car nos patients sont la plupart du temps conscients et nous écoutent, ils déblatèrent sans fin.

Ils parlent de sexe cette nuit et ils sont en pleines discussions sur la sodomie, alors que nous soignons une petite mamie qui s'est cassé la cheville et est restée allongé au sol deux jours sans pouvoir se relever.

Nous la ramenons dans une chambre et l'installons après son opération. Elle semble abattue mais engueule mes collègues et leur demande de la dignité, bien fait pour eux.

J'ai plusieurs personnes à emmener faire des radios, puis à recoudre souvent après des bagarres. Des ivrognes ont fait des comas éthyliques.

Vers une heure de matin, le flux des blessés se calment enfin. J'en profite pour réviser un peu avant de me coucher dans un lit d'appoint.

Peko vient me réveiller embêté. Je ne regarde pas l'heure, je sens que je vais être dégouté.

─ Tu pourrais venir dehors pour recoudre Tim. C'est une bagarre au couteau et il est sous contrôle judiciaire. Si on le déclare, il retourne en prison.

Cela fait déjà plusieurs fois que je recouds son frère Tim, il est garagiste et trempe dans des trafics louche. Je hoche la tête, résigné. La nuit va être longue.

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