17-La maison de Thua Hin


Fana

C'est décidé, je suivrais mes cours à distance cette semaine, j'ai besoin d'aller à Thua Hin. Je m'en veux tout en sachant que ce n'est pas si simple. C'est à moi que cette petite fille a demandé de l'aide que je n'ai pas pu lui apporter. Les excuses sont faciles : c'est le système, on ne pouvait pas prévoir, la loi est la la loi. Je me frotte les cheveux d'exaspération. Vitali m'a compris, il m'a parlé de son père qui a vécu la même chose. Quelque part c'est les paroles que j'avais besoin d'entendre, comme sa présence. Le fait qu'il existe et qu'il soit mon petit copain me donne le courage d'aller me receuillir à Thua Hin. J'adore la maison, mais même avant que mamie aille mal, nous y allions peu, harcelé par des promoteurs qui veulent mettre la main sur les terrains. Mon histoire avec Vitali me rend plus combattif.

Chez moi, je prépare la voiture, rassemble mes bagages, mon ordi et mes cours, puis je file sur l'autoroute. J'ai enchainé les kilomètres, parmi les paysages pittoresques du royaume, des plaines avec les grandes étendues de culture du riz, la jungle parfois et des villages. J'ai roulé toute l'après midi et une bonne partie de la nuit. La maison est éclairée, une attention de la gardienne qui s'éclipse quand j'arrive. Les odeurs des vacances m'assaillent déjà. Je décharge la voiture.

Ma chambre de bois blanc donne sur la mer azur, les vagues que l'on entend se casser sur le sable me réconforte déjà.

Est-ce que j'envoie un message à Vitali ? Il ne m'a rien demandé après tout.

Je me décide pour un message neutre indiquant simplement que je suis arrivé. J'espère que je ne fais pas trop pot de colle.

Le matin je me réveille sous un soleil éclatant, dire qu'une petite innocente est morte sans que cela empêche le monde de tourner !

Je croule sous les sollicitations et les courriers pour des propositions d'achats. J'ai plusieurs terrains et j'essaierai de les garder tant que je peux pour protéger la ville à ma façon. J'aime que cette ville ne soit pas trop touristique contrairement aux iles qui ont été complétement dénaturé.

Je mets tout à la poubelle excedé.

Je me suis décidé et j'appelle un avocat pour lui faire part de mon probléme de harcèlement par des promoteurs. Nous avons convenu d'un rendez-vous le lendemain.

Je range et trie un moment, les odeurs de sable, d'iode me calme pendant que je suis mes cours en ligne. Les cours se termine assez tôt et j'enchaine par du rangement. J'ai vendu des meubles, il me faut sacrifier des arbres sur la proprieté qui risquent de s'écrouler. Cela me fait mal au cœur mais ce sera un argument de moins pour les critiques.

L'avocat arrive peu après et siffle d'admiration devant la beauté du terrain et de la maison. Il me demande de lui expliquer mon problème et c'est tout simple, je lui dépose la cinquantaine de lettres que j'ai reçu ce matin dans ma boite aux lettre.

Il prend une des lettres qu'il lit en hochant la tête.

─ Je ne peux plus venir ici sans être harcelé par les promoteurs.

─ C'est mon job. Je vais leur envoyer un courrier à tous leur disant que vous n'etes pas interressé et qu'ils doivent respecter votre repos. Le prochain qui recommencera aprèc ce courrier, je lui ferai un procés qui servira de leçon aux autres.

─ Je suis déterminé à être courageux. Allons y !

J'ai tellement bossé que j'ai des courbatures partout, mais je repars plus serein après avoir été prié au temple. J'ai une demande pour ma grand-mère, si elle peut protéger la petite fille que je n'ai pas su aider pour ma part.

Vitali ne m'a pas écrit et je ne lui écris pas non plus, pourtant il m'a manqué pendant mes vacances. J'aurai aimé lui faire découvrir mes coins préférés. Il doit en avoir assez de moi et il a du reflechir que nous deux c'était n'importe quoi !

Je suis rentré la veille du match des moissons, Vitali doit être débordé et j'ai appris que ses parents sont là. Il n'est pas question que je me manifeste. L'événement sportif est le gros évenement de la fac, décorée aux couleurs de l'équipe.

