12-Jalousie

Vitali

Je racroche d'avec mes parents qui regrettent de ne pouvoir assister au match. Je les rassure, nous nous sommes vus il n'y a pas longtemps en allant au Japon chez mes grands-parents et ils viendront bientôt pour assister à la finale si notre équipe se qualifie. Ce n'est qu'un énième match, nous en avons toutes les semaines contre les facs des environs.

Je promets à ma mère que tout va bien et on se voit bientôt puisqu'elle va nous accompagner aux états unis pour les fêtes lunaires.

Je réalise que je ne leur ai pas parlé du tournant inédit de ma vie, moi qui couche avec un mec et qui apprécie.

Je tourne en rond, rêvant d'aller courir pour me détendre, sauf que le coach nous a conseillé de nous ménager et de garder notre énergie pour le match. Mes copains m'agacent à me demander quand on se retrouve. Je ne suis pas là pour décider de tout, ils se débrouillent.

Je me suis promis de ne pas le rappeler, ce qui m'énerve c'est qu'il ne m'appelle pas non plus. Comment ose t-il ne pas me rappeler, j'ai conscience qu'il m'obéit uniquement parce qu'il le veut bien.

─ Tu es toujours là ?

Je réalise que j'étais resté silencieux au téléphone à fixer la jungle par la fenêtre.

─ Rappelle celle qui te calme !

─ N'importe quoi ! Parce que tu crois que Lilo me calme ?

─ Pas elle !... L'autre ! Celle dont personne ne parle ! renchérit Will.

Zian ricane à côté de Will. Il hurle qu'il est d'accord et qu'ils vont aller faire un massage, Je peux les rejoindre si je veux.

─ C'est flagrant qu'il y a quelqu'un qui t'apaise, on voit la différence avant et après crois-moi ! continue Will.

Je rigole malgré moi, il a raison, bien sur.

Je me suis assis dans le canapé quelques minutes, songeur, avant de l'appeler, je l'ai surnommé rainbow, pas très original, mais il n'y a que ça qui m'est venu ; Je m'étais promis de ne jamais le rappeler mais je craque encore ce qui m'agace profondément. Il décroche sans rien dire comme à son habitude et vient me rejoindre quelques minutes plus tard. Nous n'avons pas beaucoup de temps et je me jette sur lui dès qu'il a franchi le seuil de la porte.

Il est beau, curieusement j'aime son corps athlétique, sa grande taille et ses hanches fines. Il n'a pas de poitrine et ses pectoraux son fin, comment peut il me plaire ;

Et pourtant il me plait vraiment, je suis fou de lui.

Je me perds un moment dans une intense séance de baiser m'amusant à lui couper la respiration. Il me repousse avec des yeux fachés mais pas craintifs. Il vient parce qu'il en a envie lui aussi et il aime nos séances brutales.

Nous sommes cinglés tous les deux.

Je lui ai proposé encore de venir avec moi au stade mais il a décliné. Quand je me gare sur le parking du stade, je réalise que j'étais prêt à y aller avec lui, comme un couple, heureusement qu'il a refusé.

Les gradins du stade sont plein quand nous rentrons sur le terrain. Je ne peux pas le repérer dans les tribunes. Il va falloir que je me concentre sur le jeu.

Le match se passe bien, les autres sont meilleurs que moi, plus rapide, mais j'impressionne mes adversaires et mes coéquipiers en profite. Je joue un peu le rôle de démoralisateur.

Nous gagnons de peu et le coach rouspéte qu'il a eu la frousse de sa vie. Enfin, nous allons toute l'équipe ensemble à la fête dans les salons VIP.

Will ouvre les bras en grand :

─ Venez mes chéries !

Plusieurs filles se jettent sur lui, je m'éloigne prudemment.

J'aurai dû l'inscrire comme invité, pour qu'il puisse rentrer. Je vais voir le coach pour réparer mon oubli, quand un détail m'arrête net : Je ne connais pas son prénom. Non ! je n'y crois pas ! mais je réfléchis un moment et en effet je ne l'ai jamais appelé par son prénom. Je l'ai surnommé Rainbow et ça me suffit. Donc je baise avec ce mec que je commence à avoir dans la peau, sans même connaitre son prénom. Incroyable. Bon ce sera vite réparé, il me suffit de l'appeler mais il y a trop de bruit.

Tout le monde murmure en fixant un point derrière moi. Je me retourne sur une fille superbe, une brune dans une robe noire sexy avec une chute de rein parfaite. Sa robe ne la couvre pas beaucoup et permet de vérifier au millimètre que tout est beau chez elle.

Elle me plait beaucoup ce qui me rassure inconsciemment. Ca m'ennuyait de craquer sur les mecs mais puisqu'il faut mettre des étiquettes je suppose que je suis bi et attirée par les deux sexes.

Je connais vaguement ce visage, c'est une actrice qui fait aussi partie d'un groupe de KPOP. On m'explique qu'elle s'appelle Cheryl.

Personnellement, je n'apprécie pas sa musique, mais elle est magnifique et elle vient à ma rencontre. Je dois surtout me rappeler d'etre moins brute. Les femmes n'aiment pas quand je suis trop bourrin.

Fana

Nous coulons tous, ce sera une année maudite sans médecin. Personne ne va réussir le concours cette année ! Nous nous lamentons tous en chœur.

Moi en plus je suis jaloux et malheureux car toute la fac ne parle que de la rencontre de Vitali avec la chanteuse Cheryl. C'est trop ! J'aime beaucoup cette chanteuse, vraiment douée et c'est une double trahison, mon idole me vole mon presque petit copain.