Vitali m'a envoyé un bref message d'excuse disant qu'il est débordé. Il n'est pas quetion pour moi d'assister au match, je veux éviter de le revoir.

Dans le hall de la fac le gang des gays chahute en posant des affiches sur les murs. Soann est revenu il me fait un clin d'eil. Nous savons tous les deux que son temps est compté.

─ Tu nous a manqué rouspète t'il en m'enlaçant. On ira au match tous ensemble, j'ai eu des places ce sera cool.

─ Elles sont au fond les places, grommèle Ludi.

─ Pas de refus possible tu m'as trop manqué ! Tu dois te faire pardonner en venant au match. N'oublie pas que c'est THE EVENT DE LA FAC.

─ Du calme Soann pas la peine de crier ! OK ! OK ! je viens.

Je cède.

En réalité je suis content d'y aller ! Une vraie girouette qui ne sait pas du tout ce qu'elle veut.

Le match est dans moins de trois heures. L'air est chaud le soir et moite. J'ai essayé un pantalon noir avant de le jeter, on croirait que je vais à une cérémonie officielle, je suis ridicule. Finalement j'opte pour un pantalon de toile clair et une chemise indienne de maharadja. Sa particularité c'est qu'elle est d'époque et de valeur et j'adore le vert.

Je retrouve mes copains déjà installés dans les tribunes, l'ambiance est survoltée. Les cris, les tambours donnent un font sonore assourdissant.

─ Tu es trop beau, hurle Chang.

On est obligé de crier pour se faire entendre.

Soann est excité et gesticule debout gênant tous les spectateurs derriere lui.

─ J'ai arrêté les cours ! Je ne vais pas m'embêter à perdre mon temps et merci d'être venu car je pars la semaine prochaine à Hong kong faire la fête, on m'a invité.

Il tient assis uniquement le temps de me faire son annonce et se relève déjà pour danser et crier.

C'est quoi cette histoire ! Qui t'a invité ?

─ Un admirateur !

─ Il est sérieux ? Tu es sur ? je m'inquiète déjà redoutant une horrible blague monstrueuse.

─ Non, non il rigole et me fait un clin d'œil. Je me paye moi-même le voyage ne t'inquiète pas. J'y vais avec kiss qui a raté ses examens. Il veut faire un break avant de se reconvertir.

Soann s'est déjà relevé pour danser.

─ Soann rassieds toi ! Tu aurais dû faire pompom girl !

Kiss a deviné que nous parlions de lui et il vient nous rejoindre.

─ Salut Fana ! Soann te parle de notre voyage ?

Je hoche la tête, renoncant à discuter dans le brouhaha et parcoure la foute des yeux. En réalité ce ne sera pas facile pour Kiss.

─ J'adore ta tenue, s'exclame celui-ci. Le mélange ancien est nouveau est très réussi ! J'ai envie de me réorienter dans le stylisme.

Nous admirons tous les pompom girl qui font leurs entrées sur le stade et se déchainent sur les musiques, suivi de l'orchestre.

Les commentateurs prennent le micro et racontent des blagues. Ils parlent de la coupe des universités que notre faculté n'a jamais obtenue et qu'ils espèrent emporter ce soir. Les échanges se font sur les célébrités qui assisteront à la soirée de gala.

Soann presse ma main ainsi que la main de Kiss.

─ Ce soir il faut qu'on se fasse inviter à la soirée d'honneur. Nous y avons droit !

Je secoue la tête, quel rêveur !

Sous les acclamations de la foule, les tribunes d'honneur se remplissent et Soann nous fait la chronique de toutes les célébrités locales.

─ Voilà le procureur Sato et Marina Sato la cheffe d'entreprise, les parents du roi de la fac.

Je relève la tête, pour découvrir ses parents.

Soann a remarqué mon intérêt soudain.

─ À enfin quelque chose qui t'intéresse, se moque Soann.

─ Je voulais voir le doyen, je mens lamentablement.

J'admire une femme très belle avec des traits métissés, toute petite, sa maman donc, son père est célèbre et j'ai déjà vu des photos de lui dans les journaux. Ils ont de la prestance tous les deux et Vitali a de qui tenir.

Les joueurs arrivent sur le terrain et le match commence, j'essaye de me concentrer sur le jeu et non pas sur LUI. Ils ont emporté la victoire, la foule hurle de joie et ses parents comme les autres, toute dignité oubliée.

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