Début février arrive, avec la trêve hivernale bienvenue avant les fêtes du nouvel an lunaire. La fac ferme encore une semaine et dépité par mon chagrin d'amour j'ai posé une semaine de congés à l'hôpital. Il me semble que j'ai vraiment besoin de me reposer.

J'ai décidé de consacrer ce temps à vider la maison, j'ai posé de nombreux rendez vous dès le premier jour pour que les antiquaires et les musées passent.

J'ai fait le compte et j'ai vendu plus d'une centaine de meubles, les pièces sont désormais vides ou simplement pourvues, c'est bien plus agréable. La maison semble bien plus grande, toutes les pièces sont accessibles et je redécouvre l'espace. Dans le salon, j'avais une vingtaine de commode et de vitrine autant dans le couloir et dans toutes les pièces.Elle m'a aidé à jardiner et il y avait du travail aussi. J'ai une cour intérieure assez grande envahi d'herbes folles qui est désserives par la quinzaine de chambres du pavillon. J'ai tondu la pelouse pendant que Zora taille les massifs. Il y a une immense prairie derriere et des jardiniers s'en occupent mais je n'avais pas envie qu'il penetre dans la maison. C'est beaucoup mieux.

─ Tu es plus présent ! C'est visible que tu as rencontré quelqu'un qui te rends heureux, explique Zora venue m'aider.

─ Plus présent ?

─ Avant tu faisais les choses comme en retrait, comme un robot. On dirait que tu es revenu dans la course de la vie.

Je baisse la tête, c'est un effet Vitali, mais à quoi bon me réveiller s'il m'abandonne et me laisse avec mon chagrin d'amour.

─ J'ai rencontré quelqu'un, mais cela ne se passe pas idéalement. Je pense que je suis juste un plan sexe !

─ Ce n'est pas si mal ! Je suis là, si tu as besoin. Pour ton anniversaire on va s'installer devant ou dans le jardin derriere.

Derrière, on va mettre les tables et les chaises je crois que Tim arrive d'ailleurs, il va nous aider à brancher la sauno.

Le samedi, je fête mon anniversaire, mes vingt ans.

On est une petite cinquantaine, mes camarades de promos, mes collègues à l'hôpital, Soann et sa bande. La fête est super sympa. Nous dansons dans le jardin et je m'amuse comme un fou, quand je reçois un appel à minuit passé de Vitali.

─ Viens me voir !

─ Je ne peux pas.

─ Pourquoi ?

─ Je suis à une fête.

─ Où ça la fête ?

Je grimace en regardant mes amis qui s'amusent et se déhanchent sur des musiques. Soann a amené un karaoké et c'est un animateur de soirée comme on en fait peu.

─ Chez moi.

─ Tu ne m'a pas invité ? s'étonne Vitali.

─ ...

Que veut-il que je lui réponse. Je ne vais quand même pas lui dire que je n'invite que mes amis.

─ Tu habites où ?

─ J'ai du monde chez moi ... je vais te laisser !

─ Donne-moi ton adresse.

J'ai un moment d'hésitation puis la lui donne et raccroche, il n'oserait pas venir quand même.

Mes amis me réclament alors j'arrête de rêver et me dépêche d'apporter les plats et les boissons.

Je reprends les cours et le travail à l'hôpital dans deux jours, j'ai intérêt à garder un peu d'énergie pour ranger demain. Ça sonne alors qu'on prépare les gâteaux...

Je redoute que ce soit Vitali sans y croire, il doit normalement roucouler avec Chéryl que peut il me vouloir. C'est bien lui pourtant, en blouson de cuir noir, il est magnifique.

─ Salut, je fais ébahi de l'avoir devant chez moi.

Il me détaille et me caresse l'épaule.

─ Ca te va bien !

Je hausse les épaules, gênées. J'ai une chemise rouge, un col large et neutre.

─ Ne te montres pas !... ils vont t'embêter s'ils te voient.

─ Il y a toutes les folles ?

─ Il y a tous mes amis.

Je n'ai pas à me justifier devant lui et j'ai pas mal d'amis qui ne sont pas homos, alors que lui... l'est.

Il m'attrape la main et m'attire à lui en m'embrassant les doigts puis il me caresse les cheveux.

─ Tu ne vas toujours pas avouer que tu les colores.

─ Quand tu avoueras que tu mets des lentilles de contacts colorées.

─ Touchés ! Je ne compte pas me montrer, appelle-moi quand il n'y a plus personne.

Je suis surpris par sa requête. J'allais lui demander ce qu'il fait de Chéryl, il n'est pas question que je la trompe. Je m'apprête à protester quand il insiste.

─ S'il te plait.

─ Il va être tard ! Et que fais tu de Ché....

─ Fana ? ... Fana ? crient mes copains qui s'impatientent.

─ Fana ? Dépêche-toi de venir bon sang le gâteau ne va pas attendre. Qui s'est ?

─ C'est ton prénom, devine Vitali.

─ Oui.

─ Très joli prénom, il te va bien. J'y vais. Il m'embrasse légèrement avant de tourner les talons.

Appelle-moi surtout.

Comment veut-il que je m'amuse à ma fête après m'avoir retourné le cœur comme cela. Pourquoi est-il venu ? Il sort avec Chreryl non ?

Mes copains sans se douter de rien organisent des jeux et des danses, déchainés. Ce n'est que quelques heures plus tard, que les derniers partent. Il m'avait dit d'appeler, mais il doit dormir depuis longtemps. Je transige pour un bref SMS :

Mes copains sont tous partis Fana

J'ai une réponse aussitôt :

Ouvre la porte je suis là. 

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